Extraits

Tout était calme autour de la jeune femme âgée de dix-sept ans. Elle suivait le chemin sinueux à travers les bois, où l’odeur de la légère humidité sur les végétaux se mélangeait au parfum des fleurs sauvages. Elle scruta en direction de la cime des arbres et déjà les premiers rayons du soleil essayaient de percer, pour venir réveiller cette nature encore endormie.

Quand elle observa plus attentivement son regard trouva enfin, ce qu’inconsciemment il cherchait depuis le début : un magnifique oiseau. Haut d’environ une quarantaine de centimètres l’animal possédait un corps trapu, recouvert d’un plumage crème parsemé de taches plus foncées. Seule sa gorge composée de duvet était d’un blanc immaculé. Sa petite tête arrondie laissait ressortir deux billes couleur or, avec en leur centre des pupilles d’un noir intense. Son bec crochu permettait de deviner son appartenance à la famille des chouettes.

Cette vision avait le don d’apaiser Appôline, et sans hésitation elle tendit le bras pour que le volatile vienne s’y poser. Celui-ci ne se fit pas désirer. À peine installé, il frotta son visage contre la peau de la fille. Puis une voix résonna, comme surgie directement de son esprit.

La jeune femme secoua vivement la tête. Tout ceci ne pouvait pas être réel ! Elle était seule dans ce lieu, ou alors s’agissait-il d’hallucinations ! Mais par quoi auraient-elles été provoquées, par les décoctions préparées par sa sœur ? Cependant, lorsque cette voix résonna à nouveau dans son esprit, un doute s’insinua en elle. Elle avait le sentiment d’y être habituée et entreprit donc de chercher l’origine de cette intrusion. La douceur dégagée par ces paroles ne pouvait pas provenir de l’énorme bête qui se tenait toujours devant elle, Appôline en était persuadée.