Extraits

« Demain, quinze heures, chambre treize, Hôtel de la plage ! Et veillez à être un peu plus… féminine ! Encore une chose, je ne veux pas de sous-vêtement…

— Demain c’est impossible, m’écriais-je, nous sommes samedi et…

— C’est moi qui commande ! Je vous veux ! La balle est dans votre camp ! Au fait, je m’appelle Saturio !

— Moi, c’est Déborah, répondis-je en descendant du meuble. Mais pour demain…

— Si vous n’êtes pas ponctuelle, ne cherchez pas à me revoir ! »

Il déverrouilla la porte et me laissa seule, les mains crispées sur le lavabo.

Il prit ma main dans la sienne et du pouce se mit à en caresser la paume, l’intérieur de mon poignet.

« Qu’attendez-vous de moi ? demandai-je soudain en retirant ma main.

— Du sexe, rien d’autre ! répondit-il crûment. Pas de confessions, pas d’amitié, uniquement du sexe. Si c’est un problème pour vous, je préfère que nous en restions là !

— Ça n’en est pas un, lui assurai-je en le regardant droit dans les yeux.

— Parfait ! Suivez-moi ! »

Il s’arrêta devant le serveur qui lui donna une clé, celle des sanitaires.

« J’espère que la personne qui vous a fait pleurer brûlera en enfer ! »

Je le regardai effarée. D’accord, mon mari se comportait comme un crétin fini mais quand même, il était mon époux et…

« Si j’osais, je vous proposerais de m’accompagner au café dans la galerie marchande afin de faire connaissance ou plus, si vous le désirez ! » fit-il d’une voix suave.

Je ne sais pas ce qui me prit. Étais-je vraiment si désespérée ou avais-je envie d’être simplement une femme pour quelques heures ? Je m’entendis accepter alors qu’une petite voix intérieure me soufflait que je faisais une grave erreur. Avais-je donné mon accord pour partager un simple verre ? Ou plus ? Il me saisit par la main et m’entraîna à travers les allées jusqu’à la sortie, dite « sans achat ».