Au regard de la loi, les esclaves sont soit des captifs de guerre, soit les descendants de femmes esclaves, mais il existe en réalité d'autres voies d'accès à la servitude. Certains misérables se vendent en esclavage pour régler leurs dettes, pratique illégale, ou ils vendent l'un de leurs enfants pour avoir de quoi nourrir les autres. Il est courant d'abandonner les nouveau-nés sur le dépotoir situé en limite de la ville et les gens élèvent parfois ces enfants trouvés comme leurs esclaves, même si techniquement il s'agit d'individus nés libres. On soupçonne également que les marchands d'esclaves s'approvisionnent auprès de fournisseurs qui ont simplement enlevé leur marchandise, profitant des attaques de pirates pour capturer adultes et enfants originaires de régions côtières lointaines.

Quand un sculpteur souhaite réaliser une grande oeuvre d'art, il commence par chercher le bloc de pierre le plus adapté à son dessein. De même, le propriétaire d'esclaves doit comprendre que seul le bon matériau humain lui permettra de façonner des esclaves présentant les caractéristiques souhaitables de gaieté, de zèle et d'obéissance. Il est essentiel de choisir avec le plus grand soin les meilleurs esclaves sur le marché, et de s'assurer qu'ils sont exempts de défauts physiques, mentaux ou moraux.

"Vous avez autant d'ennemis que vous avez d'esclaves." Et même si nous avons fait d'eux nos ennemis, vous devez, en tant que propriétaire d'esclaves, avoir constamment en tête cette formule proverbiale. Si fiables et fidèles que vos esclaves puissent paraître, ils n'hésiteraient pas une seconde si l'occasion d'être libres se présentait. Si vous la leur donniez, ils la saisiraient. Et vous seriez perdant.

Il y eut un long silence maussade. Puis j'entendis un déclic. Tout d'abord je ne compris pas ce que c'était ; je regardai à nouveau vers la porte et je vis avec horreur que la clé tournait lentement dans la serrure. Un par un, les verrous s'ouvrirent et la tige métallique sur la partie supérieure de la porte coulissa, comme si elle était attirée par un aimant.
Ma gorge se serra. Je durcis ma prise sur le bougeoir et le levai, prêt à frapper sur ce qui se trouvait derrière la porte, aussi fort que je le pourrais.

Nous atteignons assez rapidement la frontière, mais c'est une fois dans le no man's land que les choses se compliquent. Les policiers doutent de notre bonne foi et ne saisissent pas l'objectif de notre projet. Les interrogatoires reprennent, les formulaires à remplir s'entassent... La sensation étrange d'être inculpés pour un crime inexistant nous envahit. Nous finissons tout de même par entrer au Pakistan avant de nous voir conduits à la base militaire attenante.

Pour devenir ce qu'il était maintenant, consul, général, il avait dû sacrifier un amour qui aurait détruit sa carrière militaire. Il avait juré qu'il jouerait le jeu, qu'il ferait ce qu'il faudrait pour atteindre le sommet, puis se débarrasserait des entraves qui lui avaient causé tant de douleur. Il ne retournerait pas à Rome comme son grand-père l'avait fait. Ce jour-là serait sa vengeance. Après cela, il ne serait plus esclave de Rome. Il serait Rome.

La première nuit, quand il y amena Tomoko, il vit ses yeux briller devant la vue de Tokyo la nuit. Dorénavant, Tomoko serait la seule qu'il inviterait chez lui.
- Dis, Tomoko...
Il avait supprimé le petit diminutif.
- ... Tu n'as pas envie d'habiter avec moi ?

C'est à ce moment que Tomoko lui confia qu'elle avait un problème. L'homme de la dernière fois, qui travaillait dans une mairie d'arrondissement, venait maintenant au health salon, et avait une attitude de harcèlement caractérisé.
- Quand je sors du salon, il m'attend, tous les jours il m'apporte des fleurs, jusque-là ça va, mais maintenant il me suit jusqu'à la gare. Et comme j'ai fait la bêtise de lui donner mon numéro de téléphone, il m'appelle au moins trente fois par jour. Il me fait peur...
Elle était vraiment angoissée. Kenji lui demanda des détails : le type lui avait donné un formulaire de déclaration de mariage, avec son sceau déjà apposé sur la partie qui le concernait.

La quarantaine, une légère obésité, mal rasé, l'air fatigué, je comprends rapidement que l'homme a envie et besoin de parler. Tour à tour, nous nous présentons. Il m'explique qu'il habite sur un bateau, car l'immobilier est trop cher à Key West, et commence à me parler de ses problèmes financiers. Sa voiture, comme tant d'autres, a été achetée à credit. Ses dettes sont nombreuses. A la sortie de la ville, l'homme se propose de m'emmener plus loin. Il souhaite parler davantage. [...] En sortant de son véhicule, je le remercie vivement pour ce voyage et cet immense détour, le plus grand de mon tour du monde. Se produit alors l'incroyable. Au moment de lui serrer la main, l'homme prend la mienne, me regarde droit dans les yeux et me dit :
- Ludovic, c'est à moi te de remercier. Je dois t'avouer que j'ai fréquemment des pensées suicidaires et d'avoir rencontré un jeune comme toi avec des objectifs dans la vie me redonne goût à l'existence. De plus, c'est la première fois que je viens avec ma voiture à Miami. C'est pour moi une grande réalisation. Je te remercie vivement !

En seize mois, outre mon expérience argentine, je n'ai vraiment eu peur que deux fois.
La première, sur la route d'Otavalo, dans le nord de l'Equateur. Ce jour-là, un véhicule s'arrête à mon niveau et le conducteur me propose de monter. Fatigué, je grimpe un peu vite, sans bien regarder à qui j'ai affaire. Erreur ! La mine patibulaire, l'homme me dévisage :
- Hmmmm... Tu fais le tour du monde ? ... Mais tu dois avoir beaucoup d'argent, dis donc ?
L'agression semble inéluctable et imminente. L'homme a dans le regard une méchanceté redoutable, une certaine folie. J'imagine le pire des dénouements pour ce mauvais scénario. Quelle attitude adopter ? Une prise d'aïkido enseignée par mon frère avant de partir ? Un coup de frein à main qui nous enverrait dans le décor ? Je suis prêt à me battre mais l'heure n'est pas encore à cette forme de défense. J'opte pour la diplomatie et l'humour. Je lui explique que si j'avais beaucoup d'argent, sans doute ne ferais-je pas de stop ! Ce n'est pas vrai - je ferais exactement la même chose si je disposais d'une fortune - mais ça marche. Son regard change. J'enchaîne en montrant photos et articles de presse, expliquant mon parcours, lui donnant l'impression qu'il est à côté de quelqu'un menant une aventure sympa dont il est un maillon.