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Même si elle méprise sa musique, elle a pressenti la dimension, la force morale de Mahler dont la tyrannie n'est qu'une forme de soif d'absolu. En ce sens, le choix d'Alma, qui, on l'a vu, ne manque pas de prétendants, est beau et traduit ce qu'il y a de meilleur en elle : un sens infaillible de la qualité, celle des hommes comme celle des choses. Mais au même moment, elle écrit aussi : « Il faut dès maintenant que je joue des coudes pour consolider la place qui m'appartient. Je veux dire artistiquement. Le fait est qu'il n'a aucune estime pour mon art et beaucoup pour le sien, et moi je n'en n'ai aucune pour le sien et beaucoup pour le mien. C'est ainsi. »

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Elle est donc seule, dans une situation confuse avec Walter Gropius quand Karl Moll la fait déjeuner avec un jeune peintre de vingt-quatre ans qui a déjà beaucoup fait parler de lui, Oskar Kokoschka.

Il est grand, plutôt laid, avec des yeux bridés qui lui mangent le visage, des oreilles décollées et des mains rouges, mais sa démarche nonchalante a une certaine élégance.

C'est un drôle de garçon. Il assure qu'il a hérité de sa mère et de sa grand-mère le don de double vue. Et c'est vrai. Quand il fait un portrait, il dit : "J'amène à la lumière comme avec un ouvre-boîtes une personnalité souvent enfermée dans la convention." Et c'est vrai.

Malheureusement, il n'a pas beaucoup de commandes. Sa peinture brutale, violente, fait peur. On est loin, avec lui, des grâces vénéneuses de Klimt.

C'est un fils d'artisan qui a grandi dans les faubourgs de Vienne. Il connaît Shakespeare par coeur, il est violent, indiscipliné, contestataire par nature. A l'Ecole des arts appliqués, la plus progressiste, où il a suivi des cours pour devenir professeur d'arts plastiques, il menace de se suicider, en brandissant le couteau de son grand-père, si on ne lui accorde pas la bourse qu'un professeur veut lui refuser parce qu'il sème la révolte. Un autre professeur le sauvera en déclarant : "Celui-là est né artiste."

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A dix-sept ans, Alma n'a jamais été à l'école sauf pendant quelques mois, et n'a reçu qu'une vague éducation religieuse, mais elle connaît Wagner par coeur. Elle a même abîmé une jolie voix de mezzosoprano en chantant tout le répertoire wagnérien dont elle raffole. Elle apprend le contrepoint, dévore des partitions, s'essaye à la sculpture et elle a beaucoup lu.

Un ami de son père, Max Burckhard, juriste éminent, grand homme de théâtre qui a révélé Ibsen aux Viennois, dirige ses lectures. Il lui a constitué une bibliothèque classique qu'il lui envoie, un soir de Noël, dans deux immenses paniers. Elle a même lu Stendhal et surtout Nietzsche que Burckhard lui révèle et dont elle devient dévote. La morale des maîtres lui convient on ne peut mieux.

Burckhard lui forme l'esprit, la chaperonne, l'emmène au festival Mozart à Salzbourg, au théâtre, à l'Opéra. Il a vingt-cinq ans de plus qu'elle. Ce serait un père de substitution parfait s'il ne s'était épris d'elle plus que de raison. Elle se montre provocante, cruelle... Il s'éloigne, revient. "Sa virilité puissante m'intrigue", note la jeune fille dans son journal. Intriguée, flattée mais non troublée, elle s'amuse de lui.

C'est Gustav Klimt, "le prince des peintres", qui va, le premier, l'émouvoir. "Joue avec les dieux", recommandait son père. Klimt sera le premier d'entre eux.

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