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Liste des extraits

— Il suffit de rencontrer mon cousin pour comprendre. Il a cultivé l’art de l’insulte et du juron dès son plus jeune âge, fréquentant avec assiduité tous les maîtres dans ce domaine, palefreniers, charretiers, scieurs de long, commis de cuisine. Tout lui était bon. Maintenant qu’il est adulte, certains le plaignent, considérant cela comme une tare, parce qu’il ne peut plus parler autrement. D’autres comme un atout, car il a toujours le dernier mot.

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** Extrait offert par Terri Brisbin **

Chapitre 1

Fia Mackintosh s’efforça de détourner le regard en vain. Oh ! Bien sûr, les efforts qu’elle faisait pour ne pas regarder la scène intime qui se déroulait sous ses yeux n’étaient guère convaincants. Mais elle aurait tellement voulu que cela lui arrive, à elle aussi ! Pas avec le mari d’Arabella, Dieu la garde ! Mais avec un homme qui aurait pour elle le même regard amoureux que celui avec lequel le laird1 couvait sa femme.

Devant elle, Brodie, d’une taille particulièrement imposante, paraissait encore plus grand. Pourtant Arabella, toute menue, certes, mais réputée comme l’une des femmes les plus belles et les plus raffinées des Highlands, ne paraissait pas le moins du monde impressionnée. Quand les lèvres des deux époux se joignirent, Fia sentit sa bouche frémir sous la caresse.

Mais ce n’était pas le pire. Car, le pire, ce fut le long soupir qui lui échappa, retentissant dans la pièce silencieuse. Un soupir si sonore qu’il attira l’attention de Brodie. Et qu’Ailean, la cousine et dame de compagnie de la maîtresse de maison, ne put retenir un petit rire. Heureusement, tante Devorgilla n’était pas là pour voir son embarras. Une fois de plus, Fia avait enfreint la règle stipulant qu’un serviteur2 ne devait être ni vu ni entendu tant qu’on ne s’adressait pas directement à lui.

— Je vous demande pardon, laird, milady, dit-elle plongeant dans une courte révérence, les yeux baissés. Je ne voulais pas faire intrusion dans un moment privé.

Réponse qui ne provoqua chez le laird qu’un rire amusé.

— Si mon époux voulait que nous jouissions tous les deux d’un moment privé, il m’aurait emmenée dans nos appartements plus tôt, Fia, répliqua Arabella en riant.

Lui jetant un regard furtif, Fia vit qu’Arabella repoussait son mari de ses deux mains sur son poitrail, sans réussir à l’ébranler. Il se redressa pourtant et croisa ses bras puissants sur son torse.

— Brodie, je vais très bien. Inutile de me surveiller à longueur de journée comme le lait sur le feu.

Fia croisa le regard d’Ailean et comprit. La femme du laird attendait un autre enfant ! Cela expliquait l’attitude plus protectrice encore, si c’était possible, de Brodie à son égard. Elle songea qu’elle aussi voudrait bien connaître un tel bonheur, être aimée et porter l’enfant de celui qu’elle aimerait en retour, et un nouveau soupir lui échappa. Ailean rit encore, et Fia sentit ses joues s’empourprer.

— Allez, mon mari, intima Arabella à son époux, dont la masse de muscles ne bougea pas d’un pouce. Vous embarrassez notre Fia qui en oublie son ouvrage.

En effet, le panier de raccommodage gisait aux pieds de la jeune fille, qui, prenant un bas de laine au hasard, feignit de s’en occuper. Cela fit rire le laird encore plus fort.

— Fia est assez grande pour comprendre, ma colombe, s’exclama-t-il en se penchant sur sa femme pour lui baiser le front. Mais je vous laisse à vos occupations.

Néanmoins son regard malicieux laissait entendre qu’Arabella ne s’en tirerait pas à si bon compte. Et, en effet, la seconde d’après, il attirait sa femme dans ses bras et lui administrait un baiser si profond, si passionné, que Fia eut du mal à détourner le regard.

Du reste, elle n’en avait pas du tout envie.

Tout cela était si romanesque. Si pareil aux chansons qu’interprétaient les trouvères, le soir, à la veillée ! C’était exactement de ce genre d’amour dont elle rêvait avant de s’endormir. Cependant, personne n’entendit le soupir qu’elle poussa cette fois-ci.

