Extraits

-Hardin...

-Bien. Magne-toi.

Je sors de la voiture et ferme la portière derrière moi. Je me rends compte que ce que je viens de dire est impoli. J'ouvre la porte rapidement et me penche pour ajouter:

-S'il te plait.

Quand je la referme, je l'entends rire à l'intérieur.

- C'est vrai ? Tu as... tu sais... couché avec elle ?

- Non. Bordel, non.

Non, mais qu'est ce qui s'est passé dans ma vie pour que j'en arrive à cette putain de conversation à cœur ouvert avec Landon ? Landon !

- Alors pourquoi lui as-tu dit une chose pareille ?

- Parce qu'elle m'a exaspéré. (Je hausse les épaules.) Elle a embrassé un autre mec.

- Ok... Alors tu as dit que tu avais couché avec Molly, que tu sais que Tess déteste, juste pour lui faire mal ?

- Ouais...

- Bonne idée.

Je ne veux surtout pas qu'elle s'arrête, mais la partie raisonnable de mon cerveau me dicte d'opposer au moins un peu de résistance, pour apaiser ma culpabilité.

- Attends...

- Non... J'attends pas. J'ai suffisamment attendu.

Sa voix est douce et séduisante lorsqu'elle baisse mon boxer et m'attrape à pleins mains.

- Fuck, bordel, Tessa...

- C'est l'idée. Fuck. Baiser. Tessa.

Je ne peux l'arrêter. Même si je voulais. Elle en a besoin, elle a besoin de moi et, bourrée ou pas, je suis assez égoïste pour l'accepter, même si c'est la seule manière pour qu'elle veuille de moi.

Ses petites mains déboutonnent mon jean et baissent ma braguette. Lorsque ma ceinture touche mes chevilles, je secoue la tête. Je ne pense pas très clairement, je ne pense pas rationnellement. Je suis perdu, complètement à la merci de celle qui, d'habitude si adorable, est maintenant sauvage, et que j'aime au-delà du raisonnable.

- Je sais que tu en as envie Hardin. Je sens comme tu bandes.

Je n'arrive pas à croire que mes lèvres d'ivrogne prononcent ces mots salaces, mais la bouche d'Hardin est d'un rose profond et ses pupilles sont si dilatées que ses yeux sont presque noirs. Je continue à lui murmurer, en lui mordillant le lobe de l'oreille :

- Allez Hardin, tu n'as pas envie de me prendre sur le bureau ? Ou sur le lit ? Ou sur le lavabo ? Il y a tellement de possibilités...

- Putain... D'accord ! Et puis merde !

Il empoigne mes cheveux pour attirer ma bouche contre la sienne.

- Qu'est ce qu'il y a Hardin ? Tu n'aimes pas l'idée des mains de Trevor sur mon corps ?

Je ne sais pas si c'est sa colère, l'alcool ou le fait qu'il me manque, mais sans plus réfléchir, je grimpe sur lui, mes genoux de part et d'autre de ses cuisses. Complètement prise de court par mon geste, il tremble, si je ne m'abuse.

- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais, Tessa ?

- Dis moi Hardin, tu aimes l'idée de Trev...

- Arrête. Arrête de dire ça !

Il me supplie et j'obéis avant de reprendre :

- Hé, cool, Hardin. Tu sais que je ne ferais jamais ça.

La nostalgie d'être dans ses bras me coupe presque le souffle. Je passe mes bras autour de son cou.

- Tu es bourrée, Tessa, me dit-il en essayant de retirer mes bras.

- Et alors... J'ai envie de toi.

- Tu m'as bien entendu... Peut-être que le mec avec qui j'ai dansé m'a prise dans les toilettes. Peut-être que Trevor m'a prise sur ce lit.

Je jette un regard désinvolte sur le lit derrière mon épaule, et Hardin m'avertit :

- Tais-toi, Tessa. Tais-toi !

Mais je ris. Je me sens toute puissante, forte et je sens... que j'ai envie d'arracher son t-shirt.

Je secoue la tête et fais des allers et retours entre la fenêtre et le lit.

- Pourquoi es-tu toujours habillée ?

- Ca n'a pas de sens ! En plus, ça ne te regarde pas avec qui je couche. Peut-être ai-je couché avec lui, peut-être ai-je couché avec quelqu'un d'autre ?

Ma bouche menace de sourire, mais je me force à conserver une expression sévère en reprenant lentement :

- Tu ne sauras jamais.

Ces mots ont l'effet escompté, le visage d'Hardin prend une expression sombre, quasi animale.

- Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Oh ! C'est bien plus drôle que je l'espérais.

Je sais ce que j'aurais dû faire: j'aurais dû dire à Hardin de partir. Mais je n'ai pas réussi. Il ne montre que très rarement ses émotions et le voir à genoux comme ça, devant moi, a brisé en mille morceaux mon cœur déjà bien endommagé. Je lui ai dit que j'allais y penser. Penser à lui donner une autre chance, mais je ne sais pas comment nous pourrions nous en tirer.

"Seul le plus profond des amours me mènerait à l'autel."