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Liste des extraits

— Mais qu’est-ce que vous faites là ? me demanda-t-il.

— Pour gagner du temps, je prépare votre valise.

— Hastings, vous êtes trop impressionnable. La moindre émotion affecte vos mains et votre cerveau. Est-ce là une manière de plier un veston ? Regardez dans quel état vous avez mis mon pyjama !

— Sacredieu ! Poirot, il s’agit d’une question de vie ou de mort. Et vous venez vous lamenter sur le sort de vos habits !

— Mon cher Hastings, vous manquez du sens de la mesure. Nous ne pouvons prendre ce train plus tôt qu’il ne part, et le fait de détériorer ces vêtements n’empêchera en rien le crime.

S’emparant d’un geste énergique de sa valise, il se mit en devoir d’y remettre tout en ordre.

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— [...] Vous savez, Hastings, que je vous considère un peu comme une mascotte.

— Vraiment ? En quel sens ?

Sans répondre directement à ma question, il poursuivit :

— Dès que j’ai appris votre arrivée, je me suis dit : Il va sûrement se passer quelque chose. Comme autrefois, nous allons faire ensemble la chasse au malfaiteur. Mais nous ne nous contenterons point d’un crime ordinaire. Il nous faut quelque chose de rare… de recherché… de fin…

— Ma parole, Poirot, ne dirait-on pas que vous êtes en train de commander votre menu au Ritz ?

— Avec cette différence qu’on ne saurait préparer un crime sur commande.

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— Si vous avez quelques questions à me poser sur l’affaire de Bexhill, je vous en prie, n’hésitez pas.

— Vous n’avez sans doute pas un signalement de la jeune fille ?

— Elle était âgée de vingt-trois ans et travaillait comme serveuse au café de la Chatte Rousse…

— Non, pas ça… Je vous demande si elle était jolie, fit Poirot.

— J’ignore ce détail, répondit l’inspecteur d’une voix détachée.

Son ton signifiait : « Vraiment, ces étrangers ! Tous les mêmes ! »

Une lueur de gaieté passa dans les yeux de Poirot.

— Selon vous, cela n’a pas d’importance. J’estime, au contraire, que, pour une femme, c’est capital : sa beauté décide souvent de sa destinée !

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Poirot se tourna vers lui.

— On ne pourrait choisir meilleur exemple. Si vous vous imaginez être un personnage important, vous cherchez par tous les moyens à éviter les contrariétés. Si une "mouche se pose sur votre front et ne cesse de vous agacer par son bourdonnement, que faites-vous ? Vous essayez de la tuer, et vous n’en éprouvez aucun remords : vous êtes important… la mouche ne compte pas à vos yeux. L’insecte tué, aussitôt votre tourment cesse. Cet acte vous paraît raisonnable et juste. Le souci de l’hygiène vous fournit un nouveau motif de détruire la mouche, cette bestiole constituant une source de dangers pour la communauté… elle doit donc disparaître. Voilà comment travaille le cerveau du fou assassin.

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1

LA LETTRE

C'est en juin 1935 que je revins de mon ranch d'Amérique du Sud pour passer six mois en Angleterre. Comme tout le monde, la crise mondiale nous avait touchés nous aussi, et nous sortions d'une période particulièrement difficile. J'avais diverses affaires à régler en Angleterre, et il m'avait paru indispensable de me déplacer personnellement si je voulais avoir une chance de les voir aboutir. Ma femme était restée pour s'occuper du ranch.

Il va sans dire que mon premier souci, quand je débarquai sur le sol anglais, fut d'aller rendre visite à mon vieil ami Hercule Poirot.

Il avait établi ses pénates dans l'un des immeubles les plus modernes de Londres. Je le soupçonnais de l'avoir choisi uniquement pour ses lignes géométriques, et il en convint bien volontiers.

— Mais oui, mon bon ami ! me dit-il avec cet effroyable accent belge sur lequel les ans n'avaient pas de prise. Cette symétrie est un véritable plaisir pour l'œil, vous ne trouvez pas, une fois ?

Je répondis que la symétrie en question était un peu trop parfaite à mon goût et lui demandai, faisant allusion à une de nos vieilles plaisanteries, si dans ces appartements ultramodernes, les poules pondaient enfin des œufs carrés.

Poirot se mit à rire de bon cœur.

