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Nous héritons du corps dans lequel nous sommes nés. Le fait qu'il soit parfait ou non est simplement dû à la loterie de l'ADN. Et même là, comme le disent les humains : la beauté est dans l'œil de celui qui regarde.
C'est qui tu es, et non ce à quoi tu ressembles, qui déterminera ta popularité ici. Alors, s'il te plaît, ne t'inquiète pas pour des choses aussi superficielles.
Afficher en entierJe me dirigeai vers la salle de bains pour m’examiner un peu plus. J’étais toujours Neera, mais indubitablement différente.
J’avais toujours aimé la couleur de mes yeux. Mais maintenant qu’ils étaient plus larges et que leurs iris étaient plus grands, ils ressortaient d’une manière à la fois très féminine et sexy. Mon front n’avait pas changé car je n’avais pas développé les bosses verticales que possédaient les Thalans, mais mes cheveux avaient maintenant leur même imperméabilité. Même s’ils étaient toujours aussi fins et brillants, la texture de mes cheveux étaitun peu caoutchouteuse, comme un fil électrique de la taille d’une ficelle.
Ma nouvelle peau était lumineuse et mes écailles donnaient l’impression que j’étais couverte de petites pierres précieuses en or et en bronze clair. Et mes seins ! Bonté divine ! L’affaissement qu’ils avaient connu auparavant appartenait à un lointain passé. Il devrait être illégal pour une femme d’avoir des seins aussi fermes et ronds. J’adorais ça ! Ma taille s’était affinée, me donnant cette silhouette en forme de sablier si sexy pour laquelle certaines femmes se faisaient enlever une côte.
Les motifs brillants de mon voile et des membranes de queue entre mes jambes étaient délicats et élégants. On aurait dit qu’ils avaient été brodés avec du fil d’or. Mes oreilles en forme de nageoire seraient probablement l’aspect auquel il me faudrait le plus de temps pour m’habituer. [...]
Il me trouva en train d’admirer ma nouvelle apparence dans le miroir. [...]
— Tu es très belle, Neera.
Je souris en comprenant ce qui le troublait et me sentis à la fois touchée et amusée qu’il pense que ma nouvelle apparence me déplaisait.
— Je sais. Je veux dire, regarde-moi ces seins fabuleux !
Il s’ébroua, se détendant instantanément, et vint se placer derrière moi. Glissant ses mains devant moi, il posa audacieusement ses paumes sur mes seins, les pétrissant légèrement. Il fit ensuite glisser ses mains sur mes côtés pour les poser sur mes hanches, par-dessus mon voile.
— Ils sont spectaculaires, concéda-t-il avant de frotter son nez contre ma nuque.
— J’aime bien mes écailles aussi, même si elles me démangent un peu, dis-je en faisant la moue.
Comme prévu, Écho sourit. Il avait vraiment un faible pour les lèvres boudeuses.
— Malheureusement, c’est normal. Elles sont encore en train de se développer. Cela devrait s’estomper dans les deux prochains jours. Elles seront alors encore plus brillantes. Tu seras à couper le souffle.
Afficher en entierJ'écrasai ses lèvres dans un baiser reconnaissant avant d'enfouir mon visage dans son cou et de le serrer fort dans mes bras. Sa poitrine vibra tandis qu'un rire joyeux et indulgent s'élevait de lui. Écho m'étreignit gentiment puis embrassa le sommet de ma tête.
- Mon seul but est de te rendre heureuse, Neera.
Tant que pourrai te garder en sécurité, j'essaierai toujours d'exaucer tes moindres désirs.
La façon solennelle dont il prononça ces paroles ressemblait à un serment. Je levai la tête pour le regarder. L'adoration dans son regard me bouleversa.
- Je suis heureuse de t'avoir épousé. Je pensais que ma " maladie" était une malédiction. Mais maintenant je vois que c'est plutôt la bénédiction qui m'a amenée à toi.
