Commentaires de livres faits par AmeliaEarheart
Extraits de livres par AmeliaEarheart
Commentaires de livres appréciés par AmeliaEarheart
Extraits de livres appréciés par AmeliaEarheart
J'ai fait mes devoirs là-bas et je lui ai demandé si je pouvais me doucher chez elle, parce que j'avais eu vraiment chaud en sport.
Elle a été un peu surprise, mais elle a dit oui.
(page 41)
- Ma soeur est morte d'une leucémie. Vous auriez dû voir les fleurs, la compassion des gens...
Elle poursuit, levant les poignets et, même de très loin, je distingue les cicatrices.
- Mais quand j'ai failli mourir, on ne nous a pas apporté une seule fleur, pas un gâteau au chocolat. À leurs yeux, je n'étais qu'une dingue, égoïste au point de vouloir se tuer alors que la maladie avait emporté ma soeur sans qu'elle ait rien demandé.
(page 284)
- Le calcul, probablement.
(Cookie et Charley)
Le brave ne goûte jamais à la mort qu'une fois.
De tous les prodiges que j'ai eu à connaître,
Le plus étrange me semble que les hommes aient peur,
Vu que la mort, cette fin nécessaire,
Arrive quand elle veut.
- Oui. Ce sont d'atroces et méchantes grosses bêtes qui veulent me dévorer pour le petit déj.
- Faux, répondit-il. Moi, je veux te décorer pour petit déj. Eux, ils veulent te déchiqueter et ramener ton âme à mon père sur un plateau d'argent.
(Reyes et Charley)
Epap refuse de s'en charger. Mais je peux le faire. Je dois le faire. D'abord elle, puis moi.
J'appuie le fil d'acier contre son cou, l'enfonce un peu dans sa chair délicate. Je vois battre son pouls au-dessus du métal.
Son pouls est régulier et lent, et non extrêmement rapide comme il devrait l'être. Je palpe sa peau, sourcils froncés. Elle est sèche. Et chaude.
Je pose la main sur son coeur. Là encore, les battements sont lents et réguliers.
Sissy a cessé de se transformer. Elle se détransorme.
Je contemple sans comprendre son visage calme et serein. Le vent qui souffle à travers les barreaux me fait frémir ; je suis en plein délire, un délire lié à ma propre métamorphose.
- Sissy ?
Ses paupières papillotent légèrement. Elle reprend connaissance. Son bras glisse hors de la couverture, renverse les boîtes de pêches près de sa tête. La mienne et la sienne, côte à côte.
Je crois apercevoir quelque chose, et mon coeur, pour une raison qui m'échappe encore, s'emballe un peu plus.
Puis j'entends une voix, celle de mon père, étonnamment claire après tant d'années : "Tu regardes sans voir. Parfois, la réponse est juste sous ton nez."
Sissy s'agite, sort peu à peu du sommeil. Elle darde une langue sèche et blanche pour humecter ses lèvres craquelées. Ses yeux s'ouvrent, non pas en clignotant comme plus tôt dans la journée, mais avec une certaine assurance.
Dans un instant, elle va se réveiller, s'asseoir et me dévisager.
Mais pas tout de suite. Mon regard se pose de nouveau sur les boîtes, toujours côte à côte. Sur les lettres griffonnées, les noms qu'y a écrits Epap.
Gene. Sissy.
Sauf que son nom comporte trop de lettres, et que les dernières disparaissent sous la courbure de la conserve. Je ne vois que les trois premières.
Sis.
Le nom que lui donnait le Scientifique.
Je repense soudain au Deltaplane. "Ca a toujours été prévu pour Sissy et toi." Je repense à Krugman, tellement convaincu que l'Origine était quelque chose de typographique. À Epap, qui disait que mon père choisissait toujours les noms pour une raison bien précise. À mon sang que j'ai versé dans la bouche de Sissy, et qui se mêle au sien.
Gene. Sis.
Gene. Sis.
Genesis. Genèse.
Sissy ouvre maintenant les yeux, ces yeux que je ne considérerai pluus jamais de la même façon.
Ses prunelles se rivent aux miennes. Elle ne tressaille pas, ne cille pas malgré le clair de lune qui baigne son visage. Elle doit croire que mes yeux s'écarquillent de joie, ou peut-être de surprise de la voir revenir à la vie.
Mais ils s'écarquillent surtout parce que je viens de comprendre. Parce que la vérité se trouvait devant moi depuis le début. Juste sous mon nez.
La Genèse. Le commencement.
L'Origine.
Pas moi. Pas elle. Mais nous deux.
Ensemble, nous sommes le remède.
(Extrait du chapitre 45, page 394)
Tara était en train de lutter et ce fut la Pierre Vivante qui répondit, une grosse nuance d'énervement dans la voix.
- Stupide anneau. Essaie de voler pouvoir. Mais Tara, jolie Tara et moi empêchons anneau de tout bouffer Château.
- Et tu ne pourrais pas l'embrasser parce que tu n'aurais pas de bouche et serais une sorte de légume, persifla Cal.
S'accrochant au couvre-lit, elle tenta de passer le genou par-dessus le bord du matelas.
- Seigneur Dieu... Si quelqu'un tombait de ce lit la nuit, ça pourrait lui être fatal.
Elle sentit les mains de Matthew se refermer sur sa taille.
- Le lit n'est pas aussi haut que ça, observa t-il en la soulevant comme si elle était une enfant pour la déposer sur le matelas. C'est juste que vous êtes petite.
- Je ne suis pas petite. Je suis... verticalement désavantagée.
(Daisy à Matthew)
(La Comtesse douairière de Westcliff)
- Comme c'est aimable, marmonna Annabelle, les yeux fermés. Toute femme rêve de s'entendre dire qu'on la préfère à une vache morte.
(Annebelle Peyton et Simon Hunt)
Il a fini son sale boulot et je sais que maintenant il va s'approcher de moi pour me narguer.
" Alors la crevette, t'écris quoi au fait : les mémoires d'une décérébrée du bulbe ?"
Je vais lui tendre mon cahier.
Quand il se penchera pour lire, je le tuerai.
Ce n'est pas ce qui était prévu, ce n'est pas le plan, mais il ne fallait pas qu'il touche ma maman.
"Alors ? Tu me montres ?"
Voici les derniers mots qu'il va lire, je les mets en gras et en majuscules pour être certaine qu'il les voie bien :
JE SUIS MORT
J'ai tendu mon cahier, Sabots marron s'est penché pour le lire, ses yeux et sa bouche sont devenus tout ronds et il a répété sans comprendre : "Je suis mort ? Comment ça je suis mort ?"
Alors, comme il faut toujours répondre aux questions qui vous sont posées poliment, je lui ai planté mon stylo dans la jugulaire en lui chuchotant : "Comme ça."
Et il est mort sans bruit en faisant de jolies bulles de sang et en tachant mon chemisier.
J’étais là bien avant que cette misérable peuplade ne descende des arbres pour oser se tenir debout dans les prairies. Je les voyais avancer en colonnes serrées et peureuses, tapi dans l’herbe des savanes qui dissimulait alors mon pelage alors couleur de blé. Dressé sur ses jambes, l’Homme avait beau tendre le cou, il ne soupçonnait ma présence qu’à l’instant où mes crocs se refermaient sur sa nuque.
Il n’a pas changé. Il est toujours faible et vulnérable.
Il est ma proie pour l’éternité.
Je lui abandonne sans regret ce qui fut mon territoire. Qu’il en jouisse à sa guise. Je n’ai plus rien à faire de cette jungle qu’il s’apprête à défricher et à anéantir. Cette victoire un jour creusera sa tombe.
Je pars plus haut dans la montagne, conquérir mon nouveau royaume. D’autres forêts m’y attendent, d’autres lisières qui bordent les champs de thé où les travailleurs isolés s’affairent aussi. Si distraits, si insouciants…
L’hiver s’annonce glacial, mais il guérira mes blessures.
La pluie glissera sur mon pelage et le vent s’y écorchera. S’il le faut, ma fourrure blanchira pour se confondre avec la neige, car je peux revêtir mille apparences, mille masques. Je serai ce que j’ai décidé d’être.
Puis la nuit viendra, mon alliée fidèle.
Aussi longtemps que le monde sera monde et moi tigre, je resterai votre hantise. Votre cauchemar. Nul ne viendra à bout de mes crimes ni de mes ravages. Il ne suffira pas de me tuer, non… Non car je suis bien plus qu’un simple animal. Il faudra que vous détruisiez la part en moi qui n’est que haine et folie.
Ma part d’Homme. »