Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 592
Membres
1 013 128

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Commentaires de livres faits par AmandineStuart

Extraits de livres par AmandineStuart

Commentaires de livres appréciés par AmandineStuart

Extraits de livres appréciés par AmandineStuart

date : 24-04
Accroche ta ceinture, on décolle tout de suite pour une chronique pleine de turbulences, au goût acide et salé. En effet, ma dernière lecture en date pour le Prix Audiolib 2024 s’est faite dans la douleur… Et il est temps de t’expliquer pourquoi.

*Perspective(s)* de Laurent Binet est un roman historique, policier et épistolaire qui prend place dans la Florence de 1557, alors berceau de l’art pictural européen. Autant dire que ce postulat de départ ne trouvait aucun écho dans mes goûts de lecture habituels, je me suis donc lancée dans cette écoute avec quelques appréhensions mais aussi curieuse de faire une nouvelle découverte littéraire qui sort des sentiers battus.

—Perspective(s) de Laurent Binet, un roman qui part dans tous les sens—
Mais il se trouve que j’ai très vite déchanté. D’abord, le roman s’ouvre sur une liste de présentation des personnages avec leurs noms, fonctions et relations entre eux. Et tout de suite, ce procédé m’a perdue - à cause de sa longueur mais aussi du fait que, l’ayant découvert en audio, elle a défilé trop vite sans que j’aie le temps de m’en imprégner. Tout ce petit monde s’est donc mélangé en un sac de nœuds inextricables. Et les choses ne se sont pas arrangées au commencement du roman, la galerie de personnages étant décidément trop étendue et leurs noms trop ressemblant les uns des autres. Et le format de lecture est loin de m’avoir aidé à y voir plus clair puisque le livre audio est interprété par quatre lecteurices, qui sont loin de faire du mauvais travail mais qui sont fatalement contraints de prêter leurs voix à plusieurs personnages chacun, ce qui fait qu’il était encore plus difficile de distinguer qui était qui.

Et franchement, cet amoncellement de protagonistes est loin de servir l’intrigue qui part dans tous les sens. On se retrouve à suivre (tant bien que mal) beaucoup trop d’intrigues parallèles - qui, certes, finissent pour la plupart par se rejoindre au bout d’un moment, mais qui ont finalement peu d’intérêt (si ce n’est de nous perdre en ayant au passage une certaine visée historico-pédagogique). Enfin, pour le dire simplement, ce roman est un gros bordel. Je l’aurai très vite (et sans aucun regret) abandonné si ma conscience professionnelle ne m’avait pas retenue face au Prix Audiolib.

De plus, je ne voudrais pas trop en dire, mais la finalité de l’enquête sur la révélation de l’identité du tueur a été un gros flop en ce qui me concerne : tout ce que j’en ai pensé fut un tonitruant “tout ça pour ça ?!” qui ne m’a donc pas aidé à améliorer mon avis.

Maintenant, si je veux être totalement objective, je reconnais que le point fort de *Perspective(s)* de Laurent Binet tient dans la minutie et l’exactitude historique que l’auteur a mises dans son roman. On sent que de nombreuses et longues recherches ont été faites pour coller au plus près de la réalité. J’ai ainsi beaucoup appris sur l’époque - que ce soit sur la politique, la place de la religion, le rôle de l’art et de ses créateurs… et les historiens de la période moderne y trouveront sans aucun doute leur compte. Mais cela n’a clairement pas suffi à me convaincre sur l’ensemble du roman. Et ce même si je reconnais volontiers que l’écriture de Laurent Binet est loin d’être désagréable (même s’il utilise beaucoup trop de termes et d’expressions contemporains à la période) et que je salue son originalité dans le mélange des genres (qui mêle historique, policier, épistolaire mais aussi théâtre dans certains aspects du style).

—En bref—
En bref, *Perspective(s)* de Laurent Binet fut une lecture très décevante que j’ai plusieurs fois envisagé d’abandonner. Le roman se place trop en dehors de mes standards habituels, mais il est surtout le réceptacle de beaucoup trop de personnages aux noms semblables qui se sont confondus dans mon esprit et de trop d’intrigues parallèles mêlées, tout cela ne servant souvent pas l’intrigue principale. Le format de lecture audio ne m’a pas aidé à m’y retrouver, les quatre interprètes devant se partager une multitude de personnages et de voix différentes. La finalité de la résolution ne m’a pas apporté plus de satisfaction et m’a laissée sur un sentiment de “tout ça pour ça”. Je reconnais malgré tout la minutie et l’exactitude historique du roman qui en devient assez pédagogique sur la période, ainsi que les talents d’écriture de l’auteur et la prise de risque et l’originalité dans le mélange des genres.

https://desrevesdanslamarge.com/perspectives-laurent-binet/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Le septième tome des aventures d’Anne Shirley m’appelait depuis que le printemps a commencé à pointer le bout de son nez. C’est donc avec joie que je me suis lancée dans *La Vallée Arc-en-ciel*… Et que j’en suis ressortie le sourire aux lèvres.

Parce que si le tome précédent avait été une lecture un peu en demi-teinte à cause du retrait d’Anne qui laisse sa place aux péripéties de ses enfants, j’étais cette fois-ci prête à retrouver cette configuration - parce que j’avais, d’une certaine manière, déjà fait le “deuil” du point de vue d’Anne.

—Un tome à l’effet régressif—
Comme je le disais donc, j’ai passé un très bon moment en compagnie de *La Vallée Arc-en-ciel* - un tome dans lequel j’ai retrouvé tout le charme enfantin des premiers opus de la série, avec ces petits qui arrive à se créer un monde à partir de rien, qui voient de la magie partout et pour qui la moindre petite chose peut vite prendre des proportions insoupçonnées.

Mais au-delà de la petite tribu d’Anne, c’est finalement une autre bande que nous allons suivre : les enfants du pasteur, qui viennent d’emménager à Glen et vont rapidement se lier d’amitié avec les habitants d’Ingleside. Ce pas de côté peut paraître étrange dit comme ça, mais il se fait en réalité très naturellement et ne m’a pas du tout perturbée. J’ai adoré suivre les aventures de tout ce petit monde, qui m’ont à la fois attendrie, fait rire et procuré un sentiment de douceur et de bien être comme seule cette série est capable de le faire.

Et tout cela ne serait rien sans la plume de Lucy Maud Montgomery qui m’enchante à chaque fois, pleine d’espièglerie, de romantisme et qui sait retranscrire toute une palette d’émotions qui nous emportent.

Maintenant, il ne me reste plus qu’à me lancer dans le dernier roman, *Rilla, ma Rilla*, que constitue la fin de cette magnifique saga. Et franchement, au vu des dernières phrases de *La Vallée Arc-en-ciel* et du résumé du prochain tome, j’angoisse terriblement à l’idée de ce qui nous attend pour ce grand final !

—En bref—
En bref, *La Vallée Arc-en ciel*, le septième tome de la saga consacrée à Anne Shirley de Lucy Maud Montgomery a eu un effet très régressif sur mon âme de lectrice. J’ai retrouvé le charme enfantin des premiers tomes de la série, ce qui a été très agréable. Encore une grande réussite !

https://desrevesdanslamarge.com/anne-shirley-7-la-vallee-arc-en-ciel-lucy-maud-montgomery/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Si tu te rappelles bien, j’avais glissé cette BD dans ma PAL du printemps après les nombreux avis élogieux que j’avais entendu à son sujet, et c’est donc avec *Le Secret des bonbons pamplemousse* que j’ai décidé d’entamer mes lectures du mois d’avril.

Comme le dit si bien le résumé, *Le Secret des bonbons pamplemousse* est une chronique familiale qui révèle les fractures anciennes et cachées des trois femmes qui restent après la mort du grand-père. On y retrouve ainsi des thématiques très actuelles (qu’il serait malheureusement trop spoilant de te révéler) qui sont traitées de front mais avec pudeur et respect. J’ai aimé voir évoluer cette palette de personnages entre non-dits et secrets, essayer de se pardonner, de se confier, de se souvenir et d’avancer ensemble vers un avenir aussi serein que commun.

Le titre de cette BD ne pouvait pas être mieux choisi puisqu’en effet, cette histoire est un petit bonbon sucré et coloré qui fond sur notre langue et nous apaise. Parce que c’est finalement surtout d’amour dont il est question ici, au sein de la confiserie familiale. *Le Secret des bonbons pamplemousse* est une lecture douce et tendre, un peu amère parfois, mais toujours bienveillante. Il suffit de soulever sa couverture pour y trouver un univers aux illustrations riches et colorées, aussi acidulées qu’un agrume, très enveloppantes et expressives. Tout le monde se reconnaîtra forcément dans les membres de cette famille et leurs épreuves.

J’ai donc passé un très beau moment de lecture suspendu avec *Le Secret des bonbons pamplemousse*, même si j’avoue qu’après avoir entendu pléthore d’excellents avis à son sujet (qui étaient souvent des coups de cœur d’ailleurs), je m’attendais à un peu plus de surprises que je n’en ai trouvé. Mais il n’empêche qu’il serait vraiment dommage de passer à côté. Une lecture toute trouvée pour ce printemps/été !

https://desrevesdanslamarge.com/le-secret-des-bonbons-pamplemousse-camille-monceaux-virginie-blancher/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Ma dernière lecture du mois de Mars a été consacrée à la découverte de *Climat : Trop tard pour agir ?* de Hugo Viel, un nouveau manifeste de la collection ALT.

Comme l’indique le titre, ce petit essai s’attache à mettre la crise climatique au centre du sujet. J’ai beaucoup aimé l’approche et le ton de Hugo Viel qui nous présente son parcours, de sa prise de conscience à son engagement, et qui détaille aussi les grandes étapes (surtout politiques, puisque c’est avant tout de cela qu’il s’agit) de ses dernières années en matière de protection de l’environnement. Il nous expose des chiffres et des situations précises - que ce soit pour nous prouver que non, décidément, la crise climatique n’est pas une chimère mais aussi qu’il est encore possible d’y faire quelque chose. Et c’est surtout ce dernier point que je tiens à saluer.

*Climat : Trop tard pour agir ?* est un discours résolument optimiste et qui, au lieu de nous donner envie de pleurer et de nous faire tomber dans de l’éco-anxiété comme c’est trop souvent le cas, nous encourage à nous engager pour faire changer les choses. Hugo Viel nous donne plusieurs moyens concrets, avec une liste d’associations et d’organismes à l’appui, pour donner un peu de nous-même à notre échelle, suivant nos envies, nos possibilités et nos moyens. Et ça fait du bien de ce dire que non, il n’est pas trop tard pour agir en faveur du climat et qu’il est encore possible de ralentir le processus autodestructeur que l’humanité a elle-même créé et continue d’entretenir.

Bref, une lecture courte mais terriblement instructive, essentielle et positive !

https://desrevesdanslamarge.com/climat-trop-tard-pour-agir-hugo-viel/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Est-ce que je me décide enfin à te parler d’une lecture faite toute fin Janvier parce que la suite et fin débarquera dans quelques jours en librairie ? Parfaitement. Mais mieux vaut tard que jamais.

En Novembre dernier je découvrais donc le premier tome des *Extraordinaires* de T.J. Klune, une série de super-héros young-adult qui, comme toujours avec l’auteur, m’avait grandement convaincue grâce à son humour, sa sensibilité et toutes les surprises qu’il nous réserve.

—Un embrasement au dynamisme relatif—
Ce second tome fut donc dans la lignée du précédent… même si j’avoue lui avoir été un peu moins réceptive.

En effet, je l’ai lu une période de creux dans ma motivation de lecture et l’ai donc découvert à la vitesse d’un escargot asthmatique, n’étant pas aidée par le rythme plus épisodique et tranche de vie de ce Tome 2. J’ai donc aimé cette lecture, malgré son manque de dynamisme général.

Ainsi, les personnages passent la majorité de leur temps à être des ados (ce qui est cool !) qui s’inquiètent pour leur avenir et apprennent petit à petit à entrer dans le monde adulte. La romance occupe aussi une place importante de l’intrigue, Nick (en bon ado qui se respecte) étant très travaillé par ses hormones - ce qui amène aussi des scènes d’une mignonnerie à faire fondre. On retrouve aussi l’importance de l’amitié, qui est à mon sens une thématique essentielle des *Extraordinaires*, et de ce que l’on est prêt à faire pour les gens qu’on aime. Les personnages secondaires sont donc très bien développés et exploités - tout comme les parents qui ont (fait trop rare pour être souligné) un véritable rôle dans cette histoire ! Sans eux, le scénario ne tiendrait, et je suis contente de voir que ce ne sont pas des faire-valoir qui laissent leurs enfants sauver le monde sans bouger le petit doigt, comme c’est le cas de l’immense majorité des romans young-adult.

—Une lecture entre humour, émotions et actions—
Et bien sûr, que serait un roman de T.J. Klune sans son humour légendaire ? Pas grand-chose, si tu veux mon avis. Ce Tome 2 des *Extraordinaires* est une bombe de fous rires garantis. Vraiment, je ne me rappelle pas d’avoir autant ri dans un de ses précédents romans. Le chapitre 1 et sa chute sont une masterclass à eux tout seuls, qui m’ont laissée pliée en deux sur mon lit, incapable de reprendre ma respiration. Et ce début donne le ton de nombreux autres épisodes hilarants qui parsèment le roman… et sont le contre-pied parfait des toutes aussi nombreuses séquences émotions comme l’auteur en a le secret. Parce qu’il ne faut pas se fier aux apparences : notre cœur va se faire malmener durant cette lecture, et pas qu’un peu. Je suis entrée en totale empathie avec les personnages, Nick en particulier, à qui j’ai eu envie de faire des câlins de consolation et de réconfort.

Parce qu’évidemment, même si le rythme est un peu en dents de scie, cela ne signifie pas qu’il ne se passe rien dans ce Tome 2 des *Extraordinaires*, loin de là ! T.J. Klune nous réserve des surprises qui valent le détour, que ce soit en termes de révélations qui nous explosent à la figure et nous laissent littéralement sur les fesses, de retournements de situations plus qu’inattendus ou de scènes d’actions dignes des blockbusters américains. Nous sommes servies ! Et dans le genre, laisse-moi te dire que la toute dernière scène du roman est très certainement la plus choquante de toutes. Impossible de ne pas vouloir se jeter sur la suite après avoir lu ça !

Suite qui, comme je le disais au tout début de cet article, arrivera en librairie le 25 Avril prochain pour nous offrir la conclusion de cette histoire qui s’annonce épique ! Manon @b.luefern et moi sommes extatiques à l’idée de nous lancer dans cette nouvelle lecture commune, qui s’annonce tout aussi folle que les précédentes ! Tu peux d’ailleurs retrouver son avis (qui est sorti depuis longtemps, oupsi) sur ce T2 en allant visiter son compte Instagram !.

—En bref—
En bref, *L’Embrasement*, le Tome 2 de la trilogie *Les Extraordinaires* de T.J. Klune fut dans la lignée du précédent - même si je lui reproche un certain manque de dynamisme. Entre questionnements adolescents, romance mignonne, personnages secondaires bien développés, parents présents, amitiés primordiales, humour omniprésent, émotions au rendez-vous et surprises qui nous laissent sur les fesses… Ce nouvel opus saura tout aussi bien ravir les lecteurices qui avaient été charmées par le premier !

https://desrevesdanslamarge.com/les-extraordinaires-2-lembrasement-tj-klune/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Je reviens aujourd’hui sur l’une de mes lectures les plus marquantes de mon mois de Mars : *Chroniques du Pays des Mères* d’Élisabeth Vonarburg, que j’ai découvert grâce à la LC du bookclub Patreon d’Alex Bouquine en Prada.

Si j’avoue que ce roman m’intimidait beaucoup au premier abord (à cause de sa longueur, de sa densité et d’un possible manque d’accessibilité), il a vite été clair, une fois lancée, que je n’allais pas perdre mon temps avec cette lecture.

*Chroniques du Pays des Mères* nous présente donc une société (née des millénaires après la notre) régie par les femmes. L’humanité fait face à un gros déficit de naissances de bébés de sexe masculins - alors, pour préserver la race, chaque femme fertile doit donner naissance à un maximum d’enfants suite à une série d’inséminations artificielles. Nous découvrons tout ça à travers les yeux de Lisbeï, notre héroïne, que nous allons suivre tout au long de sa vie - alors qu’elle-même va s’interroger sur le monde dans lequel elle vit et tenter d’en percer les mystères.

—La découverte d’une autrice qui a du style—
La grande force de ce roman repose sans aucun doute sur le style d’Élisabeth Vonarburg. L’autrice nous offre un récit maîtrisé de bout en bout. Son récit est d’une douceur pernicieuse, là où Lisbeï (avec ses yeux d’enfants d’abord) ne se rend pas compte de la violence et de la dimension malsaine de la société dans laquelle elle vit - avec un fonctionnement qui rappelle celui de *La Servante Écarlate* dans les couleurs de vêtements comme reflet du rang social de celleux qui les portent.

Mais si le fond regorge d’une richesse infinie, la forme n’est clairement pas en reste, et est tout à fait fascinante pour l’étudiante en lettres que j’ai été. Et tout ça grâce à l’utilisation du féminin générique dans l’écriture - qui est très déstabilisante au début, mais à laquelle je me suis très vite habituée (au point qu’elle a parfois débordé dans ma façon de m’exprimer au quotidien !) et qui montre bien à quel point le français n’est pas une langue neutre. C’est un véritable tour de force stylistique de la part de l’autrice et, rien que pour faire cette expérience, tout le monde devrait se pencher un minimum sur les *Chroniques du Pays des Mères*.

—Chroniques du Pays des Mères et sa modernité effrayante—
Comme tu l’auras peut-être compris, ce roman n’est donc pas un livre d’action. Parce que si Lisbeï part bel et bien explorer le monde qui est le sien, cette action est aussi une manière de découvrir de nouveaux éléments qui nourrissent sans cesse ses réflexions. On commence ainsi le récit par toute une partie autour de l’interrogation omniprésente (mais pas étouffante) autour du fonctionnement de la reproduction ou du corps des femmes en général, les relations sororales mais aussi en tant que mère et fille… Et on dérive lentement vers le cœur du sujet, qui met petit à petit en avant l’oppression (même si involontaire) de cette société qui pousse son peuple dans des extrémités et met leur santé en danger en traitant les femmes comme des génisses et les hommes comme des distributeurs automatiques - mais aussi l’évolution de la place des hommes dans le récit, qui résonne avec notre société actuelle dans un effet miroir assez révélateur.

Parce que oui, ce texte publié pour la première fois en 1992 (bon sang, je n’étais même pas née !) est résolument moderne et aurait définitivement pu être écrit hier tellement il résonne avec notre actualité. Au point que c’est assez effrayant quand on y pense.

—Une spiritualité envahissante—
Maintenant, même si *Chroniques du Pays des Mères* fut une lecture éminemment riche (franchement, j’ai l’impression d’avoir à peine effleuré la surface de ce qu’elle nous raconte - et on pourrait facilement en faire un sujet de thèse) et qui me marquera pendant encore très longtemps, ce fut tout de même loin d’être un coup de cœur. Et cela à cause de toute la dimension religieuse et spirituelle de cette histoire, qui prend énormément de place.

C’est un aspect très développé et qui part selon moi dans des circonvolutions bien trop alambiquées, au point de me perdre à plusieurs reprises par un manque cruel d’aspects concrets. On retrouve notamment cet amas de questionnements dans la deuxième partie et le milieu de la troisième, cette dernière constituant le grand creux du roman - l’histoire mouline alors pas mal dans la semoule, si bien que j’ai parfois eu du mal à revenir à ma lecture. Cet aspect “mystique” constitue donc pour moi le point faible de *Chroniques du Pays des Mères*, où l’autrice est pourtant capable de nous offrir plein de surprises et de développements super intéressants. Parce que oui, le récit m’a emmené dans des endroits où je ne l’attendais pas, et de nombreux moments m’ont touchée en plein cœur et ont mis mes émotions à rudes épreuves.

Franchement, j’ai l’impression de t’en parler atrocement mal et de ne pas réussir à retransmettre tout ce qu’est ce roman… Alors je crois que je vais me contenter de dire que j’ai refermé *Chroniques du Pays des Mères* avec la sensation d’avoir vécu un tournant, et pour tout te dire : je me suis même sentie un peu orpheline après avoir passé 15 jours en sa compagnie. Et ça, c’est assurément le signe que l’on a fait la rencontre d’un grand roman !

—En bref—
En bref, *Chroniques du Pays des Mères* d’Élisabeth Vonarburg fut une lecture extrêmement marquante, incroyablement riche et résolument moderne (au point que c’en est assez effrayant). L’autrice fait montre d’une maîtrise folle dans son écriture et nous offre ainsi un texte qui résonne avec notre société actuelle dans un effet miroir assez révélateur. Je regrette simplement la trop grande place qui est donnée à la thématique spirituelle, qui m’a parfois perdue… Mais cela ne retire rien au fait que ce roman est désormais une pierre angulaire de ma vie de lectrice, et qu’il devrait être connu d’un public beaucoup plus large !

https://desrevesdanslamarge.com/chroniques-du-pays-des-meres-elisabeth-vonarburg/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 13-04
Après *La Mystérieuse Affaire de Styles* et *Le Meurtre de Roger Ackroyd*, j’ai continué à faire baisser ma PAL pour le Challenge Read Christie 2024 en m’attaquant cette fois-ci au roman *Les Quatre*… qui fut une très bonne surprise !

—Agatha Christie se diversifie dans Les Quatre—
J’ai eu l’agréable surprise de retrouver plusieurs éléments qui m’avaient beaucoup plu dans ma première lecture pour le challenge, notamment Samuel Labarthe - le lecteur du livre audio qui réussit l’exercice à merveille grâce à ses intonations chics et à son accent so british qui sont tous naturels. Mais je pense aussi à Hastings, le grand ami de Poirot qui l’accompagne dans cette nouvelle enquête et reprend donc son rôle de narrateur du roman.

Pour le reste, j’ai aussi été ravie de découvrir que cette enquête sort des schémas habituels créés par Agatha Christie. En effet, il n’y a pas l’ombre d’une personne riche assassinée dans sa demeure cossue par l’un des membres de son entourage. Hercule Poirot s’attaque cette fois-ci à une organisation secrète (les Quatre Grands) menée par des personnalités très influentes et qui n’ont rien de moins que l’ambition de dominer le monde. Ainsi, ces quatre cerveaux parmi les plus intelligents de la planète vont donner bien du mal à Hercule Poirot.

*Les Quatre* d’Agatha Christie est donc un roman très différent des autres histoires de l’autrice que j’ai pu lire jusqu’ici. D’abord parce que l’intrigue se déroule sur un temps beaucoup plus long (environ un an), mais aussi parce qu’elle se situe beaucoup plus dans l’action : on voyage à travers plusieurs pays, on est témoin de plusieurs kidnappings, on vit des courses-poursuites et on regarde les personnages frôler la mort à de nombreuses reprises. Un peu plus et on se croirait dans un James Bond ! J’ai donc beaucoup aimé cette nouvelle dynamique et cette originalité dans la construction - qui n’atténue en rien le suspense présent dans cette histoire !

Ma lecture des *Quatre* a donc été particulièrement addictive et m’a permis de passer un excellent moment. Moment qui se poursuit d’ailleurs avec mon nouveau livre audio en cours pour le Challenge Read Christie : le très célèbre *Crime de l’Orient-Express*, qui me séduit tout autant et dont je te parlerai avec grand plaisir… dès que j’aurai découvert l’identité du coupable !

—En bref—
En bref, *Les Quatre* est un très bon roman signé Agatha Christie. Je l’ai d’autant plus savouré en le découvrant dans sa version audio (merveilleusement interprété par Samuel Labarthe), mais aussi en savourant le retour d’Hastings (le narrateur que j’avais tant aimé dans *La Mystérieuse Affaire de Styles*). Mais ce qui fait la vraie force de ce roman, c’est son originalité. En effet, Hercule Poirot court cette fois-ci à travers l’Europe pour tenter de déjouer un complot mondial et vit de nombreuses scènes d’action qui poussent le suspense à son comble ! J’ai adoré cette dynamique, et je te recommande donc chaudement cette lecture !

https://desrevesdanslamarge.com/les-quatre-agatha-christie/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Si le nom de l’auteur résonne comme une musique connue à tes oreilles, c’est bien normal : il a remporté le Prix Goncourt en 2018 avec son roman *Leurs enfants après eux*, que je n’ai pas lu mais dont j’ai entendu beaucoup de bien.

