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Adieu Tanger



Description ajoutée par AsmeCaro 2023-06-29T09:48:53+02:00

Résumé

Alia est lycéenne, elle habite Tanger. Chaque jour, elle réalise que son corps dérange dans les rues qu’elle emprunte – elle est déshabillée du regard, sifflée, suivie. Tandis que ses parents croient la protéger en lui conseillant d’être plus discrète, l’adolescente refuse cette injonction à l’invisibilité et veut comprendre les raisons du désir masculin. Alors, Alia commence à se prendre en photo. Dans le secret illusoire de sa chambre, elle pose, s’allonge, se cambre, observe ce corps que les hommes guettent.

Si Alia aime secrètement un garçon plus âgé qu’elle, c’est dans les bras de Quentin, un expatrié français de sa classe, qu’elle tombe finalement. Mais loin du fantasme de ses mèches blondes et de quelques accords de guitare, elle découvre que la liberté n’a que peu de poids face à la réputation d’une femme. Pour s’être refusée à Quentin, ses photos se retrouvent sur internet. L’article 483 du Code pénal marocain, condamnant à l’emprisonnement toute forme d’outrage public à la pudeur, ne lui laisse dès lors pas d’autre choix que la fuite. Alia fait de Lyon sa ville d’exil, travaillant comme serveuse dans un restaurant sur la Saône. Désormais réduite à n’être qu’une Arabe aux yeux des Français, elle est finalement rattrapée par le visage de Quentin qui menace de la faire sombrer dans la folie. Devra-t-elle à nouveau tout quitter pour survivre ? Quitter son pays, sa ville, son corps, partir si loin qu’elle doute à présent pouvoir un jour revoir Tanger…

Le premier roman de Salma El Moumni raconte le pouvoir destructeur du regard des hommes. De sa plume acérée, la jeune romancière marocaine explore la question du désir, de la dissociation et de l’impossible retour. Une entrée fracassante en littérature.

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Classement en biblio - 23 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Julitlesmots 2024-08-27T20:31:33+02:00

Tu es restée longtemps face au miroir à te fixer, essoufflée, les pommettes rougies comme giflées, la peau du cou moite, les mains tremblantes. Tu as essayé de te regarder de l’extérieur, la rondeur du sein que l’on devine sous le vêtement, même épais. Tu as essayé de te voir à travers le regard de ces hommes, du cou au ventre, les fesses que l’on devine devant et qui dépassent du pull trop long, le jean moulant, le sexe trop souvent regardé. Tu as baissé la tête vers ton pubis pour chercher ce qui pouvait bien arrêter leurs yeux sur ce triangle, les plis, les angles. Tes doigts se sont posés sur la braguette, tu ne comprenais pas la fascination. Tu les as retirés, ils brûlaient en survolant le tissu, l’ourlet et la ceinture, la peau du ventre. Tu ne posais d’abord que l’index, puis tu as fini par comprimer la chair, le doigt qui s’enfonce. Avec la pression, la peau blanchissait un temps avant de retrouver sa pâleur jaune habituelle.

Tu ne sais plus combien de temps tu es restée ainsi, la respiration s’est apaisée, les joues ont retrouvé leur couleur naturelle. Le silence a envahi les murs et ta gorge, un calme étrange face à ce corps morcelé devenu étranger.

Tu as commencé à prendre des photos peu de temps après être rentrée du lycée. Au hasard des rues vides, comme le sont tous les quartiers au Maroc le vendredi midi, jour sacré, quelques hommes se baladaient en costume, alors que d’autres sortaient en jellaba ; la banque et la mosquée ne sont jamais bien loin. Tu marchais ainsi, connaissant le chemin par cœur. Tu aurais pu t’y rendre les yeux fermés, tu aurais sans doute dû t’y rendre les yeux fermés, maintenant que tu y songes.

