Extraits

Je suis presque sûr que Charles n'est pour rien dans sa mort. Néanmoins, elle a fait en sorte qu'on croie qu'il était coupable après sa mort. C'est donc qu'elle savait qu'elle allait mourir...Est ce qu'elle était malade? Pourquoi voulait-elle pourir la vie de Charles ?

On dit que les gens heureux n'ont pas d'histoires. C'est sans doute pour ça que les contes se finissent toujours de la même façon. Une fois que la méchante belle-mère ou l'affreuse sorcière est morte, que peut-il bien arriver aux héros ? Ils se marient et ont beaucoup d'enfants. Soit… mais c'est terriblement imprécis comme programme. Sont-ils heureux, au moins ? Leur amour est-il toujours aussi fort ? Est-ce qu'ils vivent ensemble ? Ils retournent au travail ?

Et moi ? Et nous ? J'ai vu Alice précipitée d'un immeuble en même temps que Guillaume. Est-ce que ça veut dire que c'est la fin de nos aventures ? Va-t-on continuer à vivre de caresses et de champagne comme on le fait depuis trois semaines ? Non pas que ça me déplaise, bien au contraire, mais ça me semble si… anormal. Anormalement calme.

« 27 octobre 1989.

Tu t'appelleras Emma. C'est joli Emma, c'est doux, apaisant, c'est tout ce que j'ai ressenti quand je t'ai tenue dans mes bras pour la première fois. Quand tu as levé les yeux vers moi tout à l'heure, tu ne pleurais pas. Tu me regardais avec un air si sérieux. Nous allons être très heureux. C'est promis. Je n'oublierai pas de te dire que ta mère était la plus merveilleuse des femmes, que nous étions faits l'un pour l'autre. J'enjoliverai sûrement un peu, pour la légende, pour te faire rêver. Et tu l'aimeras aussi, j'en suis certain. Comme je l'ai aimée. Jusqu'à ce qu'elle décide de sortir de nos vies. Je ne te parlerai pas de la lettre qu'elle a laissée alors que j'étais parti te chercher des vêtements. Elle n'est plus là, qu'est-ce que ça change, c'est comme si elle était morte. »

Je relis trois fois cette dernière phrase. Je ne suis pas sûre de comprendre.