21 rue La Boétie
Auteur
- Anne Sinclair (Écrivain)
Classement en biblio - 18 lecteurs
extrait
Il demanda, comme les autres marchands dépouillés, réparation à la République fédérale d’Allemagne qui, en juillet 1957, avait adopté une loi prévoyant l’indemnisation financière des pertes dues aux spoliations. Deux ans plus tard, en 1959, les Allemands offrirent moins de la moitié du montant réclamé. Paul était décédé et ma grand mère, mon oncle et ma mère, fatigués par tant de procédures, acceptèrent.
En 1970, puis en 1980, les récupérations– comme on l’a dit– revinrent à l’ordre du jour, et ma mère et sa belle-sœur réclamèrent des toiles de Monet et Léger.
Alexandre choisit même en 1970 de racheter un Degas à ceux qui le possédaient illégalement : « Je n’aime pas beaucoup enrichir les successeurs des voleurs », dit-il, propos rapportés par Lynn Nicholas, « mais j’ai fini par apprendre que la défense de ses intérêts et de ceux de sa famille, c’est un peu comme la politique et en fait comme la vie elle-même. C’est fondamentalement l’art du possible. »
Ce combat pour récupérer ses biens, qui occupa la fin de la vie de mon grand-père, fut certes légitime, mais je comprends qu’il puisse sembler indécent aux familles dont les cendres des proches sont à jamais enfouies sous les crématoires d’Auschwitz, ou même à ceux qui en sont revenus. Sa vie à lui était sauve, celle de sa famille aussi, son fils était revenu en héros de la 2e DB, et il lui restait assez de tableaux pour faire commerce et bien vivre
Afficher en entierCommentaires récents
Davantage axé sur l'histoire de l'art, ce livre est véritablement passionnant. Très agréable à lire et parfaitement documenté, fruit d'un travail titanesque de reconstitution.
A travers la vie intime et professionnelle de sa famille dans une période agitée, l'auteure nous ouvre les coulisses du milieu du marché de l'art de la 1ère moitié du 20ème siècle et nous dévoile ainsi les relations privilégiées avec quelques peintres de cette époque.
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C'est le premier livre que je lis de cet auteur. Je ne peux pas dire que j'ai été séduite par ce témoignage. Elle aborde plusieurs sujets sans les approfondir. J'aurais aimé un peu plus de profondeur.
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Bien que ce soit un sujet qui m'intéresse en général, je suis cette fois restée sur ma faim.
Le thème de la seconde guerre et des déportations est à peine touché.
Par contre, nous en connaissons un peu plus sur la vie de Pablo Picasso et du galeriste Paul Rosenberg.
J'ai été intéressée par le lien développé entre ces deux personnages, bien singulier en réalité.
Mais j'ai été plutôt déçue du nombre de sujets a peine effleurés et qui m'ont donc laissé sur ma faim.
J'ai trouvé qu'il manquait de chronologie, et de clarté.
Bref, bien qu'il ne fasse que 170 pages, j'ai trouvé ce livre lourd.
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Date de sortie
21 rue La Boétie
- France : 2012-03-01 (Français)
Activité récente
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Résumé
"Vos quatre grands parents sont-ils français ? me demanda le-monsieur-de-derrière-le-comptoir."
Cette question, on l'avait posée pour la dernière fois à des gens qui devaient bientôt monter dans un train, venant de Pithiviers, de Beaune-la-Rolande ou du Vel d'Hiv... et cela suffit à raviver en moi le souvenir de mon grand-père, Paul Rosenberg, ami et conseiller des peintres, dont la galerie se trouvait 21 rue La Boétie.
Attirée, malgré moi, par cette adresse et par l'histoire tragique qui y est attachée, j'ai eu soudain envie de revisiter ma légende familiale. Je me suis plongée dans les archives. J'ai voulu comprendre l'itinéraire de ce grand-père lumineux, intime de Picasso, de Braque, de Matisse, de Léger, devenu paria sous Vichy.
Ce grand-père fut un grand marchand. A Paris jusqu'en 1940, puis exilé à New York pendant la guerre. Il était français, juif et amoureux des arts.
Ce livre raconte son histoire – qui, indirectement, est aussi la mienne."
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