— Passe une bonne journée, Arabella, lui souhaita Brodie en reposant sa femme sur ses pieds. Et vous aussi, Ailean et Fia.

Il leur adressa un bref salut et quitta la pièce. Mais il ne pouvait pas faire les choses à moitié et, quand la porte claqua derrière lui, les trois occupantes de la pièce sursautèrent. La maîtresse de maison lissa sa robe de ses paumes, Ailean alla lui servir un gobelet de vin herbé et Fia… Eh bien, Fia ne put qu’adresser à sa maîtresse un sourire émerveillé en pensant à la nouvelle qu’elle venait d’apprendre. Quand Arabella croisa son regard, elle sourit aussi.

— Je ne tiens pas à l’annoncer tout de suite, dit-elle en faisant glisser de nouveau ses mains sur ses flancs d’un geste protecteur. Pas avant quelques semaines. Mais, si Brodie s’obstine à se comporter de la sorte, tout le monde va finir par comprendre.

La dernière grossesse de l’épouse du laird s’était terminée par une fausse couche, et Fia comprenait qu’elle préfère attendre.

— Je ne dirai rien, milady.

Etant au service de la maîtresse des lieux, Fia se trouvait souvent témoin d’informations confidentielles et elle avait appris à se montrer discrète.

* * *

Le reste de la journée s’écoula sans heurt, rempli des tâches et des devoirs quotidiens qui consistaient essentiellement pour Fia à répondre aux besoins de sa maîtresse et à la suivre dans chacun de ses déplacements dans l’enceinte du domaine. Le laird apparaissait à intervalles réguliers, l’œil vigilant, ce qui suscitait chez Fia chaque fois un sourire attendri mais provoquait un petit claquement de langue irrité de la part de Lady Arabella. Pourtant, quand les regards des deux époux se croisaient, son joli visage s’éclairait d’un sourire aimant.

Et Fia, de nouveau, se reprenait à soupirer.

Ailean et Lady Arabella riaient sans plus de commentaire. Elle était intriguée par ce nouvel état d’esprit qui l’agitait, car elle travaillait pour la dame du manoir depuis deux ans maintenant, mais au début elle n’avait guère prêté attention aux rapports entre les deux époux. Cependant, depuis quelques mois, elle se laissait émouvoir par leurs tendres murmures, leurs caresses ébauchées et leurs baisers.

La première fois que sa mère avait remarqué son trouble, elle avait ri. Et avait décrété non sans malice qu’il allait falloir songer au mariage.

En vérité, Fia n’était encore qu’une enfant quand elle avait remarqué les relations particulières entre Brodie Mackintosh et Arabella Cameron. Alors que leur clan souffrait de cette terrible dissension qui avait contraint Arabella à vivre en exil dans les montagnes, elle avait vu avec quelle douceur Brodie traitait sa prisonnière. A l’époque, elle-même n’était âgée que de dix ans mais cela ne l’avait pas empêchée de comprendre ce qui se passait.

Durant les années qui suivirent, et en particulier depuis que Lady Arabella, tenant sa promesse, l’avait fait venir à ses côtés, l’amour des deux époux lui avait paru chaque jour un peu plus profond. Et qui ne se serait pas laissé entraîner dans une telle passion ? Brodie, une force de la nature et l’un des plus beaux hommes du comté, savait faire preuve à l’égard de sa femme autant de flamme que d’une émouvante tendresse.

Fia et Ailean aidaient leur maîtresse à accomplir les dernières tâches du jour, quand celle-ci leur annonça :

— Demain, Brodie et moi, nous partons rendre visite à ma cousine à Achnacarry. Rien d’officiel, donc votre présence n’est pas requise.

— Arabella, protesta Ailean. N’oubliez pas que vous…

Fia se prépara à assister à l’habituelle confrontation de deux volontés.

— Mon mari veillera à ma sécurité et à mon confort, rétorqua Arabella sans laisser à sa dame de compagnie le temps d’achever.

— Mais toutes ces attaques ! protesta Ailean en se tordant les mains d’angoisse.

Arabella sourit.

