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Je scrutai Jamil, le regardai droit dans les yeux et me laissai envahir par le calme. Comme si je me tenais au milieu d’un bourdonnement de bruit blanc. J’entendais et je voyais toujours, mais mon univers se restreignait à mon flingue, à Jamil et au vide qui m’habitait. Mon corps me paraissait tout léger. Dans mes moments de lucidité, je m’inquiète de devenir sociopathe. Mais en cet instant, rien ne comptait que cette certitude sereine : s’il m’y obligeait, je le ferais. Je tirerais et je le regarderais mourir à mes pieds. Et je ne ressentirais rien.
Jamil scruta mon visage, et je vis la tension s’écouler hors de lui. Il resta immobile jusqu’à ce que les vibrations de son énergie s’apaisent, jusqu’à ce que la présence menaçante de sa bête ait replongé dans les profondeurs. Puis, très lentement, il s’assit sur ses talons sans me quitter des yeux.
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-Ne fais pas la maligne, fillette, grogna le type à la carabine. Nous sommes venus pour vous deux, mais je veux d'abord me faire ton copain.
Jason me glissa un regard en biais.
-Tu dois perdre ton charme en vieillissant, Anita. C'est moi qu'il veut se faire, pas toi.
Afficher en entierJe hurlai et m'arrachai à eux deux. Les images s'évanouirent comme si quelqu'un avait appuyé sur un interrupteur. À quatre pattes, je rampai sur le sol jonché de feuilles mortes, les yeux clos et les paupières crispées. Je me laissai tomber sur mes fesses, serrant mes genoux contre ma poitrine et pressant mon visage contre mes cuisses. Je fermais les yeux si fort que je commençais à voir des serpents blancs sur la face interne de mes paupières.
Afficher en entierJ’ai appris voici déjà fort longtemps que si on n’est pas prêt à tuer un monstre, mieux vaut lui ficher la paix. Parce qu’une fois qu’on lui a tiré sur la queue – si vous me passez la métaphore –, on ne sait jamais comment il va réagir. Désolée, oubliez ça. Je savais exactement comment Colin réagirait. Toute la question était de savoir combien de sang serait versé dans le processus, et si nous pourrions nous en tirer sans y laisser la peau de certains des nôtres. Je me moquais bien que certains des gens de Colin y laissent la leur. En fait, je l’espérais plus ou moins.
Afficher en entierJason émit un petit bruit qui aurait pu être un rire. Pourtant, ça n’avait rien d’amusant. J’avais déjà assez de mal à gérer ce que je venais de faire. Je n’avais pas besoin qu’un Jimmy Cricket pleurnichard souligne que je venais de basculer dans l’abysse. Le monstre ne me soufflait plus dans la nuque : il était à l’intérieur de ma tête. Énorme et bien nourri. Pourquoi en étais-je si sûre ? Parce que je n’éprouvais aucune culpabilité. Je me sentais juste coupable de ne pas me sentir coupable. Il fallait bien que je me fixe une limite à ne pas franchir, et j’avais toujours pensé que la torture était cette limite. Apparemment, je m’étais trompée.
Afficher en entier"Je sus ce que Raina avait fait, et si je lui avais laissé le volant la veille, elle n'aurait pas pu mieux choisir. A moins de me tuer, c'était la vengeance la plus parfaite dont elle pouvait rêver."
Afficher en entier[...] me voilà revenue à la case célibat. Comment rester chaste alors que les deux plus magnifiques étalons surnaturels de tous les temps n’attendent qu’un signe de ma part pour se jeter sur moi ?
Afficher en entierCherry bossait comme infirmière jusqu’à ce que ses supérieurs apprennent qu’elle était un léopard-garou. Peu de temps après, elle avait été licenciée pour raisons économiques. Peut-être que le budget de l’hôpital avait vraiment diminué ; peut-être pas. La discrimination à l’encontre des malades est illégale, mais personne n’a envie de se faire soigner par un métamorphe. Les gens ont l’air de croire que les lycanthropes ne peuvent pas se contrôler en présence de sang fraîchement versé. Et c’est sans doute vrai pour les plus « nouveaux » d’entre eux.
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