Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
708 867
Membres
985 770

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Alpha Bad Boys, Tome 13 : Le Soleil de l'Alpha



Description ajoutée par atypica 2023-01-26T14:10:26+01:00

Résumé

COMMENT SORTIR AVEC UNE HUMAINE :

1. Dites non.

Sunny Hines est la femme la plus horripilante que j’aie jamais rencontrée.

De longs cheveux, un grand sourire rayonnant, des taches de rousseur craquantes, un corps tonique grâce au yoga.

Une odeur délicieuse.

2. Résistez à l’envie de la revendiquer. Prenez vos distances.

Mon loup désire la marquer, mais il est hors de question que je m’attache à une humaine.

Cette jolie petite hippie me rend fou.

Il y a deux ans, elle criait mon nom dans mes bras, puis elle est partie.

Maintenant, elle est de retour. Mais elle ne me mettra pas en laisse.

3. Non… Juste… non.

Mais quand je la vois avec un autre homme, je ne peux m’empêcher de marquer mon territoire et d’être très clair : Sunny est à moi.

Afficher en entier

Classement en biblio - 50 lecteurs

extrait

Titus

Je gare ma moto près de la gorge du Rio Grande et m’approche pour contempler le spectacle à l’extrémité du pont.

Et c’en est un. Des vendeurs sont amassés d’un côté, certains devant des tables pliantes, d’autres commerçant depuis leur bus ou le coffre de leur pickup. Ils vendent des pignons. Du miel du coin. Des bijoux. Les marchands sont composés d’un mélange d’Amérindiens et de hippies.

Le pont traverse la gorge à l’altitude vertigineuse de cent quatre-vingts mètres au-dessus du gigantesque canyon. J’entends un guide touristique dire qu’il s’agit de l’un des plus hauts du pays. Je l’ai déjà vu dans Easy Rider et l’un des Terminator, qui font partie de mes films favoris.

Je lève la tête et hume l’air jusqu’à ce que je détecte une odeur de café, de glace, de sueur. Le soleil tape plus fort à cette altitude. Ma veste en cuir me semble soudain trop chaude.

Je l’enlève et la jette sur le siège de la moto. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai un bon pressentiment concernant cette aire de repos. J’ai l’impression que j’obtiendrai l’information dont j’ai besoin grâce à l’un des humains qui s’affairent ici. Une énergie positive crépite dans l’air.

Quelqu’un sait quelque chose. Je ne suis pas venu pour rien ; je peux le sentir.

Mon alpha m’a envoyé sur une piste que nous avons reçue sur un potentiel autre labo de DataX situé sur une mesa du Nouveau-Mexique. J’ai fouiné dans le coin des laboratoires Sandia, parce que nous pensions qu’il s’y trouvait peut-être. Je n’y ai senti aucune odeur de métamorphes. Je suis passé à Roswell, à cause des légendes sur un labo étudiant des extraterrestres, mais n’y ai rien trouvé non plus. Il y a peut-être des extraterrestres, mais aucun métamorphe.

Le seul loup que je connais au Nouveau-Mexique est un solitaire. Il n’est rattaché à aucune meute et vit en totale autarcie. À tel point qu’il n’a pas de téléphone, ni ligne fixe ni portable. Je ne l’ai pas vu depuis des années. Merde, je ne sais même pas s’il est toujours par ici. Mais s’il l’est, je pense qu’il saura si des activités en lien avec DataX, des tests gouvernementaux ou des disparitions étranges ont eu lieu dans cet État.

Je suis donc venu là où je sais qu’il se rend chaque été : à Red River, une station balnéaire aux alentours de Taos.

« Titus ? Oh, ma Déesse ! » Je pile en entendant une voix féminine. Une soudaine décharge de désir emplit mes veines, faisant réagir tout mon corps.

Merde.

Pas elle.

Je ne me sens pas d’attaque.

Même si je pivote lentement pour me préparer à voir la lumineuse Sunny Hines, sa beauté me coupe les jambes.

Je fais jouer ma mâchoire, m’obligeant à respirer.

« Sunny. » Ma voix n’est qu’un grondement. Comme si je la réprimandais. Ce que je fais, j’imagine.

Cette femme n’est qu’une source d’emmerdes avec un grand E.

Une hippie adepte de l’amour libre qui a déboulé dans ma vie comme une foutue tornade deux ans plus tôt. Aucun doute, elle a laissé chaos et dévastation dans son sillage. Et je n’avais même pas réalisé combien je risquais gros avec elle.

