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Amoureuse d'un milliardaire



Description ajoutée par Litzy21 2012-01-21T23:54:09+01:00

Résumé

Autour de Miranda, la neige tombait de plus en plus drue, l'obscurité grandissait. Saisie d'angoisse, la jeune femme dut bientôt se rendre à l'évidence : elle était perdue dans la montagne alors qu'une tempête s'annonçait. Comme elle avait été stupide de partir skier seule ! A présent, son unique chance de s'en sortir, c'était cette lumière au loin, vers laquelle elle se dirigeait. A bout de forces, transie de froid, Miranda frappa à la porte du grand chalet perdu dans la neige, et vit apparaître sur le seuil le plus bel homme qu'elle ait jamais vu. Un homme qui semblait fort contrarié de devoir la recueillir et l'héberger le temps que la tempête se calme.

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Classement en biblio - 33 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2019-09-19T05:19:31+02:00

** Extrait offert par Cathy Williams **

1.

Miranda s’arrêta et regarda derrière elle. En constatant à quel point elle était isolée, elle sentit une vague de panique l’envahir. Il y avait plus d’une heure qu’elle skiait, perdue au milieu d’un brouillard épais. Elle avait voulu fuir un début d’avalanche et se retrouvait à présent cernée de toutes parts par une étendue neigeuse que le crépuscule rendait de plus en plus menaçante.

Elle gémit faiblement, puis se ressaisit. Après tout, n’était-elle pas excellente skieuse, et cela depuis son plus jeune âge ? Les pistes noires n’avaient plus de secret pour elle, et ce n’était pas cette neige qui lui fouettait le visage qui allait l’arrêter. Elle devait simplement garder les yeux bien ouverts et essayer tant bien que mal de retrouver son chemin.

Elle se dirigea vers un bosquet de sapins, seul point de repère parmi toute cette blancheur immaculée qu’assombrissait l’obscurité grandissante. Elle ne put réprimer un nouveau frisson d’angoisse en comprenant la gravité de la situation dans laquelle elle s’était mise bien malgré elle. Tout cela à cause de Freddie, son soi-disant petit ami qui ne pouvait s’empêcher de faire du charme à tout ce qui passait à sa portée, en l’occurrence une jeune Italienne censée s’occuper du ménage dans leur gîte de montagne. Miranda les avait surpris en pleine action.

Comment avait-il osé ? s’indigna-t-elle intérieurement.

Elle s’appuya contre le tronc d’un sapin et ferma les yeux, prenant de grandes inspirations pour apaiser le flot de colère qui montait en elle. Elle voulut hurler mais se retint au dernier moment : avec sa chance, elle risquerait sûrement de déclencher une autre avalanche. Peu à peu, elle sentait l’humidité s’infiltrer à travers son joli petit béret de laine, acheté à grands frais pour parfaire l’élégance de sa tenue. Elle haussa les épaules. Elle aurait dû se contenter d’un bon bonnet imperméable, plutôt que de vouloir suivre à tout prix les impératifs de la mode ! Quant à sa combinaison bien épaisse, elle ne pourrait la protéger indéfiniment des assauts du froid. Il fallait trouver une solution.

Du regard, elle parcourut la pénombre et crut distinguer un bosquet un peu plus dense qui pourrait lui offrir un abri pour la nuit, si cela s’avérait nécessaire.

Miranda secoua la tête de désespoir. Par quel miracle allait-elle retrouver le gîte où Freddie et le reste de leurs compagnons devaient en ce moment précis déboucher leur première bouteille autour d’un bon dîner ? Avaient-ils simplement remarqué son absence ? Bien entendu, Freddie, avec sa bonne foi légendaire, et en prenant soin d’omettre certains détails trop embarrassants, devait à présent leur conter comment cette incorrigible jalouse de Miranda avait mal interprété un petit flirt de rien du tout. Tout le monde penserait qu’elle avait eu besoin de prendre l’air et qu’elle était allée à l’hôtel pour la nuit. Ils savaient qu’elle gardait toujours sur elle sa carte de crédit : « Juste au cas où je tomberais sur la boutique de mes rêves », plaisantait-elle toujours.

Mais à présent, coincée au milieu de nulle part, Miranda ne voyait pas comment sa carte de crédit aurait pu la tirer d’affaire.