Alors, j’avoue que ma curiosité a été piquée lorsque je suis tombée sur cette nouvelle parution de Nicolas Mathieu qui met en recueil un certain nombre de courts textes (que l’on peut voir comme des micro-nouvelles ou des poèmes en prose) qu’il a publié sur ses réseaux sociaux au fil des années. J’ai pensé que ça pourrait être un moyen efficace et accessible de me confronter à son style et sa plume, d’autant que je suis habituellement plutôt friande de ce format littéraire.

Mais autant dire que j’ai très vite déchanté.

—Une grosse déception pour Le Ciel Ouvert—
*Le Ciel Ouvert* est divisé en deux parties : une première qui retrace une relation amoureuse adultérine (et donc secrète) de plusieurs années, et une seconde qui traite de la paternité.

Et autant dire que toute la première partie m’a laissée pour le moins dubitative. Certes, cet amour était passionné - mais il était surtout assez malsain. Nicolas Mathieu semble obsédé par “le cul” de toutes les femmes et jeunes filles qu’il croise, si bien que le terme est répété dans quasiment tous les textes du début du *Ciel Ouvert*. C’est donc vite devenu lourd, d’autant quand on y ajoute d’autres occurrences du même genre - dans un vocabulaire cru voire carrément vulgaire. Je me suis parfois sentie mal à l’aise face à cette lecture, qui tourne énormément autour de la dimension physique de la relation que Nicolas Mathieu entretient avec cette femme et de son caractère autodestructeur. Ce ne sont pas nécessairement des thématiques rebutantes en ce qui me concerne, mais je n’ai définitivement pas pu accrocher à ce style sans grâce, provocant et à la limite du crade.

Pourtant, il est clair que l’auteur sait écrire (et heureusement pour le Goncourt !) mais j’ai senti quelque chose de très poussif dans sa plume que j’ai trouvée trop alambiquée et érudite, à la limite de l’arrogance. Certains textes étaient objectivement beaux, mais aucun n’a réussi à me toucher en profondeur. Je suis finalement restée très hermétique face au *Ciel Ouvert*, ce que je ne peux que regretter.

Heureusement que la seconde partie est venue adoucir un peu mon avis général sur *Le Ciel Ouvert*. Nicolas Mathieu y développe en effet sa vision de la paternité, sa relation avec son fils qui le ramène à son enfance et au lien qu’il entretient avec son propre père. Ces textes m’ont beaucoup plus séduite (bien que loin d’être au point de m’extasier) parce qu’ils arrivaient à mon sens à capturer quelques sentiments touchants et universels. Et pourtant, même dans ces textes-ci, j’ai eu l’impression que Nicolas Mathieu était un quarantenaire dépressif qui ne parvenait pas à voir le positif dans la vie… Mais bon, j’aurai au moins eu le mérite de terminer ma lecture du *Ciel Ouvert* sur une meilleure note que celle sur laquelle je l’ai commencé.

Et un dernier bon point pour finir : j’ai adoré les illustrations d’Aline Zalko qui parsèment *Le Ciel Ouvert* grâce à son style graphique réaliste, coloré, enflammé et électrique… Une très belle découverte que je n’aurais certainement pas eu la chance de faire si je n’avais pas lu ce livre (oui, je m’efforce de voir le verre à moitié plein) !

—En bref—
En bref, *Le Ciel Ouvert* de Nicolas Mathieu fut une véritable déception. Le point de vue de l’auteur fut souvent malaisant à suivre, notamment à cause de son vocabulaire cru voire vulgaire et à son style trop provocant. Heureusement que les sujets traités dans la deuxième partie du livre sont venus rattraper un peu tout ça, tout comme les très belles illustrations d’Aline Zalko qui parsèment l’ouvrage.

https://desrevesdanslamarge.com/le-ciel-ouvert-nicolas-mathieu/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Après *Les Enfants Endormis* d’Anthony Passeron, j’ai poursuivi ma découverte de la sélection du Prix Audiolib 2024 par *La Dernière Allumette* de Marie Vareille, une autrice dont je n’entendais que du bien depuis des années mais que je n’avais pas encore eu l’occasion de lire par moi-même. J’ai donc entamé cette écoute avec de grands espoirs et, je l’avoue, un niveau “d’exigence” assez élevé au vu de tout le bruit qu’il y a eu autour de cette sortie.

Et permets-moi de te dire que tous les excellents avis du monde ne m’auraient pas préparée à recevoir une telle claque littéraire. *La Dernière Allumette* fut un très gros coup de cœur et est à ce jour ma meilleure lecture de 2024.

—On craque pour La Dernière Allumette—
Je suis entrée à corps perdu dans *La Dernière Allumette* au bout d’environ 1min30 d’écoute, totalement immergée et impliquée dans l’histoire d’Abigaëlle. Et pendant les 7h45 qu’a duré cette lecture, l’autrice m’a prise par la main et m’a emmenée dans un endroit que je pensais connaître, mais qui regorgeait en réalité de surprises à chaque nouveau virage. Ce livre nous emmène là où on ne l’attend pas, il nous bouscule et nous en met plein les dents. Il nous retourne comme une crêpe et nous passe au hachoir pour que l’on finisse en un pauvre tas de bouillie sanglotante sur le carrelage (et j’exagère à peine). Et on ressort de cette lecture sans trop savoir ce qu’il vient de nous arriver mais avec la certitude que l’on vient de vivre quelque chose de primordial et de marquant dans notre vie de lecteurice.

Cette chronique voudrait que je t’expose un peu mieux les tenants et les aboutissants de *La Dernière Allumette*, mais mon expérience de lecture s’y refuse. Je suis entrée dans ce roman en ayant uniquement lu le résumé, et je pense que c’est en effet le meilleur moyen de l’appréhender. Il doit se découvrir à l’aveugle, en en sachant le mois possible, et c’est donc pour ça que je ne m’attarderais pas sur l’intrigue en elle-même. Je me contenterais de dire qu’il traite du sujet des violences conjugales et qu’il n’est donc pas à mettre entre toutes les mains - parce qu’il faut savoir se préserver si jamais on en ressent le besoin 🖤.

Marie Vareille fait montre d’un talent d’écriture assez impressionnant. Elle construit son intrigue comme un roman à suspense, un véritable page-turner qui devient très vite impossible à lâcher et qui ne cesse d’envahir nos pensées entre chaque session de lecture. Elle nous embarque avec son style tout en sensibilité et en émotion, quelque chose de doux-amer qui ne dit pas les choses frontalement mais qui nous retourne quand même l’estomac. Vraiment, c’est bouleversant.

Et tout cela est amplifié par la magnifique qualité d’interprétation des deux lecteurices de la version audio, Caroline Tillette et Renaud Bertin, qui en font un petit bijou. Je retiendrai en particulier la prestation de Caroline Tillette que j’ai trouvée saisissante, surtout lorsqu’elle nous partage les extraits des journaux intimes de la jeunesse d’Abigaëlle. Ces deux narrateurs ont sans conteste participé à mon amour pour ce livre.

—En bref—
En bref, *La Dernière Allumette* de Marie Vareille est un roman coup de poing. Si son intrigue peut sembler toute tracée, elle nous emmène en réalité là où on ne l’attend pas et nous réserve de nombreuses surprises (c’est d’ailleurs pour ça qu’il faut se lancer sans en savoir trop). C’est un véritable page-turner, plein de suspense mais aussi de sensibilité dans l’écriture. Une histoire bouleversante qui m’a retourné l’estomac, m’a piqué les yeux et m’a tenue éveillée jusqu’à une heure bien trop avancée de la nuit, bercée par les voix de Caroline Tillette et Renaud Bertin qui incarnent magnifiquement la version audio du roman. À lire et à offrir de toute urgence pour un moment mémorable qui marquera longtemps !

https://desrevesdanslamarge.com/la-derniere-allumette-marie-vareille/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 08-04
Si tu as lu mon article sur les sorties littéraires de Mars, alors tu sais déjà que *Check & Mate* d’Ali Hazelwood était le roman dont j’attendais l’arrivée avec la plus grande impatience. La preuve : j’avais à peine ouvert les yeux le jour de sa sortie que je le téléchargeais déjà sur ma liseuse. Il faut dire qu’après les deux premiers romans de l’autrice que j’avais adorés, je ne pouvais qu’être extatique à l’idée de découvrir cette romance young-adult signée par l’une des reines du genre !

Et il faut bien admettre qu’Ali Hazelwood fut encore une fois à la hauteur de sa réputation !

—Les ingrédients d’une recette qui marche—
Je suis immédiatement tombée sous le charme de *Check & Mate* qui coche toutes les cases de ce que j’aime dans ce genre de roman. C’est très drôle, avec des tonnes de références à la pop culture. La plume est fluide et agréable. Le rythme est terriblement addictif, si bien que j’ai eu un mal fou à me détacher de ma liseuse. Des personnages secondaires qui ne sont pas là pour faire tapisserie, mais sont au contraire incarnés et ont un vrai rôle à jouer. Les personnages principaux sont bien développés, ont un vrai background et ne vivent pas que pour leur histoire d’amour, il y a de vrais enjeux au cœur de l’intrigue. Mais la romance en elle-même est bien sûr très bien travaillée, dans un trope très slow-burn (il ne faut pas espérer de rapprochement avant les 65% du bouquin) et une tension qui nous met les nerfs à vif.

—Échec et mat—
Quoi d’autre ? Les échecs, bien sûr. J’ai adoré cet environnement omniprésent que l’autrice exploite à fond. J’avoue éprouver une certaine fascination pour ce sport depuis que j’ai vu (et revu) la série *Le Jeu de la Dame* qui, depuis, est clairement devenue une de mes références. Et franchement, je ne serai pas étonnée d’apprendre que *Check & Mate* est “fortement inspiré” de la série Netflix, voire que ce soit carrément une fanfiction. Parce qu’on ne peut pas ignorer certains parallèles et clins d’œil entre les deux histoires.

Comme ses précédentes histoires, Ali Hazelwood traite ici aussi du sujet de la place des femmes dans un milieu éminemment masculin. L’univers des échecs est très compétitif et concurrentiel, mais aussi très sexiste - si bien que les tournois féminins sont séparés de ceux auxquels participent les hommes (alors que, juste pour que ce soit clair : les capacités du cerveau sont les mêmes). J’ai donc beaucoup aimé que Mallory, notre héroïne, se batte pour se faire une place et se faire respecter parmi ses requins. L’autrice réussit encore une fois très bien son coup.

—Une romance plus que réussie—
Côté romance, je n’ai encore une fois pas grand-chose à reprocher à *Check & Mate*. Les choses se font en douceur et avec délicatesse, malgré ce slow-burn qui nous électrise, ce qui fait que l’on a aucun mal à fondre pour le duo Mallory/Nolan. Ils n’ont aucun mal à voir où sont les priorités (les échecs) et savent se parler. Et, point important quand on sait que les scènes spicy n’étaient pas le point fort de l’autrice dans ses autres romans : il n’y en a pas ici étant donné que c’est une romance young-adult. Les choses sont suggérées juste comme il faut et ne partent jamais dans les détails, ce que j’ai vraiment apprécié. Sans oublié le petit plus, qui peut paraître anecdotique mais qui a son importance : pour une fois, c’est le personnage masculin qui est totalement inexpérimenté en matière de relations sexuelles, tandis que l’héroïne en est familière. C’est une inversion des stéréotypes qui décomplexifie et apporte un vent de fraîcheur à cette histoire.

—Quelques points plus mitigés dans Check & Mate—
Maintenant, si je devais souligner deux points pour lesquels je suis un peu plus mitigée concernant *Check & Mate*, je dirais que j’ai parfois eu du mal à accrocher avec certains aspects de Mallory. En effet, elle a pour moi trop tendance à porter tout le malheur du monde sur ses épaules et à se sentir responsable de tout. La relation qu’elle a vis-à-vis de sa famille (et en particulier de ses sœurs) a ainsi pu me mettre mal à l’aise à certains moments. Mais c’était malgré tout une thématique qu’il était intéressant d’aborder, c’est simplement que je n’y ai pas été réceptive.

Et enfin… Il y a la fin. Ce n’est pas un vrai reproche en soi, mais je voulais simplement souligner que je l’ai trouvée un peu abrupte. Pas au point d’être frustrante, mais… Je n’aurais clairement pas dit non à quelques chapitres de plus. Simple gourmandise pour prolonger le plaisir ? Possible. Mais sincèrement, je ne pense pas qu’ils auraient été de trop.

