Extraits

— Oh, c’est tellement romantique, minauda Trevor en mettant de vigoureux coups de coude à Liam. C’est pas romantique, bordel ? J’en ai la larme à l’oeil.

Liam lui colla une légère claque derrière la tête.

— Arrête de faire le clown.

— Ben quoi ? Je me sens trop plein d’émotions, là. Je ne suis pas un robot. Je n’arrive pas contenir mes sentiments comme le reste d’entre vous, bande de mégères insensibles.

Stu jeta un oeil aux livres que j’avais posés sur la table, un sourcil arqué d’un air sceptique.

— J’espère que ce n’est pas pour moi.

Je fronçai les sourcils.

— Pourquoi pas ?

— Hunger Games ? C’est pas censé être pour les adolescentes ?

Je secouai la tête.

— Pas nécessairement. Je les ai choisis pour toi parce que je pense qu’ils sont parfaits pour commencer. Bien qu’il y ait plusieurs niveaux dans le récit, l’autrice a un style très simple et épuré. On ne peut pas vraiment commencer en lisant Dostoïevski.

— Oui eh ben, tu aurais pu choisir un truc un peu plus viril, c’est tout, souffla Stu.

— Qu’y a-t-il de plus viril qu’une émission de téléréalité où des ados se battent à mort ?

Stu me regarda, incrédule.

— C’est de ça que ça parle ? Je croyais que c’étaient ceux avec les vampires qui scintillent.

— Ça, c’est Twilight, bêta. Mais si tu préfères, je serais plus que ravie de lire ceux-là avec toi à la place.

— Nan, les combats à mort, ça me va.

— Andie, m’accueillit Lee, je viens de faire une fournée de pain à la Guinness. Tu veux goûter avec ma soupe à l’oignon ? Je te jure, il n’y a rien de meilleur.

— Non merci, répondis-je. J’ai déjà dîné.

C’était un mensonge, mais je ne voulais rien manger ici. Ça aurait trop ressemblé à un rendez-vous.

— T’es sûre ?

— Prends-en, m’intima Stu. Il ne lâchera pas l’affaire tant que te ne l’auras pas fait. Il est aussi insistant qu’une grand-mère quand il s’agit de nourriture.

Je me mâchouillai la lèvre et jetai un regard à Lee.

— Non, franchement, sans façon.

Lee haussa les épaules.

— Tant pis pour toi.

— Dix balles qu’il revient dans quinze minutes. Je te le dis, personne ne vient ici et repart sans rien manger, affirma Stu en fermant son ordinateur.

— Est-ce que c’est un genre de TOC ?

— Nan, comme je te l’ai dit, au fond de lui, c’est une grand-mère de soixante-treize ans. Tu as de la chance qu’il n’ait pas fait de scones aujourd’hui, où il serait déjà en train de t’en fourrer un dans le gosier.

Je ris.

— C’est assez mignon. Sans vouloir te vexer, ton frère a plus l’allure de quelqu’un qui défierait les gens au combat à mains nues plutôt que quelqu’un qui les gaverait de pâtisseries.