Elle prit son courage à deux mains, se redressa et glissa prudemment vers le bosquet de sapins. Avec un peu de chance, les arbres la protégeraient du brouillard humide. Peut-être même cachaient-ils un petit refuge pour animaux comme on en trouve souvent en montagne ?

L’immense terrain neigeux était à présent complètement noyé dans l’obscurité. Concentrée sur son objectif, la jeune femme ne vit pas la petite bosse sur son chemin. Elle buta dessus et alla rouler tout en bas de la pente, perdant un de ses skis en route. Elle s’immobilisa enfin. Mais en tentant de se relever, elle sentit la douleur lui déchirer la cheville comme une lame.

Impossible de mettre la main sur son ski. La neige qui tombait à gros flocons l’avait aussitôt recouvert et Miranda n’avait plus le temps de partir à sa recherche. Une sourde angoisse s’empara d’elle. Les dents serrées, elle s’efforça de remonter la pente vers les arbres en s’appuyant sur ses bâtons en guise de béquilles.

Elle avait vu juste : le brouillard ne pénétrait pas à l’intérieur du bosquet. Elle avança encore de quelques pas et crut alors apercevoir une faible lumière au loin.

Tout en continuant de progresser lentement vers cette vague lueur, elle s’évertua à rassembler ses idées. Elle se jura intérieurement que si par miracle elle revenait saine et sauve de cette aventure, c’en serait terminé de cette existence superficielle. Adieu les escapades futiles en quête d’aventures toujours plus palpitantes, en compagnie d’amis tout aussi riches qu’elle. Adieu les dépenses extravagantes, généreusement payées par son père. Adieu Freddie. Adieu les hommes, d’ailleurs. Et surtout les fils à papa.

Miranda reprit son souffle et releva la tête. La lueur se faisait à présent plus vive. Elle parcourut difficilement les derniers mètres qui la séparaient de la source de lumière et comprit qu’il ne s’agissait pas d’un refuge pour animaux, mais d’un petit chalet de bois. Les rideaux étaient tirés mais la lumière qui venait de l’intérieur prouvait qu’il était habité. Enfin du secours, se dit-elle avec soulagement. Dans un dernier effort, elle frappa un grand coup sur la porte avant de s’écrouler d’épuisement.

*

* *

La première chose qu’elle aperçut de son sauveur fut ses pieds. Ou plutôt ses mocassins de cuir élimés. Lorsqu’il parla, sa voix semblait venir de très loin. Une voix agréable, constata Miranda, sans trouver la force d’ouvrir les yeux pour étudier son visage. Elle sentit qu’on la soulevait de terre pour l’emmener à l’intérieur. Elle soupira d’aise. Quel bonheur de se retrouver au chaud ! Mais elle se reprit bien vite. Peut-être tout cela n’était-il qu’un rêve ? Lumière, refuge et chaleur n’étaient peut-être que le fruit de son imagination ? Elle décida de prolonger ce rêve et garda les paupières closes comme on la déposait sur un canapé moelleux et profond.

C’est alors que la voix résonna encore, cette fois toute proche.

— Qui diable êtes-vous et que venez-vous faire par ici ?

Miranda ouvrit brusquement les yeux. Un visage aux angles durs, illuminé par un regard d’un bleu intense, la toisait avec sévérité.

L’homme portait un vieux T-shirt rayé et décoloré et un pantalon de jogging gris qui semblaient avoir connu des jours meilleurs.

Devant tant de rudesse, Miranda oublia aussitôt la douleur lancinante dans sa cheville. Jamais un homme n’avait osé lui parler sur ce ton ! Il fallait reconnaître qu’elle ne devait pas faire très bonne impression, mais tout de même… Elle lui lança un regard irrité auquel il répondit en la dévisageant encore plus sévèrement.

— Allez-vous vous décider à me répondre ?

Miranda se redressa et grimaça en sentant le feu de la douleur remonter le long de sa jambe.

— Mon pied ! cria-t-elle.

L’homme sortit alors prestement les mains de ses poches et se pencha vers elle afin de la débarrasser de ses lourdes chaussures de ski. En découvrant la cheville gonflée, il ne put réprimer un juron.

— Que vous est-il arrivé ? demanda-t-il en palpant de ses longs doigts la zone enflée.

La fraîcheur et la douceur de ses mains apaisèrent presque instantanément la douleur. Miranda se cala contre le dossier du canapé et renversa la tête en arrière, les yeux au plafond.

— Je skiais et je suis tombée, répondit-elle d’une petite voix.