Un groupe d’hommes bordait la route. Tu ne les as pas regardés, tes yeux ne s’attardaient jamais sur les inconnus et ta route était tracée d’avance. D’habitude, tes écouteurs te protégeaient des commentaires qui te feraient inévitablement réagir, mais ils étaient restés au fond du sac. Tu as tout entendu, et as préféré laisser les rires derrière ; tu ne risquais pas grand-chose, à midi.

Quelqu’un t’a sifflée, et les manches trop longues malgré le soleil ont commencé à te peser. Tu as traversé brutalement afin d’éviter qu’ils te touchent et tu n’as pas vu la voiture qui passait. Les conducteurs accélèrent souvent quand ils voient une fille traverser, par provocation. Mais cette fois, en colère, tu t’es arrêtée devant le véhicule, fixant l’homme au volant. Tu n’as pas eu peur de te faire renverser. Une lassitude s’est emparée de toi. Les pneus ont crissé et il a sorti la tête de sa voiture, en criant. Cet homme vêtu de blanc t’a dit que tu cherchais les problèmes, habillée comme ça en plus. Lui portait du blanc parce qu’il allait prier. L’ironie de la situation t’a agacée, alors tu le lui as dit. Ton sac est tombé de tes épaules quand il s’est précipité vers toi, laissant sa portière ouverte, et tu as tenté de le repousser avant de te mettre à courir, laissant derrière toi ses insultes et ses mains. Arrivée chez toi en sueur, l’odeur du repas s’est mêlée au goût du sang de tes joues trop fort mordues. Tu t’es réfugiée dans la salle de bains pour chercher ce qui n’allait pas dans ta tenue, vérifier aussi qu’il n’y avait rien qui puisse trahir ce qui venait de se passer, hormis la transpiration sous ce pull hors saison qui servait à cacher tes bras et tes fesses.

Après ça, il n’était plus question de porter d’écouteurs, tu croyais qu’il était de ton devoir d’absorber tout ce qui se disait, les têtes secouées lentement en signe de désapprobation, les regards en train de fixer tes seins couverts. Chaque soir, en rentrant, tu toisais ce qui avait pu attirer l’attention. Le processus était le même, tu découpais chaque partie de toi, petit à petit, tu disséquais, observais, touchais, pinçais. Tu esquissais quelques mouvements devant la glace pour voir ce que les gestes changeaient au corps, et à ce qu’on y percevait : la manche tirée par le sac à dos dévoilait une clavicule, les bras croisés gonflaient les seins, le bras levé au tableau ou au supermarché dévoilait le ventre. Et puis finalement, tu as réalisé que te fixer dans la glace ne suffisait pas. Tu as attendu la nuit, à l’heure où tous dormaient. Tu as posé le téléphone sur ton lit, et tu t’es regardée. Tu ne t’étais jamais déshabillée de cette façon auparavant, mais tu voulais voir ce qu’ils imaginaient de l’extérieur. Voir ce qui les dérangeait. Au début, tu restais immobile devant la caméra, debout, les bras ballants, la tête penchée d’un côté, de l’autre, et fixais le résultat. Puis tu as retourné le téléphone, tu ne voulais plus avoir le retour caméra, tu prenais des photos sans poser, afin d’atteindre cette étrangeté parfaite, au hasard. Tu mettais un minuteur, prenais des photos en rafale, persuadée qu’ainsi tu dévoilerais un secret ignoré de tous, celui qui leur fait tourner la tête sur une fille après l’autre. Tu marchais, faisais des allers-retours dans la petite chambre, puis tu t’arrêtais, faisais mine d’être occupée, comme dans la rue en attendant que le feu passe au vert, ou chez l’épicier, ou en faisant la queue à la pharmacie.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par DevOroria 2024-09-22T15:56:25+02:00
Lu aussi

Voici enfin mon avis, sur le fameux gagnant du prix littéraire des étudiants… Qui n’a malheureusement pas su me transporter. On se retrouve plongés dans notre monde, mais rien de bien original ici : on ne voyage que très peu à Tanger, un comble pour un livre dont c’est le titre. Comme l’action se passe principalement en France, on connait plus ou moins bien, l’autrice n’a que peu présenté son cadre, ce qui ne permet pas au lecteur de se laisser emporter dans le récit : on reste un peu sur la touche du coup. De plus, les descriptions sont beaucoup trop nombreuses à mon goût : elles ne font qu’alourdir le roman, en apportant que peu.

