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J'ai toujours eu peur du noir. C'est ma phobie, mon fardeau, mes huit cents dollars claqués en thérapie. Le genre de phobie qui vous réveille en pleine nuit, la gorge sèche, le cœur au fond du pyjama. Le genre qui vous pousse à marcher en crabe sous l'éclairage des lampadaires alors que vous rentrez seule de soirée. Le genre qui vous paralyse comme un enfant de cinq ans devant l'entrée de votre appartement un soir de pluie, quand votre interrupteur refuse de faire son job et que votre subconscient se persuade qu'il y a un monstre caché quelque part dans la pièce. Parce que oui, il y a un monstre, c'est une évidence. Aussi évident qu'il n'y avait pas, au moment où j'ai claqué la porte de mon nid douillet ce matin, de rideaux fermés dans mon salon ou de coupure de courant spécifique au premier étage ! D'ailleurs, si j'en crois la lumière qui filtre sous la porte de mon cher voisin de palier, je suis la seule concernée par cette obscurité soudaine.
Afficher en entier— Quel âge avez-vous, Allie ?
— Cessez de m’appeler comme ça ou je vous jure que…
— Que quoi ? Comment comptez-vous interdire qu’un simple mot sorte de ma bouche ? Je ne sais pas ce qui vous remue autant mais je doute que fuir soit la bonne solution. On ne vous a jamais parlé de thérapie comportementale pendant vos études ? Les bras m’en tombent. Le voilà qui déballe son savoir, maintenant !
— Le principe de cette méthode, poursuit-il l’air de rien, c’est d’exposer la personne au stimulus anxiogène pour diminuer progressivement sa réponse. Puisque c’est moi qui vous inquiète tant, je pourrais donc être votre thérapie ! Qu’en pensez-vous, Allie ?
Afficher en entier« En réalité, je n'étais pas seule. Je ne l'ai jamais été. Et même si je ne sais toujours rien de lui, que l'inconnu flotte autour de sa personne, j'ai enfin un allié. Un soutien là où je ne l'attendais plus. »
Afficher en entierLorsque j'ouvre à nouveau les yeux, il est tout près. La tête légèrement penchée, son regard se promène sur la courbe de mes lèvres. Il m'attend. Il attend que je désire autant que lui l'inévitable.
Afficher en entierJe m’efforce d’arborer un visage neutre, mais le côté mystérieux m’excite autant qu’il m’effraie. C’est à la fois désespérant et plein de promesses. celles de croire que tout est permis, de repousser mes principes en laissant un homme gagner mon affection par des preuves de confiance.
Afficher en entierMes yeux se ferment, mon visage se tend entre ses doigts. Je relève légèrement le menton. Tous mes sens guettent le fruit défendu. Ses lèvres plongent à ma rencontre.
Afficher en entierMes cours me reviennent en mémoire avec ce fameux passage sur une maladie bien connue : l’érotomanie. Une forme de psychose paranoïaque où le patient est convaincu que l’être aimé lui renvoie les mêmes sentiments à travers de petits gestes comme des regards, un sourire, un mot placé... Une psychose plus courante qu’on ne croit et qui pourrait expliquer bien des choses.
Afficher en entierL’histoire du Center Hospital remonte au dix-huitième siècle, quand les méthodes barbares étaient encore d’usage pour soigner les maladies mentales. Des méthodes musclées qui seraient sévèrement sanctionnées si on les appliquait encore de nos jours ! Lobotomies, camisoles de force, douches froides, électrochocs... La parfaite panoplie digne d’un tueur en série façon Dexter ! Je suis bien contente de n’avoir pas vécu à cette période, j’aurais été incapable d’infliger de tels traitements à mes patients. Et puis, entre nous, il faut certainement une petite dose de sadisme pour oser pratiquer ce genre de « soins ».
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