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A la merci d'un séducteur



Description ajoutée par Underworld 2019-09-19T05:25:45+02:00

Résumé

— Vous n'avez pas le choix. Si vous n'acceptez pas de me suivre, c'est la prison.

Anna sent la panique l'envahir en entendant les paroles menaçantes du milliardaire Leo Makarios, l'homme qui la tient à sa merci et qui la croit coupable d'avoir dérobé l'une des parures de diamants qu'Anna doit porter pour une publicité. Inutile de protester de son innocence, jamais cet homme froid et insensible ne la croira. N'a-t-il pas trouvé le collier dans la poche de la jeune femme ? Dès lors, si elle veut échapper à l'ignominie d'une accusation pour vol, Anna va devoir se résoudre à lui obéir...

Mais sur cette île paradisiaque des Caraïbes où Leo la retient contre son gré, Anna ne sait pas encore qu'elle va découvrir un homme bien différent de celui qu'elle imaginait...

* * *

Description en VO :

Draped in diamonds...

Wearing the rare, priceless Levantsky diamonds is Anna Delane's most prestigious modeling assignment. But when the precious gems go missing, Anna is at the mercy of Greek tycoon Leo Makarios....

Blackmailed into his bed...

Leo believes that Anna is a common thief. He will do anything to get his jewels back! He has a plan: as the sun sets Anna will become his, and as it rises she'll be free to go. By then, her debt will have been repaid!

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Classement en biblio - 14 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2019-09-19T06:05:41+02:00

** Extrait offert par Julia James **

1.

Leo Makarios s’arrêta dans l’ombre, au sommet de l’escalier monumental qui surplombait le non moins monumental hall de Schloss Edelstein. Il posa la main sur la rampe et contempla avec satisfaction la scène puissamment éclairée qui s’offrait à ses yeux.

Justine avait bien choisi. Les quatre jeunes femmes étaient délicieuses. Immobile, il les détailla une à une.

La blonde attira en premier son attention, mais en dépit de sa remarquable beauté, il jugea sa silhouette trop maigre et son port trop tendu. Les créatures neurasthéniques, souvent névrosées, lui donnaient la migraine. Sa voisine était moins étique. Son visage encadré d’épais cheveux châtains paraissait plus serein, mais son expression était vide. Le manque d’esprit l’irritait. Il passa très vite à la suivante, une créature rousse aux allures préraphaélites, absolument époustouflante. Hélas, son cousin Markos l’avait repérée avant lui et elle vivait déjà sous sa protection. Le regard de Leo alors se porta sur le dernier mannequin.

Des cheveux noirs, couleur d’ébène. Un teint d’ivoire. Des yeux immenses, d’un vert profond, semblable à celui des émeraudes qui agrémentaient son décolleté et qu’elle semblait porter avec une indifférence outrageante. Il réprima un geste de colère. Ignorait-elle la valeur de ces bijoux ? Un collier Levantsky ! Un pur joyau ! Et les boucles d’oreilles, les bracelets, les bagues…

Manifestement, oui. Mais, en dépit de ses soupirs d’ennui, l’image qu’elle présentait était si époustouflante que l’agacement de Leo s’évanouit comme par enchantement. Il se laissa étourdir par les inspirations qui soulevaient sa poitrine. Déjà mis en valeur par son corset ajusté, ses seins blancs se gonflaient de manière délectable. Le frisson familier du désir parcourut son corps svelte et puissant.

Ainsi, cette beauté brune aux grands yeux verts s’ennuyait ! Eh bien, il se chargerait personnellement de lui trouver des occupations !

Il descendit la première marche.

* * *

L’impatience d’Anna était à son comble. Retiré dans un coin de la pièce, Tonio Embrutti tenait un énième conciliabule avec ses assistants. La discussion allait bon train, ponctuée çà et là d’exclamations et d’invectives prononcées dans un italien incompréhensible. Que tramait encore cet ignoble individu ? Soupirant de nouveau, la jeune femme sentit son bustier lui coller à la peau. Elle détestait le porter. Il révélait trop ses formes, attirant sur elle les œillades concupiscentes des hommes. Exactement ce qu’elle cherchait tant à éviter.

