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Extrait ajouté par Underworld 2019-10-02T22:47:19+02:00

** Extrait offert par Bella Frances **

1.

Organiser une fête parfaite est une chose, la réussir en est une autre. L’honorable Lucinda Bond de Strathdee le savait mieux que quiconque…

Tout en avalant une gorgée de son café amer, elle prit note mentalement des améliorations qu’elle apporterait la prochaine fois.

La prochaine fois ! Si toutefois il y en avait une…

Des échanges de propos plutôt vifs entre le chef et les traiteurs lui parvenaient depuis les cuisines situées sur le pont inférieur du yacht de son père, le Marengo. L’infâme yacht de son infâme père…

Lucinda — Lucie pour son cercle très restreint d’amis — sortit sur le pont le plus proche pour prendre l’air, mais il n’y avait aucun moyen d’échapper au soleil de plomb des Caraïbes qui rendait l’atmosphère insoutenable, même à cette heure matinale. Les bateaux de plaisance et les yachts amarrés au port de Petit Pierre lui donnaient le sentiment d’être cernée de toutes parts.

Pourquoi, alors qu’elle manquait cruellement de confiance en elle, avait-elle eu la mauvaise idée de convier autant d’invités prestigieux à cette vente aux enchères au profit du Centre de préservation des Caraïbes pour lequel elle militait, ici, dans les Bahamas, et qui plus est sur le Marengo ?

L’argent était sa seule motivation. Des dollars, des livres, des euros, peu importaient les devises du moment que son sanctuaire, sa fierté, sa joie, sa raison de vivre sur ces îles paradisiaques recevait le plus de dons possible de la part des personnes qui fouleraient bientôt le sol de l’empire flottant de son père.

Une légère nausée l’assaillit. La mer, qu’aucun souffle d’air n’agitait, n’y était pour rien. La perspective de la soirée à venir jouait en revanche sur ses nerfs fragiles.

Tout irait bien, tenta-t-elle de se convaincre, à condition que Lady Viv, sa mère, daigne se présenter à la soirée.

Il fallait que ce soit elle qui lance la vente aux enchères. Avec son sourire dévastateur, sa beauté resplendissante, elle réunirait des fonds considérables. Bien plus que n’en serait capable Lucie, avec cette anxiété qui lui collait à la peau chaque fois qu’elle devait intervenir en public.

Tout le monde adorait sa mère, aussi bien la presse que ses admirateurs. On l’aimait pour ses longs cheveux blonds, ses yeux lumineux et sa silhouette parfaite.

On ignorait en revanche ses piètres qualités de mère. Personne n’avait jamais rien su des querelles entre les parents de Lucie à propos de la garde de leur fille. Aucun d’eux n’avait voulu d’elle…

Le couple avait défrayé la chronique au moment de sa séparation. Liv, qui en avait assez des maîtresses successives de son mari, avait décidé de prendre un amant à son tour : le célèbre James Haston-Black, surnommé « le dur à cuire ». Les frasques de ce genre de couple faisaient vendre bien plus de journaux que la cause des enfants délaissés, inutile de se leurrer.

Lucie avala la dernière gorgée de son breuvage amer en esquissant une grimace. Bientôt, elle reprendrait sa vie normale, en commençant par manger et boire tout ce qui lui plaisait, sans se soucier des calories absorbées. Dès que cette soirée s’achèverait, elle remiserait sa robe en satin au fond d’un placard et la remplacerait par un short et un T-shirt. Elle cesserait de se maquiller et de surveiller son poids.

Du moins l’espérait-elle…

Les conditions édictées par sa mère pour accepter de franchir la moitié de la surface de la terre et être présente à cet événement étaient sans appel, mais Lucie les avait respectées. Trois mois de cauchemar : perdre cinq kilos, descendre d’une taille de vêtements, donner du style à sa coiffure. Elle avait surmonté chacun de ces obstacles, mais c’était la dernière fois qu’elle se plierait à de telles exigences. Dans une dizaine d’heures, elle porterait sa robe de soirée, sourirait à tous ces invités fortunés, le temps de réunir une coquette somme d’argent, puis reprendrait le cours de son existence. Si toutefois elle survivait à cette épreuve sans succomber à une crise cardiaque ou se jeter par-dessus bord.