— Cela fait des semaines qu’il n’y en a pas eu. Et puis qui serait assez fou pour s’en prendre à l’escorte du puissant Brodie Mackintosh ? Avec lui et les guerriers de sa suite, je n’ai absolument rien à craindre.

Fia attendit le prochain argument d’Ailean, sachant que la jeune femme n’en était jamais à court. Sa brusque capitulation la surprit d’autant plus.

— Comme vous voudrez.

Rencontrant le regard de Fia, Arabella lui sourit avec douceur.

— Je suis sûre que ta mère sera ravie de t’avoir auprès d’elle quelques jours, suggéra-t-elle. J’ai exigé beaucoup de toi ces derniers temps.

La décision de sa maîtresse étant prise, Fia ne fit aucune objection. Sous le toit des Mackintosh, tous les serviteurs, même ceux qui n’appartenaient pas à la famille, étaient traités avec bonté.

— Vous n’avez en rien abusé, milady. Mais j’apprécie votre sollicitude. Je me rendrai au village demain matin après votre départ.

Se dirigeant vers la table de toilette, elle ajouta :

— Maintenant, ne faut-il pas que je vous brosse les cheveux ?

Ce fut la voix grave du laird qui lui répondit depuis le seuil de la chambre.

— Je vais m’en occuper.

De nouveau, une vive chaleur empourpra les joues de Fia.

— Très bien, laird, dit-elle en reposant la brosse sur le meuble. Je reviendrai demain matin pour vous coiffer, milady.

Elle ouvrit la porte et s’effaça pour laisser Ailean sortir. Puis elle quitta la pièce à son tour, accompagnée par le rire léger d’Arabella et par ses réprimandes à l’encontre de Brodie, qui intimidait un peu trop leur jeune parente.

Gênée, elle souhaita une bonne nuit à Ailean qui descendait dans sa chambre et s’empressa de regagner celle qu’elle partageait avec d’autres servantes. Tandis qu’elle se préparait pour la nuit, elle comprit soudain qu’elle n’avait guère envie de partir. Lady Eva, l’épouse de Robert, apprécierait certainement son aide. Sa chambrière Nessa avait quitté récemment son service pour aller se marier à Durness, et sa remplaçante était encore en apprentissage. Oui, Lady Eva serait certainement contente de la voir venir à la rescousse.

Fia savait bien trop ce que rentrer chez elle signifiait. Sa mère s’empresserait de lui parler mariage toute la journée, songea-t-elle en grimpant dans son lit, pour qu’elle cède enfin à la demande du fils du meunier. N’était-ce pas un bon parti pour une fille comme elle ? Fia n’espérait tout de même pas se marier au-dessus de sa condition, n’est-ce pas ?

Mais Fia ne l’entendait pas de cette oreille. Elle rêvait d’un homme qui la ferait rougir d’émoi comme le mari d’Arabella avec sa femme. Ou comme Rob, celui d’Eva. Elle voulait être soulevée de terre par un puissant guerrier, capable de la protéger et de la désirer comme ces hommes-là le faisaient avec leur femme. Elle tira ses draps jusque sous son menton avec un autre soupir. Non, décidément, épouser Dougal, le fils du meunier, ne répondait guère à ses aspirations.

Cette nuit-là, dans ses rêves, un homme apparut qui lui tendait la main. Fia avança vers lui, s’efforçant de distinguer son visage dans la pénombre. Elle pouvait distinguer ses cheveux sombres et brillants mais le reste de ses traits lui échappait. Il avança de nouveau la main vers elle et, lui souriant, elle lui tendit la sienne.

Malheureusement, elle se réveilla en sursaut avant qu’il ne se passe autre chose.

Comme la plupart des femmes d’âge mûr du clan, sa mère croyait aux prédictions contenues dans les songes. Cela signifiait-il qu’elle allait bientôt rencontrer son idéal masculin ? Devait-elle décliner une fois pour toutes l’offre de Dougal et attendre l’homme aux cheveux noirs ?

* * *

Le lever du soleil la trouva encore éveillée, se demandant une fois de plus si, plutôt que de croire à des chimères, elle ne ferait pas mieux d’accepter l’unique demande en mariage qu’elle avait reçue, provenant d’un brave garçon de son village et dont la famille était honorablement connue dans la vallée.