L’homme jura de nouveau à voix basse.

— Désolée, ajouta-t-elle aussitôt.

— Ne bougez pas, ordonna-t-il. Je reviens tout de suite.

Miranda le regarda s’éloigner et poussa un soupir de soulagement lorsqu’elle se retrouva enfin seule. Elle se demanda s’il était parti chercher quelque chose pour la soulager ou simplement une carte pour lui indiquer le premier poste de secours afin de se débarrasser d’elle le plus rapidement possible.

— Je ne pense pas que votre cheville soit cassée, dit-il lorsqu’il réapparut, une trousse de secours à la main. Vous avez une belle entorse, mais pas de fracture. Quand êtes-vous tombée ?

— Il y a à peu près une demi-heure. Ecoutez, vous n’êtes pas obligé de faire ça pour moi. Je peux très bien me soigner toute seule.

Mais l’homme mesura une bande de gaze, en arracha un bout avec les dents et l’enroula d’une main experte autour de la cheville meurtrie.

— Quand on débute en ski, on devrait se contenter de la piste verte et éviter le hors-piste, à la recherche de sensations fortes. Un point c’est tout.

— Je ne suis pas débutante, rétorqua-t-elle froidement. Je suis même une excellente skieuse.

L’homme la dévisagea d’un air incrédule. Miranda serra les mâchoires. Elle n’allait quand même pas s’abaisser à vouloir le convaincre !

— Comment savez-vous que ma cheville n’est pas cassée ? demanda-t-elle.

— Je le sais, c’est tout, répondit-il sèchement.

— J’en conclus que vous êtes médecin ?

— Non.

— Alors, que faites-vous ?

Concentré sur le bandage, l’homme ne répondit pas. Miranda, quant à elle, sentait l’irritation monter en elle devant tant d’irrévérence. Elle enleva son bonnet, libérant ainsi un flot de boucles blondes qui recouvrirent le coussin du canapé.

— Allez-vous me répondre ? s’écria-t-elle.

— Que les choses soient bien claires. Vous êtes ici chez moi et c’est moi qui pose les questions. Compris ?

Interdite, Miranda le contempla sans répondre.

— Quand j’aurai eu mes réponses, continua-t-il, vous pourrez prendre un bain et enfiler des vêtements secs.

Miranda n’en revenait pas. L’arrogance de cet homme la laissait tout simplement sans voix.

— Tout d’abord, expliquez-moi comment vous vous êtes retrouvée à skier dans un endroit si dangereux.

— Je… j’ai voulu éviter une avalanche…

— Où ça ?

— Près de Val d’Isère. Je… je me suis légèrement disputée avec mon petit ami et je suis partie skier pour me calmer les nerfs. Et c’est à ce moment qu’une avalanche… Une petite avalanche, certes, mais qui m’a fait dévier de la piste.

— Quelle femme irresponsable, marmonna-t-il.

Miranda ignora cette dernière réplique. Si elle en avait eu la force, elle serait aussitôt partie de ce satané chalet et aurait passé la nuit dehors. Malheureusement, l’état de sa cheville ne le lui permettait pas, et elle dut amèrement ravaler sa colère.

— Si je comprends bien, personne ne sait où vous êtes, dit l’homme.

Miranda sursauta. Elle se releva sur un coude et contempla nerveusement son interlocuteur. Avec stupeur, elle s’apercevait que celui-ci pouvait tout à fait s’avérer dangereux. Dans sa joie d’être sauvée de la neige et du froid, elle avait complètement omis de réfléchir à cette éventualité. Au demeurant, elle n’était pas du tout de taille à se défendre face à cet homme. Certes, avec plus d’un mètre soixante-dix, elle était grande, mais elle restait bien plus petite que cet homme, dont la musculature ne faisait qu’ajouter à sa stature imposante.

Une vague de panique l’envahit lorsqu’elle croisa le regard de l’homme, qui semblait lire dans ses pensées.

— Donc…, commença-t-elle en s’éclaircissant la gorge, êtes-vous satisfait de mes réponses ?

— Oh, je n’ai pas encore posé la question la plus importante, dit-il en souriant lentement.

— C’est-à-dire ?

— Votre nom…

Miranda poussa un soupir d’exaspération. De toute évidence, cet homme avait décelé la peur dans son regard et décidé de jouer avec ses nerfs.

— Miranda. Miranda Nash.