Lucie contempla le paysage sous ses yeux. Cette île verdoyante, avec son volcan endormi, l’immensité bleutée de son océan, était vraiment la plus belle île des Bahamas et aussi l’endroit où elle se sentait la plus heureuse. Et le fait qu’elle y ait passé la plus grande partie de son enfance, en particulier les années après le départ de sa mère, la rendait encore plus précieuse. Personne ici ne se souciait de son appartenance à une petite branche de l’aristocratie.

La vie, sur cette île, était simple, heureuse, aussi belle que le calypso, cette musique que l’on entendait partout. Lucie n’avait pas choisi de s’y installer pour se cacher, contrairement à ce que pensait sa mère. Celle-ci ne comprenait pas que l’on puisse éprouver du plaisir à travailler auprès d’animaux malodorants dans un centre de préservation. De son côté, Lucie ne comprenait pas l’attrait que représentaient pour sa mère les soirées de gala ou les réceptions.

Comme celle de ce soir.

Se détournant du paysage, elle jeta un regard par-dessus son épaule sur la salle de bal où se déroulerait la vente aux enchères, ce soir. C’était l’une des multiples pièces que comptait le yacht de son père, un immeuble flottant de cent mètres de long. Du personnel, venu en nombre, s’employait déjà à décorer la salle pour lui donner des airs de comédie musicale des années 1930.

Lucie s’était chargée personnellement de la promotion de la vente. Quand sa mère avait découvert la longue liste des invités, elle avait tiqué sur certains noms.

— Beurk ! Dante Hermida ! C’est un joueur de polo et un don Juan patenté. Tu ferais bien de te tenir à l’écart de ce type… Tu n’es sûrement pas son genre, mais quand même.

Une formule au vitriol comme sa mère savait les distiller…

La sonnerie de son téléphone mit un terme à sa rêverie. Jetant un regard autour d’elle, Lucie le repéra sur une pile de serviettes de table. Qui pouvait bien chercher à la joindre ? Pas sa mère, puisqu’elle devait survoler l’Atlantique à cette heure-ci.

À moins que…

Angoissée, elle fit les quelques pas qui la séparaient de son téléphone.

Seigneur… Non… Pas cette fois.

Pourtant, très vite, elle eut confirmation de ses doutes. Incapable de maîtriser sa colère, elle décrocha et, sans même un bonjour, s’écria :

— Pourquoi téléphonez-vous, mère ? Où êtes-vous ? Pourquoi n’êtes-vous pas en chemin ?

Même à distance, elle eut l’impression de voir sa mère lever les yeux au ciel.

— Chérie, pourquoi ce ton belliqueux ?

Lucie prit une profonde inspiration pour garder le contrôle de ses émotions.

— Bonjour, Lucinda, reprit sa mère d’un ton faussement enjoué. As-tu bien dormi ?

— Où êtes-vous, mère ?

Il y eut une courte pause, suffisante pour confirmer ses soupçons. Bien que s’efforçant de ne pas y croire, elle avait toujours pressenti que Lady Viv se défausserait une fois de plus, comme elle en avait l’habitude. Lucie avait espéré un miracle, que sa mère ne se montrerait pas aussi cruelle. Elle savait à quel point sa fille détestait les manifestations publiques.

Une fois de plus, Lucie avait conscience du peu de place qu’elle occupait dans la vie de sa mère. En tête de ses préoccupations figuraient Black « le dur à cuire », puis son « adorable » fils, Simon, puis ses amies, ses œuvres de bienfaisance, ses maisons, vêtements et bijoux… et loin derrière, si loin qu’une ombre seulement lui apparaissait, sa fille Lucie.

— Je t’appelle pour te dire que je serai peut-être un peu en retard.

Le ton lui parut légèrement défensif. Puis Lady Viv reprit :

— Je suis presque sûre d’arriver à me libérer à temps… mais ce n’est pas facile en ce moment… Simon s’est mis dans une situation délicate et je ne peux pas m’absenter tant que je ne suis pas sûre que tout va bien.

Simon et ses situations délicates… Décidément, rien ne changeait. Depuis vingt ans, son demi-frère Simon se retrouvait constamment dans les ennuis, au point d’avoir développé une réelle expertise dans ce domaine.

— Je sais que ta petite fête compte beaucoup pour toi, mais il faut que je m’occupe de Simon… et franchement c’était un peu égoïste de ta part d’imaginer que je pourrais tout laisser de côté et traverser l’Atlantique pour quelque chose d’aussi insignifiant qu’une tortue ou je ne sais quoi, alors que j’ai tant d’obligations…

La suite des propos de sa mère lui échappa.