Contrairement aux idées reçues, le mannequinat était un métier difficile. D’ailleurs, les deux petites nouvelles présentes aujourd’hui semblaient en faire la cruelle expérience. Kate, le modèle aux cheveux châtains, avait ôté ses lentilles de contact, ce qui lui donnait un regard étonnamment vide. « Tant mieux pour elle ! » songea Anna. Au moins ignorait-elle ainsi les regards lascifs dont elle était l’objet ! La rousse et flamboyante Vanessa jouissait quant à elle d’une autre forme de protection. Son amant était le cousin du richissime propriétaire des lieux.

Quelle étrange idée avait eue ce milliardaire grec d’acquérir un château dans les Alpes autrichiennes ? Sans doute avait-il cherché à se rapprocher de la banque suisse où il gardait son magot ? Il possédait une immense fortune. Le domaine de Schloss Edelstein était gigantesque, idéalement situé au milieu des montagnes, des forêts et des champs enneigés.

Le visage las d’Anna s’égaya un instant au souvenir du paysage enchanteur qu’elle pouvait admirer de sa chambre, de la lumière aveuglante du soleil qui scintillait sur la neige fraîche, et des collines immaculées qui descendaient jusqu’au lac. Un décor somptueux, bien différent des cheminées d’usine qu’elle avait connues pendant son enfance.

Sa profession offrait bien des compensations. Elle avait eu de la chance et elle le reconnaissait volontiers. Repérée dans une galerie commerciale à l’âge de dix-huit ans par un responsable d’agence, elle avait très vite gravi les échelons. Certes, l’apprentissage du métier n’avait pas été de tout repos, mais elle avait brillamment tiré son épingle du jeu et échappé au sort très ordinaire auquel son origine la destinait. Huit ans plus tard, même si elle ne figurait pas parmi l’élite internationale des mannequins et si elle approchait déjà du crépuscule de sa carrière, elle gagnait fort bien sa vie et pouvait s’enorgueillir d’une réussite bien méritée.

Elle avait appris à se défendre et avait protégé ses intérêts dans un milieu effroyablement exigeant et parsemé d’embûches. Elle y était parvenue sans jamais se compromettre, sans jamais se salir. Car c’était bien le danger de ce monde de strass, de paillettes et de faux-semblants, si éloigné de son univers familial. Contraintes à la réussite, ou très vite destinées à l’oubli, bien des filles sombraient dans la drogue ou vendaient leurs charmes pour obtenir des contrats. La plupart des hommes en profitaient.

Heureusement, il y avait aussi dans le métier des gens honnêtes. Elle connaissait des agents tout à fait respectables, des photographes dignes de confiance et elle comptait de vraies amies parmi les mannequins. Jenny, la blonde du quatuor, en faisait partie. Elle portait aujourd’hui une robe blanche, une tiare de diamants et des bracelets jusqu’aux coudes. Mais tous ces joyaux ne semblaient pas suffisants à égayer son humeur sombre. Depuis quelque temps, sa maigreur et sa nervosité inquiétaient son entourage. D’où lui venait cet air tourmenté ? Quel genre de soucis pouvaient bien la ronger ainsi ? Souffrait-elle d’une maladie grave ? Un frisson d’angoisse parcourut Anna. La vie était parfois si fragile. Sa propre mère avait été emportée dans sa vingt-cinquième année, la laissant du jour au lendemain à la seule garde de sa grand-mère. Elle se promit de trouver un moment pour parler à Jenny. En fin d’après-midi, peut-être, après cette interminable séance…

Enfin, le groupe agglutiné autour de Tonio Embrutti se dispersa. La réunion au sommet terminée, le photographe daignait prêter quelque attention à ses modèles. Comme animés des pires intentions, ses petits yeux luisaient dans son visage empâté.

