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Commentaire ajouté par Shaynning 2021-08-17T05:53:47+02:00

"A silent voice" est à l'origine un manga de 7 tomes de type Shonen et nous arrive, en 2021, en version roman jeunesse. Je précise avoir lu les manga en question, ainsi qu'avoir visionné le film du même nom. le roman est par conséquent mon troisième médium pour cette histoire.

Shoya était un jeune garçon turbulent comme on en voit bien souvent, mais lorsqu'une nouvelle élève intègre sa classe, les choses n'évoluent pas pour le mieux. Shoko est sourde, mais un appareil lui permet de mieux cerner les sons. Elle peut communiquer par le langage des signes, que bien sur, aucun élève de connait, pas même le professeur. Rapidement, l'incompréhension des élèves fait place à la peur, puis la peur fait place à la violence. Un triangle bien connu, quoi! Pour la jeune fille qui peine déjà à faire sa scolarité normalement, c'est le début d'une persécution insidieuse, menée par Shoya. Cette intimidation n'est pas seulement physique, elle est aussi psychologique. On lui fait clairement sentir qu'elle n'est pas le bienvenue, qu'elle est un "boulet". Alors que les choses évoluent de mal en pire, c'est l'école qui intervient à la demande de la mère de Shoko. Et comme c'est souvent le cas dans les cas d'intimidation collective, un seul coupable suffit. On désigne alors Shoya, qui était le plus "physique" des intimidateurs. Pour le jeune garçon, c'est alors le retour de l'ascenseur: d'intimidateur, il devient intimidé. Quelques années passent, Shoya devient un adolescent discret et sans amis. Il est appelé à croiser la route de sa victime, Shoko. Lorsqu'il lui reparle pour la première fois, c'est Shoko qui est abasourdie de le revoir. Non seulement de revoir son ancien persécuteur, mais aussi que ledit persécuteur s'adresse maintenant à elle avec ses mains. Shoya est désormais capable de s'exprimer en langage des signes et tente de se lier d'amitié avec elle.

Reprenant assez fidèlement le manga sur les dialogues, le roman a cependant l'avantage de pouvoir extrapoler sur les états d'âmes des personnages, mais je dois dire que ça n'a pas été génial sur ce point. Beaucoup de répétitions sont survenues et plusieurs scènes sont même restées incompréhensibles, notamment la bagarre entre Shoya et Tomohiro par exemple. Je dirais que de manière générale, le roman a mit en relief les faiblesses de scénario de l'histoire originale et aussi du manque d'évolution de certains personnages.

Je réalise que le manga et le film avait ceci de fort: le visuel. Regarder le langage des signes, une si belle façon de communiquer, ou regarder les expressions des personnages, me donnait beaucoup plus à ressentir que le roman , où ces deux éléments sont absents. Nous avons, certes, quelques images à a travers le roman, mais l'avantage de pouvoir décrire mieux les émotions ou le non-dit derrière les personnages reste un peu trop de surface. Du coup, je n'ai pas eu un ressenti aussi fort que le manga et le film. Ce n'est d'ailleurs pas imputable au fait de le relire, car je suis ce genre de personne à revivre les même émotions dans une relecture.

Reste que c'est une belle histoire sur le pardon, la quête de rédemption, la recherche de compréhension et l'importance de la communication. Des sujets importants qui sont universels, même au-delà du handicap. L'intimidation de Shoko était peut-être effectivement liée à sa surdité, mais les thèmes autours et l'intimidation même peuvent facilement trouver écho dans d'autres situations qui ne sont pas des handicap, soit la grande majorité des différences physiques, mentales ou même psychologiques. C,est peut-être ce qui fait la grande force de A silent Voice: la grande portée de son histoire. Une histoire "inconfortable" nécessaire, disons.

Je réitère ce que j'avais écrit au sujet du manga: il faut garder à l'esprit que si certains comportements et aspect culturels peuvent nous sembler incohérents ou laisser perplexe, c'est en partie du fait que cette histoire est située au Japon. Nous avons de grandes différences culturelles et sociales, dont certaines sont réellement propre à cette nation. Je pense à cette pensée populaire selon laquelle les parents d'enfants handicapés sont considérés "punis" ou même à certaines mentalités entourant les personnes ayant des handicaps physiques, comme le fait qu'ils nuisent à la collectivité. N'oublions pas que la pensée sociale est davantage axée sur la collectivité que sur l'individu, contrairement aux pays occidentaux. En outre, je constate un nombre effarant de violence physique, que ce soit des gifles ou des coups. Dans mon pays, une gifle est un voie de fait, c'est sanctionné par la loi et je dirais que de manière générale, ça ne se fait pas. Ça m'étonnes donc, surtout quand c'est un adulte qui frappe une mineure.

