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Abigaël posa la lampe pour ouvrir la trappe. Tout de suite, elle entendit des voix dans la pièce située au-dessus de la cave.
- Vite, vite ! dit-elle.
Ils furent rapidement au milieu des vestiges de tonneaux et des débris de caisses en bois. Une vive lumière les aveugla, qui mit en relief les barreaux de l'échelle.
- Vous êtes en retard, gronda quelqu'un. Montez !
De l'inconnu, qui brandissait une lampe en bon état de marche, Abigaël distingua des traits burinés soulignés par l'éclairage. Un autre homme se tenait en arrière, coiffé d'un chapeau.
- Adieu, mademoiselle, soupira Isaac Goldstein, déjà parvenu au milieu de l'échelle.
Armand se hissa à son tour. Elle le vit échanger des poignées de main avec ceux qui les accueillaient. Son rôle s'achevait là, Marie de Martignac lui ayant recommandé de rebrousser chemin aussitôt. Elle hésitait pourtant à sortir de la cave, toute surprise d'avoir réussi. Il n'y avait pas eu d'incident. Quelqu'un lui souffla sèchement qu'il refermait la seconde trappe. Abigaël se retrouva dans l'obscurité totale, car elle avait éteint sa lampe.
Un bruit sourd l'alarma : les hommes poussaient quelque chose sur l'ouverture, sûrement pour la dissimuler. "C'est sans aucun doute le coffre que j'ai vu dans un coin de la pièce la première fois que j'ai emprunté le souterrain.....
Mais ils sont stupides ! Il ne faut pas bloquer cette issue. Si nous avons besoin d'aller en ville par là, nous ne pourrons pas ôter ce meuble."
Elle fut sur le point de leur signaler ce fait, mais, comme il pouvait s'agir d'un ordre de Marie de Martignac, elle renonça. Il suffirait de le dire à son oncle ou au professeur, à son retour. L'un ou l'autre saurait quoi faire pour arranger les choses. Elle s'apprêtait à quitter le réduit lorsque des appels gutturaux la figèrent sur place.
"Des Allemands !"
Son sang se glaça et son cœur manqua un battement. Presque aussitôt, les détonations d'un tir fourni éclatèrent. Des cris de douleur s'élevèrent. Le vieux plancher au-dessus d'elle vibra, heurté par des pas lourds et des piétinements. Paralysée, le souffle court, elle perçut bientôt des bruits de moteur qui dominaient d'autres paroles aboyées en allemand.
"Ce n'est pas possible ! se répétait-elle. Mon Dieu, ce n'est pas possible! Je les ai conduits droit dans un piège, un piège mortel, peut-être !"
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