Commentaires

Très beau roman qui tourne autour de la "vie" d'un violon. Il y a 2 histoires qui se mêlent : la première en 1938, la barbarie des militaires par rapport à un quatuor de musiciens, la deuxième la vie d'un luthier et de sa compagne archetière. On s'attache très vite aux personnages. Par les mots délicats de ce roman, ce violon prend vie et il est prétexte à de belles rencontres et à de beaux gestes d'entraide et d'amour. On y découvre à la fois la haine mais aussi la compassion. C'est un roman plein d'humanité et plein de sensibilité comme savent les écrire les auteurs japonais.

Très honnêtement, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre en commençant ce livre. Le sujet avait l'air intéressant mais j'avais peur de je ne sais pas trop quoi en fait. Donc je me suis lancée.

Au final, je sui vraiment contente d'avoir pu le lire. C'est un livre très rapide à parcourir, on entre relativement bien dans l'univers et on comprend au fur et à mesure des chapitres certains points qui pouvaient paraître obscure au départ. Ce n'est pas un livre avec des rebondissements à tout va. Je le qualifierai plutôt de doux, tranquille malgré un sujet abordé tout de même très dur. Il est émouvant, poétique et sans pression aucune. Simple mais bon.

Un livre d'une justesse absolue. La bibliothèque aurait très bien pu refuser de me le redonner tellement il m'a arraché de larmes.

Le rythme de la narration est parfait. L'auteur nous donne dès le départ les éléments clés pour comprendre son propos, puis nous laisse le plaisir de raccrocher les wagons entre les différents événements que nous présente le roman pour reconstruire l'histoire dans sa totalité. On est actif, tenu en haleine tout le long de sa lecture. L'impact émotionnel des révélations que l'on interprète de nous même est d'autant plus puissant.

La plume est chantante, musicale, d'une douceur extraordinaire. Elle retranscrit à la perfection les émotions, les sensations qui surgissent lorsque l'on écoute un morceau. Une musique inaudible autrement que par l'esprit nous accompagne tout le long de la lecture.

Sérieusement, allez-y sans crainte, c'est un coup de coeur. Le livre se lit facilement, vite et ne laisse pas indifférent quoiqu'on en pense au final.

L’auteur nous livre un récit tout en subtilité, sur les traces d’un luthier au crépuscule de sa vie qui, page après page, se remémore les événements bouleversants de son passé. A travers ses souvenirs et ses rencontres, de nombreux thèmes forts tels que le deuil, le régime répressif japonais des années 30 ou encore l’adoption sont abordés tour à tour, avec pudeur et sensibilité.

Ce roman, c’est également l’histoire d’un violon, témoin d’évènements terribles, qui va renaître au fil des ans pour guérir les âmes brisées des différents protagonistes. Une belle ode à la musique et un trilogue France-Japon-Chine qui nous fait voyager dans l’espace et dans le temps.

Le rythme lent de ce roman pourra peut-être déranger, mais il colle parfaitement à l’ambiance de ce roman nostalgique et réparateur. Cela nous donne très envie de découvrir la dernière sortie de l’auteur, “Suite inoubliable”, dans la droite lignée de ce roman.

Rarement un roman m'a autant parlé et ému. Les thématiques abordées par Akira Mizubayashi ont paru écrites pour moi. Du drame familiale, de ce violon piétiné puis ressuscité, de la musique pour cordes omniprésente, Âme brisée conte une histoire originale, magistralement construite, exceptionnellement cohérente. Certainement une œuvre qui restera parmi les plus belles de la littérature.

Ce livre raconte une belle histoire.

La lecture est agréable et on devore1me livre en un rien de temps.

On ressent toutes les émotions des personnages, notamment dans la "dédicace" musicale de Midori.

Décidément, je suis prise, envoutée par l'écriture d'A. Mizubayashi.

Toujours la musique, les violons cette fois. le Japon et la France

Je me délecte de ces lignes, je suis dans l'histoire, je suis Rei/Jacques, mais aussi Hélène. Tokyo, Paris, Mirecourt, Crémone...

