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Je ne sais pas encore que je viens de rencontrer l'amour. Le seul, le vrai, l'incendiaire. Celui qui vous donne tout avant de tout vous reprendre. Celui qui illumine une vie avant de la dévaster pour toujours.
Afficher en entierChacun s'accrochait à l'autre dans ce corps à corps précipité, cette lutte brutale où le réconfort se heurtait à la peur, l'ancrage à la fuite. Leurs muscles se tendaient, leurs coeurs cognaient. Pris de vertige, ils bravaient les interdits, dénouant les liens qui, depuis des années, les maintenaient prisonniers de la frustration et de la rancoeur. Peu à peu, ils lâchaient prise, perdant le contrôle, roulant vers...
Afficher en entierJeremy: Je pense que mon père n'en a rien à foutre de rien. Je pense que son histoire avec ma mère est la seule chose qui l'ait vraiment fait kiffer dans la vie. Elle lui apportait la fantaisie qui manquait à son existence. Depuis qu'ils se sont quittés, c'est comme s'il vivait à nouveau dans un monde en noir et blanc...
Afficher en entierQuarante secondes...
Lorsqu'ils étaient mariés, elle ne s'était jamais sentie à la hauteur. Persuadée que leur amour ne reposait que sur un malentendu - tôt ou tard, Sebastian finirait par se rendre compte de son erreur et la verrait telle qu'elle était vraiment -, elle avait vécu dans la peur d'être quittée.
Cinquante secondes...
Leur rupture lui semblait même tellement inéluctable qu'elle avait pris les devants, multipliant les amants, s'engageant dans une spirale destructrice et absurde qui avait fini par faire exploser leur couple, validant ainsi sa plus grande crainte, mais lui apportant aussi un soulagement paradoxal: à présent qu'elle l'avait perdu, elle ne craignait plus de le perdre.
Afficher en entierTout avait commencé dans le sang.
Tout finirait dans le sang.
Les cris.
La violence.
La peur.
La douleur.
Afficher en entierLes seuls moment sont importants d’une vie sont ceux dont on se souvient.
Afficher en entierOrganisés autour d’un vaste atrium, les trois étages de la maison baignaient dans la lumière naturelle. L’élégante townhouse en pierre brune appartenait à la famille Larabee depuis trois générations.
C’était un triplex à l’intérieur moderne et dépouillé, aux pièces largement ouvertes, aux murs ornés de peintures des années 1920 signées Marc Chagall, Tamara de Lempicka et Georges Braque. Malgré les toiles, le côté minimaliste de la décoration rappelait davantage les résidences de Soho et de TriBeCa que celles du très conservateur Upper East Side.
– Papa ? Tu es là ? demanda Camille en arrivant dans la cuisine.
Elle se servit un verre d’eau fraîche en regardant autour d’elle. Son père avait déjà pris son petit déjeuner. Sur le comptoir laqué, une tasse à moitié vide et un reste de bagel voisinaient avec le Wall Street Journal, que Sebastian Larabee feuilletait chaque matin en buvant son café, et un exemplaire du Strad1.
En tendant l’oreille, Camille perçut le bruit de la douche à l’étage. Apparemment, son père était encore dans la salle de bains.
– Hé !
Elle donna une petite tape à Buck et claqua la porte du réfrigérateur pour empêcher son chien d’attraper les restes d’un poulet rôti.
– Tu mangeras plus tard, espèce de goinfre !
Écouteurs sur les oreilles, elle sortit de la maison et remonta la rue à petites foulées.
La demeure des Larabee était située entre Madison et Park Avenue, à hauteur de la 74e, dans une jolie traverse bordée d’arbres. Malgré l’heure matinale, le quartier était déjà animé. Les taxis et les limousines défilaient devant les hôtels particuliers et les immeubles chics. Sanglés dans leurs uniformes, les concierges redoublaient de zèle dans un ballet étourdissant, hélant les yellow cabs, ouvrant les portières, chargeant les bagages dans les coffres.
Afficher en entier"Les seules moments importants d'une vie sont ceux dont on se souvient."
Afficher en entierDocteur Crane: Parlons de ton père justement...
Jeremy: Pas compliqué: c'est le contraire de ma mère. Sérieux, rigide, rationnel. Il aime l'ordre, la prévision. On ne se marre pas beaucoup avec lui, ça, c'est sûr...
Docteur Crane: Tu t'entends bien avec lui?
Jeremy: Pas vraiment. D'abord parce qu'on se voit peu à cause du divorce. Et puis, je pense qu'il espérait que je travaille mieux à l'école. Que je sois comme Camille. Lui, il est très cultivé. Il connaît tout sur tout: la politique, l'histoire, l'économie. D'ailleurs ma soeur le surnomme Wikipedia...
Docteur Crane: Ça te fait de la peine de le décevoir?
Jeremy: Pas trop. Enfin un peu...
Docteur Crane: Toi, tu t'intéresse à son travail?
Jeremy: Il est considéré comme l'un des plus grand luthiers du monde. Il fabrique des violons qui sonnent comme des Stradivarius et ça, quand même, c'est la classe. Il gagne beaucoup de thunes, mais je pense qu'en fait il n'en a rien à foutre, ni des violons ni de l'argent.
Docteur Crane: Je ne comprends pas.
Jeremy: Je pense que mon père n'en a rien à foutre de rien. Je pense que son histoire d'amour avec ma mère est la seule chose qui l'ait vraiment fait kiffer dans la vie. Elle lui apportait la fantaisie qui manquait à son existence. Depuis qu'ils se sont quittés, c'est comme s'il vivait à nouveau dans un monde en noir et blanc...
Docteur Crane: Pourtant, il partage sa vie avec une autre femme, n'est-ce pas?
Jeremy: Ouais, Natalia, une danseuse de ballet. Un vrai sac d'os. Il la voit par-ci par-là, mais ils n'habitent pas ensemble et je pense pas que ce soit dans ses projets.
Afficher en entier-Nikki ?
-Bonjour, Sebastian.
Il sentit immediatement l'inquietude dans sa voix.
-Tu as un probleme ?
-C'est Jeremy. Tu... tu as eu des novelles de ton fils, ces dernoers jours ?
-Non pourquoi ?
-Je commence à être inquiete. Je ne sais pas où il est.
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