Extraits

Quelques secondes plus tard, je me retrouve allongée sur un lit. Je reconnais son odeur, je retrouve mes repères, je n’ai plus peur.

Après de longues minutes à rester là... ou peut-être plus, je n’ai plus la notion du temps. J’entends la porte s’ouvrir. Je n’ose pas bouger. Suis-je dans un rêve ? Dans la réalité ? Je ne sais plus, je ne reconnais rien, je n’ai pas de repères... Je me sens perdue et désarmée. Ma vue est brouillée à force de pleurer alors je chantonne toujours.

— Elle l’aurait tuée. Elle a une telle haine en elle, c’est incroyable !

Mon être blessé se déchire à nouveau. Je crie mon désespoir par des larmes silencieuses. Encore.

À ces paroles murmurées, je dépose un baiser sur ses lèvres et pose ma tête sur son épaule. Le fait d’en reparler me donne le vertige. J’ai failli mourir tellement de fois et je suis encore là. Le destin veut me faire souffrir, il ne veut pas que je quitte ce monde de torture.

Son père se lève et tape sur l’épaule de Ben avant de partir s’asseoir dans le séjour.

— Fiston, ne la lâche pas ou je t’étripe de mes mains.

Ne pleure jamais... Ne pleure jamais... Ne pleure jamais...Ces trois mots assassins résonnent continuellement dans ma tête depuis quelques temps... depuis un mois, deux ou trois peut-être.Non, depuis beaucoup, beaucoup plus longtemps que ça. Je ne sais pas, je ne sais plus. J’ai peur !Alors je ne pleure plus. Seul mon cœur pleure, car personne ne peut le voir, ni l’entendre.