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Angers, au fil de la Maine et du temps



Description ajoutée par juliendu08000 2011-01-09T14:14:15+01:00

Résumé

Les moments forts de la ville d'Angers, au bord de la Maine...

Au fil du temps, des personnages historiques ou de simples témoins nous racontent, à travers 26 tableaux romancés, l'histoire de la ville, de sa fondation à la Libération de 1944, en passant par l'époque gallo-romaine et médiévale. Des récits respectant les faits historiques et complétés de notes sur l'histoire de la ville où les traces archéologiques sont encore visibles de nos jours. Une approche claire, romanesque, originale de l'Histoire de la ville d'Angers.

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Le quart d’heure angevin

Le soldat Louis Pasquier n’en pouvait plus de courir. De toute façon, il avait bien l’impression que son bataillon, le 3° du 11° régiment d’infanterie légère, n’avait cessé de courir depuis Rennes. Et il avait fallu qu’il arrive en vue d’Angers pour perdre son barda. Une lanière du sac qu’il portait dans le dos s’était rompue. Son lieutenant refusa évidemment d’arrêter toute la colonne en son honneur. « Si tous mes fantassins étaient comme vous, lui avait dit l’officier, on mettrait tellement de temps à rejoindre l’Algérie qu’on ne serait sur place qu’après la colonisation complète de l’Afrique. »

Louis avait donc dû s’arrêter seul sur la route pour réparer son sac. Il avait posé son arme à côté de lui et n’avait cessé de maugréer en réparant la courroie. Il était évident qu’il n’allait pas y couper. Il allait être de toutes les corvées pendant au moins deux semaines. Cette perspective le découragea complètement. En outre comme le temps tournait à la tempête, il était sûr qu’ils allaient tous être complètement trempés avant d’arriver à la caserne. Cette perspective, pourtant, ne l’incita pas à se dépêcher pour rattraper la colonne. Puisqu’il était en retard et déjà puni, autant en profiter pour se reposer un peu.

Alors que la réparation de la courroie ne lui demanda pas cinq minutes, ce fut donc un bon quart d’heure que prit le soldat Pasquier pour souffler, tranquillement installé sur le bas côté de la route. Puis il remit son barda sur le dos, reprit son arme et essaya de rejoindre la troupe,d’un bon pas. Mieux valait quand même ne pas trop pousser…

Le bataillon devait marcher d’un bon pas, Louis soupçonna d’ailleurs son chef d’avoir fait accélérer la cadence, car ce ne fut qu’arrivé en vue du pont de la Basse-Chaîne qu’il aperçut les siens. Le temps, qui était si beau une heure auparavant, avait soudainement viré à la tempête. Le vent se déchaina et un véritable déluge s’abattit sur la troupe. En courant, Louis pouvait rejoindre ses camarades avant que ceux-ci aient rejoint l’autre côté de la Maine. Mais quelque chose le figea sur place.

Le pont.

L’énorme pont suspendu était en train d’osciller. Pire, on avait l’impression que le tablier se soulevait et s’abaissait sous la force du vent. Et celui-ci redoubla de violence. Louis posa aussitôt son barda, lâcha son arme et se cramponna comme il put au premier arbre qu’il trouva. Là-bas aussi on essayait comme on pouvait de trouver un abri. Toute la troupe avait rompu son bel ordonnancement et les hommes courraient, certains tentaient de rejoindre l’autre bord et d’autres cherchaient à se cramponner à tout ce qui ne bougeait pas trop.

C’était une vision saisissante.

Soudain les câbles se mirent à céder. Les uns après les autres, les lourds câbles situés sur la rive droite se rompirent et un pan entier du tablier s’effondra dans la maine. C’était une vision de cauchemar. D’où il était, Louis voyait clairement ses camarades lutter pour s’accrocher quelque part et ne pas être entraîné tout en bas. Mais rien n’y faisait et c’était par paquet de dizaines d’hommes que les pauvres soldats chutaient du pont. C’était indescriptible. A travers le hurlement du vent, il pouvait entendre un hurlement bien plus sinistre encore. Manifestement le désordre et la panique étaient tels que les hommes se blessaient et se mutilaient avec leurs propres baïonnettes. Ceux qui ne criaient pas s’étaient peut-être déjà noyés dans les eaux déchaînées de la Maine[1].

Louis essaya de se relever et tenta d’apercevoir un de ses camarades. Mais le pont avait été comme balayé. Du fier bataillon qui avait été le sien, il ne restait pratiquement plus rien. C’était épouvantable. Combien d’hommes étaient morts ? Combien allaient se noyer ? Cent ? Deux cents ? Et lui qui n’avait rien… Louis eut aussitôt la conscience aiguë de la chance qui avait été la sienne, il venait d’échapper par hasard à une mort terrible. Mais en même temps, il ressentit comme un premier sentiment de culpabilité. Comme s’il était arrivé après la bataille, trop tard pour aider les siens mais juste assez tôt pour regarder les blessés mourir de leurs blessures. Peut-être que s’il s’était dépêché un peu plus, il serait avec eux là-bas. Être avec ses camarades jusqu’au bout… Mais il se rendit compte que cette solidarité entre soldats n’aurait joué ici aucun rôle. Il serait mort inutilement, comme tous les autres. Louis ressentit alors toute la chance qu’il avait d’être vivant. Depuis bien des années, il ne s’était senti aussi vivant… Mais ce sentiment s’effaça rapidement. Il fallait prévenir les secours. Peut-être était-il encore possible de sauver quelque uns des siens de la noyade.

Et pour la première fois depuis longtemps, le soldat Louis Pasquier se mit à courir, courir…

[1] Le bilan fut particulièrement lourd : 223 soldats trouvèrent la mort. On raconta que c’est la marche des hommes au pas cadencé qui entra en résonance avec la période d’oscillation du pont, provoquant ainsi son effondrement. En réalité la catastrophe fut provoquée par l’oxydation des câbles d’amarrages qui ne résistèrent pas à la violente tempête qui se déchaîna à ce moment sur le pont de la Basse-Chaîne.

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Commentaires récents

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C'est passionnant, on en apprend beaucoup sur cette ville qu'est Agers, à travers les nouvelles avec une écriture parfaite, comme Marc Lefrançois sait le faire, j'ai adoré ce livre !

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Date de sortie

Angers, au fil de la Maine et du temps

  • France : 2008-04-25 - Poche (Français)

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