Extraits

- Je viens à peine de vous rencontrer, Miss Whitlock, rétorque-t-il avec un sourire amusé. Qu'est-ce qui vous fait croire que je voudrais vous confier mes secrets ?

- Je viens à peine de vous rencontrer, monsieur Harris, pourtant vous connaissez déjà mon secret le plus dangereux. Ce n'est que justice que vous me disiez quelque chose à votre sujet.

L'amour des livres est la preuve d'un esprit curieux.

Je peux choisir d'emprisonner mon coeur, d'être le bourreau de mes propres rêves.

Je ne suis pas doué pour dire ce que je ressens, mais je sais l'écrire.

Venez avec moi au séminaire. Puis venez avec moi au pub, au musée et au parc, au coucher de soleil et au ciel.

Rien n'est jamais ce qu'il paraît. Jamais.

Myra

Qui es-tu ?

Enfant de lumière et de brillance.

Fille de la nuit et du silence.

Gouttes de peinture tombées à verse sur des joues de satin...

Qui es-tu ?

Elle reteint à pleines mains un année écoulée,

Poigne de fer serrée sur des brins de fumée.

Sourires hantés

Et coeur muré.

Qui es-tu ?

Geôlière et Exécutrice ?

Ou

Libératrice ?

Confiance. Un joli mot que les gens brandissent sans jamais en appliquer le concept. [...] La confiance est un luxe réservé aux riches - à ceux et celles qui sont aimés et bien en sécurité.

Ce n'est pas pour nous.

- Si vous le demandez si j'aimerais pouvoir vous choisir, vous, à la place... (Il couvre ma main de la sienne sur la balustrade.)... alors ma réponse est oui.

Je relece la tête vers lui, mais quand mon regard croise ses yeux bleus comme un ciel d'été, mes larmes s'échappent.

- Alors pourquoi vous n'en faites rien ?

- Ce n'est pas aussi simple.

- Pourquoi ? Parce que je suis pauvre ? Parce que je n'ai pas les parents qu'il faut ? (Je me sens rejetée, et c'est une brûlure atroce qui déchaîne tous les doutes et toutes les angoisses qui me hantent depuis que je l'ai rencontré.) C'est pour sauvegarder les apparences, pas vrai ? Il faut absolument jouer le rôle, porter le costume parfait. Faire des promesses à des pauvresses de rien du tout que vous oublierez en un clin d'œil...

- Myra..., souffle-t-il d'une voix douce, peinée.

- Vous vous fabriquez un personnage qui n'existe pas vraiment, August. Ce n'est pas juste, ni pour vous ni pour Felicity.

Il siffle comme s'il s'était brûlé et se détourne de moi.

- Vous parlez sans savoir.

- Ah, oui ?

- C'est de ma vie qu'il s'agit, Myra. Si je tourne le dos à ma famille, il ne me reste rien - du tout. Ce n'est pas parce que je suis mauvais ou faible que j'essaie de faire comme si j'avais ma place dans ce monde. C'est pour survivre, tout simplement. Vous devriez comprendre ça mieux que personne.

Je m'essuie les joues avec le poing.

- Moi, je n'aurais pas toléré de vous voir humilié et jeté à la rue dans la neige, même si h'etais terrifiée. Je n'aurais jamais fait une promesse que je ne comptais pas tenir. Et je ne chercherais pas à défendre ces choix alors que c'est trop tard !

- Bien sûr que non ! lance-t-il. Parce que vous n'êtes pas moi. Vous êtes libre de vivre vie sans ce genre de chose ! (Il lève les deux mains pour me montrer ses cuticules ensanglantées.) Les batailles que je mène sont peut-être invisibles, mais ça ne veut pas dire qu'elles sont moins réelles ou moins difficiles que les vôtres. (Ses yeux lancent des éclairs.) Chaque jour est une lutte. Chaque instant. Je ne peux pas y échapper. Alors, oui, je suis désolé. Je vous présenterai mes excuses jusqu'à la fin des temps si c'est ce qu'il vous faut pour comprendre à quel point j'ai honte de ce que mes parents vous ont fait, mais je ne vais pas m'excuser pour avoir essayé de faire de mon mieux. (Il se met à chuchoter.) Cette part de moi ? Ce n'est pas une faiblesse ! Ce n'est pas un défaut. C'est une vérité de mon existence, et ça fait de moi quelqu'un de meilleur et de plus fort que si je n'étais pas comme ça. (Il s'approche encore de moi, haletant presque.) Ma peur ne diminue en rien ma passion pour les choses que j'aime. (Myra et August)

- August Harris n'est pas à la hauteur. (August)