Son débardeur révèle ses fins bras musclés et sa chevelure blonde tressée est posée sur son épaule délicate. Elle se jette dans mes bras.

On ne penserait pas qu’une femme si minuscule puisse produire un tel impact, pourtant je dois camper mes pieds au sol pour conserver l’équilibre. Je n’ai d’autre choix que de la prendre dans mes bras en la soulevant. Elle m’enlace le cou, m’étranglant presque.

« Par la Déesse dans le ciel, je savais que je te reverrais ! C’est vraiment génial. Quelle surprise ! » Elle respire à peine entre chaque phrase. « Comment va la vie ? Tu es passé voir les enfants à Tucson ? »

Je tente de m’extirper de son étreinte, surtout parce que je sens sa poitrine douce, libre de tout soutien-gorge, frotter contre mon torse et que la sensation est trop intense. Encore plus lorsqu’elle est associée à son odeur unique. Je ne sais pas ce que c’est… probablement une merde à base d’encens ou de patchouli. Mais sur elle, ce n’est pas désagréable. Sur elle, ce parfum m’évoque la puissance féminine, mélangée à du mysticisme.

Il sent le danger.

Mon loup n’est pas de cet avis. Il pense qu’elle sent le plaisir.

Et ça lui convient tout à fait.

Pas à moi.

Merde, non. Cette femelle — cette humaine — est la dernière personne que je devrais fréquenter. Si je pensais avoir commis une erreur avec ma première compagne, je sais résolument que celle-ci serait cent fois pire.

Au moins, Barbara est restée quelques années pour voir Titus Junior devenir un petit garçon. Mais je me montre injuste. D’après ce que je sais, Sunny a été une excellente mère, élevant seule Foxfire, la compagne de mon fils.

Mais c’est une véritable écervelée. Genre, une farfelue un peu cinglée sur les bords.

Je m’éclaircis la gorge et essaie de reculer, mais elle me suit, restant collée à moi. Foutue Sunny. « Euh, ouais. J’ai vu les gosses il y a quelques semaines. Ils vont bien.

— Ils ont parlé de faire des petits-enfants ? » L’espoir sur son visage m’éblouit tant que j’ai envie de détourner les yeux. Les gens ne devraient pas montrer leurs émotions sans fard. C’est perturbant. Ça me noue les tripes.

« Non, dis-je, un peu trop sèchement. Du moins, pas que je sache. Mais je ne leur pose pas de questions sur ce genre de choses. » Je la foudroie du regard. Comme s’il était totalement inapproprié pour une femme de la cinquantaine — une femme sacrément trop sexy pour avoir la cinquantaine — de vouloir des petits-enfants.

Son expression s’assombrit très légèrement. Elle recule.

Je regrette sur-le-champ d’être un tel connard. Mon loup s’agite, comme s’il me demandait d’arranger la situation. Tout de suite. Avant de me rendre compte de ce que je fais, je lui touche le bras.

Putain, je viens de lui caresser le bras — comme si j’avais le moindre droit de la toucher de cette façon. De toucher sa douce peau hâlée. « Je suis sûr qu’ils y viendront. Ils sont encore jeunes. »

Un éclair d’une sorte de douleur passe sur son visage, une émotion que je ne peux déchiffrer, mais elle hoche la tête et me rend mon sourire. « Alors, Titus, que fais-tu ici ? Manifestement, tu n’es pas là pour me voir. »

L’idée que je puisse être venu pour la voir est absurde. Elle doit en prendre conscience ; son cou rosit. Voir une femme de notre âge rougir a beau être adorable, encore une fois, elle doit arrêter d’exprimer sans filtre la moindre de ses émotions. Merde, faire preuve d’une telle vulnérabilité est dangereux. Surtout pour une femme dans sa situation, vivant seule dans une foutue caravane. N’importe quel mec pourrait l’agresser.

Cette pensée me hérisse.

« Je suis en mission officielle pour la meute… le club, je veux dire. » Je ne sais pas si Sunny comprend entièrement ce que nous sommes. Elle vit dans une autre dimension. Pour elle, tout le monde a un animal totem, qu’elle peut discerner de son œil intérieur. Donc, pour elle, le mien est un loup. Elle a vu celui de sa fille — un renard. C’est pour ça qu’elle l’a appelée Foxfire. Mais comprend-elle vraiment que nous sommes des métamorphes ? Je n’en suis pas certain.

