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Kate sortit à pas de loup de la chambre des enfants, qui s'étaient enfin endormis. Comme chaque soir, elle leur avait lu une histoire à la lueur de la veilleuse, assise sur le tapis entre les deux petits lits à barreaux. Le plus souvent, Hannah s'assoupissait la première, et Luke quelques minutes après.
Elle gagna la cuisine où Scott s'affairait devant le plan de travail. Il ne l'avait pas entendue arriver et coupait consciencieusement des rondelles de pommes de terre qu'il jetait dans la poêle. S'il rentrait assez tôt, il s'occupait volontiers du dîner, ou bien il donnait leur bain aux jumeaux.
- Veux-tu boire quelque chose ? proposa-t-elle. Vivre avec Scott, être sa femme et la mère de ses enfants la remplissait toujours d'une joie un peu incrédule. Que cet homme-là, sur lequel elle avait tant fantasmé durant toute son adolescence et qui lui avait si longtemps paru hors d'atteinte, ait pu tomber éperdument amoureux d'elle puis la demander en mariage lui semblait aujourd'hui encore assez inouï.
Tourné vers elle, il acquiesça avec un sourire, et tandis qu'elle servait deux verres de chardonnay, il ajouta :
- J'ai préparé une salade, et il y a des cuisses de canard dans le four. Tu vois que je sais me débrouiller.
- Peut-être, mais je reste contrariée à l'idée de te laisser.
- Trois jours, Kate ! Nous survivrons, les enfants et moi. Avec son regard bleu ardoise, ses traits réguliers et sa haute silhouette longiligne, il était vraiment séduisant. Semblable à ce jeune homme vu pour la première fois dix ans auparavant, alors qu'elle venait d'arriver en Écosse. Elle était instantanément tombée sous son charme, d'autant qu'il l'avait traitée avec beaucoup de gentillesse, elle, la gamine désemparée qu'on lui imposait soudain avec toute sa fratrie.
- Notre nounou est digne de confiance, chérie. Et je m'arrangerai pour être le plus présent possible.
Elle savait qu'il était très pris par la gestion des deux distilleries, avec un emploi du temps surchargé. Mais il allait faire l'effort de se libérer, elle n'en doutait pas. IL adorait les jumeaux, et puis il ne s'engageait jamais à la légère.
- Pars tranquille, Kate. Tu vas revoir la France ! Elle aurait dû s'en réjouir, pourtant elle n'y parvenait pas. Scott l'avait encouragée à faire ce voyage, persuadé qu'elle en avait envie, mais en réalité la France ne lui manquait pas. Ni son frère John, même si elle trouvait normal de répondre à son appel au secours.
- Pourquoi John ne s'est-il pas adressé à George ou à Philip ? redemanda-t-elle pour la énième fois. Il s'entendait mieux avec eux qu'avec moi.
- Sans doute a-t-il peur de leur jugement.
- Dis plutôt qu'il les prend pour des traîtres parce qu'ils sont restés en Écosse eux aussi !
- Tu es la plus gentille de toute la famille, il en a bien conscience. Il va chercher à t'attendrir, ne te laisse pas trop faire.
Le couvercle qu'il voulait poser sur la poêle lui échappa et heurta le carrelage à grand fracas. Ensemble, ils retinrent leur respiration. Quelques instants plus tard, des pleurs s'élevèrent dans la chambre des enfants.
Afficher en entierKate sortit à pas de loup de la chambre des enfants, qui s'étaient enfin endormis. Comme chaque soir, elle leur avait lu une histoire à la lueur de la veilleuse, assise sur le tapis entre les deux petits lits à barreaux. Le plus souvent, Hannah s'assoupissait la première, et Luke quelques minutes après.
Elle gagna la cuisine où Scott s'affairait devant le plan de travail. H ne l'avait pas entendue arriver et coupait consciencieusement des rondelles de pommes de terre qu'il jetait dans la poêle. S'il rentrait assez tôt, il s'occupait volontiers du dîner, ou bien il donnait leur bain aux jumeaux.
- Veux-tu boire quelque chose ? proposa-t-elle. Vivre avec Scott, être sa femme et la mère de ses enfants la remplissait toujours d'une joie un peu incrédule. Que cet homme-là, sur lequel elle avait tant fantasmé durant toute son adolescence et qui lui avait si longtemps paru hors d'atteinte, ait pu tomber éperdument amoureux d'elle puis la demander en mariage lui semblait aujourd'hui encore assez inouï.
Tourné vers elle, il acquiesça avec un sourire, et tandis qu'elle servait deux verres de chardonnay, il ajouta :
- J'ai préparé une salade, et il y a des cuisses de canard dans le four. Tu vois que je sais me débrouiller.
- Peut-être, mais je reste contrariée à l'idée de te laisser.
- Trois jours, Kate ! Nous survivrons, les enfants et moi. Avec son regard bleu ardoise, ses traits réguliers et sa haute silhouette longiligne, il était vraiment séduisant. Semblable à ce jeune homme vu pour la première fois dix ans auparavant, alors qu'elle venait d'arriver en Écosse. Elle était instantanément tombée sous son charme, d'autant qu'il l'avait traitée avec beaucoup de gentillesse, elle, la gamine désemparée qu'on lui imposait soudain avec toute sa fratrie.
- Notre nounou est digne de confiance, chérie. Et je m'arrangerai pour être le plus présent possible.
Elle savait qu'il était très pris par la gestion des deux distilleries, avec un emploi du temps surchargé. Mais il allait faire l'effort de se libérer, elle n'en doutait pas. H adorait les jumeaux, et puis il ne s'engageait jamais à la légère.
- Pars tranquille, Kate. Tu vas revoir la France ! Elle aurait dû s'en réjouir, pourtant elle n'y parvenait pas. Scott l'avait encouragée à faire ce voyage, persuadé qu'elle en avait envie, mais en réalité la France ne lui manquait pas. Ni son frère John, même si elle trouvait normal de répondre à son appel au secours.
- Pourquoi John ne s'est-il pas adressé à George ou à Philip ? redemanda-t-elle pour la énième fois. H s'entendait mieux avec eux qu'avec moi.
- Sans doute a-t-il peur de leur jugement.
- Dis plutôt qu'il les prend pour des traîtres parce qu'ils sont restés en Écosse eux aussi !
- Tu es la plus gentille de toute la famille, il en a bien conscience. Il va chercher à t'attendrir, ne te laisse pas trop faire.
Le couvercle qu'il voulait poser sur la poêle lui échappa et heurta le carrelage à grand fracas. Ensemble, ils retinrent leur respiration. Quelques instants plus tard, des pleurs s'élevèrent dans la chambre des enfants. --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
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