Extraits

Il presse ses lèvres contre mon cou et je frissonne lorsque ses mains caressent mes cuisses.

- Ne pense pas que cette chose va me tenir à distance.

De ses doigts, il fait des petits cercles sur mon collant noir.

- Ca peut-être pas, mais les... tu sais, oui.

Un bruit à la porte me fait sursauter et Hardin sourit avant de me faire un clin d'œil. En se dirigeant vers l'entrée il ajoute :

- Oh Bébé... Ca non plus.

Je pose la tête contre la porte un instant et lorsque je me retourne, je vois ma mère qui m'observe, une tasse de café entre les mains et les yeux rougis.

- Où étais-tu ?

- Dans la salle de bain, répond-t-elle, la voix fêlée.

- Comment as-tu pu dire à Tessa de partir ? De me quitter ?

Je savais qu'elle serait déçue, mais ça, c'est trop.

- Parce que, Hardin... tu n'es pas bon pour elle. Tu sais que c'est vrai. Tu ne veux pas qu'elle finisse comme Natalie ou les autres.

Ma mère secoue la tête.

- Tu sais ce qui va se passer si elle me quitte, Maman ? Je ne pense pas que tu comprennes... Je ne peux pas vivre sans elle. Je sais que je ne suis pas bon pour elle et je regrette mon passé chaque fois que je la regarde, mais je peux être bien pour elle. Je sais que c'est possible.

J'arpente le séjour de long en large.

- Hardin... Es-tu certain de ne pas simplement alimenter ton propre délire ?

- Non, Maman... (Je baisse la tête pour tenter de garder mon calme.) C'est sérieux cette fois. Je l'aime. Je l'aime vraiment.

Je regarde ma mère, si gentille et si bonne, qui, je le sais, a dû endurer tant d'atrocités.

- Je l'aime plus que je ne saurais te le dire parce que je ne le comprends pas moi-même. Je n'aurais jamais cru ressentir ça un jour. Tout ce que je sais, c'est qu'elle est ma seule chance d'être heureux. Si elle me quitte, je ne m'en remettrai jamais. Je le sais, Maman. Elle représente mon unique chance de ne pas rester seul le restant de mes jours. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour la mériter - putain, j'en sais rien -, mais elle m'aime. Tu sais ce que ça fait d'avoir quelqu'un qui t'aime malgré toutes les conneries que tu as fais ? Elle est trop bien pour moi et elle m'aime. Et putain, je ne sais pas pourquoi.

Ma mère s'essuie les yeux du revers de la main, m'interrompant un instant. C'est dur de continuer, mais je reprends :

- Elle est toujours là pour moi, Maman. Elle me pardonne toujours, même quand elle ne devrait pas. Elle dit toujours ce qu'il faut. Elle me calme, mais elle me challenge : elle me donne envie de devenir un homme meilleur. Je sais que je suis une merde, j'en suis conscient. J'ai fait tellement de conneries, mais Tessa ne peut pas me quitter. Je ne veux plus être tout seul et je ne le serai plus : elle est là, pour moi. Je le sais. Elle est mon plus grand péché, Maman et j'irai avec joie en enfer pour elle. Ma tirade terminée, je suis à bout de souffle et les joues de ma mère sont humides, mais ses yeux regardent derrière moi.

Je me tourne pour découvrir Tessa, les bras le long du corps, les yeux écarquillés et les joues aussi mouillées que celles de ma mère.

- Je vais faire un petit tour... et vous laisser un peu d'espace.

Dans l'entrée, ma mère attrape ses chaussures, son manteau et sort.

Je culpabilise car il n'y a pas grand-chose d'ouvert un 24 décembre, particulièrement quand il neige, mais je dois être seul avec Tessa, maintenant. Dès que ma mère referme la porte, je me rapproche d'elle qui ne cesse de pleurer.

- Ce que tu viens de dire... là, maintenant... tu le penses ?

- Tu le sais bien.

Le coin de ses lèvres se soulève et elle franchit l'espace qui nous sépare pour poser les mains sur ma poitrine.

- Je dois savoir ce que tu as fait.

- Je sais... Promets-moi simplement que tu essaieras de comprendre...