Quand elle eut fini son travail auprès de Lady Arabella et qu’elle put enfin prendre le chemin du cottage de ses parents, elle n’était guère plus avancée dans ses réflexions.

* * *

— Vous ne devriez pas la taquiner ainsi, mon ami, gronda gentiment Arabella, placée devant le grand miroir d’étain.

Brodie ne dit mot. Pour l’heure, ses mains se perdaient dans les longues boucles des cheveux de sa femme et il était uniquement concentré sur cette tâche. Quand il se trouvait avec elle, Arabella était son seul univers, et il aimait plus que tout la sensation que produisait la soie de ses cheveux glissant dans le creux de ses mains. L’idée que bientôt ces mêmes mains caresseraient d’autres parties, plus secrètes, du corps de sa femme, faisait agréablement frémir son sexe, déjà prêt à l’assaut.

— Je n’ai pas voulu la taquiner, amour, protesta-t-il en plongeant son visage dans la chevelure d’Arabella dont il inhala avec ravissement les fragrances de fougère et de miel. Mais ce n’est encore qu’une gamine qui rougit pour un rien.

— Notre Fia est une jeune fille maintenant, Brodie, rectifia Arabella en se tournant vers lui. Et elle s’est entichée de vous dès le premier regard.

Brodie ouvrit de grands yeux innocents.

— Est-ce ma faute ? Je n’ai rien fait pour l’encourager.

Il fit glisser ses grandes mains le long des épaules rondes de sa compagne et l’attira contre lui. Bon sang ! Cette faim qu’il avait d’elle ne s’apaiserait donc jamais. Six ans s’étaient écoulés depuis le début de leur union, deux enfants étaient nés et un autre était en route, mais il avait sans cesse besoin de la voir, de la toucher. Se penchant sur elle, il lui baisa les lèvres. Elle ouvrit la bouche et accueillit sa langue qu’elle goûta avec gourmandise.

Puis elle le repoussa doucement.

— Au risque de vous vexer, je ne crois pas que cela soit dû à vos seuls charmes, mon ami.

Brodie laissa retomber ses bras, résigné. Quand Arabella avait une idée en tête, rien ne pouvait l’arrêter. Et elle était visiblement désireuse d’approfondir le sujet avant toute autre chose.

— De quoi s’agit-il, alors ?

— On peut lire dans son regard le désir qu’éprouve toute jeune fille de son âge de rencontrer l’amour, expliqua Arabella, en poussant un soupir presque semblable à celui de Fia. Elle pense que notre histoire est digne des romans de chevalerie et voudrait bien connaître le même genre d’aventure.

Brodie secoua la tête en gémissant doucement. Dût-il être marié jusqu’à la nuit des temps, il lui paraissait de plus en plus évident qu’il ne comprendrait jamais rien aux femmes.

— Je vous ai enlevée et vous ai retenue prisonnière contre votre volonté. Quant à Rob, il a pourchassé Eva et l’a épousée de force. Je ne vois pas ce que cela a de particulièrement chevaleresque.

Arabella se rapprocha de nouveau et, songeant à ce qui allait suivre, il sentit son corps trembler d’excitation. Levant lentement la main, d’un seul doigt, elle suivit la ligne de ses épaules, descendit jusqu’à son torse et il se prit à souhaiter que ses vêtements tombent sur le sol, comme par magie. Que ce doigt chargé de bagues caresse sa peau nue.

— Est-il possible, mon ami, que vous ne compreniez pas l’attrait que peut avoir sur une jeune fille le fait d’être sauvée par un beau guerrier des Highlands ? Et bientôt promu chef de son clan, qui plus est ?

Brodie s’efforça de se concentrer sur ce que disait sa femme mais il y avait toujours ce doigt de feu qui descendait plus bas, toujours plus bas…

— D’être désirée par un homme puissant qui promet de vous défendre contre vos ennemis ? Qui réclame votre âme autant que votre cœur et que votre corps ?

Il s’apprêtait à protester car ce n’était pas exactement ce qui s’était passé en ce qui concernait Eva et Rob. Mais, quand la main d’Arabella descendit sous sa ceinture et s’y attarda, il perdit toute faculté de penser.

