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Toutes sortes de pensées lui traversaient la tête mais il n'en retenait aucune... alors il se contenta de tendre la main vers l'animal pour tenter d'aplatir les poils qui se dressaient entre ses deux oreilles.
_ Fais gaffe à ta coiffure, mec. Tu ressembles à Einstein au réveil.
Afficher en entierle coup de foudre fut immediat. le genre de désir impossible a dissimuler, refouler ou mettre en veilleuse.
Afficher en entierTu as passé une bonne soirée?
- Oui.
- Où es-tu allée?
Elle plia le manteau de fourrure sur son bras.
- Juste dans un club.
Vin s'approcha d'elle et ouvrit la bouche, crispant la main sur le présent qu'il lui avait acheté.
Épouse-moi.
Divine fronça les sourcils.
- Tout va bien?
Épouse-moi, Divine, épouse-moi.
A la vue de ses lèvres, il plissa les yeux. Elles étaient plus bouffies que d'habitude. Plus rouges. Et, pour une fois, elle ne portait pas de rouge à lèvres.
Afficher en entier_ Jim Heron, vous allez sauver le monde.
Une longue pause suivit, durant laquelle les quatre hommes le contemplèrent d'un air grave. Soudain, Jim fut prit d'un fou rire, à tel point que, la tête renversée et le ventre secoué de spasmes, des larmes lui piquèrent les yeux.
_ Ce n'est pas une blague, lança Nigel d'un ton sec.
Reprenant son souffle, Jim répondit:
_ Oh si, et très bonne avec ça! La vache, quel rêve de dingue!
Afficher en entier_ La vache! C'est pire qu'un coffre-fort!
_ Même les paranoïaques ont des ennemis, fiston, murmura Adrian.
_ S'il te plaît, laisse tomber le "fiston".
_ Quel âge as-tu? Quarante ans? Je ne dois pas être loin des quatre cents.
_ C'est bon, c'est bon. (Jim jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule.) Est-ce que tu pourrais utiliser tes pouvoirs sur cette porte... papi?
Adrian lui fit un doigt d'honneur puis posa la main sur la poignée.
Afficher en entier« Jim dégaina son revolver et ôta la sécurité.
—Est-ce qu'elle pourrait vivre avec quelqu'un ?
— En général, elle agit seule. Mais il se peut qu'elle abrite quelques animaux familiers.
— Des rottweilers ?
— Des cobras cracheurs, des vipères cuivrées. Elle aime les serpents, mais c'est peut-être dans un esprit écolo... pour les recycler en chaussures et sacs à main. Qui peut savoir, avec elle. »
Afficher en entierPrenant un air extrêmement concentré, Adrian se mit à s'échauffer la voix. On aurait dit un orignal se faisant frotter le dos par une râpe à fromage.
Jim secoua la tête tandis qu'Eddie ouvrait la portière.
_ Mais comment tu supportes ça?
_ J'ai développé une oreille sélective.
_ Je t'en supplie, apprends-moi.
Afficher en entier—Mais putain, où est-ce que je suis ?
Le blond qui ajustait son angle de tir le foudroya du regard et parla du bout des lèvres, la pipe coincée dans la bouche.
Ce qui lui donna une intonation d'autant plus pédante.
— Un instant, je vous prie.
—Non, poursuivez, marmonna le brun aux bras croisés, avec le même ton sec qui avait réveillé Jim. De toute façon, il triche.
—Je savais que vous reviendriez à vous, pépia John Lennon à l'adresse de Jim. Je le savais ! Bienvenue !
—Ah, vous êtes réveillé, intervint le suivant. Quel plaisir de vous rencontrer !
Bon sang, ils étaient tous plus beaux les uns que les autres, avec cette nonchalance que l'on trouvait non pas chez les personnes aisées mais chez les héritiers de fortunes familiales colossales.
— Bon, c'est fini, ces bavardages ? (Le fumeur de pipe, qui à l'évidence se nommait Nigel, foudroya ses compagnons du regard.) J'aimerais un peu de silence.
—Alors arrête de nous donner des ordres, répliqua le brun.
—Va te faire voir, Colin.
Sur quoi il fit passer sa pipe de l'autre côté de la bouche et donna un coup de maillet qui envoya la boule rouge traverser deux arceaux avant de taper dans la bleue.
Le blond esquissa un sourire digne du prince qu'il était sans nul doute.
— Bien, c'est l'heure du thé. Se tournant vers Jim, il ajouta :
— Eh bien, venez !
Mort. Désormais, c'était sûr, il avait cassé sa pipe et atterri en enfer. Cela ne pouvait être que ça. Ou alors il était plongé
dans un rêve bizarre après s'être écroulé devant une énième rediffusion de Quatre Mariages et Un Enterrement.
Jim se leva tandis que les quatre types, accompagnés du lévrier irlandais, se dirigeaient vers la table dressée avec de l'argenterie et de la porcelaine. Face au peu d'options qui s'offraient à lui, il décida de se joindre à eux.
—Vous ne voulez pas vous asseoir ? demanda Nigel en lui indiquant le siège libre.
— Non, merci. Qu'est-ce que je fiche ici ?
—Un peu de thé?
—Non. Qui êtes...
—Je m'appelle Nigel. Et je vous présente Colin le grincheux, Byron le baba cool et Albert, le papa à son chienchien.
— Bertie, pour les amis, précisa l'ami des bêtes en caressant le collier du lévrier. Et voici notre cher Tarquin.
Byron ajusta ses lunettes teintées sur son nez droit et tapa dans les mains.
—Je suis sûr que nous allons passer un moment délicieux !
Ben tiens. Tu penses... Voilà, on y est, pensa Jim. J'ai perdu la boule.
Nigel souleva une théière en argent et entreprit de servir le thé dans les tasses en porcelaine.
—Je comprends que vous soyez un peu surpris d'être ici, Jim.
Sans blague ?
— Comment connaissez-vous mon nom, et où sommes-nous ?
—Vous avez été choisi pour une importante mission. Nigel reposa la théière et prit quelques morceaux de sucre.
—Une mission ?
— Oui.
Nigel porta la tasse à ses lèvres, l'auriculaire levé. Lorsqu'il regarda par-dessus le rebord, Jim se demanda de quelle couleur étaient ses yeux. Bleus ? Gris ? Verts ? Non. Pas plus que bruns ou noisette.
Bon sang, jamais il n'avait vu une teinte pareille. Et tous avaient le même iris.
—Jim Héron, vous allez sauver le monde.nouvel extrait
Afficher en entierPlutôt se faire piétiner les bourses par des talons aiguilles que de passer l'éternité au pays des Bisounours.
Afficher en entierVin ravala un juron en apercevant pour la seconde fois le tatouage noir qui recouvrait chaque centimètre de son épiderme. Sur fond de cimetière, la Faucheuse imprimée sur son dos musclé le dévisageait, une capuche lui encadrant le visage, ses yeux brillants à travers l'ombre créée par la robe. Le corps courbé, elle serrait sa faux d'une main squelettique et tendait l'autre comme pour s'emparer de votre âme. Tout aussi effrayant, un petit décompte apparaissait au-dessous du dessin: sous l'ourlet de la robe de la Faucheuse étaient dessinées deux rangées de petits traits groupés par cinq. En les additionnant, on arrivait facilement à cent.
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