—En bref—
En bref, j’ai adoré *Check & Mate* d’Ali Hazelwood qui fut clairement l’une de mes meilleures lectures du mois de Mars. Cette romance young-adult qui se déroule dans l’univers des échecs a tout pour plaire - entre une plume fluide et pleine d’humour, un rythme addictif, des personnages secondaires développés, une intrigue à enjeux et une romance slow-burn à la tension électrique mais pleine de douceur… Il y a tous les ingrédients pour faire un excellent roman. Sans oublier l’environnement des échecs qui est super bien développé, l’absence de scènes spicy et l’absence des stéréotypes habituels du genre. J’aurais simplement aimé que l’héroïne n’éprouve pas à ce point ce sentiment de responsabilité et que la fin du roman nous offre quelques chapitres supplémentaires.

https://desrevesdanslamarge.com/check-and-mate-ali-hazelwood/
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
Je ne vais pas mentir, ma première impression en apercevant ce livre ressemblait à : “Pfff… Encore un livre sur les sorcières modernes. Ils en n’ont pas marre de surffer sur la tendance et de faire du marketing ?!” Et puis j’ai lu le résumé. Je l’ai feuilleté. Et le proverbe “ne pas se fier aux apparences” est venu se rappeler à mon bon souvenir.

Parce qu’en effet, il m’est vite apparu en me lançant dans cette lecture que je m’étais trompée dans les grandes largeurs.

*Switch – Journal d’une apprentie sorcière* d’Eva Roussel a été l’une de mes meilleures lectures du mois de Mars, et sans aucun doute l’une des plus belles surprises de ce début d’année !

—Switch d’Eva Roussel : un précieux coffre aux trésors—
Je me suis laissée embarquer dans ce partage d’expérience intime et à cœur ouvert qui nous est livré avec pédagogie, intelligence et bienveillance. Eva Roussel nous expose ainsi son cheminement et sa pratique de la sorcellerie, ce que ce terme signifie pour elle (parce qu’il ne s’agit bien évidemment pas de danser nue sous la pleine lune) et tout ce qu’il englobe. Nous allons ainsi balayer une large palette de sujets, tels que : l’histoire des sorcières, les sabbats, l’animal-totem, l’utilisation des plantes au quotidien, la célébration de la nature, les pierres, le cycle de la lune, des petits rituels pour se sentir bien, le jardinage, l’astrologie… Mais aussi s’intéresser plus largement à des figures pionnières et piliers du féminisme, et également développer la notion d’éco-féminisme (qui rejoint finalement pas mal celle des sorcières).

Tout ça peut sembler nébuleux et un peu perché au premier abord, mais je t’assure que tout ce qui se dégage de cette lecture est un sentiment de naturel et de douceur. Et je rassure les plus réfractaires : avec *Swith*, Eva Roussel est loin de faire une conférence pour nous embrigader dans une secte - et elle ne nous présente pas nous plus de formule magique pour nous transformer en beauté fatale.

Ce livre s’attache tout simplement à remettre la nature au cœur de nos vies, avec des petites astuces simples. L’autrice n’est pas moralisatrice, ne force pas le trait et n’oblige à rien. Elle nous raconte simplement son histoire avec humour, douceur et bienveillance, sans oublier de se remettre en question et de souligner ses erreurs.

J’ai beaucoup appris durant cette lecture, qui est en plus bourrée de références que j’ai notées avec application et que je vais assurément aller creuser dans un futur proche, mais aussi d’infos pratiques en tous genres que j’ai trouvées très précieuses.

Et comment ne pas parler du style graphique d’Eva Roussel dans *Switch* ? J’ai tout simplement adoré ses dessins, son trait, ses couleurs, sa mise en page… Enfin, tout ! C’est frais, coloré, aéré, dans un esprit très cottagecore, simple et doux qui ajoute une vraie valeur ajoutée à cette lecture !

—En bref—
En bref, *Switch – Journal d’une apprentie sorcière* d’Eva Roussel est une lecture que je te recommande vivement si tu aimes la nature et que tu t’intéresses au féminisme en général. Ce livre est un partage d’expérience intime et à cœur ouvert qui nous est livré avec pédagogie, intelligence et bienveillance. Il m’a collé le sourire aux lèvres grâce à son humour et à son style graphique tout à fait réjouissant. Si bien qu’il fait désormais partie des ouvrages de référence de ma bibliothèque.

https://desrevesdanslamarge.com/switch-journal-dune-apprentie-sorciere-eva-roussel/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
En février sortait le troisième et dernier tome de la série *Le Précurseur* de Jennifer L. Armentrout, dont j’ai religieusement suivi l’avancée jusque-là. Tu penses donc bien que je n’ai pas attendu bien longtemps avant de découvrir la conclusion des aventures de Trinity et Zayne !

Et il s’est malheureusement vite avéré que *La Grâce et la Gloire* allait être une grosse déception.

Franchement, je ne sais pas ce qui s’est passé. Parce que les deux premiers tomes étaient vraiment bons et offraient un gros potentiel pour ce final… qui est juste partit en eau de boudin.

—La Grâce et la Gloire : une conclusion très décevante—
Il va être difficile d’en dire beaucoup sans spoiler celles et ceux qui n’auraient pas lu le reste de la série, mais pour faire court, sache que c’est du grand n’importe quoi.

Les évènements et retournements de situations ne sont pas crédibles dans leurs justifications. J’ai eu l’impression que l’autrice en faisait des tonnes pour rajouter du drama à un scénario qui n’en avait clairement pas besoin, ce qui est devenu atrocement lourd. On aurait qu’elle ne savait quoi raconter pour atteindre son quota de pages. Du coup, l’intrigue part dans tous les sens… ce qui contribue justement à une perte de sens général de l’histoire.

Et ce n’est clairement pas mieux du côté des personnages ! Ils ne font que parler et émettre des hypothèses sur ce qui pourrait éventuellement se passer dans le futur, et faire des suppositions à partir de ces hypothèses qui ne reposent sur rien. Et encore, si c’était de la bonne stratégie… Mais non ! Ils se posent clairement les mauvaises questions. Donc l’intrigue tourne en rond et repose principalement sur des enjeux personnels alors que la fin du monde menace dehors.

J’ai donc désespérément attendu qu’il se passe quelque chose, dans un esprit totalement désabusé, alors que je ne faisais que secouer la tête face aux réactions et décisions de l’héroïne.

Heureusement, la fin (avec notamment le grand combat épique) vient rattraper un peu tout ça grâce à la présence de passages forts en émotions et de belles scènes d’action. Même si cette partie est atrocement courte comparée à tout le reste.

—En bref—
En bref, *La Grâce et la Gloire*, le troisième et dernier tome de la saga *Le Précurseur* de Jennifer L. Armentrout fut une grosse déception. Il pâtit d’un énorme problème de rythme et ne fait globalement que tourner en rond. L’autrice en fait des tonnes et rajoute du drama pour rien, ce qui contribue à une perte de sens général de l’histoire. Les personnages ne font qu’émettre des hypothèses à propos d’un futur éventuel, ce qui revient à parler pour ne rien dire. Et même si la grande bataille finale est venue rattraper un peu tout ça, elle ne compense malheureusement pas les 80 premiers pourcents que j’ai passés à attendre désespérément qu’il se passe quelque chose.

https://desrevesdanslamarge.com/le-precurseur-3-la-grace-et-la-gloire-jennifer-l-armentrout/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
N’ayant pas eu l’occasion de découvrir un nouveau tome de ma saga de manga préférée pendant le mois de février, il était tout simplement hors de question d’attendre plus longtemps pour enfin me plonger dans le Tome 6 de *Spy x Family* !

Et je dois malheureusement avouer que, pour la première fois, je suis ressortie de ma lecture avec un sentiment très mitigée…

—Une lecture en demi-teinte pour le Tome 6 de Spy x Family—
En effet, j’ai eu beaucoup de mal à adhérer au personnage de Nocturna, qui a fait son entrée en scène à la fin du tome précédent pour devenir un élément central de ce sixième opus. C’est bien simple : elle me sort par les yeux. Elle est créée comme un cliché ambulant qui, sous prétexte d’être drôle dans son exagération, en devient juste ridicule et affligeant. Ce qui fait que j’ai simplement eu envie de la tarter non-stop. Et ne me lance même pas sur l’image de la femme qu’elle renvoie, parce qu’on y serait encore demain, mais c’est tout simplement désastreux - à la limite de l’insultant.

Tu penses donc bien que la mission d’infiltration qu’elle partage avec Twilight pendant toute la première moitié de ce Tome 6 de *Spy x Family* m’a paru interminable et fut extrêmement pénible. Il se pourrait même que j’aie sauté quelques cases où elle remplissait trop d’espace.

Heureusement, cette fameuse mission finit bien par se terminer ! Twilight retourne donc auprès de sa (fausse) famille, et nous retrouvons donc le quotidien des Forger. Alléluia !

Et il n’y a pas à dire, ce sont définitivement mes instants préférés de la série. Entre Franky qui joue les baby-sitters pendant que Twilight et Yor sortent jouer au couple parfait, Anya qui part en virée shopping avec Becky (sans aucun doute l’un de mes épisodes favoris, tous tomes confondus 🖤) mais qui n’oublie pas d’essayer de se rapprocher de Damian, qui tente de son côté de gagner l’affection de son père pendant que Twilight cherche désespérément un moyen de se rapprocher de sa cible… Cette deuxième partie m’a totalement conquise !

J’espère donc que le prochain opus, que j’ai la ferme intention de découvrir en avril, sera à l’image de la fin de ce Tome 6 de *Spy x Family* (et qu’on ne verra surtout pas l’ombre de Nocturna) - ce qui me semble bien parti au vu du personnage mis en avant sur sa couverture !

—En bref—
En bref, ce sixième tome de la saga *Spy x Family* de Tatsuya Endō fut une lecture très mitigée. En effet, si la première partie met en avant le personnage de Nocturna que j’ai trouvé insupportable et qui m’est totalement sorti par les yeux, la deuxième partie revient aux fondements de la série (le quotidien de la famille Forger) et a par conséquent été un vrai régal de lecture !

https://desrevesdanslamarge.com/spy-x-family-6-tatsuya-endo/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Après *La Mystérieuse Affaire de Styles* en janvier, je me suis attaqué au prochain livre de ma PAL pour le Challenge Read Christie : *Le Meurtre de Roger Ackroyd* !

Et je dois malheureusement avouer que cette deuxième expérience de lecture avec Agatha Christie fut un peu plus mitigée que la première.

—Une lecture faillible et décousue—
Tel Hercule Poirot, j’ai donc fait fonctionner mes “petites cellules grises” pour identifier les raisons de ce ressenti :

Comme je l’avais déjà remarqué dans son premier roman, j’ai trouvé que l’autrice intégrait là aussi beaucoup trop de personnages à son histoire - et en particulier les éventuels suspects, le cercle proche de la victime, qui nous sont présentés très rapidement (que ce soit leurs noms et fonctions, mais aussi tous les liens qui existent entre eux). Je me suis perdue au milieu de tout ce monde, que j’avais souvent du mal à resituer, ce qui n’a donc pas simplifié ma lecture.

La conséquence logique de cette accumulation de protagonistes est donc que l’intrigue se perd dans trop de détours alambiqués - ce qui est plutôt le but dans une enquête, mais pas au point que le rythme en pâtisse à ce point.

Après, j’avoue avoir privilégié les (nombreux) livres audio que j’ai à écouter pour le Prix Audiolib, ce qui fait que ma découverte du *Meurtre de Roger Ackroyd* s’est faite de manière un peu décousue et pas toujours des plus attentives (étant donné que je faisais parfois d’autres choses en même temps), ce qui n’a certainement pas aidé… En particulier quand on sait que, si j’avais adoré le narrateur de *La Mystérieuse Affaire de Styles*, celui du *Meurtre de Roger Ackroyd* est différent. Il s’agit de Thibault de Montalembert, pour qui je n’avais déjà pas éprouvé une grande affinité lors de mon écoute du *Meilleur des Mondes* d’Aldous Huxley. Si l’expérience fut moins pénible cette fois-ci, elle ne fut pas non plus très réjouissante.

Et enfin, dernier point mais pas des moindres… J’ai deviné l’identité du coupable avant la grande révélation d’Hercule Poirot ! Je ne veux surtout pas risquer de te spoiler, je ne vais donc rien dire de plus, à part peut-être que cette énigme ne m’a vraiment pas parue sorcier et que j’ai au final été d’autant plus déçue d’avoir eu droit à un simple “tout ça pour ça”.

Mais ne te méprends pas : j’ai tout de même été surprise par de nombreuses révélations et retournements de situations qui ont fait que *Le Meurtre de Roger Ackroyd* est loin d’être une mauvaise lecture, en particulier si quelqu’un de moins débordé que moi prenait le temps de le lire en continu et avec attention !