S’il s’agissait de toute autre humaine, la mettre au jus se serait sans doute avéré nécessaire. Mais elle accepte à peu près n’importe quoi sans ciller. Je ne pense pas qu’elle ait déjà vu un métamorphe sous sa forme animale. En tout cas, Tank a promis à son alpha que ce n’est jamais arrivé. À mon avis, elle n’a pas conscience que ces animaux sont bien réels et pas seulement des totems.

Elle est venue à la réunion de la meute de mon fils, celle au cours de laquelle j’ai organisé un feu d’artifice pour accueillir sa fille dans la meute, mais Sunny n’en faisant pas partie, je l’ai emmenée se promener à moto quand tout le monde a été prêt à muter pour aller s’ébattre dans la nature.

À présent, elle me regarde fixement, le sourire aux lèvres, en attente. Merde, je n’ai pas l’intention de parler des affaires de la meute avec elle.

« Une mission privée.

— Oh. D’accord. Tu sais où tu dors ? »

Je cherche sa caravane des yeux, mais ne la vois nulle part. En revanche, je repère son vieux bus Volkswagen garé à la lisière du canyon. Il me semble qu’elle le surnomme Daisy. Je me retiens de lever les yeux au ciel. Bordel, comment ai-je fait pour ne pas le remarquer avant ? J’ai bossé une semaine entière sur son moteur. Je ne voulais pas qu’elle prenne de risques en se déplaçant à bord de ce tas de ferraille.

Je ne sais pas encore où je passerai la nuit, mais par le ciel, je ne rentrerai jamais dans l’étroite caravane, si c’est toujours là qu’elle dort. De plus, je ne compte pas me retrouver de nouveau dans un lit avec elle. « Je trouverai un truc.

— Ouais. Bien sûr, super. » Son sourire vacille un peu plus.

Putain, mon loup a horreur de ça. Je dois m’éloigner de cette femelle avant qu’elle ne m’attire de nouveau dans ses filets. Je me rappelle mon abattement quand elle a disparu la dernière fois.

« Bon, ben, si tu as envie de boire une bière ou autre chose pendant que…

— Je ne pense pas, dis-je, lui coupant la parole. Mais merci.

— Sunny ! » Un type installé à une table non loin l’appelle. Plutôt séduisant, bien qu’il s’agisse d’un faible et inférieur humain. « Tu donnes ton cours de yoga sur le toit ce soir ? »

Je rêve, il n’a pas fait ça.

Je pense sérieusement que ce trouduc me cherche. Il ne s’en rend peut-être pas compte. Les humains sont des demeurés en matière de rapports de force, même si ceux-ci rythment leur quotidien. Pourtant, je garantis qu’il m’a vu parler à Sunny et que son instinct l’a poussé à intervenir.

Connard.

Elle se tourne vers lui, rayonnante. « Évidemment ! Tu en seras ?

— Bien sûr. J’ai hâte d’ouvrir mes hanches avec toi sous le soleil couchant. »

Sunny étouffe un rire gêné, ce qui n’apaise mon loup qu’en partie. En vérité, j’ai envie d’enfoncer mon poing dans le ventre de ce type. De lui apprendre ce qui arrive quand on renifle autour de mon territoire, putain.

Ouah.

Du calme, Titus.

Aucun doute, cette femme n’est pas mon territoire. Je ne l’ai pas marquée et ne le ferai pas. La dernière fois que j’ai pris une femelle pour compagne, ça s’est mal terminé. Cette relation m’a coûté ma place dans la meute et a gâché la vie de mon fils.

Je suis pourtant incapable de laisser ce mec ouvrir ses foutues hanches avec Sunny ce soir.

En un grondement, je demande : « C’est quoi, du yoga sur le toit ?

— Je donne un cours de yoga sur le toit d’une cantina sur la place au coucher du soleil, répond-elle, amusée. Pourquoi ? Tu vas venir ? » Elle croise les bras, un défi pétillant dans ses yeux.

Mon loup ne refuse jamais un défi.

Jamais, au grand jamais.

Je bafouille, puis lâche : « Ouais. » La syllabe tremble sur mes lèvres. « À quelle heure ?

— Vers dix-neuf heures, répond-elle, son expression toujours réjouie. Mais ta tenue n’a pas l’air très confortable. »

Me propose-t-elle une porte de sortie ?