— Nash…, répéta-t-il en inclinant la tête.

— Oui, c’est bien ça, confirma-t-elle. Vous avez sûrement entendu parler de mon père, Lord Geoffrey Nash.

— Lord Nash, rien que ça…

— Donc, vous le connaissez.

— C’est un bien grand mot, répondit-il avec un petit rire amusé qui, inexplicablement, ne manqua pas d’irriter Miranda.

— Pourrais-je utiliser votre téléphone ? demanda-t-elle.

— Toutes les lignes sont coupées, répondit-il avec un haussement d’épaules, sans cesser de la regarder. C’est le brouillard, et ça risque de durer un petit moment. La météo a annoncé du mauvais temps pour les deux semaines à venir.

— Deux semaines ? s’écria Miranda sur un ton incrédule.

— Heureusement, j’ai un portable, dit-il en esquissant un sourire.

Il ne fit pourtant aucun mouvement pour aller le chercher. Miranda lui lança un regard suppliant.

— Je vous en prie ! Puis-je l’utiliser ? Je dois appeler mon père, lui dire que je vais bien, qu’il prévienne Freddie et les autres…

— Mais bien sûr.

Il fit une courbette moqueuse qui l’agaça davantage, et lui tendit un petit téléphone portable. La jeune femme composa à toute allure le numéro du bureau de son père, qui décrocha au bout de quelques secondes. Elle sourit en l’entendant réagir à son histoire, dont elle minimisait les faits pour ne pas trop l’affoler. Son père et elle s’adoraient. C’est pourquoi elle s’abstint de lui avouer la raison de cette mésaventure, à savoir sa dispute avec Freddie, que son père considérait comme un imbécile.

— Et puis-je savoir qui est ton hôte ?

Miranda mit une main sur l’écouteur et demanda son nom à l’inconnu.

— Passez-moi ce téléphone, lui ordonna celui-ci.

Il tendit la main et attendit qu’elle se décide enfin à lui donner l’appareil. Miranda n’appréciait pas la façon dont il lui tournait le dos pour parler à voix basse dans l’écouteur. Il finit même par sortir de la pièce, lui ôtant ainsi toute chance de suivre sa conversation avec son père.

Que pouvait-il bien lui dire ? se demanda-t-elle en ne le voyant pas revenir.

Quand enfin il réapparut, après quelques minutes, elle lui reprit le téléphone des mains pour dire au revoir à son père. Puis elle posa le combiné sur la table.

— Que disiez-vous à mon père ? demanda-t-elle sur un ton suspicieux. Et d’abord, comment vous appelez-vous ? Pourquoi ne m’avez-vous pas répondu ?

— Vous êtes bien curieuse, dit-il en jetant une autre bûche dans le feu. J’ai pensé qu’il était préférable de dire à votre père qu’il ne vous arriverait rien. Au fait, je m’appelle Luke Decroix.

— Et que lui avez-vous dit pour le rassurer ? Vous lui avez promis que vous étiez un parfait gentleman ?

— Oh, je pense qu’il a pu le constater par lui-même. Je lui ai aussi dit que vous l’appelleriez chaque jour pour lui donner de vos nouvelles, puisque je me retrouve coincé avec vous jusqu’à ce que ce maudit blizzard cesse.

— Coincé avec moi ?

— Vous avez bien entendu, confirma-t-il en lui lançant un regard pénétrant. Dans l’état où se trouve votre cheville, vous êtes absolument incapable de faire le moindre pas pendant plusieurs jours !

— Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas l’intention d’être un fardeau pour vous.

— Ah oui ? Vous êtes donc capable de dégager la neige autour du chalet et de couper du bois à la hache ?

— Bien sûr que non.

— Et le ménage ? Qui va nettoyer tout ça ?

Pour la première fois depuis son arrivée, Miranda étudia attentivement les lieux. Le rez-de-chaussée comprenait un salon spacieux, une bibliothèque près de la cheminée et quelques fauteuils dépareillés. Derrière une porte entrouverte, elle aperçut la cuisine et deux autres pièces en enfilade. Un escalier de bois menait à l’étage, une mezzanine qui donnait sur le salon et comportait sûrement plusieurs chambres.

— Vous n’avez jamais eu à manier un balai, n’est-ce pas ? demanda doucement son hôte.

Miranda rougit sans répondre.

— Et qu’en est-il de vos talents culinaires ? continua-t-il.