Il va donc sans dire que je ne vais pas réitérer les mêmes erreurs lors de ma prochaine lecture sur ma liste pour le Challenge Read Christie) : *Les Quatre*, qui est actuellement mon livre audio en cours (heureusement d’ailleurs, puisque nous sommes déjà dans la dernière semaine de mars !) et que j’apprécie déjà beaucoup plus que le précédent !

—En bref—
En bref, j’ai été assez déçue par ma lecture du *Meurtre de Roger Ackroyd* d’Agatha Christie qui pâtit globalement de son trop grand nombre de personnages et de ses détours scénaristiques… En plus de mon propre rythme de lecture qui a été assez décousu, de mon manque d’affinité avec le narrateur du livre audio - et surtout du fait que j’ai deviné l’identité du coupable ! Tous ces points ne suffiront donc pas à compenser les nombreuses révélations et retournements de situations de qualité que contient cette histoire. Mais il est clair que cette petite déception ne me freinera pas dans ma volonté de découvrir les autres œuvres d’Agatha Christie !

https://desrevesdanslamarge.com/le-meurtre-de-roger-ackroyd-agatha-christie/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Après *La Louisiane* de Julia Malye, j’ai poursuivi ma découverte de la sélection du Prix Audiolib 2024 avec *Les Enfants Endormis* d’Anthony Passeron - un livre dont je n’endentais que d’excellents retours depuis sa parution.

Et il s’avère que, comme beaucoup, j’ai été totalement séduite par cette lecture… au point de frôler le coup de cœur !

J’ai du mal à catégoriser ce livre, qui n’est pas tout à fait un roman mais qui ne coche pas non plus toutes les cases de la non-fiction… Mais ce n’est pas le plus important.

—Un récit intime et scientifique—
Si tu n’as pas encore entendu parler des *Enfants Endormis* d’Anthony Passeron, voilà ce que tu dois savoir :

Nous évoluons dans une alternance de chapitres très courts dans lesquels nous suivons d’un côté la réalité d’une famille confrontée au VIH par l’intermédiaire de Désiré (l’oncle de notre narrateur, qui n’était qu’un enfant durant les années qu’il nous relate dans le récit), et d’un autre côté des chapitres consacrés à l’histoire scientifique du virus : comment il est né, qui l’a découvert, les batailles qu’il a fallu mener pour qu’il soit pris au sérieux par la communauté médicale, les guerres internes, ses évolutions et surtout les étapes de la recherche pour créer un moyen de le vaincre.

J’ai adoré ce double regard avec la partie purement factuelle et scientifique qui se confrontait aux réalités intimes face à la maladie dans cette famille de bouchers d’un petit village isolé du sud de la France. Une famille à la condition sociale élevée, pour qui il était impensable de voir l’aîné de ses fils (celui en qui ils avaient placé tous leurs espoirs) devenir héroïnomane et contracter le “cancer gay” (l’un des premiers noms donné au SIDA) à cause d’une seringue passée de mains en mains. Des années après, tous les membres de cette famille ont donc enterré cette histoire dans une forme de déni et de tabou qu’il serait mal venu de venir secouer.

—Un sans-faute pour Les Enfants Endormis—
Tout sonne juste dans ce récit. Que ce soit les bouleversements humains provoqués par la maladie, l’incompréhension de tous, le sentiment d’être démuni et abandonné face à un mal que l’on ne comprend pas et qui fait peur - mais aussi tout le portrait sociologique que l’auteur dresse de cette société des années 80 qui refusera de voir les choses en face et continuera de stigmatiser les malades et leurs familles pendant des années, en les traitant ni plus ni moins que comme des pestiférés.

Cette lecture m’a beaucoup appris, que ce soit scientifiquement parlant ou d’un point de vue plus général - en tant que femme née en 99 je n’avais pas conscience de toutes les réalités qu’impliquait le SIDA à l’époque. Sincèrement, *Les Enfants Endormis* me semble être un récit d’utilité publique, qui est aujourd’hui l’une des pièces maîtresses de ma bibliothèque.

Et outre la qualité du traitement du sujet, le récit est aussi porté par une plume qui ne gâche rien. Anthony Passeron touche juste dans un style littéraire qui sait capturer les nuances et les contradictions sans faire dans le lyrique. Il nous emporte dans ce récit sensible qui prend corps grâce à la voix de Loïc Corbery, le narrateur de la version audio à la voix assez lente et basse, qui ne s’impose pas mais semble bien nous confier cette histoire intime au creux de l’oreille.

—En bref—
En bref, j’ai frôlé le coup de cœur pour *Les Enfants Endormis* d’Anthony Passeron : un récit d’utilité publique qui est aujourd’hui l’une des pièces maîtresses de ma bibliothèque. En confrontant la vision scientifique à la réalité intime face au SIDA dans les années 80, l’auteur dresse un portrait complet et nuancé d’une société mal à l’aise et aveuglée. Avec ce portrait de famille tout en sensibilité, l’auteur fait entrer la petite histoire dans la grande - et nous offre par la même occasion un récit qui restera dans les annales. Franchement, je ne serais pas étonnée qu’on l’étudie en classe dans quelques années, et ça serait mérité. À lire absolument !

https://desrevesdanslamarge.com/les-enfants-endormis-anthony-passeron/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Envie d’une petite romance sous fond de sorcellerie ? Voici *Petits sorts sans conséquences* de Karine Marcé !

J’ai passé un moment agréable, bien que loin d’être exceptionnel, avec cette lecture sans prise de tête. Clairement, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard, est très prévisible et souvent convenu avec ses quelques clichés (en plus d’une écriture avec beaucoup de répétitions)… Mais je me suis tout de même laissée prendre au jeu le temps de ces 350 pages. C’était reposant, à l’image d’un téléfilm de l’après-midi (pas sûre que ce soit un compliment, mais tu vois ce que je veux dire ^^).

Et même si j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages qui manquent de naturel, je ne regrette pas cette lecture qui a finalement été très indiquée entre mes deux grosses lectures de SFFF de ce mois de Mars.

Bref, c’est une lecture oubliable mais agréable sur le moment si l’on ne s’arrête pas sur ses facilités scénaristiques !

https://desrevesdanslamarge.com/petits-sorts-sans-consequences-karine-marce/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 20-03
J’ai récemment terminé ma troisième écoute pour le Prix Audiolib 2024 grâce à *La Louisiane* de Julia Malye, un roman historique qui s’attache à excaver un morceau oublié de notre Histoire : la colonisation de la Louisiane par les Français, qui y ont alors emmené de nombreuses femmes (prisonnières ou orphelines) dans le but de les marier aux colons et de fonder des familles dans ce pays de tous les dangers.

Ce postulat de départ m’a tout de suite happée et intriguée, d’une part pour ses thématiques (sororité, destins croisés, histoire de vie, affirmation de soi…), et d’autre part pour le lieu de l’intrigue et la dimension historique que le récit va développer. J’éprouve en effet un attachement tout particulier pour cet État américain qui me fascine (surtout la Nouvelle-Orléans, que je rêve de visiter un jour).

J’ai donc été ravie de constater que ce roman tient toutes ses promesses !

—Un voyage en pays hostile—
J’avoue avoir trouvé le début de *La Louisiane* très long. Toute la première partie, que j’ai trouvée nécessaire après-coup, a été très frustrante pour moi qui voulais directement entrer dans le vif du sujet et découvrir ce pays inconnu. Entre toutes les descriptions de la Salpêtrière, où l’on fait aussi la rencontre de nos héroïnes, puis le voyage interminable - d’abord en charrettes pour relier Paris à l’Orient, puis en bateau pour rejoindre le nouveau continent… Je me suis demandé si l’on allait arriver un jour. Ce qui était certainement une partie du but recherché par l’autrice : nous faire ressentir la difficulté du voyage et ses nombreuses incertitudes - mais je pense tout de même que c’est une partie qui aurait mérité à être raccourcie, car je ne serais pas étonnée d’apprendre que des lecteurices ont abandonné *La Louisiane* à ce moment-là.

Mais le récit est très vite devenu beaucoup plus prenant lorsque nos héroïnes débarquent enfin sur les rives de la Louisiane ! On découvre avec elles un pays sauvage et inhospitalier, auquel il va être difficile de survivre et de s’habituer. Entre les maladies, les crues, la pauvreté, le manque de nourriture, la faune sauvage et les autochtones qui voient d’un mauvais œil ces envahisseurs (et on les comprend !)… Geneviève, Pétronille et Charlotte vont devoir faire preuve de courage et d’abnégation face à cette nouvelle vie qui s’offre à elles.

Et c’était passionnant de voir les années passées à leurs côtés. Leurs rencontres et leurs relations formées durant le voyage resteront un marqueur fort de leurs existences, qui les suivra continuellement, bien longtemps après leurs séparations peu de temps après avoir débarqué en Louisiane pour suivre leurs maris. Ce sont alors de nombreux passages clefs de leurs vies qui vont défiler sous nos yeux - des destins qui vont s’éloigner, se frôler, se croiser, se catapulter et se briser. Comme s’il suffisait de quelques épisodes épars pour retracer des vies entières. Mais cette forme de roman choral forme en réalité une toile vivante et complexe dans laquelle j’ai aimé me perdre et m’oublier.

—La minutie apportée à La Louisiane de Julia Malye—
On sent que Julia Malye a accordé un soin minutieux au développement de ses personnages qui sont tout en nuances et en personnalités variées. On s’attache à chacune d’entre elles, parce qu’on y retrouve des rêves et des réflexions qui nous parlent, et on compatit aussi beaucoup à leur sort, face à ces existences qui seront loin d’être un long fleuve tranquille.

Le rôle des maris n’est pas non plus à négliger, étant la pierre angulaire qui détermine les conditions de vies de leurs femmes. Et là aussi j’ai aimé que l’autrice les travaille sans faire de généralités toutes trouvées et dans un esprit de non-manichéisme : ils ne sont pas tous les rustres violents que l’on pourrait imaginer, ce qui m’a surprise, mais dans le bon sens finalement.

Et au milieu de tout cela, nous avons aussi la Louisiane, qui constitue presque un personnage à part entière du roman : il est omniprésent, toujours en train de chanter en arrière-plan des actions, il évolue et se module petit à petit sous la main de l’homme… Mais non sans lui imposer une certaine résistance.

C’est ainsi que *La Louisiane* de Julia Malye s’attache aussi à traiter du sujet du colonialisme. On suit pendant un moment le point de vue d’une jeune autochtone qui va être amenée à croiser la route d’une de nos héroïnes - et c’était très intéressant, parce que c’est un angle qui me semble très peu abordé… Et que ça fait du bien d’avoir de temps en temps une petite piqûre de rappel sur les réalités des passés de notre Histoire.

Plus généralement, en sens d’ailleurs que Julia Malye a fait de nombreuses recherches historiques en parallèle de l’écriture de *La Louisiane*, qu’elle a voulu créer au plus près possible des réalités de l’époque - et ce malgré la rareté des sources, comme elle l’explique très bien dans les notes à la fin de l’ouvrage ainsi que dans l’entretien qui se trouve dans le format audio, et qui était très intéressant.

Et en parlant du format audio, j’ai passé un agréable moment en sa compagnie - bien que la voix de Valérie Muzzi soit un peu trop passe partout à mon goût. Elle ne m’aura donc pas spécialement marquée, ni dans le bon ni dans le mauvais sens.

Je retiendrai en revanche encore une fois la richesse de ce récit, qui met les femmes à l’honneur entre adversité, sororité, destins croisés et soif de liberté !

—En bref—
En bref, *La Louisiane* de Julia Malye fut une bonne lecture malgré un début trop long et frustrant avant de pouvoir entrer dans le vif du sujet. J’ai adoré découvrir ce pays sauvage et fascinant dans lequel vont être projetées trois femmes fortes et déterminées à devenir maîtresses de leurs vies. C’est un récit en forme de toile foisonnante, vivante et toute en reliefs qui ne se repose pas sur des généralités mais a bien à cœur de jouer sur les nuances. Une histoire de sororités, de destins croisés et de soif de liberté que je te recommande… D’autant plus quand on voit à quel point elle est proche des réalités historiques de ce pays et du nôtre !

https://desrevesdanslamarge.com/la-louisiane-julia-malye/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Après *L’Héritier Trahi* en novembre, les éditions Rageot ont tout récemment publié un nouveau roman de Holly Black - qui est une de mes autrices de référence depuis que j’ai découvert *Le Prince Cruel* et l’univers du *Peuple de l’air* il y a 4 ans.

