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Extrait

Extrait ajouté par Andreapoirot 2020-04-02T17:09:12+02:00

Je ne pensais pas me retrouver là un jour, à porter cette cravate et cette chemise de pingouin achetées par ma lionne pour Thanksgiving. En fait, je n'avais jamais imaginé que ça puisse arriver. Et si j'avais dû l'envisager, je n'aurais jamais pensé qu'il y aurait tous ces flics qui, pour une fois, ne sont pas là pour nous courir au train ou nous contrôler. Comme quoi tout arrive, mec !

Des larmes coulent sur les joues de ma lionne, mais elle se tient droite et fière, comme d'habitude. J'ai toujours eu honte de pleurer devant les autres, mais cette fois, c'est différent. Parce que j'enterre mon ami et que ça me flingue.

Je respire un coup. Je n'arrive plus à observer personne. Les Hills, Solis et Lucas... Tanya non plus. Si Elena ne lui tenait pas le bras, je suis certain qu'elle s'effondrerait, dévastée. Comment tout peut-il partir si brusquement en vrille ?

Je jette mon regard vers la tombe. S'il avait su qu'il finirait là, est-ce qu'il aurait changé quelque chose ? Pense à autre chose ! Je détourne la tête et croise l'expression encourageante de ma lionne, son père juste derrière elle me dévisage avec insistance. Je crois qu'il est temps...

L'espèce de curé qui mène la cérémonie m'a demandé hier si je voulais dire quelques mots. J'ai hoché la tête parce que ça me paraissait être la chose à faire sur le moment, mais maintenant que je suis là, devant tous ces gens, la pression monte. Ce n'est pas parce que j'avais enfin réussi à lui parler que je vais y arriver maintenant. Qu'est-ce qui t'a pris ? T'arrives déjà pas à dire à Elena que tu l'aimes, alors dire adieu à ton pote en public...

— Monsieur Doe ?

Le prêtre me scrute bizarrement. Si je voulais trouver de l'aide avec lui, c'est loupé, il semble encore plus paumé que moi !

Je sens les yeux braqués dans ma direction. Ok, c'est donc le moment où ils vont comprendre que je ne parlerai pas. Comme chaque fois que je suis en panique, je sonde Elena. Elle pince les lèvres avec un petit sourire pour m'encourager. Elle a raison, je dois le faire.

Je serre le poing dans ma poche, écrasant la feuille où j'ai noté quelques trucs. J'y ai cru, cette fois, mais mon enfoiré de handicap me rattrape toujours. J'ai pourtant pu lui parler, à lui, après toutes ces années de silence, avant qu'il se retrouve dans cette boîte...

— C'est à vous, souffle le type à côté de moi.

Le mec porte une robe ! Ça aurait fait rire Benito pendant des jours. Mais il n'est pas là pour voir ça... J'espère qu'il se marre quand même, allongé là où il est. Sérieusement, si je ne fais pas ça pour lui, pour qui je le ferai ?

Je reprends mon souffle et sors le papier de ma poche. Celle que je considère comme ma mère a les doigts croisés sur sa robe noire, elle prie pour que j'y arrive. Je déplie la feuille avec les doigts tremblants. Je déchiffre les mots que j'ai griffonnés en vitesse pour ne pas les oublier. Je ferme les paupières une seconde. Desserre les mâchoires, allez !

J'y parviens, après avoir lutté comme si elles étaient soudées.

— P...

C'est tout ce que je réussis à sortir ?

Je lis et relis mes notes alors que je les connais par cœur.

— Putain, mec, t... tu t'es barré sans ton feu ?

Ouf ! J'ai réussi. J'entends les rires de ceux qui comprennent s'élever en face de moi. Ils ne sont pas nombreux, mais ce sont ceux qui comptent.

Il me reste une phrase à lire, je reprends de l'air. Allez, tu as presque fini !

De petites larmes me bouchent la vue, je les essuie d'un revers de manche.

— Je te revois me dire « mec, pour tout ce qui te passe par la tête, ferme ta gueule. Dis juste à ta femme que tu l'aimes tant qu'elle est là. Parce qu'elles sont tout ce qu'on a, nous, les gosses orphelins du Queens ». Et comme tu avais raison... Alors, je vais suivre ton conseil et fermer ma gueule. Tu sais que je suis doué pour ça !

C'était si difficile à sortir... Ma voix tremble, et des larmes coulent pour de bon sur mes joues. Je ne cherche plus à les cacher. Je n'ose pas observer ma lionne qui espère depuis des mois que ces mots franchissent mes lèvres. Elena, si tu savais le nombre de fois où ils sont restés bloqués juste là sans que tu puisses les entendre...

Un applaudissement résonne soudain. Daniel frappe dans ses mains. À quoi joue-t-il ? Puis Solis l'imite, et très vite, tout le monde suit le mouvement avec des sourires vacillants.

Je n'arrive qu'à faire un signe de tête en sortant de ma poche le joint qui attendait son heure, lui aussi. Je le plante entre mes lèvres et l'allume avant de tirer dessus comme si c'était le dernier. Tout ça sous le nez d'une horde de flics, Benito aurait adoré voir ça !

En fait, c'est le dernier. Toutes ces conneries, c'est fini pour moi. J'arrête. Celui-là n'est pas pour moi. Je crache la fumée et le balance dans la tombe. Il se plante dans la terre envoyée là par les gens.

— Kiffe-le, mon pote...

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