Quel bonheur ces dialogues emprunts du respect fondamental japonais, de finesse, d'élégance

J'ai été très surprise par ce roman. Je m'étais préparée à un livre très dur et beaucoup plus difficile sur un point de vue émotionnel.

En réalité ce livre est très centré sur la musique et les instruments. J'ai été déçue que le livre ne se déroule pas entièrement au Japon. L'histoire se passe, pour quasiment la moitié, en France et j'aurai voulu que ça soit différent.

Il n'en reste pas moins un très bon livre, écris avec beaucoup de talent d'autant plus que l'auteur ne l'a pas écris dans sa langue maternelle.

J'avoue que j'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre. En fait j'ai été assez déroutée au départ, car je m'attendais à autre chose ; je m'étais imaginée autrement ce livre.

Déjà, j'avais pris le titre du livre complètement premier degré. Je m'attendais à une histoire vraiment 100 % dramatique. Il faut dire que le résumé éditeur (sur mon livre en tout cas) ne semblait pas vraiment faire d'ouverture particulière sur une autre thématique. Alors qu'en fait, la musique, le violon notamment, occupe une très grande place dans l'histoire. Et le titre du livre ne renvoie donc pas à une âme humaine qui aurait été brisée par un évènement traumatique (ou alors pas seulement et pas principalement), mais à l'âme, cette pièce de bois qu'on retrouve dans les violons, et donc à un violon qui a été cassé, que notre personnage passera sa vie à réparer. Oui, le livre est dramatique quand même, mais pas que, on n'y trouvera aussi des instants plus lumineux, et aussi des instants plus techniques sur le thème de la musique ou de la lutherie. Il se trouve qu'il y en a beaucoup de ces moments techniques en début de livre, avec notamment l'analyse d'une œuvre musicale jouée par les personnages, d'où un certain étonnement pour moi.

Par ailleurs, j'avoue que je suis complètement dans le trip littérature japonaise, Haruki Murakami et compagnie. Donc honnêtement, quand je vois un résumé qui me parle + un nom d'auteur à consonance japonaise, je prends un peu sans réfléchir ; c'est ce qui c'est passé ici. Sauf que je n'ai pas pensé qu'un auteur japonais pouvait écrire en langue française ! Et c'est le cas d'Akira Mizubayashi. Détail ? NON. Le japonais traduit en français ne sonne pas comme du français ; la différence est bien plus tranchée qu'avec de l'anglais par exemple. Les langues asiatiques et latines se construisent, se pensent et s'écrivent totalement différemment, et même si je ne parle pas un mot de japonais, ce qui me plait dans les romans japonais, c'est justement de percevoir malgré tout cette "pensée", cette construction à la japonaise. Preuve d'ailleurs que je ne délire pas, c'est que des auteurs européens, comme Eric Faye, essayent d’écrire dans des langues européenne de cette manière. Et là, c'est la première fois que ça arrive, mais je suis tombée plus ou moins sur l'inverse. Un japonais francophile qui nous écrit un parfait roman français, avec certainement tout son amour et sa passion pour notre langue et notre culture, exercice objectivement remarquablement bien exécuté (franchement à AUCUN moment on ne peux se douter que ce n'est pas sa langue maternelle tant c'est naturel et fluide) mais 0% de dépaysement pour moi, d'autant plus qu'il situera une bonne partie de l'action du livre en France.

J'ai donc clairement du faire doublement le deuil de choses que j'étais pourtant venue chercher dans ce livre, ce qui n'est certainement pas le mieux pour rentrer dans l'histoire. Je dirais qu'il m'a fallu un bon quart du livre pour passer à autre chose et me laisser finalement séduire par le texte, qui a en fait bien des qualités.

Je reviens sur cette écriture qui est très finement ciselée et dresse le portrait d'un personnage principal vraiment très touchant et empathique. Autour de lui, plusieurs personnages secondaires qui son tous intéressants et crédibles. On a aussi su proposer une narration assez atypique, découpée entre plusieurs époques et lieux. Mais ce qui est remarquable, c'est que c'est extrêmement fluide pourtant, c'est vraiment naturel la façon dont se fait le passage de l'un à l'autre, il n'y a rien qui accroche. Car finalement, on découvre les choses au même rythme que notre personnage principal, qui nous raconte l'histoire, mais sans en posséder tous les éléments. C'est très intéressant de suivre sa quête pour combler ce qui lui manque.

