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C’est la première fois que j’entends sa voix depuis qu’on est revenu ici, mais j’aurais préféré ne jamais entendre ça. Je suis stupéfaite. J’hallucine. Devant les caméras, et même avec un brin de fierté, peut-être, Israël reconnaît qu’il est bien celui qu’on appelle « le Cancer », qu’il a bien séquestré ces gens-là, et d’autres aussi, qu’il était payé pour ça. Il donne des chiffres pour répondre aux questions et reconnaît encore d’autres kidnappings, je crois. Je ne suis plus sûre de rien. Excepté un détail. Il raconte que les autres voulaient faire mal à l’enfant et que c’est pour ça qu’il a amené l’enfant ici. Mais il n’y a jamais eu aucun enfant dans cette cabane, et nulle part ailleurs au ranch, je le sais bien, je m’en serais aperçue 

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Dans la folie de cet assaut, ce n’est pas ça que les gens regardent à la télévision. Ils regardent plutôt les deux personnes qu’on leur présente comme des ravisseurs, ils voient apparaître trois prisonniers, dont un enfant, et ils croient que tout cela est vrai, bien sûr. Qui peut s’imaginer, à cet instant, que j’ai quitté ce ranch tranquille moins de vingt-quatre heures plus tôt, et que depuis on m’a séquestrée et ramenée là, qu’on m’a obligée à baisser la tête et à faire tout un tas de choses auxquelles je ne comprends rien ?

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Je ne sais pas à qui ils parlent, mais d’un seul coup tout change. Ils sont énervés, ils démarrent en trombe et ça recommence, cette fois avec la sirène, les virages. Je suis ballottée, j’essaie de me cramponner, mais c’est dur. Un des hommes est venu me rejoindre à l’arrière, il me maintient par les épaules et me crie de la fermer. Je ne sais même pas si j’ai parlé. Pourtant, j’aimerais savoir où on va, cette fois. Il me passe par la tête qu’on rentre peut-être au ranch, qu’ils vont me libérer, mais j’ai aussi l’impression que l’ambiance a changé. Il me répète de la fermer. On s’arrête, enfin. Il y a du bruit, des cris, on ouvre la porte de la camionnette et je dois descendre. On est au ranch. Mais quel monde ! Des camionnettes noires de l’AFI partout, des hommes en armes, cagoulés, qui me regardent. Et Israël ! Dans un état pitoyable. Il tient à peine debout, il vomit, je crois, tellement on l’a battu, et on continue à le battre. Des types en uniforme de l’AFI lui tapent dans le ventre, il ne me voit pas, il ne voit plus rien

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J’ai froid. C’est sûrement la nuit, parce que les bruits sont plus étouffés. Il y a un bon moment que je suis seule dans la camionnette, personne ne vient me voir ; il ne reste que les deux hommes devant, derrière un gros rideau. Au plafond, il y a une sorte de périscope, comme dans les sous-marins. Il ne faut pas que je fasse de bruit, que je bouge trop brusquement, je vais tenter de regarder. J’ose à peine m’approcher, c’est la première fois que j’entreprends quelque chose. C’est incroyable, mais ce geste inoffensif m’effraie. Je colle mon œil et j’aperçois… des voitures, des bâtiments, une grande place, comme un parking. Et le monument de la Révolution ! Voilà où on est : sur la place de la Révolution, en plein centre de Mexico. Mais qu’est-ce qu’on attend là ? Pourquoi c’est si long ? J’ai mal au dos, de plus en plus mal. Je suis tendue, comme bloquée, c’est sûrement la peur. Je m’allonge mais je ne m’endors pas, évidemment. J’écoute les deux types devant qui discutent comme si je n’étais pas là. Ils parlent de leur boulot, de leurs problèmes. Il y a des vols dans leurs vestiaires, je crois, et aussi ils regrettent qu’il n’y ait pas de douche. Ça n’a rien à voir, je n’ai peut-être pas bien compris

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La femme me pose encore les mêmes questions, me dit encore une fois qu’Israël a commis des enlèvements, me montre des papiers que je n’arrive pas à lire, comme pour me prouver que c’est sûr, mais je n’y crois pas. D’ailleurs, un moment elle donne le nom d’Israël en entier et là je comprends : il y a erreur. Elle a dit « Israël Vallarta Fernandez ». C’est un autre, bien sûr, et je lui dis : — Israël s’appelle Vallarta Cisneros ! Vous vous êtes trompés ! Mais rien à faire. Des mois plus tard, je reverrai les mêmes papiers et le nom aura été changé

