L'Autre Moitié du soleil

Comment le Biafra a été abandonné à son sort après sécession du Nigéria. Comment une population a été décimée dans l'indifférence internationale générale. Une grande claque pour les consciences !

Lu en VO ("Half of a Yellow Sun")

Tout à la fois documentaire sur la guerre qui entre 1966 et 1970 a opposé le Nigéria au Biafra, partie occidentale du pays peuplée d'Igbos, et roman.

Nous suivons l'évolution de cind ou six personnages: deux couples de Nigérians de la classe moyenne, intellectuels très engagés tout d'abord dans l'affirmation de l'identité africaine, puis militants de la cause biafraise, qui vivent un déclassement spectaculaire, des campus universitaires aux camps de réfugiés; et de quelques "boys", en particulier Ugwu, garçon illettré engagé comme domestique par un des couples, et qui peu à peu apprend et se forme (au point d' exercer passagèrement comme enseignant auprès d'enfants réfugiés au plus fort de la guerre), et adopte progressivement une culture radicalement différente de celle de son village, au contact de ses maîtres généralement bienveillants.

Au milieu du chaos de la guerre civile, c'est à cette personnalité exceptionnelle qu'on s'attache: tandis qu'un journaliste britannique blanc qui est tombé amoureux d'une nigériane au fort caractère et a pris fait et cause pour la nation biafraise, renonce peu à peu à son statut et ses projets d'écriture, notre petit boy illettré se mue en véritable mémorialiste et écrivain.

Une fresque d'une ampleur impressionnante.

Poignant, puissant. Superbement bien écrit, à la fois de façon imagée, subtile et complexe. Les personnages ne sont jamais manichéens mais restent tous attachants à leur façon. Achimamanda écrit une fresque d'un bout de l'histoire du Nigéria à travers des personnages engagés, pris parfois malgré eux dans la tourmente de grands évènements pourtant mal connus.

Cette écrivaine est d'une force incroyable, chacun de ses romans véhiculent humanisme, engagement, liberté, équité, féminisme, amour.. avec des histoires passionnantes et un style savoureux. Je l'adore.

Avez-vous déjà entendu parler du Biafra ? C’est un pays qui a existé pendant 3 ans à la fin des années 60, après avoir fait sécession avec le Nigeria. Je ne crois pas en avoir entendu parler avant, mais avec ce roman, je suis maintenant calée !

Chimamanda Ngozi Adichie fait partie de l’ethnie igbo et c’est cette ethnie qui a voulu créer son propre Etat, en 1966 (sachant que le Nigeria était indépendant depuis 1960).

Dans son roman, elle se concentre sur un couple d’intellectuels, universitaires, Odenigbo et Olanna, et leurs proches : leur boy et la sœur d’Olanna et son mari britannique. Avant que le Biafra ne proclame son indépendance, avant la guerre, on découvre le quotidien de la classe moyenne, avec les petits tracas universels et les problèmes plus spécifiques à l’Afrique (le schisme entre les personnes instruites et urbanisées et les personnes de la campagne et leurs croyances ancestrales, le contrôle des Occidentaux sur le pays…).

Mais en 1966, tout bascule : Olanna et Odenigbo perdent leur confort de vie et subissent la guerre. De plein fouet. Les bombes qui tombent, le rationnement, se cacher dans les bunkers, manquer de nourriture et d’eau, voir les plus pauvres mourir de maladie et de dénutrition… (d’ailleurs, le syndrome de l’enfant en dénutrition qui a un gros ventre s’appelle le kwashiorkor)

Plus de 600 pages. Il fallait bien ça, car les explications historiques ne sont pas absentes au profit de l’intrigue, les deux coexistent en harmonie et je suis contente que le roman ait été aussi agréable à lire que pédagogique, même si cela commençait à faire long !

C’est un roman passionnant à tous les points de vue que je ne peux que vous recommander.

Un livre que je range sans hésiter parmi mes livres préférés. Un livre bouleversant, drôle, terrible, et incroyablement juste. Chimamanda Ngozi Adichie est une très grande écrivaine et nous le prouve une fois de plus avec ce roman. La littérature nigériane a décidément de beaux jours devant elle.

1960, le Nigéria vient de devenir indépendant. Ce roman raconte les vies d'Ugwu, le villageois devenu boy chez Odenigbo, l'intellectuel universitaire qui rêve de faire de son pays un grand pays, de la très belle et dévouée Olanna et de sa jumelle, la lucide et cynique Kainene, dont les parents ont fait fortune grâce au pétrole, et de Richard, journaliste expatrié britannique en quête du sens de sa propre vie. Ce roman raconte aussi la naissance et la mort d'un pays éphémère, le Biafra, qui n'a existé que 3 ans sur le papier et n'aura connu que la guerre.

L'écriture est très belle et fait magnifiquement ressentir la diversité culturelle de la population nigériane, les tensions existantes entre les différentes ethnies et la façon dont celles-ci ont éventuellement été instrumentalisées pour déclencher et alimenter un conflit meurtrier. Au milieu de ce sombre récit historique, les personnages apparaissent lumineux. Car le demi-soleil levant qui orne le drapeau, ce sont eux, Olanna, Kainene, Ugwu, Richard et Odenigbo, qui comme tant d'autre s'engagent, construisent, apportent leur aide et rêvent la grandeur du Biafra, malgré l'horreur des massacres, la famine et les exactions, eux qui s'accrochent à la vie et à l'espoir, et se relèvent encore et encore, après chaque chute. Un bel hommage plein de nuances et de finesse.

Ce livre nous transmet des valeurs, une vérité dans toute sa splendeur et des horreurs sur une guerre qui a bien eu lieu. Une guerre moins bien connu du grand public mais surtout de ma génération car avant d’avoir lu ce livre, je ne connaissait rien des Igbo et de cette guerre qui fit plus d’un million de mort.

Il est captivant, intéressant et j'ai trouve les personnages vraiment très intéressant.

Il est vraiment bien écrit. Je vous le conseille.

Ce livre est un bijoux , bouleversant , captivant, et historique même si cette intrigue est fictive l'Etat du Biafra existe vraiment et la guerre civile a hélas bien eut lieu..

L'autre moitié du soleil a reçu l'Orange Prize.

Chimamanda Ngozi Adichie se voit décerner le Prix MacArthur en 2007.

la traduction de Mona Pracontal récompensée par le Prix Baudelaire de la traduction 2009.

Mêlant savament lyrisme et réalisme ,ce roman est une fresque tragique et attachante .

L'auteur illustre unpays très contrasté dont les

citadins vivent ç l'occidentale alors que les habitants des campagnes et des petits villages ont gardé de très nombreuses traditions et superstitions

Chimamanda Ngozi Adichie évoque,dans un premier temps,les jours heureux qui suivirent l'indépendance.

A travers le portrait de deux héroines inoubliables ,c'est aussi l'histoire d'un grand amour entre Olanna et Odenigho.

Nous nous trouvons immergés dans une guerre,avec les évacuations,les bombardements ,les réfugiés,la famine et des centaines de morts :une véritable réflexion d'une intensité dramatique sur le Nigéria des années 60.

C'est une analyse pertinente et approfondie des rapports complexes entre l'élite nigériane et la couronne britanique qui tente de monter les Hassoua du nord contre les Igbos au sud .

Une écriture émaillée d'expressions locales .

Un roman instructif.