Je jette un coup d’œil à l’autre tronche de cul. « Je trouverai quelque chose.

— Bon, génial. » Une gaieté feinte teinte à présent sa voix, ce que j’apprécie moyennement. Elle ne veut pas que je sois présent ? A-t-elle envie d’un rencard avec l’autre tête de nœud autour d’une séance de yoga ? Elle recule de quelques pas. « On se voit là-bas, alors.

— Attends… Où ça, exactement ?

— Sur le toit de la cantina. Suis les gens avec des tapis de yoga… Tu ne pourras pas les manquer. »

Des tapis de yoga… merde.

Comme si elle lisait dans mes pensées, elle ajoute : « J’en aurai un pour toi. » Après m’avoir adressé un clin d’œil, elle s’éloigne en sautillant. Le balancement sensuel de ses hanches s’imprime dans mes rétines.

Oh, merde. Qu’est-ce que je viens de faire ?

Je suis ici pour la meute, et je me laisse distraire par une femelle. La ressemblance avec l’une de mes erreurs passées est troublante. Les femelles ne m’amènent rien de bon. J’ai été viré de ma meute à cause d’une femme. Avec Tank, nous avons erré comme des mendiants jusqu’à ce qu’Emmet Green nous accueille dans sa meute de Wolf Ridge, en Arizona, au nord de Phoenix. Et maintenant, après cinq minutes avec une jolie humaine, je suis prêt à oublier mes ordres pour m’adonner à l’activité qui me ressemble le moins entre toutes : du yoga sur un toit.

Bon sang, je dois avoir perdu les pédales.

#

Sunny

Oh, ma Déesse.

J’avais oublié à quel point Titus est séduisant. Gigantesque, masculin, tout en muscles. Inébranlable, tant physiquement qu’émotionnellement.

Mais c’est un mâle alpha. C’est pour ça que, quand Chas m’a demandé si le cours de yoga aura bien lieu, il n’a pas pu s’empêcher de montrer ses grands chevaux. Oui, un mélange de métaphores. Ma spécialité.

C’est immature.

Et légèrement flatteur.

Enfin, ça le serait peut-être, s’il ne m’avait pas plus ou moins envoyée balader un instant auparavant. Maintenant, c’est juste agaçant. Genre, il ne veut pas de moi, mais personne d’autre n’a le droit de m’avoir non plus ? Je ne crois pas, non.

Je ne compte pas jouer à ce jeu, mon grand.

Je ne jouerai à aucun jeu avec toi. Si tu me veux, viens me chercher. Mais si tu n’es toujours pas prêt, ne me fais pas perdre mon temps. J’ai une vie.

Je repars vers mes tables et commence à remballer mes affaires pour la soirée. Je n’ai rien vendu aujourd’hui. Ça arrive. Cette journée m’a paru calme en me réveillant ce matin, mais je dois quand même me lever et essayer. Je vis bien — l’argent se présente toujours lorsque j’en ai besoin. Aucun doute, l’univers prend soin de moi.

Je ne m’apitoie pas sur mon statut d’artiste sans-le-sou. J’ai conscience que ça peut devenir une identité, et n’ai aucune envie que ce soit la mienne. Je m’installe au volant de mon bus et le démarre. Il fonctionne toujours à merveille… grâce à l’homme revêche que je viens de quitter.

Je balaie les alentours des yeux et le vois. Assis sur sa moto, il me regarde. Je lève la main en un salut joyeux, auquel il ne répond pas. À la place, il fait rugir sa moto et démarre.

La testostérone.

Sérieusement, ce mec en a beaucoup trop.

Il n’a rien à voir avec ces hommes sensibles adeptes du développement personnel. Il m’évoque plutôt un mélange entre King Kong et un homme des cavernes.

Et pourtant, j’ai toujours l’impression qu’il pourrait être le bon. Je me sens si… vivante quand je suis avec lui. Comme s’il pouvait être mon âme sœur. Ma flamme jumelle. Mon partenaire divin.

Mais il est tellement borné qu’il ne reconnaîtrait pas son âme sœur même si elle dansait nue devant lui. Il est du style à faire passer ses potes avant les femmes, et plutôt deux fois qu’une.

Il ne s’intéresse à presque rien, si ce n’est son précieux club de motards. Et il est peut-être baraqué, fort et brutal, mais il ignore que c’est parfois la vulnérabilité qui demande le plus grand courage. Se jeter à l’eau. Mettre son cœur à nu. Ses émotions. Mettre son âme en jeu pour l’amour.