L’histoire telle que je la perçois sert majoritairement de prétexte pour dénoncer les violences physiques et psychologiques faites aux femmes, mais cela prend trop de place par rapport à l’histoire. Cette dernière avance vraiment lentement. Trop à mon goût… En effet, pour chaque action, chaque pensée, on a le droit à un souvenir, certes, très poétique et réaliste, mais qui vient interrompre net le récit, le rendant complètement saccadé. Cette impression est vraiment dommage, parce que c’est essentiellement par ce biais que l’on voit se dépeindre, la personnalité de l’héroïne.

Le personnage principal est en effet présenté uniquement par ses pensées et surtout par ses souvenirs, qui sont, on ne va pas se le cacher, nombreux. Ainsi, c’est grâce à eux que l’on découvre et que l’on s’attache à cette jeune femme qui pourrait n’importe laquelle de nous lectrice. Alors certes, je ne me suis ni identifiée, ni attachée à cette jeune femme, mais le travail qui a été produit pourrait vous séduire. Un autre élément avec lequel j’ai eu du mal, c’est franchement les relations qu’elle a : elles sont presque inexistantes ! Ca donne alors l’impression que la lecture est vide, et l’héroïne solitaire.

La plume de l’autrice n’a également pas su me convaincre. D’abord, je n’ai pas beaucoup aimé la façon dont elle présente son récit. L’atmosphère est beaucoup trop lourde, et ce tout au long de cette histoire. Sa constance était également un élément qui ne m’a pas rendu la lecture agréable. En outre, les messages donnés sont vraiment très difficiles (attention au TW) Certes, ce sont des messages qui sont très importants et malheureusement essentiels dans notre société (même si on aimerait bien s’en passer) mais ils prennent une place trop importante par rapport à l’histoire.

Ce n’est donc pas à mon sens une bonne lecture, mais je comprend qu’elle pourrait plaire à d’autres.

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Commentaire ajouté par Kiki1744 2024-02-04T15:50:38+01:00
Or

« Adieu Tanger », c’est l’exil que s’impose Alia, jeune marocaine, après avoir passé le bac pour continuer ses études à Lyon. En tout cas, c’est ce qu’elle dit à ses parents. La réalité est toute autre.

D’abord, Alia est intriguée par le regard des hommes sur son corps, sur sa féminité, elle l’adolescente qui sort tout juste de l’enfance. Enfant, elle aimait être avec les garçons voire jouer le garçon car déjà, elle avait compris que le genre masculin ne lui poserait pas les problèmes engendrés par le genre féminin d’abord dans sa famille, puis dans la société marocaine et arrivée en France, ailleurs et partout.

Pour comprendre ce que les hommes ressentent lorsqu’ils la regardent, Alia se prend en photo en changeant progressivement différents angles pour essayer d’avoir un regard extérieur sur elle et ainsi se dissocier de ce corps …Mais le code pénal marocain punit évasivement tout attentat à la pudeur de la part d’une femme. Elle a peur mais ses photos sont à elles jusqu’à ce que Quentin, son fiancé français, ne les mettre sur Internet parce qu’Alia refuse de coucher avec lui.

Son départ à Lyon n’arrange rien car elle a la nostalgie de Tanger : ses fantasmes, ses sensations perdues et on comprend à travers sa narration qu’il est dur d’admettre de devoir quitter son chez soi, d’y être arrachée pour ne plus jamais revenir.