Une fois de plus, Lucie devrait se débrouiller seule.

— Je dois y aller, finit-elle par dire d’une voix tendue, coupant le flot de paroles de sa mère.

— Aller où ? Écoute, Lucie, je suis sûre que tu t’en sortiras très bien. Tu m’as regardée faire des milliers de fois. Il te suffit de parler dans un micro, de sourire à pleines dents et le tour est joué ! Ce n’est pas si compliqué !

— Il faut que je prenne l’air… Je vais nager un peu… ça me fera du bien. Au revoir, mère.

Sur ces mots, elle raccrocha. Cette fois, c’en était trop. Il fallait qu’elle se vide la tête et se prépare à affronter seule la situation, parce qu’elle n’avait pas d’autre choix. Comme toujours…

* * *

Cela faisait environ deux jours et deux nuits que la fête se poursuivait à bord de son yacht. Ou à peu près. Dante Salvatore Vidal Hermida — Dante pour son millier d’amis, connaissances et fans — ne savait plus trop quand elle avait commencé. Mais il était temps qu’elle se termine, car ces réjouissances insipides lui portaient sur les nerfs.

Il avait besoin de s’aérer avant de remonter à cheval et de mener son équipe de polo à la victoire, lors du prochain circuit au Moyen-Orient.

Il perçut des bruits derrière lui : un cri indistinct, un bruit de verre cassé, un rire étouffé. Il ne supportait plus ces lendemains de fête où la plupart des convives errent sans but comme des zombies. Vasquez et Raoul étaient encore là, quelque part, avec quelques autres. Alors qu’il était près de 11 heures, personne n’avait encore émergé des brumes de l’alcool.

Levant ses jumelles, Dante contempla la baie. Il était heureux de découvrir cet endroit. Un véritable paradis sur terre. D’ordinaire, il ne s’aventurait jamais au-delà de la Dominique ou du Costa Rica, par manque de temps. Mais son équipe et lui allaient connaître un emploi du temps chargé au cours des semaines à venir et il tenait à mettre à profit les quelques jours de liberté qui lui restaient pour parvenir à un accord avec Marco au sujet d’un club de polo situé dans les Hamptons. Après quoi, il irait rejoindre sa famille à New York.

Cinq jours. L’horloge tournait et sa mère avait fait preuve d’une patience remarquable — pour une fois. Elle l’avait mis au défi de venir accompagné d’une personne présentable et non d’une starlette à cette fameuse cérémonie de remise de prix à laquelle toute sa famille participerait. L’élue qu’il choisirait ne devrait toutefois pas se bercer d’illusions : sa présence se limiterait à cette réception.

Cinq jours. Il pouvait accomplir beaucoup de choses en cinq jours. À commencer par un court séjour sur l’infâme Marengo de Lord Louis.

Il tourna ses jumelles vers le yacht accosté dans la baie, éclipsant à lui seul tous les autres bateaux.

Plissant les yeux, il l’observa attentivement. Jusqu’à présent, il n’était jamais monté à son bord. Selon Raoul, c’était un véritable manoir flottant. Eh bien, il en jugerait par lui-même. Peut-être. Il devait encore choisir entre trois propositions pour la soirée à venir et il ne savait à laquelle donner sa préférence.

Sa réputation commençait à lui échapper. Il devenait urgent de mettre un terme à toutes ces futilités.

Peut-être pourrait-il faire une brève apparition ce soir à la vente aux enchères organisée sur le Marengo, puis s’échapper. Mais combien de fois avait-il pris ce genre de résolution avant de se retrouver piégé au lit avec une jeune écervelée, l’esprit embrumé par l’alcool ?

Les mâchoires serrées, il songea à l’image que sa famille projetterait lors la remise des prix qui devait célébrer la femme de l’année de la ville de New York. L’image d’une famille unie, à qui tout réussissait. Tous les Hermida d’Argentine seraient là pour entourer sa mère lorsqu’elle recevrait le fameux trophée saluant ses œuvres de charité.

Une charité qui ne commençait pas à la maison…

Sa mère reviendrait très vite à la charge pour savoir qui l’accompagnerait à cette occasion. Il allait devoir sélectionner une candidate fortunée, dotée d’un QI de plus de 80, et pas une croqueuse de diamants.

Dante laissa échapper un petit rire en se remémorant les critères imposés par sa mère, lorsqu’elle lui avait parlé de cette soirée.

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