— Vous !

De la main gauche, il désignait Jenny.

— Enlevez-moi ça ! s’exclama-t-il d’un ton hautement dramatique.

— Que… que dois-je faire ? bredouilla l’intéressée sans comprendre.

Excédé, il décrivit des moulinets grotesques avec ses bras.

— Votre robe ! Faites-la descendre jusqu’à vos hanches ! C’est pourtant pas compliqué ! Et puis croisez vos bras sur votre poitrine ! Je veux faire un gros plan sur les bracelets. Dépêchez-vous !

Il claqua des doigts en direction d’une styliste, et tendit la main droite vers son assistante qui s’empressa d’y déposer son appareil.

Jenny restait figée comme une statue de marbre.

— Je ne peux pas, murmura-t-elle d’une voix blanche.

Outragé par son refus, il la toisa de la tête aux pieds.

— Vous êtes sourde, ma parole ! Déshabillez-vous ! Tout de suite !

Sans vergogne, la styliste commençait déjà à dégrafer les pressions du dos de son corsage.

— Je refuse d’enlever ma robe !

La voix de Jenny tremblait, menaçant de rompre. Voyant le visage du photographe s’assombrir un peu plus, Anna s’avança.

— Pas de nus ! rappela-t-elle avec fermeté. C’est écrit noir sur blanc dans nos contrats.

— Vous, taisez-vous ! hurla l’homme sans même lui accorder un regard.

Bien décidée à ne pas se laisser intimider, Anna saisit le poignet de la styliste et l’immobilisa. Comme la situation menaçait de s’envenimer, une autre voix résonna dans le hall.

— Nous avons un problème ?

Profondément troublée par l’intonation profonde et le charme de l’accent étranger qu’elle venait d’entendre, Anna retint son souffle. L’homme qui venait d’apparaître dans le cercle de lumière avait tout du léopard. Mince, puissant, gracieux. Et dangereux, aussi. Grand. Très grand. Le teint mat. Un visage tout droit sorti d’une mosaïque byzantine. Impassible, distant, autoritaire. Infiniment séduisant. « Surtout le regard », songea-t-elle en reprenant doucement sa respiration, un regard brûlant au fond de deux yeux noirs en forme d’amandes, ourlés de paupières lourdes et sensuelles.

Depuis son arrivée, personne n’avait plus osé ouvrir la bouche. Sa seule présence avait suffi à figer l’assemblée.

— Je répète. Nous avons un problème ?

« Il n’aime pas les problèmes, il s’en débarrasse. Rien ne doit entraver son chemin. » Comme dotés d’une volonté propre, les mots se formaient spontanément dans l’esprit agité d’Anna.

— Vous êtes…? demanda stupidement Tonio Embrutti, sans se départir de sa mauvaise humeur.

Le nouveau venu tourna lentement le regard dans sa direction.

— Leo Makarios.

Il n’avait pas haussé le ton, ni affiché la moindre prétention. Pourtant, une nuance imperceptible dans la manière dont il avait décliné son identité faisait froid dans le dos. L’homme possédait Schloss Edelstein, la collection entière de joyaux qu’arboraient les mannequins aujourd’hui et beaucoup plus encore. Si elle n’avait pas détesté avec raison l’abject Tonio Embrutti, la jeune femme aurait éprouvé pour lui une réelle compassion.

Elle décida de prendre les devants.

— Oui, monsieur, fit-elle sans laisser au photographe le temps de s’exprimer. Nous avons un problème.

