Extraits

Tanner laissa Brighton l’attirer à lui pour un baiser. Il se redressa lorsqu’il entendit quelqu’un se ra-cler la gorge derrière lui.

— On se calme, les garçons. Vous aurez tout le temps que vous voulez pour ça quand vous serez de retour chez vous, déclara l’infirmière, en souriant.

Elle tira le rideau.

— Il faut q-que tu fasses attention, prononça avec soin Tanner.

Il ne voulait pas bégayer, pas alors que les lèvres de Brighton étaient juste à sa portée et qu’il con-trôlait moins bien ses nerfs.

— Je ne suis pas tombé exprès, rétorqua Brighton un peu trop passionnément.

Ce n’était évidemment pas ce qu’avait pensé Tanner. Il ouvrit la bouche pour protester, mais il sut qu’il allait postillonner et avaler la moitié de ses mots. Aussi préféra-t-il fermer sa bouche et se pencher pour embrasser Brighton avec force. C’était la seule manière qu’il avait trouvée pour le faire taire.

Le téléphone se mit à sonner, ce qui déconcentra Brighton McKenzie. Il soupira. Il aurait voulu ne pas avoir oublié d’éteindre ce satané appareil. Il fallait toujours qu’on l’appelle quand sa jambe acceptait enfin de se tenir tranquille et qu’il aurait pu travailler convenablement pour au moins une heure. Brighton tendit le bras pour attraper le téléphone. Il fut tenté de ne pas répondre, mais cela voulait dire qu’on laisserait un message sur sa boîte vocale et qu’on le sermonnerait d’une manière ou d’une autre. Ça n’en valait pas la peine.

— Salut, Tante Vera, dit-il avec tout l’enthousiasme qu’il pouvait rassembler, ce qui n’était pas beaucoup.

— J’ai de mauvaises nouvelles, commença-t-elle.

Il crut discerner dans ses paroles un soupçon de joie.

— Ton grand-père Ed est décédé hier.

Tout s’expliquait. Comme elle transmettait des nouvelles qui étaient censées être tristes, il entendait le ton approprié dans sa voix, mais l’excitation était trop importante pour qu’elle puisse la maintenir entièrement à distance.

— Hier, dit doucement Brighton. Tu aurais pu appeler plus tôt.