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Extrait

Extrait ajouté par fitz 2013-06-23T20:43:28+02:00

La jeune fille observait l’anguille qui se tortillait pour progresser dans l’eau bleutée. Elle était allongée sur le ventre, nue à l’exception d’un linge noué autour de ses hanches, et la surface rugueuse du bois du ponton créait des démangeaisons sur son ventre, sa poitrine et ses jambes. Le soleil frappait son dos avec une puissance qui la faisait frissonner. Sa peau était brunie à force d’avoir été exposée, et elle pelait par endroits. Ses cheveux avaient fini par se décolorer en un blond pâle. Elle n’était plus une petite fille depuis plusieurs années déjà – d’où le linge à sa ceinture –, mais à vingt et un ans elle conservait beaucoup de son côté garçon manqué. Ses seins étaient assez bien faits pour que les prêtres aient du mal à détourner leur regard d’eux, mais ils demeuraient assez petits pour ne lui occasionner aucune gêne physique, ce qui lui convenait tout à fait. Elle ne ressemblait en rien à l’incarnation terrestre d’une déesse, ce qu’elle était pourtant : prêtresse de Maeben, première déité féminine du peuple vumuan, révérée dans toutes les îles dispersées connues collectivement sous le nom d’Archipel de Vumu.

L’anguille n’était que courbes et mouvements. Elle n’arrêtait jamais ses contorsions pour avancer dans l’eau claire jusqu’à une distance fixée par elle-même, avant de faire demi-tour et de revenir de la même manière, selon un circuit allongé. La profondeur dépassait ici la taille d’un homme, et le poisson se maintenait près de la surface, mais le fin sable blanc tapissant le fond de l’océan était parfaitement visible, que la pureté de sa texture semblait agiter d’ondulations minimes. La jeune prêtresse aurait pu observer la créature sur ce fond marin sans jamais s’en lasser. Quelque chose dans ce spectacle lui apportait la paix, quelque chose en lui interrogeait, et la réponse semblait pareille au bourdonnement du trajet de l’anguille, s’il avait été audible. Elle aurait aimé qu’il en soit ainsi, même si elle avait découvert que la vie posait plus de questions qu’elle n’apportait de réponses.

Elle poussa sur ses bras, se releva et se mit à marcher sur le réseau de pontons qui créaient une sorte de chaos géométrique dans l’arc doux de la baie. À la position du soleil, elle savait qu’il était temps pour elle de se préparer à la cérémonie de ce soir. Si elle ne retournait pas au temple rapidement, les prêtres partiraient à sa recherche. Un instant elle envisagea de les laisser faire. Dans ces circonstances ils étaient très vite gagnés par la nervosité, et une fois elle s’était amusée à déclencher semblable agitation dans leurs rangs. Mais c’était avant. Plus le temps s’écoulait et moins elle se sentait capable d’imaginer une existence où elle n’était pas Maeben, dans laquelle les heures de la journée n’étaient pas ordonnées en accord avec la déesse.

Elle laissa la plage derrière elle et dut traverser le centre de la ville, qui s’appelait Ruinat. Ce n’était en fait guère plus qu’un village de pêcheurs, par bien des aspects identique à tous ceux qui étaient disséminés sur Vumair, l’île principale de l’archipel. Mais il s’y trouvait le temple de Maeben, ce qui conférait à l’endroit une prééminence sans commune mesure avec son humble apparence. Sur la côte est, Galat constituait un centre nettement plus important d’échanges et de commerce, sans toutefois bénéficier d’aucune dimension sacrée. Ruinat était un lieu d’humilité, très tranquille à présent, car la chaleur du soleil de midi s’abattait sur le monde avec une intensité constante, et la plupart des habitants s’étaient réfugiés dans les ombres de leur foyer, où ils faisaient la sieste en attendant que passent ces heures languides.

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