La main se fit plus insistante, lui arrachant un gémissement. Elle s’interrompit, dans un geste suspendu, et rencontra son regard. Elle attendait une réponse. Brodie s’efforça désespérément de retrouver le fil de la conversation. Ah ! Oui. La chambrière d’Arabella. Ses rêves romanesques à propos d’on ne savait quoi.

— Ma mie, quand votre main s’égare ainsi, je ne suis plus capable de réfléchir.

Le rire clair de sa femme emplit la chambre, éclairant son cœur.

— Soyez bon pour elle, Brodie. Elle est jeune et mérite de vivre son rêve avant d’être confrontée aux réalités de l’existence.

— Vous voulez que je déniche parmi mes guerriers quelqu’un qui veuille bien l’enlever sur son beau destrier ? Comme je l’ai fait avec vous, ma mie ?

Joignant le geste à la parole, il souleva sa femme et l’emporta vers leur lit. Et, s’allongeant sur elle, il la couvrit de baisers.

Mais une main ferme le repoussa.

— Brodie, elle est assez grande pour savoir qui aimer. Je vous demande seulement de ménager sa sensibilité.

— Comme vous voudrez, ma femme. Mais, maintenant, il est grand temps de vous occuper de moi.

Se plaquant de nouveau sur Arabella, il remua les hanches de manière suggestive, guettant dans les yeux dorés de sa femme la naissance de son émoi.

Pour toute réponse, elle ouvrit les jambes avec un lent sourire.

— Eh bien, venez donc me montrer ce dont vous êtes capable à une heure si tardive.

* * *

La lumière du matin vint bien trop tôt au goût de Brodie, mais il savait que de nombreux autres jours et autres nuits les attendaient, Arabella et lui, avec leurs peines et leurs joies. Tant qu’il se réveillerait au côté de son épouse, un sentiment de plénitude brûlerait toujours dans son cœur telle une torche luisant dans la nuit.

Quant à Fia, eh bien, il envisagerait des possibilités de mariage pour elle dès leur retour d’Achnacarry. Il ne pouvait lui promettre un enlèvement en règle, mais il devait tout de même être en mesure de lui trouver un époux digne de ce nom.

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** Extrait offert par Terri Brisbin **

Prologue

A moitié aveuglé par la fumée âcre qui se dégageait des moissons incendiées et des corps en partie consumés des bêtes, Brodie Mackintosh, chef du tout-puissant clan Chattan1, évaluait les dégâts.

Hochant la tête, il adressa à son cousin un sourire grimaçant.

— Quand ?

— La nuit dernière, répondit Robert, chef de la garde armée du clan Mackintosh.

— Des blessés ?

Brodie s’attendait au pire. Il y avait eu une escalade de violence ces derniers jours, et la situation ne pouvait qu’empirer.

— Un mort. Le vieil Angus. Ils ont chassé les moissonneurs de leurs champs, et il a voulu résister.

Brodie jura entre ses dents, et Rob opina du chef. Le vieil homme était mort courageusement. Dans son jeune temps, il avait été un guerrier intrépide et, s’il était resté, ce n’était ni à cause de l’âge ni à cause d’une quelconque infirmité, mais pour défendre les biens de la communauté.

Brodie s’éloigna de quelques pas et se mit à examiner méticuleusement les empreintes de pieds sur le sol. Il s’agenouilla pour mieux voir, méditant sur la gravité croissante des attaques.

C’était le quatrième incident en quinze jours. Chacun dans un endroit différent sur les terres appartenant au clan. Et chacun détruisant récoltes et provisions, mais sans s’en prendre aux paysans ni aux villageois.

Jusqu’à aujourd’hui.

Jusqu’au meurtre du vieil Angus.

— Qu’en penses-tu, Rob ? demanda-t-il en rejoignant son cousin resté en arrière.

Comme Rob ne répondait pas, Brodie rencontra son regard et y lut la réponse qu’aucun d’eux ne voulait formuler à voix haute.

