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— Abigaëlle ?
— Oh non ! Pas vous ! C’est une blague pour le premier avril, c’est ça ?
Monsieur Berlock, alias le big boss de « Service à tout prix », me regardait avec étonnement, un léger sourire amusé au coin des lèvres.
— Ça alors ! Je ne pensais pas vous trouver ici.
— Vraiment ? rétorquai-je, amère. Pourtant, c’est vous qui m’y avez envoyée, vous ne vous en souvenez pas ?
— Je pensais que vous aviez retrouvé du travail, depuis.
— Oh, mais oui, c’est si simple, de nos jours ! Il est vrai que le boulot court les rues, en ce moment. Tiens, d’ailleurs, je crois que je viens d’en voir passer un, là. Excusez-moi, mais je dois lui courir après.
Je repris ma marche vers la sortie, lorsque je sentis sa main se refermer sur mon bras et me faire pivoter vers lui.
— Pas si vite. Je pense que nous pourrions repartir sur de bonnes bases, Abigaëlle.
— Sans façon, tonnai-je aussitôt pour couper court à son délire en essayant de me dégager de ses doigts envahissants.
— Nous pourrions peut-être boire un café ?
— Vous me donnez envie de vomir.
— Soit.
Il accusa la rebuffade et garda son sourire charmeur.
— Au revoir, monsieur Berlock et au plaisir de ne jamais vous revoir.
— On pourrait au moins discuter un peu, non ?
— Euh, laissez-moi réfléchir, dis-je en me grattouillant le menton pour le faire patienter. Non. Très peu pour moi. Ciao.
— Abi, s’il vous plaît, me supplia-t-il alors que je tournais déjà les talons.
— J’ai dit : « Ciao ! », lui lançai-je de dos, tout en courant presque pour atteindre la porte de sortie.
— J’ai besoin de vous.
— C’est ballot !
— Je vous en prie, écoutez au moins ce que j’ai à vous dire, continua-t-il tout en me poursuivant sur le parking baigné de soleil.
— Même pas en rêve.
— Je ne trouve pas de secrétaire aussi talentueuse que vous.
— Pauvre petit patron tout dépité en réalisant qu’il a fait une énorme boulette, minaudai-je sans cesser de sprinter vers ma voiture.
— J’ai été idiot.
— C’est le cas de le dire.
J’arrêtai ma course devant ma portière et fouillai avec frénésie dans mon sac. Fichue clé ! Toujours cachée quand on a besoin d’elle.
— Abi, je…
— Je m’appelle mademoiselle Ferri. Abi, c’est pour mes amis, lançai-je en pivotant pour lui faire face. Et vous êtes loin d’en être un.
— Mademoiselle Ferri, s’il vous plaît. Depuis votre départ, c’est un festival, à la société. Les secrétaires qui ont essayé de vous remplacer ne tiennent pas plus d’une semaine et…
— Pauvres filles, les plaignis-je en imaginant tout ce qu’elles avaient dû endurer.
— Je n’y arrive plus. La boîte est à deux doigts de fermer.
— C’est pour ça que vous êtes ici, aujourd’hui ? Vous commencez à repérer les lieux pour votre prochain job ? Chômeur ? Vous allez voir, c’est passionnant ! ironisai-je avec un rire mauvais.
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