Certaines révélations ou passages sont un peu attendus Spoiler(cliquez pour révéler)(notamment le fait que le violon "hors commerce" soit celui de son père, et qu'il allait l’offrir à la petite fille violoniste de l'officier) mais n'ont pour ma part pas émoussé mon plaisir à la lecture : l'émotion reste intacte. Même si on n'a pas tous, et heureusement, traversés les épreuves qu'a connu le personnage de Rei, il y a quand même des thématiques qui sont très universelles dans ce livre (le deuil, la transmission, la culpabilité, le pardon...) qui m'a du coup beaucoup touché.

Pour tout dire, j'ai hésité un moment entre ma liste argent et or. J'opte pour l'argent, car le faux départ que j'ai connu me refroidit un peu. Mais peut-être qu'avec une seconde lecture, ou un peu de temps pour laisser décanter, je remontrais le livre un jour.

Ame brisée c'est avant tout l'histoire de plusieurs destins assombris par un événement tragique. On suit Rei / Jacques dans sa vie, loin d'avoir été un long fleuve tranquille. Une vie à vouloir guérir l'âme du violon de son père, musicien arrêté et torturé pendant la guerre Sino-Japonaise. De lui, ne reste que les morceaux brisés de son violon. Un violon brisé et un roman, celui là même que le jeune garçon de onze ans lisait quand l'impensable s'est produit. Les deux uniques symboles de cette blessure qui le marquera pour toujours. Il n'aura de cesse, au cours de sa vie, de vouloir garder ce père involontairement absent auprès de lui. Lui rendre hommage à sa façon est devenu essentiel pour cet homme au passé si singulier. Vouloir combler ce trou béant laissé par cette séparation si violente. De nombreuses thématiques découlent de cet événement : le deuil impossible, le souvenir, le déracinement, le devoir de mémoire, l'appartenance à une culture que la douleur avait semble t-il fait oublier...

Ce roman est d'une sensibilité inouie ! J'ai été percutée de plein fouet par la beauté de l 'écriture d'Akira Mizubayashi. Une écriture fluide et riche. En lisant ce livre on ne peut que s'émouvoir de la beauté de notre langue. Une langue chérie par cet auteur qui a écrit ce roman dans la langue de Molière. J'y ai retrouvé tout ce que j'aime profondément dans la littérature asiatique : utiliser peu de mots pour dire quelque chose de fort. Décrire ce qu'il y a de pire et de plus sombre dans une langue épurée avec toujours, à l'horizon, une sorte de lumière porteuse d'espoir. J'aime vraiment ces montagnes russes des émotions que l'on éprouve à chacune de ces lectures. On en ressort toujours grandit. L'utilisation des termes est toujours juste et épouse parfaitement le texte. C'est toujours avec fascination que j'ai alors le sentiment de redécouvrir ma langue maternelle.

Autre énorme point fort de ce roman : la place énorme faite à l'amour de la musique mais aussi à celle de la littérature. Tout au long de cet ouvrage, le lecteur est bercé par Schubert, Bach mais aussi par le parallèle fait entre le roman Dites-moi comment vous allez vivre de Genzaburo Yoshino et l'histoire de Yu. Cet amour de la musique et de la littérature m'a touchée car elle fait parfaitement écho en moi. Les descriptions des scènes dans laquelle les morceaux sont joués par les musiciens sont de véritables bijoux. On vit le morceau, on ressent la musique même sans l'écouter. L'envie d'avoir ces morceaux en fond sonore durant cette lecture a d'ailleurs été forte pour moi. L'alliance des deux a généré une intensité décuplée face aux émotions véhiculées par le texte. La magie des mots rencontre alors celle apportée par le son du violon, parfois tragique, parfois gai.

Une lecture qui me permet de finir cette année en beauté.