Alia vit avec cet exil une certaine dissociation : d’abord avec son corps, son genre, sa ville, sa langue, sa culture ; puis son image qui ne lui appartient plus lorsque ses photos d’elles prises par elle pour elle se retrouvent sur Internet et enfin, comme serveuse pour subvenir à son autonomie et ne plus revenir à Tanger le regard sur elle, femme et arable : regard des marocains ou ceux qui se prétendent l’être et regard néocolonial des français

Ce « tu « employé par l’autrice pour que Alia se raconte renforce cette question que se pose Alia sur elle-même : femme et arabe et l’image qu’elle renvoie d’abord aux hommes à Tanger puis en France, question universelle de toute femme où que ce soit et même de tout être humain. L’image se trouve dissociée de soi en proie au regard de l’autre rarement bienveillant.

C’est dans une langue elliptique que Salma EL MOUMNI raconte Alia, se raconte certainement ; un roman dont certains passages mériteraient une lecture à haute voix tant les mots sont forts et percutants.

Encore un très beau premier roman d’une jeune autrice.

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Commentaire ajouté par shakhlo 2024-01-02T08:22:30+01:00
Diamant

J'ai besoin de ve livre. Mon amie a recommende de lire ve livre.

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Commentaire ajouté par Matatoune 2023-11-10T09:39:52+01:00

Salma el Moumni, avec ce premier roman, Adieu Tanger, signe “un cri littéraire” sur la condition des jeunes filles, au Maroc puis dans la France de son exil. Elle en tire une réflexion sur le poids social de la féminité. Ici, nullement question de voile, ou d’autres vêtements, mais le poids de la culture et des traditions.

En apostrophant par un tu, elle présente Alia, lycéenne, qui s’interroge sur l’éducation, le genre, la bisexualité et sur la complicité des mères à reproduire un ordre qu’elles subissent.

Difficile pour cette jeune fille de ne pas s’indigner devant l’héritage laissé par un père défaillant, censé la protéger. Seulement celui-ci disait devoir lui-même se protéger devant sa féminité naissante. Alors lorsque victime de publication de photos intimes sur les réseaux, Alyia ne peut que fuir à Lyon !

Éternel menteur, son père applique des règles qu’en privé, il ne suit pas. Mais, au-delà de la rage contenue dans son récit, Salma El Moumni fait preuve de qualités littéraires incontestables pour transmettre ses émotions et son vécu.

Évidemment, très personnel, ce premier roman de Salma El Moumni mérite toute l’attention. La découverte de la féminité, chez une toute jeune fille, est soumise à des tensions ingérables, parce que Alyia les subit seule. Du coup, la moindre attention d’autres la laisse proie facile. Ainsi, elle devient victime tellement elle est vulnérable. L’ingérence dans l’intimité d’une toute jeune fille résonne tout au long d’une vie.

Le roman Adieu Tanger de Salma El Moumni m’a touchée par ce ton personnel rapportant les émotions d’une jeune fille découvrant seule sa féminité, pourtant si convoitée par les regards qu’elle découvre et ne sait pas gérer. À découvrir assurément !

Chronique illustrée ici https://vagabondageautourdesoi.com/2023/11/08/salma-el-moumni-adieu-tanger/

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Commentaire ajouté par LaurenaLJ 2023-10-06T00:08:08+02:00
Bronze

Des thématiques dures mais nécessaires, portées par une plume qui parvient à être aussi incisive que poétique, font de ce roman un texte percutant et important.

J'ai été saisi par la justesse avec laquelle l'auteure réussit à évoquer de nombreux sujets d'actualités : la relation des femmes à leur propre corps, la difficulté à l'apprivoiser et à se l'approprier dans une société qui tend à en faire un objet de masse, mais aussi la complexité des relations entre les hommes et les femmes, et l'importance de l'éducation et l'entourage dans leur développement. Les réflexions développées sur les sociétés marocaines et françaises sont également bien amenées et permettent au lecteur de s'interroger plus généralement sur la place de la femme et sur le rapport à la sexualité des femmes au XXIe siècle.

Je regrette simplement cette narration à la deuxième personne du singulier qui, si j'en comprends l'intérêt et l'adéquation avec le fond du récit, n'a contribué qu'à me maintenir à distance de ma lecture et des émotions de l'héroïne.

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Date de sortie

Adieu Tanger

  • France : 2023-08-30 (Français)

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Note globale 6.75 / 10