Extraits

Josh avait traversé sa vie comme un éclair, mais cette rencontre l’avait marquée jusqu’au plus profond de sa chair.

Josh était… l’homme qu’elle aurait voulu rencontrer en d’autres circonstances, l’homme qui lui aurait donné envie – une terrible envie – de prendre un gros risque : celui de tomber amoureuse, réellement amoureuse. Croire à l’amour avec un grand A.

Incroyable ! Dément !

En si peu de temps !

« Putain Josh ne commence pas.

On dirait bien.

Il enfonça les pouces dans les poches de son cargo, une posture en apparence détendue qui était cependant bien loin de la vérité. Il se sentait en ébullition, avec une sensation d inachevé, bizarre. Des mots voulaient sortir à tout prix de sa bouche : qu elle était belle, qu il crevait d envie de lui rouler un patin (quel romantisme !), qu elle lui plaisait sacrément.

Débiles. »

Tu me manques, Josh ! À un point que tu n'imagines même pas. J'aurais voulu voir ton visage dans les dernières secondes, t'avoir à mes côtés. On aurait fait une dernière fois l'amour. Tu m'aurais embrassée, chuchoté des mots doux à l'oreille. Je nous imagine même comme ce couple sur le Titanic avant qu'il ne coule, tous deux allongés dans leur couchette, prêts à affronter leur destin, blottis l'un contre l'autre. Même si je souffre de ton départ, je suis heureuse de te savoir auprès des tiens. Je ne suis pas vraiment croyante, mais j'aime penser que nous pourrons peut être nous retrouver... ailleurs...

D'heure en heure, la population en avait appris d'avantage sur ce cailloux immense qui filait tout droit vers eux. Dans une cohue frénétique, certains avaient hurlé d'envoyer des missiles, de faire quelque chose. Qu'il devait bien y avoir une solution, un moyen !

Après tout, dans le blockbuster Armageddon, Bruce Willis atterrissait bien sûr un astéroïde pour faire exploser une ogive nucléaire, en se sacrifiant au passage. Mais malheureusement, on n'était pas dans un film de Hollywood.

« — Je ne t’abandonnerai pas, assena-t-il. Jamais ! OK ? On marche ensemble ou on crève ensemble.

Non, elle ne voulait pas qu’ils meurent, lui et ses hommes.

Abandonne pas… marche ensemble… crève ensemble. »

« — Putain, Kelsie, t’as conduit comme une pro ! T’étais pilote dans le championnat Nascar ou quoi ? s’exclama-t-il en les rejoignant.

Cela lui arracha un gloussement un peu tremblotant.

— J’ai surtout eu une trouille terrible de nous envoyer dans le décor, avoua-t-elle, les guiboles pas encore très solides. »

« Quelques minutes plus tard, il déboucha sur un carrefour, emprunta une avenue qui, à elle seule, résumait le spectacle désolant de toute la métropole : voitures abandonnées ou carrément incendiées, vitres explosées en mille morceaux, magasins pillés, poubelles renversées sur la voie publique, détritus…

Le visage sombre, Kelsie contempla le décor, toujours aussi perturbée par ce tableau consternant. Elle ne comprendrait jamais la race humaine : ses débordements, sa folie, même dans les moments les plus difficiles où l’union aurait dû être de rigueur. Ses yeux s’attardant sur les façades balayées par la bruine, elle se demanda soudain combien d’habitants se cachaient encore derrière ces murs… »

« — C’est l’heure, Kelsie.

Pas un mot de plus. Un véritable couperet.

Avec une profonde inspiration, elle laissa retomber le rideau avant de pivoter pour faire face à un homme d’une trentaine d’années à la stature solide, aux cheveux châtain foncé (une coupe militaire), portant une petite cicatrice au coin de la lèvre. Curt, un ami de longue date, se tenait dans l’encadrement de la porte du salon, un fusil à la main, le canon pointé vers le sol. »

La porte refermée derrière lui, elle s’y adossa, les yeux fermés. Bon sang, pourquoi le destin lui jouait-il un tel tour ! Après des années creuses, lui faire croiser le chemin d’un mec trop séduisant, sexy, intelligent, qui appuyait sur tous les bons boutons en elle, alors qu’ils étaient condamnés ? C’était presque cruel ! Jamais elle n’avait éprouvé une attirance aussi intense pour un homme, avec cette profonde sensation… de justesse. Elle n’avait jamais éprouvé ce sentiment d’avoir fait la rencontre de sa vie.