Quand les yeux noirs plongèrent dans les siens, elle sentit son cœur s’arrêter de battre et se fit brusquement l’effet d’une antilope prise au piège d’un félin carnassier dans le soleil couchant d’une plaine africaine. Elle tenta de se ressaisir. Aucun homme ne réduirait à néant les défenses qu’elle avait mis tant d’années à bâtir. Leo Makarios n’était pas un prédateur, juste un homme riche, désireux d’attirer l’attention des médias sur son nouveau joujou, la collection Levantsky. Une agence lui avait fourni quatre mannequins pour sa campagne publicitaire. Mais aucune d’elles n’avait signé pour se déshabiller devant l’objectif.

— Votre photographe, reprit Anna sans agressivité, ne respecte pas les règles du jeu.

Puis elle durcit le ton.

— Pas de nus ! C’est une clause du contrat. Vous pouvez vérifier.

Elle se tenait devant Jenny, comme pour la protéger. Très mal à l’aise, les deux autres jeunes femmes s’étaient collées l’une à l’autre. Cependant, Leo Makarios n’avait pas quitté des yeux le visage d’Anna. Son regard n’était pas seulement le regard lascif des hommes qui la convoitaient. De cela, elle savait se défendre. Non, elle devinait dans ses pupilles noires une bien plus lourde menace. Mais laquelle ? Etait-ce le désir si clairement affiché de celui qui la contemplait, ou l’émoi profond qu’il éveillait en elle ? « Oh non ! songea-t-elle, en proie à une violente panique. Non, pas ça ! Pas avec lui… »

Leo n’était pas mécontent. Rien ne lui avait échappé. Ni le trouble teinté de méfiance de la jeune femme, ni la colère qu’elle semblait éprouver contre elle-même. Elle s’efforçait de dissimuler ses émotions, mais ses battements de paupières la trahissaient. Une chose était certaine. Elle ne s’ennuyait plus. Satisfait de lui-même, il s’adressa nonchalamment à Jenny :

— Si je comprends bien, mademoiselle, vous refusez la prise exigée par le Signor Embrutti.

Incapable de prononcer un mot, Jenny approuva d’un signe de tête. Comme le photographe explosait en injures, le maître des lieux le réduisit au silence d’un geste de la main.

— Aucun cliché dénudé. Ni pour elle, ni pour les autres. Elles restent habillées. Toutes.

Remarquant l’expression soulagée du mannequin aux cheveux roux, il réprima un sourire. Si son cousin Markos venait à découvrir les charmes de sa protégée étalés sans pudeur à la une des magazines, il succomberait à une crise cardiaque.

Cachée depuis près d’un siècle dans un coin retiré de Sibérie, seul connu des héritiers de la famille tsariste, la collection Levantsky revenait sur le devant de la scène internationale, grâce à une habile transaction de la Compagnie Makarios. La promotion d’aussi nobles joyaux ne tolérait aucune forme de vulgarité.

Il concentra de nouveau son attention sur la jeune femme brune. Avait-elle déjà un amant ? Question stupide. Qui n’en avait pas dans la profession ? Pourquoi avait-elle choisi d’exercer ce métier ? Pour le plaisir de poser devant un objectif ? Il en doutait. Pour fréquenter des gens aisés et mettre la main sur un homme riche ? Il espérait que ce n’était pas le cas. Quand une femme arrivait dans son lit, elle ne devait s’intéresser qu’à sa personne. Certainement pas à son argent.

Il s’éloigna des projecteurs, adressa un signe amical au chef de la sécurité chargé de veiller sur la collection et s’installa dans un coin de la pièce pour admirer en toute tranquillité celle sur laquelle il venait de jeter son dévolu.

La séance reprit et, quand vint le tour d’Anna, Tonio Embrutti passa sur elle toute sa hargne. Rien de ce qu’elle proposait n’avait grâce à ses yeux. Il critiquait chacune de ses attitudes, corrigeait arbitrairement chacun de ses déplacements. Si Leo n’approuvait pas le comportement du photographe, il s’interdit d’interrompre son travail et observa la scène en silence.