- Dis-moi, Hardin.

- Et sache que je ne suis pas fier de tout ça.

Elle hoche la tête et je prends une grande inspiration pendant qu'elle nous entraine vers le canapé.

Putain, je ne sais pas par où commencer.

(Chapitre 39 Hardin - Page 291)

Hardin qui parle à la mère de Tessa.

Elle lève le bras en l'air et se tourne vers la porte. Je la suis dans l'entrée.

- C'est exactement ça. Aucun homme ne voudra d'elle, aucun homme sauf moi. Elle n'aura personne d'autre que moi. Elle me préférera toujours à vous, à quiconque en fait.

Elle fait demi-tour et s'approche de moi.

- Tu es le diable et je ne vais pas lâcher aussi facilement. C'est ma fille, et elle est trop bien pour toi.

Je hoche la tête plusieurs fois rapidement et lui annonce catégoriquement :

- Je tâcherai de m'en souvenir quand je baiserai votre fille ce soir.

Lorsque ces mots s'échappent de mes lèvres, j'entends son souffle se couper et elle tend la main pour me gifler. Je l'intercepte en vol et la force à baisser la main. Je ne frapperai jamais une femme, mais je ne vais pas non plus me laisser faire.

Je lui fais mon plus beau sourire, rentre dans l'appartement et lui claque la porte au nez.

(Chapitre 27 Tessa - Page 187)

J'ai besoin de peser, à nouveau, le pour et le contre d'une relation avec Hardin. Je sais que c'est vraiment stupide ne serait-ce que d'y penser, il m'a infligé tant de choses horribles. Il m'a menti, trahie et humiliée. Jusqu'à présent, sur la liste des "contre", il y a les mensonges, les draps, le préservatif, le pari, son tempérament, ses amis, Molly, son ego, son attitude et sa propension à détruire ma confiance.

Sur la liste des "pour", j'inscris... bon... il y a le fait que je l'aime, qu'il me rend heureuse, m'aide à me sentir plus forte, à avoir davantage confiance en moi, que la plupart du temps il veut ce qu'il y a de mieux pour moi, sauf, bien sûr, quand il me blesse... Et puis il y a son rire, son sourire, sa façon de me tenir, de m'embrasser, de me câliner et aussi de changer pour moi.

Je sais que cette liste est pleine de petites choses, surtout si on les compare à l'énormité des "contre", mais les petits actes sont les plus importants, non ? Je ne sais pas si je suis complètement folle d'envisager de lui pardonner ou si je ne fais que suivre les préceptes de l'amour. Quel est le meilleur des guides en amour, raison ou sentiment ? Même si je tente de résister, je n'arrive pas à rester loin de lui. Je n'ai jamais pu le faire.

Je savais que je t'aimais en surlignant un putain de roman de Tolstoï.

risque de spoilers :

– Ma conquête ? Putain, t’es sérieuse ? Tu n’es pas une conquête, tu es tout pour moi ! Tu es mon souffle, ma douleur, mon cœur, ma vie !

Quelque part je sais que c'est le calme avant la tempête , mais pour le moment Hardin est mon ancre. Je pris seulement pour qu'il ne m'entraîne pas au fond.

-Tu me rend heureuse, Hardin. Mais, tu me rend aussi malheureuse, tu m'énerves et surtout, tu me rend folle.

-C'est ça qui est drôle, tu ne trouves pas ? Mais c'est pour ça qu'on fait un si beau couple, Tess, parce qu'on le pire l'un pour l'autre.

-On est le pire l'un pour l'autre ? -elle souris.

-On l'est oui mais je t'aime plus que personne ne t'aimera jamais et je te jure que je passerai le restant de mes jours à te le démontrer. Si tu me laisse.

Je la retourne et découvre qu'elle comporte une inscription :

"De quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles."

Je lève les yeux vers Hardin et ravale les larmes qui menacent de couler. Ce n'est pas sa mère qui m'a fait ce cadeau.

C'est lui.

Je m'arrête d'un coup et l'assassine du regard avant de lui demander :

- Tu as deux options : soit tu me baises, soit tu te casses. Tu décides.

Putain, qu'est-ce que je viens de dire ?