Cependant, je ne conseille à personne de m’imiter. J’ai bien trop souvent souffert. Je ne compte pas laisser d’ouverture à Titus à moins d’être certaine qu’il est prêt, cette fois. Que ça marchera entre nous.

Donc, ouais, j’imagine que je suis une aussi grosse poule mouillée que lui.

Je conduis jusqu’à la place et me gare sur le parking. Après avoir tiré les rideaux des fenêtres du bus, je passe ma tenue de yoga.

La séance de yoga sur le toit est le meilleur moment de ma semaine. Surtout maintenant que l’été est là et que les chauffages ne sont plus nécessaires. Je prends des tapis de sol et me dirige vers la cantina, saluant de la main des amis et élèves allant dans la même direction.

Taos est une super communauté, un mélange de trois cultures diverses : des descendants des premiers colons espagnols, qui sont toujours hispanophones et occupent toutes les positions gouvernementales, des Amérindiens, qui possèdent la plupart des terres dans la région, et les hippies qui sont arrivés pendant les années 1960 et ont ouvert des boutiques bohème.

J’adore ce coin, mais je ne pense pas que je resterai éternellement ici. Je croise les doigts pour avoir des petits-enfants. Si Foxfire tombe enceinte, je retournerai en Arizona en un clin d’œil.

Je gravis l’escalier menant au toit. Tara, la propriétaire de l’établissement, y vérifie la sono.

« Salut ma poule, comment ça va ? » Elle tend la main pour me réclamer mon téléphone, qu’elle connecte au système. L’an dernier, elle m’a crue folle lorsque je lui ai exposé mon idée d’organiser des séances de yoga au coucher du soleil sur la terrasse de son toit, mais maintenant qu’elle a vu la foule que le cours attire, des clients qui restent ensuite boire et manger, elle se plie en quatre pour s’assurer que je ne manque de rien.

« Ça va, au top.

— Tu es sûre ? Tu n’as pas l’air aussi pétillante que d’habitude », remarque-t-elle avec un regard perspicace.

Je me force à rire, puis serre les lèvres. « Un mec va venir ce soir.

— Ooh, murmure-t-elle en faisant danser ses sourcils. Lequel ? »

Ouais, Taos est petit à ce point. Le plus triste, c’est qu’une fois que vous êtes sortie avec tous les célibataires potables de la région, vous n’avez pas le choix : il faut recommencer la liste à partir du début.

Je secoue la tête. « Un mec d’Arizona. On a couché ensemble une fois, mais… il a des problèmes avec les femmes.

— Il m’a tout l’air d’un minable. Tu devrais peut-être laisser tomber. »

Mon ventre se noue. Presque comme si j’étais vexée pour lui. Titus n’est pas un minable. C’est un être humain beau et imparfait, comme nous tous. J’accepte totalement qui il est. Simplement, je dois écouter mon intuition et décider si me rapprocher de lui est dans mon intérêt.

Tara penche la tête. « Ouah, il te plaît vraiment, hein ? Bon, il est par ici ? J’aimerais le rencontrer.

— Il est censé venir au yoga, même si j’ai du mal à l’imaginer. Il a la carrure d’un semi-remorque et autant de souplesse.

— C’est comme ça que tu les aimes, alors ? demande-t-elle en riant. Je n’aurais pas imaginé. J’aurais pensé que tu avais plutôt un faible pour les maigrichons fans de yoga. Mais les contraires s’attirent, pas vrai ?

— Je ne me frotterai pas à celui-là. » Je secoue la tête, comme si j’avais déjà pris ma décision.

Toutefois, une fleur d’espoir se flétrit dans ma poitrine quand je prononce ces mots.

« Mouais. » Elle me rend mon téléphone, désormais amplifié pour jouer ma playlist de musiques du monde. Je mets le casque sur mes oreilles et teste le micro.

La communauté arrive peu à peu. Chas place son tapis au premier rang. Après ce stupide étalage de virilité près de la gorge, je n’arrive pas à le regarder.

Au moins vingt-cinq personnes déambulent sur la terrasse. Je vois toutes sortes d’âges et de capacités. Je n’ai pas assez d’égo pour penser qu’ils viennent pour moi ou mes leçons. C’est l’atmosphère qu’ils adorent. Le toit. Le coucher du soleil. La musique et les cours décontractés, bien qu’aux bases sérieuses. Il y a des jeunes et des vieux, des mères accompagnées de leur adolescent, des guides de rafting super musclés, d’autres yogis et divers visages chaleureux.