Le professionnalisme du mannequin l’impressionnait. Sans révolte inutile, elle se pliait patiemment aux exigences de son bourreau. Sage comme une image et terriblement sensuelle. Un cocktail détonant, puissamment érotique. Ne doutant pas un instant de la soumettre à son désir, il admira longuement chaque détail de sa silhouette et goûta par avance aux délices que lui offrirait sans tarder cette merveille de la nature, dont il ignorait pour le moment jusqu’au prénom.

* * *

Anna s’étira dans l’eau brûlante et parfumée de son bain. L’interminable séance de photographie l’avait éreintée. Comme ses trois camarades, elle avait dû poser dans une dizaine de tenues différentes et arborer tour à tour devant l’objectif les innombrables pièces de la collection. Et la journée n’était pas terminée. Leo Makarios donnait dans la soirée, au château, une grande réception. Ambassadrices de la marque Levantsky, les quatre jeunes femmes devraient évoluer avec grâce parmi les invités, faire mine de s’intéresser à leurs bavardages futiles, supporter leurs regards de convoitise et éconduire poliment leurs avances. Vanessa avait été désignée pour porter les émeraudes et Kate les rubis. Les diamants étaient confiés à Anna et les saphirs à Jenny.

Pauvre Jenny ! Profitant d’un moment de pause accordé par le photographe, Anna l’avait suivie dans sa chambre. Après bien des hésitations, Jenny était passée aux aveux.

— Je suis enceinte, avait-elle fini par lui confier.

Choquée, Anna était restée muette. Elle n’avait pas besoin de demander à son amie qui était le père du bébé. Elle le savait. Ni pourquoi la nouvelle l’affolait à ce point. Elle l’avait tant de fois mise en garde contre les dangers de sa relation avec un homme dont la culture était si éloignée des habitudes occidentales !

— Il y a quelques mois, reprit Jenny, nous avons par hasard évoqué le sujet. Il m’a dit alors que si jamais un jour j’attendais un enfant de lui, j’aurais le choix entre deux possibilités. L’épouser et vivre auprès de lui pour élever sa progéniture. Ou bien l’épouser, lui céder le bébé, puis divorcer. Aucune de ces deux solutions n’est acceptable pour moi.

Comme les larmes perlaient à ses paupières, Anna l’avait tendrement serrée dans ses bras.

— Je ne peux pas l’épouser ! poursuivit Jenny. Je ne veux pas vivre dans un harem et devenir sa prisonnière pour le reste de mes jours. Quant à abandonner mon bébé…

Elle se mit à sangloter doucement.

— Si je comprends bien, fit Anna avec douceur, il n’est pas au courant de ta grossesse.

— Non ! Et il ne doit rien savoir ! S’il l’apprend, il m’enlèvera pour m’emmener Dieu sait où. Oh, mon Dieu, Anna, promets-moi de garder le secret ! Tu comprends maintenant pourquoi j’avais si peur quand Tonio m’a demandé d’enlever le haut de ma robe. Si quelqu’un venait à remarquer les premiers signes de mon état, la nouvelle s’ébruiterait aussitôt. Et si par malheur elle arrivait à ses oreilles, il débarquerait ici comme un fou, furieux de n’avoir pas été informé le premier. Anna, il faut que je m’en aille…

Anna fronça les sourcils.

— T’en aller ?

— Oui, je dois disparaître le plus vite possible, avant que ma grossesse ne devienne trop visible. Je dois me cacher pour de bon. Si jamais il apprend que j’attends un enfant, il ne reculera devant rien pour me l’enlever.

Son visage était terrifié.

— Je dois partir, Anna. Loin, très loin d’ici. Refaire ma vie complètement. Ailleurs. Dans une partie du monde où il n’aura pas l’idée de me chercher.

Elle se mordit la lèvre.

— Je pensais peut-être au nord de l’Australie. Dans un coin perdu, ignoré de tous.

Face au désarroi de son amie, Anna décida de rester calme et pragmatique.

— As-tu les moyens d’aller t’installer là-bas, Jenny ?

