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Jamais je serai foutu d'écrire un livre de philosophie. Déjà ma thèse, je l'ai pas finie... Sur l'alchimie, elle portait ma thèse, à Dijon, l'or philosophai, l'art et la manière de convertir le plomb en or, tout ça... Avec madame Bonnemine en directrice de thèse... Qu'elle était gentille, madame Bonnemine ! sémillante, sautillante, pétillante ! Et guillerette avec ça ! Toujours la bonne humeur, toujours se mettant en quatre pour ses étudiants, jamais notant sous la moyenne... Mais ça va cinq minutes de chercher l'or du temps dans des pages et des pages, ça débouche sur rien que des mots... Moi, en attendant, j'avais dégotté un petit pactole pour faire le chercheur, boucler ma thèse et puis la soutenir devant un parterre de grigous à besicles. Je voyais le joli pacsif d'oseille à ma gauche, le tas malingre de feuilles noircies de l'autre... Il m'est venu une idée toute salingue... Au début, je l'ai repoussée... Mais la nuit, je me réveillais, et je voyais tout l'artiche, les chiffres avec les zéros d'un côté et de l'autre mes papelards griffonnés sur Nicolas Flamel, le Sieur de la Violette, Van Helmont, Novalis, Bachelard... Alors un beau jour, plutôt que de m'embrener à enfiler des mots à la queue leu leu et laisser croire que l'or, j'allais le trouver au bout de la phrase, j'ai mis les adjas avec toute la thune... J'ai pas demandé mon reste. J'ai balancé les cinq cents pages à la poubelle et adieu l'alchimie, adieu Bonnemine, adieu la carrière et les ors de l'université. Ni vu ni connu, j't'embrouille !... Je raconte ça, mais je m'en fous, y a prescription. C'était dans une autre vie...

J'ai tenté à nouveau, depuis, d'écrire de la philosophie. De débiter du bifteck taillé dans l'abstraction. De singer celui pour qui les idées c'est du dur, du noué. Mais c'est plus fort que moi, j'ai la cosse... Le stylo me tombe des pattes... J'ai l'impression que plus je réfléchis loin du sol, plus je monte dans les altitudes pour jouer à l'aérostat, plus je tourne coussin péteur... De la philo bien sûr que j'en fais, mais sans l'écrire. Je fais un peu le philosophe forain, parfois plutôt foireux... «Bonimenteur de métaphysique, décravateur de concepts», jolie carte de visite... M'arrive aussi de jouer au cracheur de feu spirituel pour attirer la clille... Voire au pétomane mental en désespoir de cause... Mais théoriser sur des pages, point...

Je les vois bien, les autres, qui se pavanent, qui tètent à la mamelle d'Athéna. Ils trempent leur plume au même lait et t'en pissent des copies... Je ne sais pas comment ils font... Mais je ne les jalouse pas, ils me débectent un peu avec leur aisance, c'est tout... Moi je fais comme tout le monde. J'allume ma télé. Je feuillette les imprimés au cabinet du docteur... Et je ne peux pas manquer de tomber sur eux, les bellâtres encostardés qui jouent les caniches mondains dans les soirées parisiennes. Les caves précieux et maniérés qui michetonnent dans les volières à ribaudes sur les plateaux télé. Ou les petits crevés au teint hâve, tout juste pondus de l'université qui font dans le concept avec des mines et des soupirs de rosière s'agaçant la framboise... Je sais bien pourquoi ils me courent sur le haricot, tous... Quand je les vois philosopher, c'est comme si je voyais des petits clébards en train de se renifler la rondelle un jour de concours canin. La phrase bien troussée ou la référence heureuse, ils s'en foutent qu'elle approche le Bien, le Vrai, le Juste, le Bon... C'est rien que des messages olfactifs, du sémaphore anal à l'usage des autres petits salonnards... En plus ils sont faciles à repérer dans les cafés-philo, les émissions littéraires ou les tables rondes de binoclards. Tous ces michetons du concept, ils ont le cul dressé, et ils jappent de plus belle pour qu'on s'approche de leur fondement. Ils veulent qu'on les hume et qu'on les reconnaisse comme appartenant à la belle fraternité des philosophes. Et ils sont tellement faciles à entendre, ces yorkshires de la pensée, quand ils jappent tout alentour...

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