— Je crois pouvoir me débrouiller.

— Vous croyez ?

— C’est-à-dire que… je n’ai jamais eu besoin de cuisiner. C’est Ethel qui s’occupe de tout ça, à la maison.

Miranda avait bien conscience de son ignorance en matière de travaux ménagers, mais elle refusait de se laisser intimider par cet homme. Elle releva la tête et lui rendit son regard moqueur.

— Je pourrais peut-être essayer de cuisiner. Ce n’est pas si compliqué, après tout.

— Et que faites-vous dans la vie, au juste ? demanda Luke avec une curiosité non feinte.

— Je… j’ai un diplôme de décoratrice d’intérieur, si vous tenez à le savoir.

En répondant cela, Miranda sentit la culpabilité l’envahir. Elle n’avait pas mis à profit ce diplôme payé par son père qui lui avait par ailleurs fourni ses premiers clients. Son enthousiasme s’était peu à peu évanoui, et cela faisait maintenant des années qu’elle avait laissé sa carrière en chantier. Les sorties entre amis avaient pris le dessus et, sa fortune assurée, elle s’était laissé emporter par la facilité de son existence.

— Vous devez être débordée, je n’en doute pas, conclut Luke d’une voix ironique.

— Vous ai-je demandé ce que vous faisiez, moi ? répliqua-t-elle sur un ton brusque, sachant bien qu’il ne serait pas impressionné s’il apprenait combien son existence était oisive.

— A votre réponse, j’en déduis simplement que ce métier de décoratrice d’intérieur est secondaire, et que vous passez sans doute votre temps à… vous amuser, c’est ça ?

— C’est important de s’amuser dans la vie, répondit-elle en sachant pertinemment que cet argument ne faisait pas le poids.

— Vous feriez mieux d’aller vous changer.

Luke se leva et attrapa le bras de la jeune femme pour l’aider à se lever. Elle se laissa faire non sans réticence.

— Vous pouvez m’emprunter quelques vêtements, même s’ils ne correspondent pas à vos goûts. Pendant ce temps, je vais préparer le dîner.

— Merci, murmura-t-elle poliment.

Mais lorsqu’elle tenta de marcher seule, un éclair de douleur lui transperça la jambe. Bien sûr, le bandage lui avait fait du bien, mais certainement pas au point de repartir à skis le lendemain. Elle se retrouvait coincée là, en compagnie de cet homme insupportable qui ne montrait à son égard qu’hostilité et mépris… Derrière la fenêtre embuée, Miranda aperçut les flocons frapper furieusement contre la vitre, poussés par un vent d’une violence inouïe. Un vrai cauchemar.

— Etes-vous trop fière pour demander de l’aide ? demanda Luke d’une voix moqueuse, tandis qu’elle s’accrochait à la rampe de l’escalier pour gravir les marches.

Miranda lui lança un regard plein de courroux mais ne put s’empêcher de noter que les yeux de cet homme étaient d’un bleu étincelant. Il avait les sourcils bruns, de la même teinte profonde que ses cheveux. Comme il s’approchait d’elle, elle remarqua ses cils, longs et épais.

— Merci, dit-elle en détournant le regard tandis qu’il la soulevait dans ses bras, comme si elle ne pesait pas plus lourd qu’une plume.

Quelle sensation agréable de se faire ainsi porter ! Elle sentait les muscles d’acier de Luke contre son corps, et ses mains, larges et puissantes, étreindre son dos. Contrairement aux hommes qu’elle côtoyait, il ne portait pas de ces coûteux after-shaves mais il avait une odeur masculine et ambrée. Une vraie force de la nature, songea-t-elle. Pas étonnant, s’il passait son temps à skier et à couper du bois.

— Je n’ai qu’une seule salle de bains, déclara-t-il en poussant la porte du pied et en déposant la jeune femme sur une chaise près de la baignoire. Vous avez donc intérêt à la laisser dans l’état où vous l’avez trouvée, parce que je n’ai pas l’intention de nettoyer derrière vous.

Sans lui adresser un regard, il entreprit de lui faire couler un bain. Vérifiant la température du dos de la main, il s’accroupit devant la baignoire, révélant ainsi le bas de son dos, lisse et hâlé.

— Je vais vous aider à vous déshabiller, dit-il alors.

Ces mots tirèrent Miranda de sa contemplation fascinée.

— Non merci !