Le mariage de Brodie avec Arabella Cameron, six ans plus tôt, avait mis fin à des décennies d’hostilités entre les Mackintosh et les Cameron. Une partie de ce succès était due aux habiles négociations des principaux intéressés, ainsi qu’à l’échange de grosses sommes d’argent. Mais, pour les plus anciens, c’était surtout la lassitude de tant de violence et de misère qui avait fini par l’emporter.

— Est-ce possible, Brodie ? demanda Rob d’un ton véhément. Oseraient-ils violer notre pacte ? Mais qui parmi eux aurait pris l’initiative d’un acte aussi absurde ? Qui peut bien être le meneur ?

— Je l’ignore mais, avant de lancer une telle accusation, je suis bien décidé à mener mon enquête.

Brodie haïssait l’idée même que les Cameron aient voulu reprendre les armes contre eux. Tout ce que les deux clans avaient accompli ensemble durant ces années de paix et tout ce qu’ils avaient enduré pour l’établir serait réduit à néant2.

— Envoie nos pisteurs sur la trace des attaquants.

Rob hocha la tête et s’empressa d’obtempérer. Brodie, après l’avoir regardé s’éloigner, alla inspecter de plus près l’orée de la forêt. Son œil exercé capta bientôt un fragment de tissu accroché à une branche de saule le long du chemin qui venait du hameau. Il le prit et l’étudia de plus près.

Les couleurs aussi bien que les motifs lui étaient familiers car il avait vu souvent sa bien-aimée Arabella les porter. Sous forme d’un châle qu’elle drapait le soir autour de ses épaules. Sur une ceinture autour de sa taille. Sur le plaid même qui était plié au pied de leur lit.

C’était le tartan aux motifs distinctifs du clan Cameron.

Brodie hocha la tête, entre résignation et regret. Puis, les épaules un peu voûtées, lui toujours si fier, il enfourcha son cheval et se dirigea vers le manoir, la main droite toujours crispée sur le morceau d’étoffe.

Il voulait être le premier à faire part des événements à son épouse, la belle Arabella Cameron. Si la famille de celle-ci trahissait le pacte qu’elle avait conclu avec les Mackintosh, compromettant par là même son honneur, il fallait qu’Arabella l’apprenne de sa propre bouche.

Il lui devait au moins cela.

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Une vive lumière troua l’obscurité.

Sa tête la faisait terriblement souffrir. Et aussi son dos et son cou. Que s’était-il passé ? Fia s’efforça de rappeler à elle ses souvenirs défaillants. Avait-elle été malade ?

Soudain, tout lui revint. Se souvenant de l’agression dont elle avait été l’objet, elle poussa un cri de frayeur. Et puis, il y avait eu l’intervention de cet étranger… Ami ou ennemi ? Elle voulut lever le bras pour tâter son crâne encore douloureux et s’aperçut avec stupéfaction qu’elle avait un couteau dans la main.

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— Alors, interrogea-t-elle d’un ton plus rude que nécessaire. Avez-vous du fil et une aiguille ? Je pourrais aussi recoudre vos vêtements.

— Seriez-vous très étonnée si je vous répondais par l’affirmative ?

Un nécessaire à couture dans les fontes de selle d’un bandit de sac et de corde ! Il est vrai, songea Fia, que ces accessoires ménagers pouvaient servir à recoudre les blessures infligées pendant les combats. Parcourant la grotte, son regard se posa sur les différents objets que Iain y avait déposés, et elle se rappela ce qui avait été entreposé dans l’autre caverne, beaucoup plus grande. Les bandits paraissaient bien équipés et parfaitement en mesure de satisfaire à leurs besoins.

— Eh bien, non. Sinon, vous n’auriez pas cet air ravi du chien qui vient de déterrer un vieil os !

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Vous ressemblez à ces femmes venues du Nord qui chevauchaient et se battaient aux côtés de leurs maris. Il ne vous manque plus qu’une épée ou une hache de combat.

La manière dont il parlait exprimait davantage l’admiration que le sarcasme, et le cœur de Fia se réchauffa. Mais qui pouvait bien être cet homme qui connaissait les coutumes des Vikings et qui parlait tantôt comme un homme bien né, tantôt comme un ruffian ? Cet homme qui l’avait sauvée du déshonneur et d’une mort probable et veillait sur son confort et sa nourriture ?