— Ah ! vous n'avez pas oublié cette bonne vieille boutade ? Hélas ! non, mon tout bon ! La science n'a pas encore trouvé le moyen d'obliger les poules à se plier au goût du jour, et elles s'obstinent à pondre des œufs de toutes les couleurs et de toutes les tailles !

J'enveloppai mon ami d'un regard affectueux. Il semblait se porter à merveille : j'aurais juré qu'il n'avait pas pris une ride depuis notre dernière rencontre. Quant à sa maîtrise de notre belle langue, elle ne s'était guère améliorée.

— Vous avez l'air en pleine forme, Poirot vous n'avez pas vieilli du tout. Je dirais même que vous avez encore moins de cheveux gris qu'avant, si c'est possible…

Poirot me gratifia d'un sourire rayonnant.

— Et pourquoi ne serait-ce pas possible ? C'est la pure vérité.

— Vous voulez dire que, à l'inverse du commun des mortels, vos cheveux virent du gris au noir et pas du noir au gris ?

— Exactement.

— Il s'agit là d'une véritable aberration scientifique !

— Pas le moins du monde.

— En tout cas, c'est extraordinaire. Ça vous aurait même un petit côté contre nature.

— Vous conservez votre divine innocence et votre exquise naïveté, Hastings. En cela au moins, vous non plus vous n'avez pas changé. Vous constatez un fait, et sans même vous en rendre compte, vous sautez à pieds joints à la solution du problème.

En réponse à mon regard perplexe, il disparut dans sa chambre et revint bientôt, un flacon à la main.

Il me le tendit, et je m'en saisis sans comprendre.

L'étiquette portait les mots :

REVIVIT : pour retrouver votre couleur naturelle. REVIVIT n'est pas une teinture. Existe en châtain, cendré, blond vénitien, brun et noir.

— Poirot, m'écriai-je, vous vous teignez les cheveux !

— Ah ! vous avez enfin compris.

— Voilà pourquoi ils paraissent plus noirs que lors de mon dernier séjour !

— Mais bien sûr.

— Dieu sait ce que vous allez inventer la prochaine fois, dis-je, recouvrant mes esprits, une fausse moustache – si ce n'est déjà fait ?

Poirot tiqua. Ses moustaches étaient son point sensible. Il en tirait un orgueil immodéré. Je l'avais piqué au vif.

— Sûrement pas, mon bon ami, sûrement pas ! Je prie le ciel pour que ce jour n'arrive jamais. De fausses moustaches ! Quelle abomination !

Il tira vigoureusement dessus pour me démontrer leur authenticité.

— Elles sont encore bien fournies, remarquai-je.

— N'est-ce pas ? Je ne connais pas, à Londres, paire de moustaches capable de rivaliser avec la mienne.

Et c'était heureux ! songeai-je in petto. Mais pour rien au monde je n'aurais voulu froisser Poirot en exprimant à voix haute le fond de ma pensée.

Je me bornai à lui demander s'il continuait d'exercer, de temps à autre.

— Je sais que vous avez pris votre retraite, voici quelques années…

— C'est vrai, pour aller planter mes choux – en l'occurrence des cucurbitacées ! Mais aussitôt, un nouveau crime a surgi, et j'ai envoyé mes courges au diable. Oh ! je sais ce que vous allez dire : depuis que j'ai pris ma retraite, je suis comme une prima donna qui n'en fi nit plus de faire ses adieux !

Je m'esclaffai.

— D'ailleurs c'est le cas ! Chaque fois, je me dis : c'est la dernière. Et tout de suite après, il arrive quelque chose ! Entre nous, je me fiche pas mal de prendre ma retraite. Quand on ne fait plus travailler ses petites cellules grises, elles se rouillent.

— Disons que vous les faites fonctionner, mais avec modération.

— Tout juste, mon bon ami. Je trie, je choisis. Sachez qu'Hercule Poirot ne s'intéresse plus désormais qu'à la crème des crimes !

— Et… beaucoup de crème, ces derniers temps ?

— Pas mal. Il n'y a pas si longtemps, je ne m'en suis tiré que de justesse.

— Un échec ?

— Non, bien sûr que non ! dit Poirot, choqué. Mais moi… moi, Hercule Poirot, j'ai bien failli y laisser ma peau.

J'émis un sifflement incongru.