*Au plus profond de la forêt* est un one-shot qui (même s’il est paru après) a été écrit avant la saga du *Prince Cruel*. À la différence des autres romans qui se situent dans l’univers, Holly Black place cette fois-ci son histoire du côté des humains qui subissent les affres du Peuple.

—Un récit à la frontière de Terrafæ—
Nous sommes à Solclair, une petite ville située à la frontière de Terrafæ, là où règne le roi des Aulnes dont la cour est constituée de fæs solitaires et en exil. Solclair a appris à vivre près de ses voisins en respectant quelques règles qui garantissent la (relative) sécurité des habitants, qui s’accommodent plutôt bien des excentricités des environs… Comme, par exemple, du garçon cornu qui repose dans un cercueil de verre inviolable depuis des générations - et constitue d’ailleurs la principale attraction touristique de la ville.

C’est dans ce climat que vivent Ben et Hazel, un frère et une sœur qui ont grandi livrés à eux-même et dont les jeux préférés étaient de s’inventer des histoires et de parcourir la forêt à la recherche de monstres à pourfendre. Mais ça, c’était avant. Avant qu’ils entrent au lycée et qu’une frontière invisible créée par de trop nombreux non-dits ne les sépare. Jusqu’au jour où le fragile équilibre entre les fæs et les humains vole en éclats.

—Un début très opaque—
Comme tous les romans de Holly Black, j’ai aimé *Au plus profond de la forêt* - et ce malgré un début très brouillon et flottant, qui manque de clarté dans la direction donnée à l’histoire. Mais il suffit de passer ce premier quart pour être embarqué dans ce roman.

J’ai été assez impressionnée par les dualités qu’Holly Black réussit à créer et à lier : les personnages vont au lycée, mais n’hésitent pas à aller se confronter aux faes après les cours. Et même si ces deux univers peuvent paraître très hétérogènes, ils deviennent en réalité assez naturels dans le quotidien de Ben et Hazel.

—L’amour au premier plan dans Au plus profond de la forêt—
Holly Black se sert d’ailleurs de ces deux personnages pour développer la thématique des relations fraternelles, qu’elle traite avec beaucoup de justesse et l’ambiguïté qu’elle mérite. Le lien entre Ben et Hazel est beau et complexe, un amour que j’ai adoré découvrir.

Et au fond, je crois que l’amour est l’un des axes principaux d’*Au plus profond de la forêt*. Que ce soit dans les deux romances que l’on voit naître - et que j’ai trouvé absolument parfaites, qui m’ont fait fondre comme pas possible - ou bien dans l’amour parental qui s’exprime dans les différentes familles que nous suivons, Holly Black manie son sujet avec brio. Tout cela dans un style et une plume envoûtants, comme d’habitude - bien que j’aie ressenti que ceux-ci étaient un peu moins aboutis que dans *Le Prince Cruel*, ce qui est finalement plutôt logique.

—Un univers toujours aussi tranchant et une fin décadente—
Mais ne va pas croire que cette lecture est remplie de chamallows, de paillettes et d’arc-en-ciel. Parce que nous sommes tout de même chez (ou du moins à côté) des fæs. *Au plus profond de la forêt* contient donc son lot de cruauté, de scènes creepy, de passagers épiques, de malédictions, de messages à déchiffrer et de double-langage desquels il faut se méfier. En somme, les ingrédients de la recette de l’univers du *Peuple de l’air* sont tous là, même s’ils ne sont pas tout à fait mélangés de la même façon. On retrouve même quelques petites références au *Prince Cruel*, ce qui n’a franchement pas été pour me déplaire.

Et que dire de cette fin au rythme décadent ? Parce que si toute la première partie du livre souffre d’un véritable manque de clarté, le dernier quart fait au contraire preuve d’une redoutable efficacité scénaristique. Les éléments s’enchaînent sans répit, nous plongeant dans une frénésie de lecture dont il est difficile de se défaire. On termine donc le roman sur les chapeaux de roues, dans un équilibre parfait entre action et conclusion.

Je ne veux pas trop entrer dans les détails, parce que je crois qu’*Au plus profond de la forêt* est un roman qui doit se découvrir au fur et à mesure de l’intrigue, en se laissant prendre au jeu et surprendre par les révélations au détour des pages. Mais fais-moi confiance : si tu as aimé la saga du *Prince Cruel*, ce roman ne pourra que te séduire !

—En bref—
En bref, *Au plus profond de la forêt* de Holly Black est un one-shot qui s’inscrit dans la lignée de l’univers du *Peuple de l’air*. Malgré un début très brouillon et flottant qui manque de clarté, l’histoire devient vite addictive et immersive. On s’attache à ce frère et cette sœur qui vont au lycée avant de partir à l’aventure se confronter aux fæs. Mais l’un des aspects que j’ai préféré est sans aucun doute les deux romances qui se développent et qui m’ont totalement fait fondre. Tout cela accompagné de scènes qui contiennent leur lot de cruauté et de malédictions propres au monde des fæs, qui font tout le charme et l’envoûtement de l’univers, ce dernier se révélant d’autant plus dans cette fin épique et efficace qui ne nous laisse aucun répit. Un roman incontournable si tu as aimé la saga du *Prince Cruel* !

https://desrevesdanslamarge.com/au-plus-profond-de-la-foret-holly-black/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
En octobre dernier je découvrais le premier opus de cette célèbre série de graphiques. J’avais passé un moment agréable, bien que pas exceptionnel, avec celui-ci - qui était d’ailleurs associé à la saison automnale. Il m’a donc paru évident d’intégrer le Tome 2, qui se déroule lors d’un hiver sombre et rugueux, à ma PAL du Cold Winter Challenge 2023 !

Cette lecture, faite à la mi-février, fut donc la dernière faite dans le cadre du challenge… Et je pense qu’il serait plutôt approprié de t’en parler avant que le printemps ne commence officiellement !

—Des légendes pas si légendaires—
Pour rappel, les *Légendes de la Garde* est une série de graphiques qui met en scène des souris justicières repoussant contre des complots au sein de leur royaume. En somme : un schéma de fantasy on ne peut plus classique.

Et c’est finalement ce que je reproche à ce livre : il n’y a rien d’innovant là-dedans. Peut-être que je le juge trop durement (comme une lectrice aguerrie) alors qu’il est d’abord destiné à la jeunesse… Mais il n’empêche que je ne garde pas un excellent souvenir de cette lecture.

La quête des gardes va vite tourner au vinaigre lorsque le groupe que nous suivons (envoyé pour trouver des vivres et des remèdes, et entretenir les relations avec le village voisin) va se retrouver séparé. Les deux nouvelles escouades vont alors suivre deux chemins distincts et faire face à de nombreux dangers… Qui pourraient bien les amener à déjouer une trahison d’une grande envergure.

Encore une fois, le Tome 2 des *Légendes de la Garde* m’a globalement laissé de marbre. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, que je trouve peu approfondis et assez clichés, en plus des enjeux face auxquels je suis restée indifférente. Je suis finalement restée spectatrice de cette histoire.

Pourtant, il y a objectivement de bonnes choses dans ce livre. La plume est sympa, surtout avec l’insertion de nombreux poèmes, chansons et légendes que j’ai trouvés très beaux et bien écrit. On retrouve aussi des thématiques importantes comme l’entraide, la transmission, le courage… Tout cela dans un style graphique très expressif et détaillé, dans des coloris sombres et froids parfaitement adaptés à la saison dans laquelle se déroule l’intrigue.

Mais malgré ces bons points, je ne suis pas parvenue à dépasser mes impressions de déjà-vu et à m’immerger dans l’histoire.

—En bref—
En bref, *Hiver 1152*, le deuxième opus de la série de graphiques des *Légendes de la Garde* de David Petersen fut une lecture plutôt décevante. Je suis restée spectatrice de cette histoire qui ne m’a pas convaincue - à la fois par le manque d’originalité du schéma de l’intrigue (une simple quête de fantasy) et par le sort des personnages qui m’a laissée complètement indifférente. Et tout cela même si je reconnais volontiers ses qualités comme la jolie plume de l’auteur, les thématiques importantes qu’il développe et son style graphique très particulier. Mais il n’empêche que tout cela m’a globalement laissé de marbre.

https://desrevesdanslamarge.com/legendes-de-la-garde-2-hiver-1152-david-petersen/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Bon, je m’attaque aujourd’hui à un gros morceau avec cette chronique sur le phénomène *Fourth Wing* de Rebecca Yarros. Je ne t’apprends sûrement rien en te disant que ce roman a affolé les réseaux littéraires lors de sa sortie outre-Atlantique, et que la flamme s’est ravivée au moment de sa sortie française début février. Comme beaucoup, c’est très enthousiaste que j’ai cédé à la hype et me suis lancée dans la lecture de *Fourth Wing* à la fin du mois.

Qui sera étonné que je dise que ce fut une de mes meilleures lectures de ce début d’année 2024 ? Personne, probablement. Et pourtant, certaines personnes seront certainement plus surprises d’apprendre que, pour moi, ce roman n’est pas exempt de défauts. Comment et pourquoi ? On décrypte tout ça ensemble sans plus attendre !

—Des bases solides et efficaces—
Cette lecture m’a happée dès les premières pages. La construction du schéma de départ m’a rendue on ne peut plus extatique grâce à sa similarité avec celui de *Divergente* de Veronica Roth : les personnages (et l’héroïne en particulier) doivent réussir une formation difficile ponctuée d’épreuves pour pouvoir intégrer différentes castes - celle des dragonniers en l’occurrence.

De plus, on s’attache très vite à Violet, cette jeune femme qui se destine à devenir scribe pour pouvoir travailler dans les archives du royaume, mais qui va voir ses rêves réduits en miettes parce que sa mère (la grande Générale de guerre) refuse catégoriquement que sa fille cadette ne suive pas la voie familiale tracée par son frère et sa sœur, deux grands dragonniers renommés. Sauf que voilà : Violet est quelqu’un de menue et de fragile, qui n’arrête pas de se faire des entorses et autres blessures du genre, et qui n’a donc aucune chance de survivre dans cette académie où les élèves meurent à tour de bras et où une minorité triée sur le volet parvient à survivre à sa première année d’études.

—Fourth Wing et sa frénésie de lecture assurée—
J’avoue avoir trouvé le premier tiers du roman très introductif à cause de la mise en place du récit (on découvre l’environnement de l’académie, les relations entre les personnages, le worldbuilding et les différents enjeux). Mais une fois que les bases de l’histoire sont posées, elle passe à un tout autre niveau. À partir du moment où les dragons entrent sur le devant de la scène, *Fourth Wing* prend une dimension bien supérieure - et totalement épique.

C’est bien simple : c’est à ce moment-là que j’ai été physiquement incapable de lâcher ma liseuse, au point que ça en devienne handicapant. Je me suis retrouvée incapable de travailler ou de dormir, parce que mon cerveau ne pouvait pas se détacher de cette lecture. Je mangeais en lisant, je lisais en marchant, j’écoutais The Voice en lisant. Il me semble donc qu’à ce stade, ce serait un euphémisme de dire que *Fourth Wing* est une lecture addictive. Elle est hypnotique, immersive et transforme le lecteur en un être entièrement dépendant de l’objet qu’il a entre les mains. Te voilà prévenu. Si tu envisages de commencer ce livre alors que tu as des partiels la semaine d’après : ceci est une très mauvaise idée.

—Entre dragons et romance, du feu de tous les côtés—
Mais revenons à nos dragons. C’était la première fois que je lisais un livre avec ce genre de créatures, clairement pas convaincue par mon attrait pour elles. Mais évidemment, je me suis vite rendue compte que je me trompais. Les dragons sont géniaux. Imperturbables, intransigeants, fiers, terriblement susceptibles, mais aussi incroyablement drôle, surprotecteurs et impressionnants… Ils sont la grande force de ce roman. Que ce soit Sgaeyl, Tairn ou Andarna - je les adore tous, cette dernière en particulier (elle est sans aucun doute possible la meilleure chose que contient ce roman).

