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J'ai même effectué quelques travaux au manoir, et je m'en suis mordu les doigts. A l'heure actuelle, il faudrait m'y trainer de force.
- Ah ! Pourquoi ?
- Parce qu'au cours de ces travaux, je suis tombé malade. Grâce à ma robuste constitution je m'en suis tiré avec deux jours de lit ; mais j'ai laissé l'ouvrage en plan.
- vous avez établi un lien entre votre présence dans le manoir et la maladie qui vous a frappé ? demanda vivement Alice.
- Ouais ! Tous les membres de la famille sont morts d'un mal inconnu, incurable. Toute personne dotée d'un grain de bon sens n'hésiterait pas à faire un détour de plusieurs kilomètres plutôt que de passer près de ce manoir maudit.
- Et pourtant, il est habité en ce moment... par un homme à la barbe rousse, dont j'ignore le nom.
- Pas possible ! s'exclama le maçon, incrédule. Faut-il qu'il y ait des fous dans le monde !
Afficher en entierAlice, qui n'avait pas envie d'user ses pneus sur les cailloux, arrêta la voiture après la deuxième bifurcation, et les trois amies suivirent à pied la route poussiéreuse qui menait à la rive. Là, elles retirèrent leurs chaussures et ce fut avec de grands éclats de rire qu'elles franchirent à gué les deux bras de la rivière. Bientôt elles se glissaient sous les barbelés et s'engageaient sur le sentier obscur où Marion pensait avoir perdu sa montre. Elles tâtèrent le sol, soulevèrent les feuilles : peine pedue!
« Pouh! que je suis lasse! Nous avons parcouru au moins douze kilomètres, soupira Bess, qui n'en était pas à une exagèration près. Nous ne devons plus être très éloignées du manoir.
- En effet » , répliqua Alice en tendant le doigt vers un toit qui s'encadrait entre les arbres.
Buissons et ronces ralentissaient la progression des jeunes filles. En outre, le souvenir de leur récente mésaventure aiguisait la prudence de Marion et de Bess, peu soucieuses de se frotter de nouveau au lierre vénéneux. Agacée par leur lenteur, Alice prit les devants.
« Es-tu bien sûre que nous soyons dans la bonne direction? demanda Marion. Dans cette forêt vierge, rien de plus facile que de s'égarer.
- Fie-toi à moi, répondit Alice. D'une minute à l'autre, nous déboucherons dans la clairière... »
Elle ne termina pas sa phrase. Poussant un cri, elle fit un bond en arrière et marcha sur le pied de Bess qui la suivait de peu.
« Qu'est-ce que tu as? » interrogea Bess.
Alice n'eut pas besoin de répondre. Des feuilles sèches se soulevèrent en bruissant, un serpent se déroula et rampa vers les hautes herbes.
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