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Quelle heure est-il maintenant ? Je suis toujours dans le noir de cette camionnette, mais il fait chaud, maintenant. Très chaud. C’est ainsi, l’hiver au Mexique : il fait très froid la nuit, mais les bonnes journées, le soleil tape fort au milieu de l’après-midi. J’ai peu à peu l’angoisse d’être en retard pour mon premier jour de travail, d’être obligée après de me justifier. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur raconter ? Comment vont-ils le prendre ? Je viens de le trouver, ce boulot

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Elle me dit qu’ils cherchent une petite fille, dans une maison, à Xochimilco, mais je ne comprends pas ce qu’Israël a à voir avec tout cela. Elle ne veut pas en dire plus. Elle a pris mon sac et commence à le fouiller, à en tirer mon téléphone qu’elle ouvre nerveusement pour en consulter le répertoire, en me montrant les noms, les uns après les autres. Elle veut savoir à qui ils correspondent. — C’est un frère d’Israël… Là, c’est mon frère… Celui-là, c’est un copain… Elle recommence. Mêmes réponses, mais plus sereinement, je reprends peut-être un peu confiance. En tout cas, j’ose demander si je pourrai aller travailler, je dois commencer à quinze heures à l’hôtel. — Tu vas aller travailler, m’assure-t-elle. Puis elle m’explique encore que ce qui les intéresse, c’est cette petite fille, à Xochimilco. Je connais ce quartier-là parce que la sœur d’Israël y habite. Je le lui dis, je décris la maison de Lupita, la rue où elle habite, mais apparemment ça ne l’intéresse pas. — Non, c’est pas ça

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Ça dure bien trois quarts d’heure, peut-être une heure. On s’arrête et une femme vient s’asseoir à côté de moi. Il fait toujours aussi noir ; elle a une lampe torche mais je ne la vois pas bien. J’aperçois juste son air brusque, sévère, presque masculin, quand elle m’explique qu’au Mexique il y a la police, la police des polices et, tout en haut, l’AFI, l’Agence fédérale d’investigation, et qu’eux tous font partie de cette élite-là. Je ne sais pas encore très bien ce que cela signifie, si je dois être rassurée. De toute façon, je n’arrive pas à me contrôler. C’est plus fort que moi : je suis perdue, tétanisée par la brutalité avec laquelle on m’a arrachée à mes rêves

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Je ne sais pas s’il a dit cela pour simplifier ou s’il n’a pas pu s’en empêcher, mais je n’ai pas le temps de me poser la question : d’autres types que je n’ai pas vus arriver ont ouvert les portières et Israël est déjà emmené sans ménagements, un blouson enroulé sur sa tête, pendant que trois ou quatre autres hommes sont montés de mon côté. Je ne comprends rien à ce qui se passe, le véhicule démarre et on m’oblige à baisser la tête, en même temps qu’on me prend mon téléphone mobile. Il y a un homme à côté de moi et deux ou trois sur mes épaules. J’ai mal, j’ai peur. Je me retrouve à l’arrière de la camionnette qui roule encore un moment ; personne ne me parle, et quand on s’arrête, que la porte coulisse, je ne sais pas ce qu’on veut de moi

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Il est encore tôt, même pas dix heures, et le soleil bas de décembre pose une gaieté un peu décalée sur la route qui descend vers Mexico en se faufilant dans la verdure de cette banlieue rurale. Pendant les silences un peu lourds où l’on n’entend que les grincements de la camionnette, je regarde s’éloigner Topilejo en me disant que je ne reviendrai jamais au ranch, que c’est peut-être la dernière fois que je vois Israël. J’ai hâte de me poser enfin dans mon nouvel appartement, d’y dormir ce soir et de me plonger dans ma nouvelle vie. J’ai confiance en moi parce que les tests psychologiques et les entretiens que j’ai subis à l’hôtel Fiesta Americana étaient costauds et que j’ai l’impression de l’avoir emporté haut la main. Je voulais vraiment cette place d’hôtesse à l’étage VIP d’un des plus grands hôtels de Mexico, et maintenant je suis optimiste : j’ai trente ans, je ne resterai pas longtemps à l’accueil, je vais progresser, m’imposer, et un jour je pourrai rentrer en France avec cette expérience en plus, maintenant que je parle espagnol

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