Je salue mes amies, Adèle, la chocolatière, Charlie, notre postière, et Sadie, une institutrice de maternelle, qui déroulent leurs tapis à leurs places habituelles.

Plaçant mes mains sur mon cœur, je m’incline. « Bienvenue, tout le monde. Namasté. Asseyez-vous sur vos tapis dans la posture du demi-lotus, si c’est confortable pour vous. » J’inspire avant de leur présenter ma courte proposition de méditation pour ce soir. J’avais prévu de parler de la tolérance envers les autres, mais ça ne me paraît plus pertinent.

« Le yoga est une pratique rythmique. La respiration et les mouvements sont coordonnés. Vous savez quand bouger, quand maintenir la posture, quand expirer, quand récupérer. Comme dans la vie. Être attentif à la synchronisation fait toute la différence. Si une chose n’est pas prête, n’insistez pas. N’hésitez pas quand quelque chose est mûr. Cette semaine, pendant que vous vivez votre vie, posez-vous ces questions : est-ce le bon moment pour ça ? Devrais-je attendre mon heure ou bondir ? Quand est-ce le moment de se libérer du passé ? Quand est-ce le moment d’accueillir le renouveau ? »

Je me tais, leur laissant un temps de silence pour réfléchir là-dessus.

« Fermez les yeux. » Ils s’exécutent. Je poursuis : « Nous allons commencer par trois om. Expirez profondément. Après l’inspiration, nous commencerons. » Lorsque j’entonne le mantra, la silhouette massive de Titus apparaît en haut des marches.

Il porte un T-shirt bleu marine qui moule ses muscles et un jogging. Il a l’air aussi mal à l’aise et embarrassé qu’une bonne sœur dans un club de strip-tease. Sans lâcher la note, je le salue et lui montre le tapis que j’ai déroulé pour lui, au bout du premier rang.

Il fronce les sourcils, mais rejoint le tapis à pas lourds et tente de s’y installer en tailleur, ce qui est hilarant. Ce pauvre homme a les hanches bien trop étroites pour écarter les genoux ou redresser la colonne vertébrale. S’il n’était pas en train de me regarder comme si j’étais complètement zinzin, j’éprouverais un peu plus de compassion.

Je connais ce regard. Je l’ai reçu toute ma vie.

À Taos, et en particulier dans ce cours, je peux être moi-même. Qu’il aille se faire foutre.

Nous terminons les trois om.

« Maintenant, placez-vous à l’avant de votre tapis en Tadasana, ou posture de la montagne. »

Une ride creuse le front de Titus alors qu’il se lève avec difficulté. De peur de blesser sa fierté, je détourne le regard.

« Nous commencerons par la salutation au soleil. Inspirez en levant les bras et expirez en vous penchant vers l’avant. Effleurez le sol du bout des doigts, ou posez vos mains sur vos tibias, puis inspirez. Levez la tête, levez les yeux. Expirez et relâchez la tête. Déplacez votre poids sur vos mains et prenez la posture de la planche en inspirant. À l’expiration, poussez votre bassin en arrière jusqu’à la posture du chien tête en bas. »

Pauvre Titus. Lui proposer de venir était méchant de ma part. Je m’approche de lui tandis qu’il s’efforce de faire remonter ses hanches vers le ciel. « C’est bien. » J’ai murmuré, mais comme ma voix est amplifiée, tout le monde m’entend. Je place ma paume contre son sacrum et appuie délicatement pour encourager son bassin à s’incliner et ses muscles fessiers à s’étirer.

Il inspire entre ses dents.

« Marchez sur place, pliez un genou, puis l’autre, pour étirer les mollets. »

Je glisse mes doigts sur ses flancs, mes pouces dans son dos, pour lui montrer un peu mieux la posture.

Je jure que j’entends un grondement grave vibrer dans sa gorge. Bien qu’il ne soit pas menaçant, j’y réagis automatiquement. J’écarte les mains et recule.

D’accord, mon pote. Débrouille-toi.

#

Titus

Putain, cette bonne femme me tue.

Sérieusement, je veux dire. Je risque de crever. Pas juste à cause des étirements, même s’ils font un mal de chien. Mais bon, je suis un loup. Indestructible. J’ai mal maintenant, mais ça passera d’ici vingt minutes. Non, c’est que cette fichue activité m’allume.

