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– Ce petit saule pleureur avait deux ans. Et les yeux les plus noirs et les plus durs qui soient. J’avais beau être un con, un jeune arrogant, je n’allais pas abandonner une gamine au milieu de la nuit, dans la petite pièce sans fenêtre d’un hosto, et m’en aller sans me retourner. Alors j’ai coupé mon téléphone, j’ai pris une grande inspiration, j’ai lâché un juron et je suis entré.

– Je serais déjà tombée amoureuse de toi en te voyant faire ça, jeune stupide à la grosse montre et au grand cœur !

Callie ferme les yeux et lève le nez au plafond, comme si elle essayait de nous visualiser tous les deux, à la seconde où sa fille est devenue la mienne, où je suis devenu son père.

– Qu’est-ce que tu lui as dit ? Je veux la phrase exacte, Lennon. Les tout premiers mots. Jusqu’aux derniers…

– Willow m’a fusillé du regard. Comme elle sait si bien le faire. Je n’ai pas pensé à m’approcher, à m’accroupir ou même à me présenter. Je crois que je la terrifiais un peu. Mais l’inverse aussi était vrai. Je n’avais aucune idée de comment on parle à un enfant. Alors j’ai plongé mes yeux droit dans les siens, dans son regard si profond et si sec. Et je lui ai dit, le plus simplement possible : « Tu es orpheline, comme moi. Et j’ai l’impression que tu ne pleures jamais, comme moi. Ça nous fait déjà deux points communs. On pourra essayer de s’en trouver d’autres, si tu veux bien. »

Calliopé tourne la tête pour que je ne la voie pas pleurer. Mais je l’entends renifler.

– Je t’aime Lennon Hathaway, bredouille-t-elle enfin après un long silence.

– Tu sais ce que Wiwi a fait après ?

– Non ?

– Elle a haussé les épaules, raconté-je dans un sourire. Elle a pris son petit manteau sous son bras. Et elle est partie devant moi. Comme une vieille âme qui connaît déjà le chemin.

– Je veux que tu me racontes cette histoire tous les soirs, décide Callie en revenant près de moi, sourire aux lèvres et visage radieux.

Elle dépose à nouveau Avril, recroquevillée et repue, dans mes bras. Elle pose un baiser sur mon épaule pendant que je réinstalle ma deuxième fille contre moi. Puis ma femme va se coucher près de notre fille aînée, avant de murmurer :

– La merveilleuse histoire de la petite fille à la vieille âme. Le saule pleureur qui ne pleurait jamais.

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Callie affiche le même visage depuis dix jours : celui que même la fatigue la plus extrême ne pourrait empêcher de rayonner. De respirer le bonheur. J’ai déjà vu cet air étrange s’abattre sur les traits de Solveig, de Lynette ou de Seraphina. Je n’avais pas compris ce qu’il voulait dire, ces fois-là. C’est juste un sourire qui ne s’en va pas, un regard qui contemple ses enfants autour de soi, un visage qui sait qu’il aime, qu’il est aimé et que rien d’autre ne peut vraiment compter. Que rien ne pourra jamais surpasser ça.

Le visage que j’affiche sûrement en ce moment, avec mes trois tornades sous les yeux. Mes trois âmes sœurs tout près du cœur.

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Je finis par me taire en voyant les larmes couler sur le beau visage fatigué de ma Calliopé.

– C’est toi qui lui as choisi son prénom, murmure-t-elle dans un balbutiement. Avant même qu’elle soit ta fille.

– Tu sais que je ne crois pas au destin.

– Lennon Hathaway, ne gâche pas ce moment sacré avec tes idées terre à terre ! me menace-t-elle en sanglotant.

– D’accord, me résigné-je dans un sourire.

– C’est toi qui as donné son prénom si parfait à notre fille… Toi qui l’as rendue invincible.

– Elle avait déjà ton sang dans les veines, précisé-je quand même.

– Willow nous avait déjà un peu tous les deux, ajoute-t-elle en hochant lentement la tête, comme si elle avait du mal à y croire.

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Elle s’agenouille et me fait face, impatiente d’entendre la suite.

– Attends ! dit-elle en venant m’embrasser sur la joue. Merci !

– De quoi ?

– De ne pas avoir laissé quelqu’un appeler ma fille Margaret ou Magnolia.

Je ris. Ma toute-petite sursaute sur mon torse. Je repose mes mains autour d’elle, par réflexe, une contre sa tête, l’autre sur son dos brûlant. Elle reprend sa position de grenouille immobile et replonge dans le sommeil.

– On a appelé notre fille Avril Liberty Cerise, chuchoté-je. Un mois, un concept et un fruit. Je ne suis pas sûr que ce soit beaucoup plus sérieux que Margaret-Magnolia.

– La suite ! me presse sa mère à voix basse.

– J’ai dit à Ralph et Terri que cette gamine n’avait rien d’une reine d’Angleterre. Ni d’une fleur. Que c’était plutôt une sorcière ou un vieil arbre centenaire… Du genre qui plie mais ne rompt jamais… Du genre qui peut tout vivre, tout subir, et qui reste invincible, incassable. Du genre saule pleureur. C’est ce que veut dire Willow. Avec son aura puissante et son air mélancolique, je t’assure, Willow lui collait à la peau. J’ai découvert après qu’on prête à cet arbre des vertus magiques depuis toujours : le pouvoir de soigner les malades, rajeunir les vieillards, faciliter les naissances, rendre immortel…

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– C’est exactement ça ! continué-je. Ta fille est née vieille. Déjà adulte. Un peu pimbêche, très sûre d’elle. Une Cléopâtre hautaine, perchée sur son trône, entourée de coussins brodés à l’or fin, dans lesquels elle pétait en espérant qu’on l’applaudisse !

Le regard de ma brune s’illumine et elle s’empêche de rire trop fort en venant coller ses lèvres contre mon épaule nue. Dieu que j’aime son rire, sans même l’entendre. Que j’aime sa spontanéité. La force de ses émotions qui débordent, tout le temps. Moi qui ai vécu si longtemps sans jamais sortir du cadre que je m’étais fixé. Les règles. Les limites. Une discipline de fer. La rigueur dans les affaires. La sobriété dans ma vie. Le contrôle permanent, pour ne jamais flancher. Être un pilier, un père de famille inébranlable, un homme droit et dur sur lequel on peut toujours compter. Voilà ce que j’aspirais à devenir.

Avant de laisser mes trois tornades m’assouplir.

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– Raconte-moi maintenant, insiste ma brune.

Et elle vient planter ses yeux noirs et profonds dans les miens. Ceux à qui on ne dit pas non.

– Je t’ai vu rencontrer Avril pour la première fois. Dans cette chambre. Sur cet exact carré de moquette. Et c’est la plus belle chose qui m’ait été donné de voir dans ce monde. Votre premier regard.

– Je sais, grondé-je en sentant l’émotion revenir, intacte.

– Alors je veux tout savoir de ta première rencontre avec Willow. Je veux la revivre avec toi. Je veux n’avoir qu’à fermer les yeux pour y être, pour vous voir, tous les deux.

– J’aurais voulu la voir naître, tu sais. C’est étrange. D’avoir deux filles. De les aimer autant. Et d’avoir des souvenirs si différents.

– Les tornades, ça ne se décide pas, me susurre Callie. Ça débarque comme ça, ça choisit son moment, ça déboule et ça s’impose à soi.

– C’est exactement ce qu’elle a fait, réponds-je dans un sourire.

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vril s’éveille un peu plus et sa bouche en cœur cherche ma peau. Je la porte délicatement jusqu’à sa mère et nos bras s’échangent ce trésor comme si c’est ce qu’ils avaient toujours fait. Je pensais que je ne saurais jamais m’occuper d’un bébé. Le porter, le consoler. Être assez doux, assez patient. Savoir quoi faire, quoi dire, comment l’aimer. Mon premier enfant est un adulte de six ans. Elle en avait deux quand je l’ai adoptée. Je n’ai jamais eu affaire à un nouveau-né.

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– Raconte-moi, s’il te plaît…

– Un jour, promis, murmuré-je à Callie.

Je ne savais pas que ma voix pouvait descendre si bas. Je ne veux pas réveiller la petite boule de chair rose et chaude endormie contre ma peau depuis quelques secondes. Assis par terre, à même la moquette, adossé au lit, je n’ose plus bouger. Sa petite bouche entrouverte forme un cœur. Ses narines minuscules volettent comme les ailes d’un papillon miniature. Sa joue se soulève au rythme de mon torse qui se soulève au gré de ma respiration. Et ses dix petits jours de vie me semblent une éternité.

– C’était comment, avant toi, Avril ? lui glissé-je à l’oreille. Qu’est-ce qu’on a fait sans toi, petite ? Je ne me souviens même pas d’une vie où tu n’étais pas là…

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