Afficher en entierLe lendemain matin, pendant que Neera utilisait la salle d’hygiène, j’en profitai pour rafraîchir le matelas. Après avoir enlevé les couvertures et les taies d’oreillers, je pris l’arrosoir et commençai à verser de l’eau sur le matelas et les oreillers, en veillant à ce qu’ils en aient assez sans être complètement détrempés.
Ma conjointe entra dans la pièce au moment où je versais les dernières gouttes. Elle se figea et me regarda comme si j’étais devenu fou.
— Qu’est-ce que tu fais ?
— J’hydrate notre lit, dis-je, instantanément amusé.
Je me doutais qu’elle ignorait comment cela fonctionnait et j’avais secrètement espéré provoquer cette réaction spécifique chez elle.
— Qu’est-ce que tu veux dire par « hydrater » notre lit ? Ça va provoquer de la moisissure !
— Pas du tout. Cela va l’empêcher, ainsi qu’à nos oreillers, de durcir et de finir par mourir, dis-je de but en blanc.
Neera se figea, son regard passant de mon visage au lit. Elle le fixa intensément tandis que mes paroles restaient suspendues entre nous, s’imprégnant lentement dans son esprit.
— Mourir ? demanda-t-elle d’une voix choquée et incrédule. Mourir dans le sens où notre matelas et nos oreillers sont vivants ?
Je dus faire appel à toute ma volonté pour ne pas éclater de rire devant son expression horrifiée.
— Dans la mesure où ils se nourrissent et grandissent, bien que ceux-là soient déjà matures, et finissent par mourir, alors oui, ils sont vivants.
— Oh, mon Dieu ! Nous avons dormi et fait l’amour sur des créatures vivantes ? s’écria Neera.
Cette fois, je ne pus me retenir et je me mis à rire tandis que ma conjointe me regardait d’un air outragé.
— Ce n’est pas drôle !
— Oh, mon amour, ça l’est très certainement. Si seulement tu pouvais voir ton visage, dis-je entre deux éclats de rire. Ils sont vivants mais pas conscients. Ils sont la forme la plus simple d’organismes vivants multicellulaires. Ils n’ont pas de système nerveux central, pas de système digestif, pas de système circulatoire, ni même d’organes. Ils ont autant de capacité de réflexion que les feuilles d’une plante. Dormir sur eux n’est pas différent de s’asseoir ou de s’allonger sur de l’herbe, à part le fait qu’ils sont bien plus confortables.
Je ris à nouveau en voyant la façon dont Neera regardait le matelas et les oreillers avec méfiance, son malaise ne s’étant pas encore dissipé.
— Alors qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle.
— C’est un type spécial d’éponge de mer qui agit plus comme une plante que comme un animal. Elle a simplement besoin d’un peu de soleil, d’eau et de sodium pour se développer. Comme Soigo est entourée d’eau douce, elle ne reçoit pas assez de sel de l’eau que nous déversons lorsque nous nous allongeons dans le lit après une baignade.
Son visage s’illumina de compréhension.
— C’est pourquoi tu étais si insouciant chaque fois que je te disais que nous étions encore trop mouillés pour aller au lit !
Je hochai la tête avec un sourire.
— Oui. Nous avons l’aspirateur à l’entrée pour enlever le sable de nos pieds et l’excès d’eau pour ne pas salir toute la maison. Mais nous voulons que l’eau restante aille dans l’éponge. Elle absorbera aussi l’eau contenue dans les couvertures et les taies d’oreillers. Comme c’est une plante, il n’y a pas de déchets à nettoyer, il suffit de l’arroser régulièrement et de changer les couvertures chaque semaine.
— Bon, d’accord. Mais c’est quand même bizarre d’arroser son matelas, marmonna-t-elle avec ce visage boudeur que j’adorais.
— Viens, ma conjointe. Allons te nourrir afin d’obtenir la bénédiction d’Adva pour poursuivre ton entraînement. Nous avons encore beaucoup de choses à faire.
Elle hocha la tête avec enthousiasme et me suivit dans la cuisine.
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