Extraits

« Jeremiah, Larry, je vous présente Oliver.

D’un signe de la tête, j’invitai mon nouvel ami à entrer. Oliver paraissait mal à l’aise en arrivant à l’appartement de Jeremiah. Ce jour-là, son corps frêle paraissait particulièrement maigre et son expression timide montrait qu’il se sentait dépassé. Pour moi, c’était sans grande importance. Je considérais Oliver comme une âme sœur. À Harvard, nous étions tous deux des étrangers, ayant grandi dans des familles et des quartiers modestes. Ni l’un ni l’autre n’étions habitués à l’opulence de Jeremiah Bradley. J’avais été abasourdi lorsque Jeremiah, en première année, m’avait invité à faire partie de son groupe d’étude française. Je savais bien ce que ça voulait dire, être un Bradley, mais à sa chemise Oxford d’un blanc immaculé, à son pantalon beige et à ses mocassins Docksiders, je voyais qu’il était d’un rang au-dessus de mes pompes Bushwick. Formant un sourire plein d’assurance, ses dents blanches, luisantes et parfaitement égales m’éblouirent alors qu’il attendait la réponse qui, il le savait, allait venir. Il laissait négligemment retomber sur son visage ses cheveux d’un blond doré, et ses yeux d’un bleu vif étincelaient lorsqu’il me dit qu’il habitait seul dans son appartement, ce qui[…] »

Concentrons-nous, dit Jakob comme s’il ne venait pas de se comporter comme le plus grand salaud du monde. Nous avons besoin de Penny pour accéder à Larry, et nous avons besoin de Larry pour avoir une idée de ce qui se passe au bal. Et nous devons savoir ce qui se passe au bal afin de ne pas nous trouver dans une sorte de situation fâcheuse et ridicule.

— Comme le fait de nous réveiller sur une île déserte avec un inconnu ? dis-je sur un ton innocent.

— Non, comme le fait de nous réveiller sur une île déserte avec une femme démente et obsédée par le cinéma.

Comment ai-je pu avoir autant de chance ? dis-je en me penchant vers lui et en l’embrassant.

— C’est moi, le plus chanceux.

Spoiler(cliquez pour révéler) Je serai toujours jaloux des autres hommes de ta vie, dit-il en s’agenouillant à côté de moi. Mais je sais que tu m’aimes, et je sais que tu es à moi. Tu seras toujours à moi, et je t’aimerai toujours. Tu m’as rendu plus heureux que je ne l’ai jamais rêvé. Je t’aime encore plus chaque jour, et je ne cesserai jamais de t’aimer ni de te désirer. Tu m’as donné la plus merveilleuse famille. Je suis si reconnaissant que nous formions une grande famille heureuse.