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Les premiers lecteurs d'« Alcools » (1913), qui faillit s'intituler « Eau-de-vie », furent déconcertés par l'enivrante variété, la liberté et les facettes discordantes de ce recueil exempt de ponctuation, contemporain de l'invention du cubisme et qui s'achève par cette supplication : « Hommes de l'avenir souvenez-vous de moi. » Vers libres ou quatrains réguliers, longues ballades et brèves complaintes, érudition et trivialité, fantaisie et gravité, vieilles légendes et modernisme s'y entrechoquent dans un chaos simultanéiste. En témoignent surtout « Zone », « Cortège » et « Vendémiaire », qui signent l'entrée de la poésie dans le siècle des villes et des machines.
Afficher en entierPoète de la tour Eiffel et des amours blessés, écrivain mélancolique des prisons et ami des peintres cubistes, Apollinaire rassemble dans le recueil, Alcools, les différents visages de sa révolution poétique.
Afficher en entierCe recueil, qu'Apollinaire mit 15 ans à élaborer, annonce la quête de modernité, de jeu avec la tradition, de renouvellement formel de la poésie de l'auteur.
Alcools est un recueil pluriel, polyphonique, qui explore de nombreux aspects de la poésie, allant de l'élégie au vers libre, mélangeant le quotidien aux paysages rhénans dans une poésie qui se veut expérimentale, alliant une presque perfection formelle et une grande beauté à un hermétisme, un art du choc, de l'électrochoc, qui valut à Apollinaire d'être qualifié de mystificateur. Alcools montre le poète déchiré par ses ruptures amoureuses (avec Annie Playden, avec Marie Laurencin), ruptures qui résonnent au travers de poèmes tels que Mai, Les Colchiques3 et, surtout, La Chanson du Mal Aimé.
C'est après avoir assisté à une lecture par Blaise Cendrars de sa future publication, La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, qu'Apollinaire aurait décidé de transformer à son tour son futur recueil.
Il y plaça Zone en ouverture, ce qui lui donna valeur de manifeste, et supprima toute trace de ponctuation, s'inspirant de l'innovation de Cendrars. Alcools ayant été publié avant la Prose du Transsibérien, on attribue souvent à tort la primeur de la suppression de la ponctuation à Apollinaire.
Selon lui, en poésie, le rythme du vers et de la respiration suffisent. Au-delà de cette considération, cette suppression lui permit de faire naître des images inédites en rapprochant certains termes comme par accident.
On pense par exemple au vers de Zone : « Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants » où, dans une première lecture, à cause de l'utilisation transitive du verbe « croire », l'absence de ponctuation conduit à lire le verbe « prier » comme étant lui aussi transitif, « les femmes » apparaissant alors comme complément d'objet direct du verbe.
Ce procédé crée également des ambiguïtés de sens, enrichissant les lectures possibles.
Afficher en entier« Sous le pont Mirabeau coule la Seine »... Parmi les vers que les amoureux de poésie murmurent de temps à autre, bon nombre, sans aucun doute, proviennent des pages vivifiantes d'Alcools. Ce recueil révèle la fascination d'Apollinaire pour l'esprit nouveau des premières années du XXe siècle. Il nous fait don de mots en liberté qui chantent la mélancolie des souvenirs d'amours défuntes, la magie des légendes rhénanes, la beauté mouvementée de la vie urbaine moderne. Un véritable kaléidoscope.
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Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Ces vers du "Pont Mirabeau", comme ceux de "La Chanson du mal-aimé" ou de "Zone", tous issus du recueil Alcools ont fait la fortune littéraire d'Apollinaire, et un grand classique de la poésie. Toutefois, ce classicisme ne doit pas faire oublier qu'en son temps ce recueil constitua une véritable révolution poétique : après Rimbaud, Apollinaire transforme toutes les règles d'un lyrisme devenu vieillot à son goût. Il faut pouvoir chanter le monde, jusque dans sa réalité la plus crue, mais aussi jusque dans ses progrès les plus récents : la tour Eiffel ("Zone") côtoiera donc les cellules de la prison de la Santé ("À la Santé"). Sur ce modèle se succéderont alors la mort, la fuite du temps et surtout l'amour : tantôt lumineux, tantôt obscur, mais toujours au centre de ces ivresses poétiques.
Avec Alcools, Apollinaire deviendra le modèle de tous les poètes à venir, et en particulier des surréalistes.
Afficher en entierCe recueil de nouvelles regorge d'inventions et de violence. Le fantastique et l'horreur surgissent au détour des réalités les plus familières. Ainsi... Quand un tueur à gages rentre de voyage, mission accomplie, et qu'il découvre dans un colis arrivé en son absence des soldats de plomb, il a envie de sourire, non ? Il aurait tort... Quand des camions mènent un train d'enfer sur le parking de votre motel et vous assiègent, n'y a-t-il pas de quoi devenir fou ? Surtout quand on s'aperçoit qu'il s'agit de camions sans chauffeur...
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