La petite miss Yogi pose ses mains à l’odeur divine sur mes hanches. Elles sont si proches de mon sexe que je n’ai qu’une idée en tête.

La prendre, ici et maintenant.

Je ressens un besoin pressant de la mettre à genoux pour lui montrer la meilleure façon de se servir de ce petit corps souple.

Le pire, c’est que chaque fois qu’elle s’approche pour me guider de sa voix chantante, j’ai une demi-molle, ce qui est foutrement difficile à dissimuler avec ce jogging.

C’est une véritable torture. Choisir de venir était d’une stupidité sans nom. Mais le pauvre con que j’ai croisé près de la gorge est aux premières loges, essayant de faire étalage de son habileté. Donc, je ne bougerai pas. Et puis, je suis un loup, merde. Même si j’ai dépassé la cinquantaine, mon corps devrait être capable de tout. Je n’ai peut-être jamais effectué ces mouvements de ma vie, mais j’ai bien l’intention d’y parvenir maintenant. Je ne laisserai pas l’autre bellâtre s’étirer mieux que moi.

« Inutile de forcer », fredonne Sunny. Bien sûr, elle s’adresse à moi. « Le yoga ne demande pas d’effort. C’est une question d’acceptation. Connaissez vos limites. Sachez où se trouve votre corps aujourd’hui, au lieu d’imaginer où vous aimeriez qu’il soit. Honorez-le. Fiez-vous à votre connaissance de lui. »

Oh, bordel de merde. J’ai envie de la faire taire. En enfouissant mon érection au fond de sa gorge.

OK, c’était grossier et irrespectueux. Mon loup s’excite un peu trop. Du calme, mon grand. Tu ne pourras pas coucher avec elle. On ne se réengagera pas sur ce terrain glissant. À l’évidence, les femelles sont une distraction que je ne suis pas capable de gérer, vu que je suis en train de lever mon cul vers le ciel au lieu de suivre une piste, comme on me l’a ordonné.

Et ce n’est même pas une louve.

Je suis tellement pitoyable que c’en est effrayant.

Elle guide le groupe dans une posture de dingue, en appui sur les bras — la posture du paon. Ça, je peux le faire. J’ai des abdos et de la force dans les bras à revendre. J’appuie mes coudes contre mes côtes, aplatis mes paumes sur le tapis et tends mes jambes, flottant parallèlement au sol.

J’entends des murmures approbateurs des personnes autour de moi.

Prends ça, le péteux.

« Le yoga est une pratique personnelle. Il est inutile de se comparer aux autres. Ce n’est pas une compétition. »

Elle serait belle, bâillonnée. Un bâillon rose vif, assorti à toutes ces couleurs qu’elle aime porter. Elle serait tout aussi adorable attachée. Nue, bien sûr. Ses poignets liés avec une autre couleur vive, attachés à ma tête de lit. En revanche, je lui laisserais les pieds libres pour qu’elle puisse me montrer jusqu’où elle peut écarter les jambes et à quel point elle peut se plier pendant que je la touche.

Oh, putain, pas trop tôt. Le cours est enfin terminé. Du moins, je crois qu’il l’est. Nous sommes allongés sans rien faire sur le dos, les yeux fermés. Je crois qu’elle a appelé ça la posture du cadavre.

Maintenant, cette illuminée se promène entre les rangs. Elle frotte de l’huile dans le cou de chaque participant, puis écarte doucement leur tête de leurs épaules.

Mon loup se met à gronder. Il n’aime pas qu’elle touche chaque enfoiré dans ce cours.

Quand elle arrive devant mon tapis, le parfum exotique de l’huile me calme et m’excite à la fois. M’enivre. Ou est-ce l’odeur de Sunny ? Non, c’est forcément l’huile. Ce n’est pas comme si une humaine pouvait tenter un métamorphe.

Mais je sais que c’est faux.

De mon temps, même se mêler aux humains était interdit. Et il était certainement interdit de s’accoupler avec eux. Mais on dirait que les temps changent. Le fils de mon alpha a une compagne humaine, et plusieurs membres de sa meute l’ont imité.

Je ne capte toujours pas comment ça fonctionne. L’instinct d’un loup ne devrait pas lui dicter de marquer une humaine ou d’en faire sa compagne. Leur progéniture ne sera peut-être même pas capable de muter. Pourquoi un animal choisirait-il une compagne permanente si inférieure ?