Et comme *Fourth Wing* est une romantasy, il est impossible de ne pas parler de la romance. Celle-ci démarre sur un trope enemies-to-lovers avec d’un côté Violet (la fille de la Générale) et de l’autre Xaden Riorson, le fils d’un révolutionnaire assassiné après une tentative de coup d’État. Autant dire qu’ils sont aux antipodes l’un de l’autre et que Xaden ne laissera clairement pas passer l’occasion de tuer Violet si celle-ci se présente. (Ouais, personne n’y croit, mais faisons comme si.) Et une chose en entraînant une autre, certains évènements vont les pousser à collaborer par nécessité. J’ai envie de dire : rien de très original là-dedans. Sauf que. La tension. Est dingue. C’est le cas de tout le roman en général (et c’est d’ailleurs pour ça qu’il est aussi addictif), mais tout particulièrement en ce qui concerne la romance. L’électricité ressort à travers les pages. Et le slow-burn ne fait rien pour arranger ça. Clairement, l’autrice prend son temps - ce qui est à la fois génial et terriblement frustrant. Encore un bon point pour *Fourth Wing*.

—Les faiblesses de Fourth Wing—
Et maintenant que cela est dit, passons aux fameux défauts dont je te parlais au début de mon avis.

Le premier étant que, malgré que l’autrice maîtrise son histoire de A à Z, celle-ci est basée sur trop de schémas classiques de fantasy. L’intrigue et les retournements de situation ont déjà été vus dans de nombreux autres romans du même genre - de sorte que le déroulé des évènements m’a très vite paru limpide. J’ai rarement été surprise - et quand ça a été le cas, ce n’était jamais pour quelque chose de très important. J’ai par exemple deviné le gros plot twist final dès les 40% du roman. Et je ne me suis malheureusement pas trompée. Malgré que tout cela soit très bien fait, je m’attendais donc à beaucoup plus qu’à cette intrigue terriblement convenue.

Et puis, il y a aussi un manque de développement général. Je l’ai d’abord remarqué dans le worldbuilding que j’ai très vite trouvé opaque et bancal : la construction de l’univers n’est pas très claire et manque cruellement d’explications à mes yeux, au point de me perdre un peu.

Mais ce manque de développement s’est surtout ressenti du côté des personnages secondaires - et ça, c’est beaucoup plus embêtant. Si l’on exclut Violet et Xaden (nos deux héros), les autres protagonistes manquent tous cruellement de corps. Même les personnages secondaires les plus importants (Rhiannon, la meilleure amie de Violet - Dain, son ami d’enfance - et Liam, le frère de cœur de Xaden) sont vides. Même s’ils effectuent des actions importantes et sont d’un grand soutien, il suffit de creuser un peu pour se rendre compte qu’ils n’ont aucun background et ne servent en réalité que de béquilles. Ce sont des pions qui servent l’histoire sans vraiment être là. Et ne parlons même pas de la bande plus étendue qui gravite autour des héros. Ils sont interchangeables, au point que je suis aujourd’hui incapable de donner un prénom ou une description de l’un d’entre-eux. Et c’est franchement dommage.

Cela ne retire en rien tous les compliments que j’ai faits au-dessus, mais il n’empêche que cette superficialité générale et ces facilités scénaristiques ont entaché ma lecture - qui n’est par conséquent pas un coup de cœur.

—Et ensuite ?—
Au fond, je crois que je suis plutôt d’accord avec Alex Bouquine en Prada qui disait dans son dernier vlog (qui est génial, comme d’habitude, et que je t’encourage grandement à aller regarder si ça n’est pas encore fait), que l’on sentait que *Fourth Wing* avait été écrit dans l’idée qu’il deviendrait un best-seller. Tous les codes sont là, et ça se voit - peut-être un peu trop. Ce qui n’empêche pas que j’aie éprouvé beaucoup de plaisir à me prendre au jeu.

Il est donc évident que je me jetterais sur la suite, *Iron Flame*, dès le jour de sa sortie : le 5 juin prochain. Et plus généralement, il me tarde déjà de découvrir la série dans son entièreté, qui devrait contenir 5 volumes, dont le troisième en VO est annoncé pour décembre 2024.

Et j’ai aussi cru comprendre qu’une plateforme (Amazon Prime je crois) avait ou allait racheter les droits pour en faire une adaptation de très grande ampleur, avec pour objectif de mettre les 5 tomes en images… Autant dire que je serai collée à mon écran le jour où ça sera disponible !

—En bref—
En bref, *Fourth Wing*, le premier tome de la saga *The Empyrean* de Rebecca Yarros, m’a plongée dans un état de frénésie comme j’en ai rarement vécu. C’est un roman bourré d’action, de complots et de tensions, avec des dragons impressionnants, une héroïne attachante et une romance slow-burn comme on les aime. En cela, c’était une super lecture. Mais elle souffre aussi d’une intrigue peu originale, qui se repose beaucoup trop sur les schémas classiques du genre - ainsi que d’un manque de développement général, que ce soit du côté du worldbuilding ou des personnages secondaires.

https://desrevesdanslamarge.com/the-empyrean-1-fourth-wing-rebecca-yarros/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
J’ai récemment retrouvé la série du *Vieil homme et son chat* de Nekomaki avec le Tome 6 qui, comme d’habitude, fut un véritable régal de lecture !

Retourner sur l’île aux chats pour voir les saisons défiler en compagnie des personnes âgées qui y habitent est une des meilleures façons que je connaisse de passer un dimanche après-midi cosy.

—Le Vieil homme et son chat marchent à pas de velours—
Cette nouvelle année aux côtés de Tama et Daikichi fut à l’image des précédentes : pleine de tendresse, de nostalgie, d’humour et de bienveillance.

Le quotidien de notre pépé préféré est perturbé lorsque sa vieille horloge de famille tombe en panne et ne peut donc plus rythmer ses journées. La perte de cet objet fait alors remonter beaucoup de souvenirs de sa jeunesse… et entraîne ses réflexions vers ses préparatifs de fin de vie. Entre le tri de vieilles affaires de la maison et le choix de l’emplacement de la tombe, Daikichi a du pain sur la planche pour faciliter les choses à son fils lorsque le moment sera venu. Mais tout cela ne l’empêche pas de passer de douces journées entre amis ou en famille, à cuisiner ce qu’Iwao lui rapporte de ses parties de pêche, à cueillir des fruits de saisons, à flâner sur le port ou à bavarder au bar - toujours accompagné de son chat Tama, avec lequel il forme une sorte de vieux couple chamailleur !

Si l’on pourrait croire qu’après six tomes cette histoire n’a plus rien à offrir et ne fait que répéter sans cesse les mêmes thématiques… Je t’assure que ce n’est pas le cas. La série du *Vieil homme et son chat* ne s’essouffle pas et ne devient pas du tout lassante. Bien au contraire : plus le temps passe, plus je m’attache aux personnages (comme à des doudous auprès de qui je viendrai chercher du réconfort) et plus je redoute de voir la fin arriver un jour. Mais la bonne nouvelle est que j’en suis encore loin puisque le Tome 9 est paru en français il y a à peine 3 semaines, et que la série VO compterait déjà 12 volumes ! Il me reste donc de quoi faire… et cela pour ma plus grande joie !

—En bref—
En bref, *Le Vieil homme et son chat marchent à pas de velours*, le sixième tome de la série de graphiques de Nekomaki, fut une nouvelle fois un véritable régal de lecture ! Le quotidien de Daikichi et Tama est toujours aussi plaisant à suivre entre tendresse, nostalgie, humour et bienveillance… Ce qui fait assurément de cette série une de mes lectures doudou par excellence !

https://desrevesdanslamarge.com/le-vieil-homme-et-son-chat-6-marchent-a-pas-de-velours-nekomaki/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Après *Le Soldat Désaccordé* de Gilles Marchand, j’ai poursuivi ma découverte de la sélection du Prix Audiolib 2024 avec *Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent* de Maria Larrea.

Et je dois avouer avoir été beaucoup moins emballée par cette deuxième écoute.

*Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent* est un roman autofictionnel et social où l’autrice nous raconte la vie de ses parents. Julian et Victoria, deux Espagnols abandonnés à la naissance, élevés dans des établissements religieux, émigreront plus tard à Paris pour vivre dans une loge de concierge. Alors que l’une s’épuise à la tâche, l’autre s’enfonce dans l’alcoolisme. Là-bas, ils vont élever Maria, une petite fille chérie et aimée mais qui se sentira toujours mal dans sa peau, tout en ayant le désir de s’élever socialement pour sortir de la condition parentale. En arrière-plan, nous avons Bilbao, la ville où tout a commencé et où la famille retourne à chaque vacances estivales. Là où, aussi, Maria mènera un jour une enquête en dents de scie pour tenter de percer à jour les secrets de ses origines et de sa naissance.

—Un flop pour Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent—
Dans l’idée, pourquoi pas. Mais dans les faits, de trop nombreuses choses m’ont dérangé dans cette lecture - la principale étant le style de l’autrice. Je l’ai trouvé très familier, souvent vulgaire et dégageant une impression d’exagération, comme si le ton et les formules employés étaient forcés. Je peux entendre que cela ait été fait dans le but de coller à la condition sociale qui nous est dépeinte… Mais ça n’a clairement pas fonctionné avec moi.

D’autant que le style en lui-même avait vraiment quelque chose de déroutant. D’abord parce que je trouve très étrange la manière dont les phrases sont formées, mais aussi notamment à cause d’un défaut de ponctuation qui m’a beaucoup perturbée lors de mon écoute - soit parce que l’autrice (qui est aussi la narratrice du livre audio) n’arrivait pas à régler sa respiration sur le texte, soit parce que cela vient de l’écriture en elle-même.

Paradoxalement, je ne pourrai pas dire que *Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent* est un mauvais roman. Celui-ci est ponctué de phrases et d’images chocs qui ne peuvent que nous marquer, agrémentées de beaucoup de mots et expression en espagnol qui m’ont beaucoup plu. Et puis, il y a surtout le destin de cette famille de trois qui est si tragique que ça peut parfois sembler absurde.

Même si je ne me suis attachée à aucun personnage (ni de près, ni de loin), j’ai été comme entraînée dans cette fresque familiale. Et par-dessus tout, je voulais savoir si Maria réussirait finalement à déterrer les réponses à ses questions. Mais il n’empêche que même si j’aurai adoré me sentir concerné par cette histoire et ses thématiques terriblement lourdes et importantes, je ne me suis absolument pas sentie concernée par cette lecture qui m’est totalement passée au-dessus.

Et au fond, peut-être que cela vient aussi du fait que j’ai eu l’impression de lire un roman formaté, qui devait coller aux standards de la littérature blanche d’aujourd’hui : autofiction, roman social, quête d’identité, écriture verbale et acide… Toutes les cases sont cochées. Ce qui m’a donné une impression de déjà vu, qui est vite devenue lassante.

—En bref—
En bref, *Les Gens de Bilbao naissent où ils veulent* de Maria Larrea est roman qui n’est pas parvenu à me convaincre. Entre son style d’écriture beaucoup trop brut et bancal et ses personnages auxquels je n’ai pas réussi à m’attacher, cette lecture m’est totalement passée au-dessus. Et pourtant, j’aurai tellement aimé me sentir concerné par cette histoire et ses thématiques graves… Mais ça ne peut pas fonctionner à tous les coups.

https://desrevesdanslamarge.com/les-gens-de-bilbao-naissent-ou-ils-veulent-maria-larrea/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
J’ai décidé d’attaquer ma première lecture de Mars avec la BD *Le Dernier Vol* de Lorenzo Coltellacci & Davide Aurilia, dont la couverture m’a tapé dans l’œil avant que je ne me penche sur ce résumé qui me promettait une histoire touchante de destins croisés.

Je n’ai aucun souvenir du crash aérien de 2015 qui avait fait l’actualité. L’avion reliant Barcelone à Düsseldorf s’était écrasé dans les Pyrénées. Mais ce n’est pas quelque chose qu’il faille nécessairement avoir en tête pour aborder cette lecture.

L’important l’histoire écrite par Lorenzo Coltellacci, ceux sont les notions de destins croisées et de quotidiens chamboulés. En partant à la rencontre de cet éventail de personnages (une mère et sa fille en attente du jugement de son divorce, un jeune couple au bord de la rupture, un étudiant qui rentre fêter l’anniversaire de son père, et une femme amoureuse), *Le Dernier Vol* nous entraîne dans des récits de vies qui ne peuvent que nous toucher dans la mesure où l’on sait comment tout cela va se terminer.

D’ailleurs, la BD ne fait preuve d’aucun sensationnalisme. L’accident et la mort qui en résulte ne sont que suggérés et traités avec beaucoup de pudeur (seulement dans quelques pages à la toute fin). Parce que l’important reste, encore une fois, de voir comment le hasard influe sur des parcours de vie.

