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Elle n’avait indiqué aucune famille. Pas même un contact d’urgence. Était-elle complètement seule dans une ville inconnue ? Tout comme Evangeline l’avait été ? Il secoua la tête. Oui, c’étaient certainement les similitudes entre Evangeline et elle qui l’avaient touché en plein cœur. C’était la seule explication raisonnable.
Les hommes comme lui ne succombaient pas à ce genre de caprices dès qu’une fille leur faisait de l’œil, et pourtant, Silas avait décidé de transformer son étage privatif en appartements distincts pour cette femme, alors qu’il n’avait jamais loué les deux appartements vacants encadrant le sien justement pour s’assurer solitude et tranquillité.
Afficher en entierSilas téléchargea la pièce jointe du mail envoyé par son gérant et attendit impatiemment que le dossier de la jeune femme finisse de s’imprimer. À peine l’impression terminée, il empoigna la liasse, oubliant un instant son rendez-vous urgent avec Drake. Il s’enfonça dans son fauteuil de bureau et parcourut les pages, assimilant chaque information sur la jeune femme qui l’avait si inexplicablement fasciné dès l’instant où elle était apparue sur son écran de contrôle.
Il eut une moue amusée. La situation ne pouvait que faire écho dans son esprit à ce qui était arrivé à Drake plusieurs mois auparavant, lorsque Evangeline avait attiré son attention sur les caméras de surveillance dès qu’elle était entrée dans son club. À ceci près que Silas ne croyait pas au coup de foudre. La fascination, oui. L’amour, la passion, ou même un quelconque intérêt émotionnel au premier regard, non.
Afficher en entierLe visage de Christopher vira au rouge et la colère brilla dans ses yeux, où elle décela également une autre lueur qui la mit mal à l’aise. Sans prendre le temps d’examiner cette émotion désagréable et avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit d’autre, elle le contourna vivement et se hâta de saisir le code de l’immeuble pour s’y réfugier.
Au moins, il ne connaissait pas sa nouvelle adresse, et elle comptait bien faire en sorte que cela reste ainsi. Quelque chose chez lui la rendait nerveuse. Elle avait peur de rester seule avec lui. Au moins, les seules fois où elle serait forcée de le voir à partir de maintenant seraient dans le seul cours qu’ils avaient en commun. Où il ne laissait passer aucune occasion de faire étalage de son arrogance et de son amour-propre démesurés.
Afficher en entierHayley s’installa confortablement sur le siège chauffé de la voiture de luxe et sourit. Elle avait du mal à croire sa bonne fortune, et la vitesse à laquelle les choses avaient changé. En un éclair, elle était passée du désespoir à l’optimisme, et de la résignation à l’excitation.
Des larmes s’accrochèrent à ses cils.
Je vais y arriver, papa. Comme promis. J’ai trouvé un appartement. Je peux continuer à aller à l’école comme maman et toi le vouliez. C’est pour toi, papa. Pour tout ce que tu as sacrifié pour moi. J’aurais tellement aimé que tu sois là pour me voir la première fois que je jouerai avec un grand orchestre symphonique.
Afficher en entierHayley esquiva les premières gouttes de pluie puis marmonna un juron en levant les yeux vers le ciel, qui s’assombrissait encore. Voilà qui concluait en beauté la journée qu’elle venait de passer. La semaine qu’elle venait de passer, même. Au moins, elle avait eu le bon sens de laisser son violon chez elle.
En dépit de ses bonnes résolutions, elle se précipita vers la station de métro la plus proche et fouilla ses poches à la recherche d’un peu de monnaie pour acheter un ticket et rentrer chez elle.
Afficher en entierÀ peine sorti de la douche, Silas traversa le salon – ou plutôt la salle de contrôle. D’ici, il avait une vue d’ensemble, non seulement de son immeuble, mais des rues qui l’entouraient à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Après qu’Evangeline, l’épouse de son associé, avait été kidnappée quelques mois auparavant, il avait étendu la portée de son système de sécurité en installant des caméras de surveillance dans les rues, au-delà de la zone qui entourait immédiatement sa propriété.
Afficher en entierElle était sur le point de faire volte-face quand elle remarqua un petit bâtiment coincé entre deux imposants gratte-ciel d’au moins trente étages. C’était manifestement un immeuble de logements et, bien que modeste et ancien, il semblait étonnamment bien entretenu. Il ne comptait que cinq étages, six s’il y avait un appartement à l’entresol, comme dans beaucoup d’immeubles de la ville.
Aucun panneau n’indiquait qu’un appartement était à louer, mais dans ces quartiers prisés, nul besoin de mettre une annonce, les listes d’attente étaient souvent déjà très longues. Elle décida de tenter sa chance. Après tout, elle avait déjà tout entendu : soit aucun appartement n’était disponible, soit le loyer était si élevé, même pour un minuscule studio, que même le fait de cumuler six emplois ne suffirait pas à payer le loyer.
Afficher en entierDeux jours après son arrivée à New York, l’infirmière de son père l’avait appelée pour lui annoncer qu’il était décédé. Ses derniers mots avaient été pour elle : il était fier d’elle, il pouvait reposer en paix et rejoindre sa femme bien-aimée à présent que leur fille était à l’abri du besoin.
Refusant de céder aux larmes, Hayley leva un œil méfiant vers le ciel : plus une trace de ciel bleu, mais, pour le moment, pas une goutte de pluie n’était tombée. Sa chance ne l’avait peut-être pas abandonnée, finalement. Tant mieux. Elle avait du chemin à faire pour rentrer, et elle comptait bien rentrer à pied : il fallait qu’elle économise chaque centime, et s’il fallait marcher plutôt que prendre le métro, alors soit.
Afficher en entierElle eut envie de pleurer. Son père avait un cœur pur et tendre, et il avait eu les meilleures intentions pour sa fille unique, dont il était si fier… Malheureusement, il s’était fait arnaquer par un escroc qui lui avait vendu une police d’assurance vie criblée de failles. Son seul réconfort était de se dire que son père ne saurait jamais qu’il s’était ruiné pour rien. Cette ordure avait profité de sa faiblesse et lui avait promis qu’il prenait la bonne décision, le tout pour siphonner ses économies, jusqu’au dernier centime.
Afficher en entierAvançant sur le trottoir animé de Manhattan, l’air sombre, Hayley Winthrop leva furtivement les yeux vers le ciel : les nuages qui s’étaient amassés d’un seul coup au-dessus de la ville, mettant fin à ce qui avait été une belle journée de printemps, reflétaient parfaitement son état d’esprit. Elle avait le moral à zéro. Elle avait parcouru une grande distance depuis son futur ex-appartement et l’école de musique dans laquelle elle étudiait à mi-temps – pour l’instant. Comme elle ne pensait pas s’aventurer si loin dans sa recherche d’un nouvel appartement, et que la météo n’avait pas annoncé de pluie, elle n’avait pas pris de parapluie. C’était bien sa chance. Son optimisme sans faille commençait à la fatiguer, car la vie s’arrangeait toujours pour la ramener à la dure réalité, et de la pire des manières.
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