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— Tu f’rais mieux t’occuper d’tes affaires, la fille. T’vas finir par l’payer plus cher que c’que tu crois, chuchota-t-il furieusement.

— Voilà que vous recommencez avec cette manière de parler et vos faux airs de voyou. Mais ça ne prend plus. Qui êtes-vous ?

Il marcha sur Fia, et elle eut l’impression qu’un animal dangereux s’apprêtait à bondir. Les mouvements de celui qui se faisait appeler Iain Dubh étaient d’une grâce féline, et il se dégageait de son corps la force de ceux qui sont habitués à combattre. Elle avait vu déjà cela chez Brodie et Rob. Devant la menace, leurs corps devenaient de terribles armes vivantes. C’était ce qui se passait sous ses yeux.

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— Alan, il faut que je te parle, chuchota-t-elle.

Il hocha complaisamment la tête. Mais, sans se démonter, il alla s’attabler devant son écuelle, jugeant plus important de se remplir la panse. Et ce n’est qu’après qu’il se fut repu de saucisses, de pain et de bière, que Fia parvint à l’entraîner dans la grande salle qui occupait l’avant de la maison.

— Tu te sens bien, Fia ? demanda-t-il tout de suite. Tu es toute pâle…

Il se reprit et, rougissant, comme le grand gaillard sensible qu’il était, bafouilla :

— Oh ! Excuse-moi. Après tout ce que tu as traversé, tu as bien le droit d’être un peu troublée. Sans compter que tu dois te sentir bien morose. Que diable, une rupture est une rupture ! Même avec un voyou.

Comment les hommes pouvaient-ils être aussi balourds et perspicaces à la fois, c’était un mystère. Mais Alan avait raison. Fia était malheureuse. Elle ne reverrait jamais l’homme qu’elle aimait.

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— Mon cousin Alex est un fin connaisseur…

Fia voulut sourire poliment mais ne put s’arracher qu’une petite grimace. Où voulait-il en venir ?

— En matière de jolies femmes, voulais-je dire. Et la fille de Sinclair est en effet une parfaite horreur. Alors, j’ai refusé. Le roi, mon parrain, était si déçu que je me suis empressé de le rassurer. Je lui ai affirmé que je connaissais une femme qui me conviendrait à la perfection. Une femme qui a essayé de m’assommer avec un chaudron quand j’ai voulu la séduire. Une femme qui m’a volé ma bourse et mon couteau. Une femme qui a su m’écouter quand j’en avais besoin et a prié pour mon âme, même dans les plus noirs moments. Une femme qui a soulagé mes douleurs et m’a sauvé la vie sans me connaître… Une femme qui a dit qu’elle m’aimait.

Encore un pas et, lui prenant la main, il en baisa les doigts l’un après l’autre.

— Savez-vous ce que le roi a répondu ? Que si une telle femme existait, il fallait que je m’empresse de lui demander sa main avant que quelqu’un d’autre ne le fasse à ma place… Je crois qu’il a particulièrement apprécié l’épisode du chaudron.

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** Extrait offert par Terri Brisbin ** (VO)

It did not take long to notice her.

A young woman, tall and lithe, walked past him and was trailed by a young man who he took little notice of. But, it took only one glance to assess this situation. The young man, awkward and lanky, wanted the woman. The woman barely gave him a moment’s attention. Until she stopped and turned, giving Niall his first good look at her.

Good God, she was a beauty!

She wore a plain gown, but that was the only unremarkable feature of hers. Green eyes the shade of the summer forest. A gently sloping nose that led his gaze down to the most perfect mouth and lips he’d ever seen on a woman. She said something to the man and he imagined how her lips would taste and feel against his own. How her voice would sound as she whispered his name….

Niall shook his head, trying to understand the strange wanting that this woman caused. Tossing the last bit of bread in his mouth, he chewed it slowly while sorting out the cause of his reaction to her. He was not an untrained, inexperienced lad with no history of involvement with willing women. Before, before he became Iain Dubh, he had had his share of lovers and even since becoming this rogue, women had sought him out for bed play.

Nay, inexperience did not explain it. So, he stepped into the shadows of the path where he would not be seen and watched the exchange between the two.