— Vous pensez pouvoir vous en tirer seule ? Avec cette cheville ?

— Je vous suis très reconnaissante de m’avoir porté secours, mais si vous osez me toucher, je vous jure que l’on entendra mes cris à l’autre bout de la vallée.

— En êtes-vous bien sûre ? dit-il en se penchant vers elle, les bras de chaque côté de la chaise, la forçant ainsi à le regarder dans les yeux.

Son visage viril était tout près du sien. Miranda frissonna et détourna instinctivement le regard. A cet instant, elle en avait l’étrange certitude, il aurait pu faire d’elle ce qu’il voulait.

— Qui vous entendrait, d’après vous ? demanda-t-il en se redressant brusquement, lançant à la jeune femme un regard plein d’insolence. Très bien, puisque vous insistez, je vous laisse vous débrouiller toute seule.

Sans prévenir, il attrapa délicatement une des mèches blondes de la jeune femme entre ses doigts.

— Veillez simplement à ne pas laisser vos belles boucles boucher ma baignoire.

*

* *

Il fallut plus d’une heure à Miranda pour prendre son bain. Elle avait d’abord dû se débarrasser de ses nombreuses épaisseurs de vêtements, ce qui l’avait essoufflée comme si elle avait couru un marathon. Ensuite, après s’être longuement attardée dans l’eau savonneuse, elle s’était hissée hors de la baignoire et avait enroulé une serviette autour d’elle. Ses cheveux ruisselant le long de son dos, elle avait appelé Luke du haut des marches.

— Serait-il possible de vous emprunter des vêtements ? demanda-t-elle lorsqu’il apparut en bas de l’escalier, une casserole à la main.

— Pardon ?

— Je disais : serait-ce possible de vous emprunter des vêtements ? articula-t-elle lentement.

Elle avait du mal à retenir sa serviette autour de son corps encore humide et elle devina qu’il devait franchement apprécier de la voir ainsi embarrassée.

— J’ai bien entendu. Mais j’attends la suite.

— S’il vous plaît.

— Voilà qui est mieux, déclara-t-il en montant à sa rencontre. Vous pouvez utiliser la chambre d’amis.

Il poussa une porte et la fit entrer dans une petite pièce confortable dotée d’une cheminée. Il y avait juste assez de place pour un lit simple, une coiffeuse et une commode. Même lorsqu’elle séjournait à l’hôtel, Miranda exigeait toujours un lit double, sans se soucier du prix. Elle aimait avoir de la place pour dormir. Les lits simples lui rappelaient l’hôpital, et l’hôpital lui rappelait sa mère, décédée alors qu’elle était enfant.

— Ce n’est pas assez bien pour Madame ?

— Si, c’est très bien, merci.

— Parfait. Parce que le seul lit double de la maison se trouve dans ma chambre, et mon sens de l’hospitalité a des limites. A présent, vous pouvez vous changer, dit-il en baissant les yeux vers elle. Je vous amène votre dîner dans un quart d’heure.

Il lui refit une courbette moqueuse et s’avança vers la cheminée.

— Il fait un peu froid ici, non ? Ceci dit, je n’attendais personne, sinon, j’aurais fait du feu. Bon, habillez-vous, vous frissonnez. Je vais faire sécher vos vêtements en bas.

— C’est gentil, M. Decroix.

— Je vous en prie, appelez-moi Luke. On ne va pas faire de manières, puisqu’on habite ensemble.

Il inclina la tête et la regarda. Miranda se rendit alors compte que ce n’était pas seulement son visage qui lui plaisait, mais l’homme dans son ensemble. Il possédait cette beauté sauvage, primitive mais terriblement virile qui ne manquait sûrement pas d’attirer les regards. Elle détourna aussitôt les yeux, de peur qu’il ne la surprenne en train de le contempler.

— Soyez assuré que mon père vous dédommagera amplement, affirma-t-elle.

Cette fois, il se retourna lentement et la dévisagea, un sourire narquois sur les lèvres.

— Parce que vous pensez que j’ai besoin d’argent ?

Morte de froid, Miranda s’efforça de se glisser sous les couvertures sans faire tomber sa serviette, puis releva le drap sur elle avant de lui répondre.

— C’est la moindre des choses. Vous savez, peu de gens refuseraient une petite somme d’argent.

Luke plongea dans ses yeux un regard sévère.

— Je vois. Vous imaginez sans doute que je suis dans le besoin à cause de mes habits élimés.

— Je n’avais pas remarqué, mentit-elle. Et je n’ai aucune idée de l’état de vos finances. D’ailleurs, je ne sais même pas ce que vous faites dans la vie, et puis…

Le regard courroucé de son hôte ne l’encourageait guère à poursuivre, mais elle se sentait trop curieuse.

— Je ne vois pas quel genre d’activité lucrative vous pourriez exercer dans ce coin perdu, et…

— Je ne vis pas ici tout le temps, Miranda, la coupa-t-il en riant doucement. En fait, je m’occupe simplement de cet endroit.

— Oh ! D’accord.

Miranda y voyait plus clair à présent. Son hôte devait sûrement effectuer de menus travaux pour gagner sa vie.

— Je vais vous apporter quelque chose à manger. Vous aurez déjà moins mal demain.

Il ne put s’empêcher de faire une dernière courbette avant de quitter la pièce, mais Miranda ne s’en offusqua pas : elle n’en avait plus l’énergie. Elle ferma les yeux. Dans quelques minutes, décida-t-elle, elle s’habillerait pour prendre son dîner.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Vitany 2016-08-09T05:54:00+02:00
Pas apprécié

Je n'ai pas aimé ce livre pour une raison principale : Luke !

Cet homme est un c*nnard !

Je ne comprends pas comment Miranda peut tomber amoureuse de lui avec la façon dont il la traite !

Le nombre de saloperies qu'il lui balance gratuitement à la figure dès le début alors qu'il ne la connaît même pas, les insultes, la rabaisser sans cesse, être autant paternaliste et condescendant... Et surtout son mépris pour tout ce qu'elle dit ou fait !

Ne parlons même pas de ses tentatives pathétiques et puériles pour la rendre jalouse, ni de ses crises d'autoritarisme et de sa propre jalousie ! Sans compter son ingérence dans tous les aspects de la vie de Miranda (non s'en en profiter pour la rabaisser continuellement bien sûr) ! Et on peut encore ajouter ses mensonges !

Une scène m'a particulièrement dérangée : Spoiler(cliquez pour révéler)Luke ignore volontairement Miranda qui est en train de lui parler et, sous le coup de l'énervement (assez compréhensible étant donné son attitude et la façon dont il la traite depuis le début), elle tire la prise de son ordinateur pour l'interrompre. C'est une réaction certes assez puérile et c'est normal qu'elle s'excuse, et elle le fera d'ailleurs, mais la réaction hyper violente de Luke (y compris physiquement) est totalement disproportionnée ! Ce n'est pas un comportement normal ça ! Et il se permet en plus de la sermonner comme une enfant (enfin, ça ne change pas de sa façon habituelle de lui parler de toutes façons, on croirait qu'elle a 5 ans et non 25 ans) alors que sa réaction est encore plus puérile et excessive ! Lui ne s'excusera à aucun moment par contre...

En tous cas, le "héros" aurait mérité bien davantage que la ridicule gifle qu'il se ramasse à la fin (même si je ne suis pas adepte de la violence quelle qu'elle soit)...

Je n'ai pas trouvé ce livre romantique du tout !

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Commentaire ajouté par mlles007 2015-04-02T19:34:02+02:00
Bronze

Une chouette petite romance d'amour très rapide à lire mais qui m'a vraiment laissé un bonne impression (c'est rare dans ce genre de roman).

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Or

j'ai bien aimé, il se lis assez vite, les personnages sont assez attachants

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Commentaire ajouté par jenn2119 2013-05-12T22:44:22+02:00
Or

j ai beaucoup aimer on ce prend tres vite dans la lecture

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Dates de sortie

Amoureuse d'un milliardaire

  • France : 2007-04-01 - Poche (Français)
  • USA : 2006-12-05 - Poche (English)

Activité récente

Zuna l'ajoute dans sa biblio or
2021-08-27T00:19:28+02:00
Lobna-5 l'ajoute dans sa biblio or
2020-04-18T23:36:50+02:00
Jesula l'ajoute dans sa biblio or
2020-01-29T06:20:28+01:00

Titres alternatifs

  • Models & Millionaires, Tome 3 : Amoureuse d'un milliardaire - Français
  • The Rich Man's Mistress - Anglais
  • The Rich Man's Mistress (Models & Millionaires #3) - Anglais
  • Questão de trabalho - Portugais
  • Adorabile bugiardo - Italien

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