La jeune femme gagnait très bien sa vie mais, comme pour tous les mannequins de son rang, les frais d’agence grevaient une bonne partie de son budget.

Comme elle ne répondait pas, Anna avait gentiment insisté pour l’aider.

— Je peux te prêter…

Jenny avait alors vivement secoué la tête.

— Non, il n’en est pas question. Tu as besoin de tout ton argent. Pour toi et pour ta grand-mère. Sa résidence te coûte une fortune. Et puis, même si nous sommes encore jeunes, toutes les deux, notre carrière touche presque à sa fin. Tu auras besoin de toutes tes économies quand tu quitteras la profession. Je n’accepterai pas un centime de ta part. Je me débrouillerai. D’une manière ou d’une autre.

Anna n’avait pas insisté sur le moment. Mais elle s’était promis de veiller à assurer dans de bonnes conditions la fuite de son amie. Même si elle devait pour ça hypothéquer son appartement.

Les yeux fermés, elle laissait la chaleur de son bain effacer doucement les fatigues de la journée. Pauvre Jenny ! Enceinte d’un homme qui n’avait d’intérêt que pour son corps, assez orgueilleux et égoïste pour la séparer de son bébé sans le moindre remords. Jenny n’avait pas le choix. Elle devait s’enfuir, et cela dès la fin de son engagement à Schloss Edelstein.

* * *

Les invités commençaient à arriver. En limousines ou en hélicoptères. Tous riches, ou célèbres, ou influents… tous invités de Leo Makarios. Anna sortit à contrecœur de son bain. Pour la première fois depuis quatre ans, elle croisait le chemin d’un homme qui pouvait la mettre en danger. Cette pensée la dérangeait. Après sa douloureuse rupture avec Rupert Vane, elle s’était crue à l’abri de toute tentation. Elle se remémorait encore souvent l’instant où Rupert lui avait fièrement annoncé qu’il la quittait pour épouser une femme de son rang, une certaine Caroline Finch-Carleton, issue de la grande bourgeoisie new-yorkaise. La brûlure de l’humiliation la rongeait encore aujourd’hui.

— J’ai passé de très bons moments avec toi, Anna, lui avait-il dit en guise d’adieu, avec une désinvolture inqualifiable.

Depuis lors, elle avait gardé les hommes, tous les hommes, à distance. Comme elle s’installait devant sa coiffeuse, l’image de celui qui avait aujourd’hui si brusquement ébranlé ses défenses s’imposa à son esprit. Leo Makarios. Par quelle étrange magie un seul regard de cet inconnu avait-il suffi à anéantir tous ses efforts ? Elle devait y réfléchir, pour mieux s’en protéger.

Certes, le maître de Schloss Edelstein avait un physique attirant. Mais l’explication était insuffisante. Le monde de la mode était rempli d’hommes aux physiques attirants. Il était aussi immensément riche. Là encore, rien d’extraordinaire dans la jet-society où elle évoluait. D’ailleurs, Anna se méfiait des nantis comme de la peste. L’idée trop répandue que les mannequins n’étaient que des poupées offertes au bon vouloir de ces nababs la révulsait.

Alors, qu’avait-il de si exceptionnel ? Si le mystère restait entier, deux choses étaient cependant certaines. Premièrement, en présence de Leo Makarios, elle devrait redoubler de prudence. Deuxièmement, elle avait terriblement hâte de le revoir.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par SuBla65 2017-05-11T02:39:02+02:00
Diamant

Une autre très belle romance.

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Dates de sortie

A la merci d'un séducteur

  • France : 2007-10-01 (Français)
  • USA : 2006-03-28 - Poche (English)

Activité récente

Titres alternatifs

  • Models & Millionaires, Tome 2 : A la merci d'un séducteur - Français
  • Shackled by Diamonds - Anglais
  • Shackled by Diamonds (Models & Millionaires #2) - Anglais
  • Shackled by Diamonds - Anglais

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