Dans ses points forts, bien sur, on note le cheminement de Shoya, qui passe d'intimidateur à intimidé, une chose qu'on ne voit certes pas souvent et qui est intriguant. Beaucoup d’œuvres jeunesse abordent l'intimidation, mais toujours du côté de l'intimidé, pratiquement jamais du point de vue du bourreau.Dans cette histoire, on voit un jeune garçon en quête de distraction, égocentrique comme le sont généralement les enfants, en partant du principe qu'il vit des émotions sans réellement comprendre que sa victime aussi en vit. Son incompréhension face à Shoko se transforme en mépris, alimenté par les autres ressentis ( dégout, agacement, colère, etc) des autres étudiants. Au fond, c'est toute la classe de Shoya qui est fautive, à des niveaux variables, le professeur inclut, mais comme on pense souvent que l’intimidation part du fait d'être "méchant", personne ne se sent "intimidateur". Tout le monde est coupable sans se sentir coupable. Là est un peu le message. Être intimidateur relève bien plus de l'incapacité d'empathie face à la victime que du simple fait d'être "méchant". Ce manque d'empathie peut tout aussi bien être traduit en violence physique qu'en absence de réaction face à la violence ( les "observateurs passifs"). Bref, cette histoire met bien en lumière notre difficulté à définir l'intimidation en elle-même et elle met aussi en perspective que n'importe qui, même les intimidateurs eux-même, peuvent devenir des victimes. Il y a beaucoup de choses qu'on peut relever dans ce thème en particulier, mais je ne peux extrapoler davantage, ce serait bien trop long.

L'autre thème prédominant est le pardon ou la rédemption. Pas facile de pardonner à autrui, pas plus qu'à soit même. Maintenant, il faut trouver les mots et les outils pour aller de l'avant. A silent Voice a ceci de particulier que c'est l'intimidateur, qui après avoir vécu ce qu'il a lui-même initier, tente de comprendre comment il en est venu à faire ce qu'il a fait, par l'intermédiaire de son ancienne victime. Ce qui devait être une simple demande de pardon devient une recherche de rédemption en créant une amitié. Si Shoya avait chercher à comprendre Shoko dès le début, fort probable que cette violence n'aurait pas eu lieu. Mais bon, il lui a fallut murir, passer par un chemin similaire et apprendre le LSJ pour avoir un début de prise de conscience.

Enfin, nous avons le thème de l'amitié, de ses implications, de son équilibre, de ses avantages et de ses difficultés, même si je trouve que ce thème est resté un peu de surface vu la profondeur des traumas en présence et de la complexité de l'amitié. Certains personnages sont restés campés sur leur positions sans argumentaire solide ( ce qui me fait dire que ce sont des têtes de mule!). Mais ça reste intéressant de voir cette dynamique boiteuse entre des personnages très différents et dont la plupart ont des handicaps sociaux-affectifs ( oui, le psy en moi a vu ça). Pour faire court: il y a matière à réflexion, donc c'est un point fort pour cette histoire.

Ce fut donc une expérience intéressante pour le libraire que je suis de verser dans un troisième médium pour cette histoire. Ce n'est pas vraiment la même expérience un peu transcendante que j'ai vécu avec le film et le manga, mais je ne regrette pas de m'être prêté au jeu. Reste que c'est toujours une bonne histoire et je demeure convaincu que c'est pertinent et touchant - pas seulement pour l'aspect "handicap", comme le souligne certains Lecteurs. Oui, cette troisième lecture m'a fait constater quelques incohérence dans le scénario - rien de grave - et oui il aurait eu matière à approfondir la psyché des personnages car c'est la force de la formule "roman", mais ça reste un bon moment de lecture. Qui sait, peut-être que la réussite de cette histoire japonaise permettra la création d'autres œuvres du même genre?

Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans +.

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