Even without being able to hear their words, he could decipher what was happening. The man was trying to convince the woman to accept his offer. He shuffled from side to side, unable to meet the beauty’s gaze for more than a moment or two. Truly, Niall doubted he could have for much longer than that.

Then, the woman took the man’s hand and was clearly attempting to be kind about her obvious refusal. Was the man making an offer of marriage? He was bolder than Niall thought him to be if that was happening,

‘Dougal!’ the beauty said louder now. Ah, the hapless lad was called Dougal. ‘I have been as clear as I can about a match between us. I pray you to leave the matter now.’

Dougal, the hapless lad, opened and closed his mouth several times, trying to say something. The lad’s rebuttal to the lass’s refusal, Niall suspected. But the determined young woman—was she an Isabel or a Margaret?—did not give him the opportunity. She released his hand and stepped back, a clear message to one who had eyes to see it.

Niall let out a sigh and retrieved the apple he’d been carrying in his sack. Biting into it, he continued to watch this unexpected bit of entertainment to ease the waiting.

Bloody hell! He needed to get into position and realised the lass, and lad, would be in the middle of the coming disturbance. Glancing around, he wondered how to steer her away from it. Niall saw that his presence had not been noticed. Mayhap if they saw him, they would leave this area and go in some other direction?

He’d seen many other men and women in the months with this gang and had never thought of warning one of them, so why now? Why her? For it was the lass for whom he was concerned.

Without truly thinking about it more than that, he stepped out of the shadows, making enough noise to ensure she would hear him. And she did, stepping back even further now from young Dougal. She raised her eyes to his and Niall lost his breath with wanting and need for this perfect stranger.

Sucking in a breath, he nodded at her but remained where he stood. He wanted her to move down this pathway and away from the village well on his right. Tugging the reins of his horse, he slowly walked in front of her and she turned back to her companion and in the direction he wished her to go. After only a moment’s contemplation of her choices, the beauty faced him once more, staring at his face as though deciding if they had a past introduction.

He would have remembered meeting this one but could not. He’d never travelled to the lands of the Mackintosh and Cameron clans before this. If he’d seen her at court, his appearance would have been very different that it was now with dirt and grime covering most of his face and features and the worn and torn clothing of a band of men living on the road.

This close, he could see that her eyes were even more spectacular than at a distance, glimmering in this sun’s light as though touched by fae magic. Her gaze narrowed and he felt the heat of arousal race through him. Wiping the back of his hand across his now sweaty forehead, Niall struggled with his control.

‘Good day, sir,’ she said quietly, still searching his face. ‘Do you have need of something?’

Did she have to phrase her words so? His randy bits took a different meaning from them than the simple courteous one she meant. The sound of her voice, soft but with deep tones tracing through it, was as sensual as he’d thought it would be. Before he could reply, hapless Dougal walked to her side, and even took a step closer, positioning himself as her protector. The poor lad would never stand against what was coming.

‘Good day to ye both,’ he said, making his accent rougher to blend with the more common one of the gang. ‘Nay, just travellin’ on and stopped for a drink from the well there.’ Niall nodded at the stone structure—a common reason and place for visitors to stop.

‘The dipper sits in a bucket at its side,’ the beauty replied. Hapless Dougal glared and crossed his arms over his meagre chest, mayhap able to read more in Niall’s gaze at the young woman than she did.

Niall pulled his horse along, blocking the rest of the path, and feinted towards the well. The sound of stirring trouble began echoing into the clearing. The other two glanced to the source of the sounds and the woman took a step towards it. Without thinking, Niall grabbed her by the shoulders, ignoring her gasp, and pushed her in the other path.

‘Go. Now. Away from here,’ he whispered fiercely so that only she could hear his words.

She stumbled back a few steps and into hapless Dougal who caught her. Niall could waste no more time here without exposing himself to the outlaws, so he did not spare another glance at her. Instead, he mounted and rode off towards the growing disturbance, knowing he must play his part.

The lass would have to see to herself, no matter how much his randy bits wanted him to do otherwise. That he had to force himself not to look back at her told Niall that she was more dangerous to him than any other challenge he’d encountered thus far. And these last months had presented him with many more than he’d ever thought to face.

The spreading chaos and noise drew his full attention now and he could give little more thought to the enticing, green-eyed temptress.

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