Annabelle Chronique D'Une Non-Morte

Heureusement quelque fois les choses sont bien faites, enfin tout dépend du point de vue que l’on adopte… Les heures qui suivirent ne furent qu’un énorme néant.

J’aurai aimé y plonger à jamais, me laisser ensevelir par les ténèbres et ne plus jamais souffrir. La journée défila sans que je ne réagisse.

Ce fut finalement un hennissement qui me tira de ma torpeur. Il me glaça le sang. La nuit était tombée sans que je m’en aperçoive. Je tremblais de tout mon être. La plainte reprit, instinctivement je me tournais. Il se tenait dans l’ombre du petit bois, il m’observait.

Je continuais à me laisser envahir par mon chagrin. Le cri s’éleva encore sans même m’atteindre.

Une main froide comme la mort se posa sur mon épaule, je me levai en un éclair. J’avais envie de hurler pourtant je restais muette.

Le visage blanc, plus blanc encore que les draps de mon lit, les cheveux noirs comme le pain brûlé de mon père et les yeux d’un bleu si perçant, il me fixait.

Il était magnifique.

Il était terrifiant.

Ses yeux se sont posés sur moi, et je me suis figée. Un cours instant, je suis presque sûre d’avoir tout oublié. Il s’est approché et le noir m’a envahi.

Voilà comment s’est achevé le dernier jour de ma vie, le dernier jour où je vis le soleil.