Cela se reflète d’ailleurs dans le style graphique que Davide Aurilia a donné au *Dernier Vol* et dont j’ai adoré la palette de couleurs, très vives et chaudes, pleines de jaunes, d’oranges et de rouges. C’était harmonieux, très expressif et correspondait encore une fois parfaitement au message de la BD. Même si j’avoue ne pas avoir été autant charmée par le trait du dessin en lui-même, que j’ai trouvé un peu trop grossier à mon goût.

La proposition générale du *Dernier Vol* m’a donc plu. Et pourtant, ça ne sera pas une lecture mémorable. Parce que, dans les faits, quelque chose dans l’exécution a rendu mon attachement aux personnages difficile. Je n’ai pas vraiment réussi à m’impliquer dans cette histoire. Peut-être que cela est dû au format BD, finalement trop court et mal adapté à ce type de récit. Mais pas seulement. Il y a aussi le fait que l’on passe d’un personnage à l’autre sans vraiment les relier entre eux. J’aurai aimé que l’auteur aille plus loin, approfondisse les choses et développe plus son propos (par exemple avec moins de blabla et plus de fils rouges ?).

Et je lui retire aussi des points pour avoir ultra-sexualisé le dernier personnage (la femme qui part retrouver son amant). Parce que finalement, tout ce que l’on voit et tout ce que l’on sait d’elle tourne autour de son corps. Entre les sextos qu’elle envoie, la douche qu’elle prend alors que l’on nous montre tout, et le vibro qu’elle sort après -scène qui n’est pas avare de détails non plus-… C’était beaucoup trop. Et franchement, ça a fait perdre du sens au propos. Alors que l’on n’avait clairement pas besoin de nous montrer tout ça pour qu’on comprenne que c’était une femme libre et bien dans son corps qui était loin d’en avoir fini avec les joies de la vie.

J’ajouterai aussi que certains éléments de la fin m’ont échappé et m’ont semblé sortir un peu de nulle part… Mais je ne peux pas t’en dire plus sans risquer de te spoiler !

En bref, *Le Dernier Vol* de Lorenzo Coltellacci & Davide Aurilia fut une lecture plaisante de par ses thématiques et le message qu’elle fait passer : un éventail de personnages aux destins croisés et aux quotidiens chamboulés, des vies qui s’arrêtent brusquement alors qu’elles avaient toutes des avenirs devant elles et des projets à construire. Mais j’aurais cependant aimé que l’auteur aille plus loin dans sa proposition - notamment en reliant un peu plus les protagonistes de son histoire. Je regrette aussi grandement qu’un des personnages ait été ultra-sexualisé, au point que ça en devienne inapproprié, et que certains éléments de la fin aient semblé sortir de nulle part.

https://desrevesdanslamarge.com/le-dernier-vol-lorenzo-coltellacci-davide-aurilia/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
En septembre dernier je découvrais le premier tome de cette formidable série que sont les *Mémoires de la Forêt* de Mickaël Brun-Arnaud, et je m’étais alors lancé le petit challenge personnel de réussir à découvrir les deux autres tomes au cours des prochaines saisons. Je me suis alors plongée dans le Tome 2, *Les Carnets de Cornélius Renard*, cet automne… Et il était donc inenvisageable que je laisse passer le mois de février sans avoir retrouvé mon cher Archibald Renard et ses amis dans le Tome 3 : *L’Esprit de l’Hiver*.

Et si j’avais trouvé le second tome légèrement en dessous du premier (la faute à un schéma narratif trop ressemblant), il m’est vite apparu que ce troisième opus allait se détacher des deux précédents et prendre une place toute particulière dans mon cœur de lectrice.

Nous retrouvons donc la maison aux glycines de la famille Renard qui s’est confortablement installée pour passer l’hiver en dégustant en toute tranquillité les réserves faites pendant l’année écoulée. Jusqu’au moment où, à quelques jours de la fête de Yule, Pimprenelle et Séraphin Renard -les parents de Bartholomé, le neveu d’Archibald- ne descendent pas du train qui devait les ramener à la maison après des mois de voyage.

Pris d’un mauvais pressentiment, Archibald et Bartholomé vont alors embarquer au sein de *l’Étoile de Bellécorce*, un train à vapeur chic et fastueux (qui n’est pas sans rappeler notre célèbre Orient-Express) qui va les conduire dans les contrées les plus reculées à la rencontre de nombreux personnages qui -qui sait ?- pourraient les aider à retrouver les parents de Bartholomé… Et leur feront vivre par la même occasion une aventure mémorable.

—L’Esprit de l’Hiver—
Comme je le disais plus haut, j’ai été pleinement charmée par ce Tome 3 des *Mémoires de la Forêt*, qui s’est clairement imposé comme le meilleur de la série à mes yeux. Et même si je m’escrime à trouver quel est l’ingrédient qui a fait s’élever cette lecture si haut dans mon cœur, j’avoue que je n’arrive pas à le saisir.

Peut-être que cela tient dans la maîtrise générale dont fait montre Mickaël Brun-Arnaud, qui manie son intrigue de bout en bout, nous prend par la main, nous entraîne dans son histoire aux personnages incarnés aussi attachants que caractérisés, pour finalement nous offrir une conclusion aussi belle et touchante qu’inattendue et parfaite.

Peut-être que cela se trouve plutôt dans l’ambiance si chaleureuse et cosy qui nous ouvre les bras pour nous étreindre dans un câlin aussi doux et fondant que la guimauve que les animaux de la forêt aiment mettre dans leur chocolat chaud. Boisson qui sera d’ailleurs partagée avec ceux qui en ont besoin, parce que ce qui domine par-dessus tout les *Mémoires de la Forêt* c’est ce goût de tendresse et d’amour.

Ce qui n’exclut cependant pas les thématiques et les réflexions plus sombres de venir agrémenter ce périple, créant ainsi un équilibre parfait de ce qui fait… la vie, tout simplement. Alors il serait bien illusoire de croire pouvoir ressortir de cette lecture comme on y est entré - parce qu’elle nous bouscule, nous surprend là où on ne l’attend pas pour finir par nous mettre une claque en pleine figure, par nous enserrer le cœur et nous piquer les yeux, nous laissant avec un grand sentiment de nostalgie heureuse au creux du ventre.

Ou bien peut-être que cela réside dans quelque chose de plus formel. La plume de Mickaël Brun-Arnaud qui a le goût et le sens des mots, qui sait les choisir et les placer de telle façon qu’il est impossible de ne pas se rendre compte que l’on se trouve devant un vrai talent d’auteur. Il joue avec les mots, les sons, les expressions pour créer des phrases sublimes, pleines de poésie et d’intelligence, et pourtant pas déniées d’un humour piquant tout à fait réjouissant. On s’en délecte d’ailleurs tant et plus que nous sommes pris d’un émerveillement supplémentaire lorsque nous croisons, au détour des pages, les si belles illustrations de Sanoe qui arrive avec toujours autant de justesse à retranscrire l’essence de cette histoire grâce à son trait expressif et à ses couleurs si harmonieuses et chaleureuses.

Et finalement, peut-être que c’est un mélange de tout ça qui rend ce Tome 3 des *Mémoires de la Forêt* si unique et merveilleux. Mais au fond, le comment et le pourquoi ne sont pas vraiment ce qui importe. Tout ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut courir se jeter à la rencontre des habitants de Bellécorce si ça n’est pas encore fait !

—En bref—
En bref, *L’Esprit de l’Hiver*, le Tome 3 de la série des *Mémoires de la Forêt* de Mickaël Brun-Arnaud & Sanoe est sans conteste le meilleur roman que l’auteur nous ait offert jusqu’à présent. Il a pris une place toute particulière dans mon cœur de lectrice et restera pour longtemps encore l’une de mes références en matière de lecture hivernale. Un vrai régal de lecture !

https://desrevesdanslamarge.com/memoires-de-la-foret-3-lesprit-de-lhiver-mickael-brun-arnaud-sanoe/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Ma maman ayant lu et adoré la version papier du *Soldat Désaccordé* au moment de sa sortie - dont elle me parle très régulièrement depuis - il m’a paru évident de commencer mon exploration de la sélection pour le Prix Audiolib 2024 avec le roman de Gilles Marchant.

Et il faut croire que j’ai bien fait, parce que *Le Soldat Désaccordé* a été une excellente, excellente lecture.

—Une histoire d’amour en pleine guerre mondiale—
Pourtant, il est clair que je ne fais pas partie du “lectorat cible”, ayant toujours eu du mal avec les histoires qui se passent pendant la guerre. Que ce soit en films ou en livres, elles me mettent mal à l'aise. Et autant dire qu’ici l'auteur ne lésine pas avec les descriptions bien détaillées des réalités de la guerre. Mais tout ça est finalement resté supportable, parce que *Le Soldat Désaccordé* est aussi (et surtout) une histoire d'amour.

Le destin d’Emile et Lucie est une histoire d'amour belle et tragique, digne de figurer aux côtés d’autres romances d’anthologie. Elle marque nos esprits et restera dans les mémoires. Les lecteurices au cœur tendre ne pourront qu’être séduits, et auront la garantie que leurs émotions seront malmenées comme rarement elles l’ont été. Pour tout dire, cette lecture m'a furieusement donné envie de revoir *Un long dimanche de fiançailles*, les deux récits ayant finalement de nombreuses résonances.

Mais il y a évidemment une vraie réalité historique qui a été respectée par l’auteur. On sent que de nombreuses recherches ont été faites pour nous immerger au plus proche de l’ambiance de l’époque, ce qui est éminemment bien fait.

Tout cela fait du *Soldat Désaccordé* un roman qui loue le pouvoir des histoires (avec ce narrateur qui compulse tous les récits et les témoignages qu’il peut trouver) et fait en même temps un vrai devoir de mémoire, qui est encore plus percutant alors qu'une nouvelle guerre a lieu aux portes de l'Europe à peine 100 ans après, donnant ainsi l’impression que tout se répète inlassablement.

—Le Soldat Désaccordé et sa plume inégalée—
Mais le plus gros point fort du *Soldat Désaccordé* tient sans aucun doute dans la plume de Gilles Marchand, qui est tout simplement magnifique. Pour tout dire, ça fait très longtemps que je n’avais pas lu un roman aussi bien écrit. Son style est poétique et imagé, rythmé et plein de sonorités. Et ce sont donc des qualités qui sont sublimées par la version audio, qui fait ressortir ses spécificités et les amplifie pour rendre cette histoire encore plus unique et hypnotique. Laurent Natrella, le narrateur, possède une voix grave et râpeuse, à la fois bourrue et douce, ce qui était parfait pour cette histoire, nous donnant l’impression qu’un vieux baroudeur/poilu/grand-père nous racontait vraiment cette histoire.

*Le Soldat Désaccordé* est donc un très bon roman, qui m'a plusieurs fois fait monter les larmes aux yeux et qui restera longtemps imprimé dans mes souvenirs de lectrice. L’entretien avec l'auteur à la fin du livre audio m’a d’ailleurs confortée dans mon ressenti, celui-ci étant très intéressant. Je précise simplement que ma note finale (16/20) n'est pas plus élevée étant donné que j'avais en fin de compte deviné pas mal de révélations avant qu'elles ne soient annoncées - ce qui est le seul petit bémol que je pourrais reprocher au roman, mais qui n’enlève rien à sa qualité.

—En bref—
En bref, *Le Soldat Désaccordé* de Gilles fut une excellente lecture qui m’a émue aux larmes. Entre tragédie historique et tragédie romantique, ce roman magnifiquement écrit ne pourra que te bouleverser pour une expérience de lecture difficilement oubliable - en particulier grâce à la qualité de la version audio avec laquelle je l’ai découvert.

https://desrevesdanslamarge.com/le-soldat-desaccorde-gilles-marchand/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Cette petite BD jeunesse (accessible à partir de 5-6 ans) m’a offert une petite bulle de douceur dans mon week-end bien chargé. J’ai aimé son trait doux, son ton nostalgique sans être larmoyant et ses thématiques qu’il est important de transmettre aux plus jeunes. Et même si j’ai très vite compris de quoi il retournait, mon œil d’adulte de 24 ans a été attendri par la délicatesse de cette histoire et sa tendresse intrinsèque. Un conte idéal pour ouvrir le dialogue autour du temps qui passe et de la vie qui s’en va. Un bel ajout à faire à la bibliothèque des plus petits !

https://desrevesdanslamarge.com/les-contes-des-coeurs-perdus-1-chaussette-loic-clement-anne-montel/
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0


Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode