Extraits

"— Tout cela ne me plaît pas trop…, murmura Fenella.

— Si je dressais une barrière d’oreillers entre nous deux, cela vous plairait-il davantage ? s’enquit Gideon sur le ton de la plaisanterie.

— Non, parce que je devrais me lancer à la chasse à l’oreiller et il est trop tard pour cela. Faites juste en sorte de ne pas lui briser le cœur !

— Ne craignez-vous pas qu’elle brise le mien ?

— Non. Je suppose que le vôtre est dur comme la pierre.

— J’aimerais que ce soit le cas, moi aussi."

L’amour, c’est quand on ne s’imagine plus vivre sans l’autre, quand l’autre personne occupe toutes vos pensées, quand on serait prêt à se couper un bras de bon cœur si cela pouvait tirer l’autre d’un mauvais pas.

L’amour est un joyau dont le cœur est l’écrin.

— Tout cela ne me plaît pas trop…, murmura Fenella.

— Si je dressais une barrière d’oreillers entre nous deux, cela vous plairait-il davantage ? s’enquit Gideon sur le ton de la plaisanterie.

— Non, parce que je devrais me lancer à la chasse à l’oreiller et il est trop tard pour cela. Faites juste en sorte de ne pas lui briser le cœur !

— Ne craignez-vous pas qu’elle brise le mien ?

— Non. Je suppose que le vôtre est dur comme la pierre.

— J’aimerais que ce soit le cas, moi aussi.

Après maintes manœuvres et encore plus de remplissage de fossés, la voiture se trouva dans le bon sens. Zoé eut l'impression d'avoir couru un marathon. Elle descendit du véhicule et se rendit compte qu'elle tremblait, même si elle n'avait pourtant fait que manœuvrer une voiture.

- Bien joué ! s'exclama Gidéon, tout sourire.

Elle venait de remporter la médaille d'or au 100m.

- Oh !... oui, répondit-elle, ne sachant trop si elle avait les jambes en coton à cause de l'effort fournu ou d'autre chose.

- Dans ce cas, montez ! lança-t-il, voyant qu'elle ne bougeait pas.

Elle retrouva enfin l'usage de ses membres et s'exécuta. A l'intérieur, l'odeur du mâle recouvrait celle de l'eau de toilette et du cuir. Zoé humidifia ses lèvres sèches et regarda fixement par la fenêtre passager. Cette proximité lui paraissait presque excessive, sans qu'elle sache exactement pourquoi. Il la troublait. Et elle n'était pas certaine d'aimer cela.

Décidément, elle s’était levée du mauvais pied ce matin. « Une journée sans », dirait Béatrice, sa fille cadette. Victoire s’était cogné le genou dans la rampe d’escalier avant de briser la bouteille de jus de fruits. À présent, elle tournait en rond. Qu’avait-elle fait du chéquier emploi service ? Elle ne se reconnaissait plus depuis qu’elle avait pris sa retraite, elle toujours si organisée, si métho- dique. Elle fouilla dans le tiroir du secrétaire, passa en revue les étagères du meuble de classement et découvrit le chéquier sous un monticule de papiers. Victoire descendit dans le vestibule et fouilla le contenu de son sac. Soulagée, elle constata qu’elle n’avait pas égaré le relevé des heures de l’aide ménagère de ses parents. Après un rapide calcul, elle remplit le chèque et l’inséra dans son portefeuille. Dix coups sonnèrent à l’horloge de la cuisine. Elle glissa sa tasse dans le lave-vaisselle, rangea le sucrier et la brique de lait. Pierre avait tout remis en ordre avant de quitter la cuisine. Sauf le lait et le sucre qu’il laissait sur la table pour un dernier café qu’il ne prenait jamais. Et cela durait ainsi depuis des décennies.