— Que voilà un meurtrier audacieux !

— Bof ! Plus négligent qu'audacieux, corrigea Poirot. Oui, négligent, c'est le mot. Mais parlons d'autre chose. Vous savez, Hastings, qu'à bien des égards je vous considère comme ma mascotte.

— Vraiment ? Et en quel sens ?

— Dès que j'ai appris que vous veniez, enchaîna Poirot sans répondre à ma question, je me suis dit : il va se passer quelque chose. Nous allons de nouveau nous mettre en chasse, tous les deux, comme au bon vieux temps. Mais pas pour une affaire ordinaire. Il nous faut quelque chose…

Poirot brassa l'air de manière suggestive :

— Quelque chose de rare, de recherché, de délicat… Une gâterie, en un mot !

— Ma parole, Poirot, à vous entendre, on vous croirait au Ritz, en train de commander votre menu !

— Et pourquoi ne passerait-on pas commande d'un crime ? C'est tout à fait cela. (Il soupira.) Mais je crois à la chance, ou au destin, si vous préférez. Et c'est votre destin d'être à mes côtés pour m'empêcher de commettre l'irréparable.

— Qu'entendez-vous par « l'irréparable » ?

— Ne pas voir ce qui est sous mon nez.

Je retournai en vain ces mots dans ma tête sans comprendre où il voulait en venir.

— Eh bien, me contentai-je de dire avec un sourire, ce super-crime ne s'est donc pas encore présenté ?

— Pas encore. Enfin… Disons…

Il se tut et une ride perplexe vint barrer son front. D'un geste machinal, il remit à leur place un ou deux objets que j'avais dérangés par inadvertance.

— Je n'en suis pas si sûr, ajouta-t-il lentement.

Il avait dit cela d'un ton si bizarre que je le regardai, surpris. Le froncement de sourcils persistait.

Soudain, avec un bref et énergique hochement de tête, il se dirigea vers un bureau, près de la fenêtre. Inutile de préciser qu'il était impeccablement rangé, ce qui lui permit de mettre aussitôt la main sur le papier qu'il cherchait.

Il revint vers moi à pas lents avec un feuillet déplié qu'il parcourut des yeux avant de me le passer.

— Dites-moi, mon bon, que pensez-vous de ceci ?

Non sans curiosité, je m'emparai de la lettre.

Elle était calligraphiée en caractères d'imprimerie sur un papier blanc d'assez belle qualité.

Monsieur Hercule Poirot,

Vous vous faites fort – n'est-il pas vrai ? – de résoudre des énigmes trop ardues pour notre pauvre police britannique sans cervelle ? Voyons donc, monsieur-Je-sais-tout Poirot, jusqu'où ira votre fameuse perspicacité. Peut-être allez-vous, cette fois, vous casser enfin les dents. Ne manquez pas ce qui se passera à Andover, le 21 de ce mois.

Bien à vous,

A.B.C.

Je jetai un coup d'œil à l'adresse sur l'enveloppe, elle aussi en caractères d'imprimerie.

— Le cachet de la poste indique le centre de Londres, dit Poirot en suivant mon regard. Eh bien, qu'en dites-vous ?

Je haussai les épaules et lui rendis la lettre.

— Un fou quelconque, si vous voulez mon avis.

— C'est tout ce que vous trouvez à dire ?

— Pourquoi ? Ça ne vous paraît pas émaner d'un fou ?

— Certes, mon bon ami, certes.

Son ton était grave, et je le regardai avec curiosité.

— Vous avez l'air de prendre cela très au sérieux, Poirot.

— Il faut prendre les fous au sérieux, mon tout bon. Ce sont des gens très dangereux.

— Vous n'avez pas tort, je n'en disconviens pas… Mais je n'avais pas envisagé les choses sous cet angle. À première lecture, cette lettre m'a plutôt fait l'effet d'un canular idiot. Imaginez un doux dingue, un peu poivrot sur les bords !…

— Un peu Poirot ?

— Un peu poivrot ! Du verbe « se poivrer ». Ou « se cuiter », si vous préférez. Enfin, je veux dire, un type qui a bu un coup de trop.

— Bravo pour ces efforts linguistiques, Hastings. Je connais l'expression « se cuiter », merci infiniment. Il est en effet possible qu'il ne s'agisse que d'un canular, comme vous dites si bien, mais…

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