Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
708 914
Membres
985 918

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Comme elle était allée au puits et remontait le lourd seau de bois, cerclé de fer, elle interpella Cantor qui se trouvait proche.

– Veux-tu venir m'aider, mon garçon ?

Il lui répondit avec arrogance :

– Pour qui me prenez-vous ? Ce sont là des besognes de femmes !

Angélique se sentit pâlir et, d'un réflexe, elle saisit le seau et lui envoya tout le contenu à la volée.

– Voilà de quoi rafraîchir les idées d'un grand guerrier de ton espèce, trop réputé pour aider sa mère à porter une charge.

Elle raccrocha avec fracas le seau vide à la chaîne et le fit redescendre, les lèvres serrées de colère. Cantor était trempé de la tête aux pieds et ses yeux brillaient, farouches. Mais Angélique le lui rendait bien.

Cet échange de regards pareillement verts et furibonds parut distraire au plus haut point le vieil Eloi Macollet, seul témoin proche de la scène. Il se rapprocha en ricanant de sa bouche édentée.

– Bravo, c'est ainsi qu'il faut dresser la jeunesse !

Afficher en entier

Florimond faisait à Cantor ses confidences.

– J'ai cru périr. Notre père a autant de souffle à la course qu'un Peau-Rouge ou qu'un Canadien.

– À l'épée ou au pistolet ?

– À l'épée. C'était magnifique. Mon père connaît toutes les feintes, et une botte qu'il faut être jongleur pour réussir, ma parole... L'autre s'est bien défendu. Il était médiocre, mais prompt et endurant.

– Et... il est mort ?

– Sûr qu'il est mort. Une botte comme celle-là, ça ne pardonne pas ! En plein front !...

Florimond se rejetait sur son grabat, les yeux brillants.

– Ah ! L'épée ! Voilà une arme de gentilhomme. Ici, dans ce pays de culs-terreux, on ne sait plus ce qu'est l'épée. On se bat au casse-tête, à la hache, comme les Indiens, ou au mousquet comme un mercenaire. Il faut se souvenir de l'épée. C'est le dard des âmes nobles !... Ah ! Être cocu un jour et pouvoir m'offrir un beau duel !...

Afficher en entier

– Tu dis que mon coeur est encore fermé, insensible, mais là tu te trompes, père.

– Vraiment ?... Serais-tu amoureux ?

– Pas dans le sens que tu l'entends. Mais j'ai dans le coeur une blessure d'amour qui ne me laisse pas souvent en paix et depuis quelque temps une haine profonde me tourmente. Voilà ! Je hais les hommes qui ont tué mon petit frère Charles-Henri. Lui, je l'aimais...

Il se redressa sur un coude et ses yeux brillaient de fièvre tandis qu'il penchait son visage en avant dans la clarté des flammes.

« En effet, je me trompais, pensa le comte, son coeur vit. »

Florimond expliqua.

– C'était mon demi-frère, le fils que ma mère a eu du maréchal du Plessis-Bellière.

– Je sais.

– C'était un enfant adorable et je l'aimais. Je suis sûr que c'est Montadour qui, de sa main, l'a égorgé pour se venger de ma mère qui le repoussait. Un homme à la ressemblance de Pont-Briand qui se pavanait il y a quelques jours encore, satisfait de sa belle prestance, de son sourire jovial... Tout à fait la même suffisance !... Et quand je pense à Montadour, je me prends à haïr tous les Français reîtres et paillards, et leurs sourires si contents d'eux-mêmes. Pourtant je suis français aussi. Parfois j'en veux à ma mère de m'avoir empêché d'emmener sur mon cheval mon petit frère : je l'aurais sauvé. Il est vrai qu'il était si petit. Aurais-je pu le préserver de tout ? Lorsque je repense à ces choses, c'est là que je vois que je n'étais qu'un enfant... Je ne le croyais pas à ce moment-là, mais je n'étais qu'un enfant aux mains nues... malgré mon épée. Et ma mère était plus désarmée encore. Je ne pouvais rien faire pour la défendre, la soustraire à la lâcheté de ses tourmenteurs. Je n'ai pu que partir à ta recherche. Maintenant, je t'ai trouvé et nous sommes forts tous les deux, toi, son mari, moi, son fils. Mais il est trop tard, ils ont eu le temps d'achever leur oeuvre de lâcheté. Rien ne pourra ressusciter le petit Charles-Henri...

– Si, un jour, il ressuscitera un peu pour toi.

– Que veux-tu dire ?

– Le jour où tu auras toi-même un fils.

Florimond fixa son père avec surprise puis poussa un soupir.

– C est vrai ! Tu as raison de me parler ainsi, merci, père !

Afficher en entier

Tourné vers les petits, il décida imprudemment :

– Je veux vous donner une récompense. Que désirez-vous ?

La jeunesse, grisée par ses succès et des semaines de grand air, ne fit aucun embarras. Barthélémy se déclara aussitôt :

– Je veux du tabac et une pipe.

– Et moi, je veux un louis d'or, dit le jeune Thomas qui conservait encore le sens des valeurs de l'Ancien Monde.

– Et moi, je veux un couteau à scalper... et puis aussi aller à Québec, dit Honorine.

Le comte se montra très surpris de la variété de ces désirs.

– Un couteau à scalper pour une demoiselle ? Et qui voulez-vous donc scalper ?

Honorine hésitait. Angélique était sur des charbons ardents. Heureusement, Honorine décida qu'elle ne savait pas encore et qu'elle réfléchirait.

– Et toi, mon garçon, que veux-tu faire d'une pipe ?

– La fumer, pardi !

Le comte de Loménie rit de bon coeur. Il donna à Thomas une pièce d'or, confirma à Barthélémy qu'il aurait sa pipe, mais seulement pour faire des bulles de savon.

– Quant à vous, damoiselle Honorine, j'attendrai pour le couteau que vous ayez décidé de vos ennemis. Mais je puis déjà vous transmettre de la part de monsieur le gouverneur Frontenac sa plus cordiale invitation en sa bonne ville de Québec.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode