Ajouter un extrait
Liste des extraits
Conrad arriva chez les Thompson. Le pick-up n’était plus là, mais la Ford d’Hélène était là. Il avait aussi remarqué que les banderoles entourant la maison d’Andrews n’étaient plus là.
Il se gara à côté de la Ford et resta quelques instants dans sa voiture. Il observait la maison et le jardin, rien ni personne. Visiblement les Thompson étaient de sortie. Il sortit de voiture et regarda sa montre. Elle indiquait 11h54. Mince, se dit-il, j’aurais dû rentrer finalement.
Il pénétra dans le jardin et se dirigea vers la porte d’entrée. Il frappa, attendit, et frappa à nouveau. Il n’entendit rien. Il fit le tour de la maison et vit que le garage était ouvert. Il y avait peut-être du monde finalement.
— Monsieur Thompson ? Vous êtes là ?
Il eut pour seule réponse un miaulement provenant du fond du garage. Il entra et s’orienta vers l’endroit d’où provenaient les miaulements. Dans le coin du garage, il vit un chaton gris allongé dans sa litière.
Paul avait acheté tout le nécessaire et avait tout de suite regretté ses trente dollars. Conrad passa un doigt à travers les barreaux et le chaton vint immédiatement le mordre pour jouer. Conrad sourit.
— Alors, ton maître n’est pas à la maison ? Tu es tout seul ?
Le chaton lui répondit par un miaulement. S’il avait su parler, il lui aurait sûrement dit de s’en aller, qu’ils n’étaient pas seuls et que celui qui était avec eux, dans la maison, était quelqu’un de mauvais. Quelque chose de mauvais. Mais il ne savait pas parler.
Conrad se releva et entendit un bruit. Une sorte de moteur tourner au ralenti. Il l’entendait à peine. Il se retourna et tendit l’oreille. Le bruit provenait de derrière la porte. Il s’approcha d’elle. Il vit la poignée de porte tourner doucement sur elle-même, comme si quelqu’un essayait de l’ouvrir sans y parvenir, quelqu’un n’ayant pas assez de force pour le faire. Ou un cambrioleur. Les Thompson étaient partis sans fermer le garage, quelqu’un aurait très bien pu s’introduire chez eux.
La poignée tourna encore, dans un sens puis dans l’autre. Conrad approcha sa main, retenant sa respiration. Il posa la main sur cette poignée qui tournait toujours et tira d’un coup sec. La porte s’ouvrit. Paul ne l’avait pas fermée cette fois-ci.
Andy se tenait là, le fixant de ses yeux métalliques brillants. Il avança vers Conrad qui recula, perplexe. Andy leva le bras droit, doucement, et sa main qui était pourvue de doigts vint appuyer sur l’interrupteur des tubes néon, alors qu’il faisait grand soleil dehors.
Andy descendit sans difficulté les trois centimètres de marche qui séparaient le garage de la maison. Il regardait le policier qui, à part reculer, ne faisait rien d’autre. Il se dirigea vers l’extérieur, mais s’arrêta à hauteur de la porte du garage. Il tourna la tête qui, apparemment, pouvait le faire sur trois cent soixante degrés et fixa le policier. Fripon miaula, mais Conrad eut plutôt l’impression qu’il criait au secours. Andy leva rapidement les bras et tira sur la porte de garage ; la chaîne n’apprécia pas d’être forcée de la sorte ; elle se rabattit si vite que Conrad n’eut pas le temps de se glisser à l’extérieur. Il était coincé avec Andy.
Deux minutes plus tard, trois coups de feu se firent entendre. Les oiseaux, paisiblement installés sur les branches des arbres aux bords de la maison, s’envolèrent dans la précipitation et la peur. Un miaulement plus tard, Conrad était mort.
Afficher en entier