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— Et puisque tu as déjà une affinité avec Billy, ajouta Javi, il sera encore plus facile de les convaincre d’accepter.
C’était vrai. Javi était un connard. Cloister avait vraiment besoin de garder ça à l’esprit. Peut-être que cela l’empêcherait de s’inquiéter au sujet de Diggs et de ses costumes onéreux.
Afficher en entier— Donc, si tu n’es pas dans le placard, reprit Javi, semblant s’en vouloir de cracher les mots, comment se fait-il que tu te sois volatilisé ce matin ?
Cela donnait l’impression qu’il ne voulait pas poser la question, et Cloister ne souhaitait pas particulièrement y répondre. Il y avait une foule de raisons pour lesquelles un homme désertait un canapé après deux heures de sommeil et partait – cela allait d’un problème de longue date avec l’attachement à un besoin de sortir le chien pour ses besoins.
— Ton canapé est inconfortable, répondit-il, en choisissant la vérité la plus innocente. D’ailleurs, admets-le, tu étais soulagé. Si tu avais plus de problèmes d’engagement, un drapeau annonçant « sans attache » serait sorti de ta queue lorsque tu as joui.
Afficher en entierCloister savait que la nuit allait être mauvaise lorsque les vents violents se déversaient depuis le désert. C’était un fait établi que le sud de la Californie était toujours chaud, mais les vents le desséchaient tout particulièrement. Vous ne pouviez même pas transpirer sans que cela se transforme en sel, et là où ce n’était pas salé, c’était sablonneux.
Cependant, c’était plus que de simples auteurs de violence et des bagarreurs poussés au bout de leurs pires natures. Les vents s’engouffraient dans l’espèce d’horrible saloperie qui se trouvait dans vos cauchemars : petits cadavres, cuisses meurtries, questions qui ne trouvaient jamais de réponse.
Le pire, c’est qu’il n’y avait pas d’appel superstitieux dans le département du shérif de Plenty. Vous saviez que tout partirait en vrille, mais tout ce que vous pouviez faire, c’était de vous pointer au travail et d’attendre que la pagaille se déchaîne.
Afficher en entierLot 275. Ancien Airstream argenté. Impossible à manquer.
C’était assez vrai. Javi leva le nez et ses yeux tombèrent sur la grande « pilule » argentée, garée au coin le plus éloigné du parc, juste à côté de la descente vers la plage. Il était bosselé et avait comme des traces de vérole à l’avant, il possédait également une clôture en plastique blanc qui délimitait un carré de jardin. Javi rangea son téléphone dans sa poche, se dirigea vers l’emplacement dégradé et tenta d’ignorer la sueur qui coulait dans son cou autant que le vent qui lui grattait la peau.
De près, la remorque était extrêmement propre et résonnait étrangement alors que Javi grimpait les marches pour frapper à la porte. Pas de réponse. Pas même du chien. Javi recula et se rattrapa avant de dégringoler l’escalier étroit car son talon s’était accroché au bord d’une marche. Il aurait probablement dû appeler avant. Il lui avait simplement semblé plus facile de ne pas le faire.
Et peut-être que tu voulais revoir Witte, intervint une petite voix sournoise à l’arrière de sa tête. Juste pour se rappeler combien il était irritant, bien sûr. Cette voix ressemblait beaucoup à celle qu’il utilisait avec habilité lors des interrogatoires. Javi pouvait comprendre pourquoi il tapait sur les nerfs des gens.
Il repêcha son téléphone et le morceau de papier dans sa poche et fit apparaître l’application des messages pour envoyer un SMS à Cloister. Cependant, au milieu de « appelez le bureau », une voix rauque, conçue pour porter, l’interrompit.
— Visite des bas quartiers, Agent Spécial ?
Javi se retourna et vit Witte qui remontait les marches de la plage. Un short décoloré en jersey était attaché bas sur ses hanches, son tee-shirt pendait autour de son cou. Son bronzage avait la couleur du whisky, ses cheveux étaient mouillés et marbrés de nuance miel, dégoulinant sur ses épaules. Un tatouage remontait sur ses côtes, mais le motif était abîmé par un éclat de tissu cicatriciel blanc pâle.
La bouche de Javi s’assécha. Alors, ça, c’est ce que donne une mauvaise décision sur la peau.
— Des nouvelles au sujet du gamin ? interrogea Witte en s’arrêtant en haut des marches.
Il retira le tee-shirt de son épaule et essuya son visage. La chienne se poussa entre ses genoux et s’assit sur ses pattes, la langue pendant sur des dents blanches, aiguisées et pointues, tandis qu’elle haletait.
— Pas encore, répondit Javi, en levant une main pour bloquer le soleil et en fronçant les sourcils. Pouvons-nous parler à l’intérieur ?
Afficher en entierCloister accrocha la laisse sur le harnais de Bourneville et tira légèrement sur une oreille baissée. Il ne savait pas ce que Tancredi imaginait qu'il se passait entre lui et Javi - n'importe quoi entre le mariage secret et l'attirance non partagée - mais c'était probablement mieux que la vérité.
— Tancredi.
— Vous le regardez de la même manière que je regardais les sushis quand j'étais enceinte, souligna-telle. Je ne pouvais pas le rater.
Afficher en entierIl siffla entre ses dents en faisant signe à Bourneville de sortir de la voiture. Elle sauta dehors, attendant, puis leva une patte comme une Cendrillon à poil lorsqu’il s’accroupit à côté d’elle. Il glissa une chaussette à semelle épaisse et fixa le Velcro au sommet.
— Des chaussons ? s’étonna Javi.
Cloister se tourna et leva les yeux en fermant un œil vers la fine silhouette.
— Tu voudrais marcher ici pieds nus ?
— Je ne suis pas un chien, répliqua Javi.
— Bourneville non plus, affirma Cloister. Elle est adjoint du département du shérif, et cela coûte plus cher quand elle est en congé maladie que lorsque tu l’es.
Javi renifla comme s’il ne le croyait pas. Il n’avait visiblement jamais vu une facture de vétérinaire.
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