De ses petits doigts agiles, elle masse les muscles noués de mon cou. Je ne peux empêcher un grondement bas de s’échapper de ma gorge. Presque un ronronnement, comme si j’étais un foutu félin métamorphe.

Elle touche un point entre mes sourcils et j’entre sur-le-champ dans un état méditatif. Mon esprit se tait. S’apaise.

J’ai envie de me poser des questions, de me demander comment c’est possible, mais les pensées semblent sans importance. Le rythme lent de la musique me berce et mon corps se synchronise sur lui. Je me sens électrisé. Vivant. Connecté.

Cette sensation ne m’est pas familière, pourtant j’ai l’impression de rentrer chez moi. Je connais ce lieu.

Je ne sais pas combien dure le moment. Le temps n’existe pas. Cinq minutes ? Une heure ?

À une distance lointaine, la voix de Sunny s’infiltre dans ma tête et me propose avec douceur de rouler sur le flanc.

Puis de me redresser pour m’asseoir.

Mon corps obéit sans que mon esprit ne formule la moindre pensée. J’ouvre lentement les yeux. Je suis assis sur mon tapis, face à la silhouette au charme exotique de Sunny. La ligne de papillons tatouée sur son avant-bras me fascine.

Elle dit une connerie pour clore le cours, puis entonne un autre om avec la classe. Pendant ce temps, je reste assis à la regarder, essayant de comprendre pourquoi cette humaine m’intrigue tant.

À tel point qu’elle en est dangereuse. Elle va me détourner de ma mission — ce que je ne peux laisser arriver. Je me résous à décoller mon cul du tapis et me barrer, mais la voix musicale de Sunny est comme une invitation supplémentaire.

« Merci à tous d’être venus ce soir. Des plats et des boissons ont été préparés spécialement pour vous. Si vous avez envie de rester pour discuter un peu, vous êtes les bienvenus. Namasté. »

Oh, putain, non.

Bien sûr que l’autre abruti va s’attarder. C’est pour ça qu’il aime tant le yoga sur le toit. Il peut mater Sunny dans son legging et rester boire un verre avec elle. Bordel, c’est comme un rencard pour lui.

Comme on pouvait s’y attendre, il coince son tapis de sol enroulé sous son bras et s’approche de Sunny en souriant jusqu’aux oreilles.

Je ne prends pas la peine de rouler mon tapis. Je le froisse dans mon poing en les rejoignant.

Sunny se tourne vers moi avec une expression réprobatrice. « Merci, Titus », dit-elle sèchement en prenant le tapis dans mon poing serré.

Je pousse un grondement d’avertissement en direction de la tête de nœud.

En réponse, il se rapproche de Sunny. « Prête à boire un verre ?

— J’arrive. » À ma grande satisfaction, elle s’écarte légèrement de lui, puis se tourne vers moi avec un visage radieux. « Tu te joins à nous, Titus ? »

Le bellâtre a l’air déconfit.

Mon loup adore ça. Et mon projet de tracer ma route s’évanouit. « Ouais. D’accord. » Ma voix me paraît rouillée. Je m’éclaircis la gorge. « Ça me botte. »

Elle détache sa haute queue de cheval, nouée d’un côté de son crâne, et laisse sa longue chevelure blonde tomber sur ses épaules. « Alors, on y va. »

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents

Or

Dans ce tome, on découvre l'histoire de Titus, le père de Tank.

Tout au long de cette série, les deux auteurs nous fait découvrir la romance paranormale entre les métamorphes. Dans ce tome, c'est une romance entre un métamorphe et une humaine, un amour interdit. Or, c'est humaine est particulière. Elle voit l'aura de Titus et son loup intérieur.

On se pose tout au long du livre une seule question. Est-ce que Titus va braver l'interdit?

Afficher en entier

Date de sortie

Alpha Bad Boys, Tome 13 : Le Soleil de l'Alpha

  • France : 2023-07-29 (Français)

Activité récente

Kanouch l'ajoute dans sa biblio or
2023-11-29T20:24:51+01:00

Titres alternatifs

  • Alpha Bad Boys, Tome 13 : Le Soleil de l’alpha - Français
  • Bad Boy Alphas #13 Alpha's Sun - Anglais

Distinctions de ce livre

Évaluations

Les chiffres

lecteurs 50
Commentaires 1
extraits 1
Evaluations 12
Note globale 7.36 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode