J'ai beau être d'une splendide perfection, j'ai quelques regrets. Je me suis souvenu de ce jour, aux studios Abbey Road, où, poussé par la jalousie, j'avais instillé de la rancune dans les cœurs de John et Paul, causant la dissolution des Beatles.

Je les fis venir dans mon appartement et leur dis "comment est-ce que vous le prendriez si X vous rachetait?".

Sans lever les yeux, George murmura "Tu plaisantes".

"Je n'ai jamais été aussi sérieux de ma vie", dis-je.

"Dis-le nous encore une fois", dit Ringo.

J'ai répété "comment est-ce que vous le prendriez? C'est une très bonne agence."

Alors John, le Beatles littéraire, pris la parole "Va te faire mettre".

Paul ajouta quelque chose d'approchant mais d'un peu moins polie.

[...]

Au bout d'un moment j'ai arrêté et leur ait demander "Alors?".

Paul déclara: "Vends nous, et on laisse tout tomber complétement, on envoie tout balader demain".

C'est ce dont j'avais besoin et je fus fortement ému par leur attitude. Leur loyauté était extraordinaire.

Et demain?
Je crois qu'il fera beau demain.

Je ne sais plus si c'est William Shakespeare ou Ringo Star qui a dit "dès que ce truc ne m'amuse plus, je sais laisse tomber".

Lennon: Quelque chose pourrait changer. Comme maintenant je suis dans le nouveau studio, ou maintenant je suis au milieu de l'océan. Qui sait ce qui peut arriver?

Ce furent les derniers mots de Lennon enregistrés pour l'interview.

Lennon : (...) Et quand Yoko s'habillait de la même couleur que moi, je me mettais dans une colère folle: "Nous ne sommes pas les Beatles! On n'est pas Sonny et Cher, bordel!"

Rêver seul ne reste qu’un rêve. Rêver ensemble devient la réalité.

Journaliste: "Hey Jude"?

Lennon: Un des chefs-d'œuvre de Paul.

J: Tu n'es intervenu en rien?

L: Je ne crois pas que ce fut nécessaire. Il m'a dit qu'il avait écrite à propos de Julian, mon fils. A ce moment-là, il savait que je me séparais de Cyn, et que je lui laissais Julian. Il passait en voiture dire bonjour à Julian. Tu sais Paul a toujours adoré les enfants et il a toujours été un oncle pour Julian. Il a toujours été bon avec les gamins.
Mais "Hey Jude", je l'ai toujours entendue comme une chanson écrite à mon intention. Yoko venait d'entrer dans ma vie. Il chante "hey Jude - hey John". Je sais, je dois avoir l'air d'un de ces fans qui voient des références partout, mais on peut la comprendre comme une chanson sur moi. Avec les paroles "get out and get her", il disait inconsciemment "vas-y laisse-moi". Mais à un niveau conscient il ne voulait pas le laisser partir. Son côté ange disait "béni sois-tu" et son côté démon n'aimait pas ça du tout, parce qu'il perdait son partenaire.

Lennon: Paul a fait la première partie et j'ai ajouté le pont. Paul écrivait "we can work it out/we can work it out", très optimiste et moi je rajoute impatient "life is to short and there's no time/for fusing and fighting my friend...".

Journaliste: Paul raconte l'histoire et John fait de la philo

Je revendique, les Beatles ont utilisé le feed-back avant Hendrix, les Who, avant n'importe qui d'autre. Le premier feed-back sur disque.

Journaliste: Et "I wanna be your man"?

Lennon: C'était une petite phrase de Paul "I want to be your lover baby, I want to be your man". Je crois qu'on l'a terminé pour les Stones... Oui, c'est ça. Brian nous avait emmenés les voir dans un club à Richmond où ils jouaient avec un autre gars. Ils voulaient une chanson et on est allés écouter ce qu'ils faisaient. Mick et Keith savaient déjà qu'on avait commencé une chanson - ils nous manquait un couplet. On l'a jouée en gros pour eux et ils nous ont dit "c'est bon, c'est notre style. Donc on s'est mis à bosser tous les deux dans un coin de la pièce pendant qu'ils continuaient à discuter. Mick et Keith étaient bouche-bée quand on est revenus vers eux. "Mais regarde ça! Ils se mettent dans un coin, ils écrivent et c'est prêt!". On l'a faite sous leurs yeux.

Journaliste: "All my loving"

Lennon: Ca me fait de la peine de le dire, mais c'est une chanson de Paul. Ha-ha-ha.

J: Pourquoi?

L: Parce que c'est du super bon boulot! (Il chante: "all my loving..."). Mais attention, mon jeu de guitare derrière n'est pas mauvais non plus!

Lennon: Ringo est un super bon batteur. Il l'a toujours été. Il n'est pas "techniquement" bon mais il est sous-estimé, de même que Paul est sous-estimé en tant que bassiste.
De tous les bassistes, Paul est l'un de ceux qui ont le plus innové et la plupart des jeux de basse aujourd'hui ont été copiés sur sa période Beatles. C'est un égocentrique de première mais il est modeste à propos de sa basse. C'est un grand musicien qui joue de la basse comme peu savent le faire. Si tu le compares au bassistes des Rolling Stones et si tu compares Ringo à Charlie Watts, ils sont aussi bons si ce n'est meilleurs. Je n'ai jamais été d'accord sur le fait que Charlie soit considéré comme meilleur batteur, soi-disant parce qu'il est un peu plus "artiste", parce qu'il connaissait le jazz et faisait ces cartoons. Je pense que Charlie est un sacré bon batteur et que l'autre gars est un bon bassiste mais Paul et Ringo n'ont rien à envier à n'importe quels musiciens de rock. On était pas bons techniquement, on ne savait ni lire ni écrire de la musique, mais en tant que purs musiciens, en tant qu'êtres humains capables de sortit des sons inspirés, ils sont aussi bons que n'importe qui d'autre.

Lennon: Il me reste encore quarante, cinquante années à vivre ou peut-être plus longtemps. Qui sait, bon Dieu?

Se raccrocher au rêve des Beatles ou des « Sixties » toute sa vie, c’est comme se raccrocher à la deuxième guerre mondiale et à Glenn Miller. Ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas apprécier Glenn Miller ou les Beatles, mais vivre ce rêve c’est la quatrième dimension. Ce n’est pas vivre aujourd’hui. C’est une illusion.

[à propos des paroles de Glass Onion : "The Walrus was Paul"]
_ Pourquoi un morse ?
_ J'aurais aussi pu écrire "le fox-terrier, c'est Paul". C'est simplement une petite note poétique que j'ai rajoutée comme ça.

8 décembre 1980, annonce de la mort de John Lennon:

Quand nos regards se croisèrent, je perçus toute la tristesse qui l'habitait.
- Je suis désolé, Paul, marmonnai-je maladroitement
- Je sais, Geoff, je sais, répondit-il. Sa voix était à peine plus qu'un murmure.
L'espace d'un instant, nous restâmes là tous les trois, consternés, à nous remémorer l'impact que John Winston Ono Lennon avait eu sur nos vies et à essayer de nous concentrer sur le positif, le léger, l'absurde. Nous sourîmes en évoquant d'agréables souvenirs, mais il y avait des larmes derrière nos rires. Aucun de nous ne paraissait capable de trouver les mots justes.
Et il n'existait probablement pas de mot de justes.

(...)

Paul prit sa basse et joua sans conviction quelques notes avant d'improviser un moment au piano puis de plaquer quelques accords sur une guitare. Il était plus qu'en état de choc. Il paraissait perdu et égaré.

Y aura-t-il jamais d'autres Beatles? J'en doute.

Ce comportement étrange envers la nourriture déclencha l'une des plus étonnantes altercations dont j'ai été témoin au cours des séances d'Abbey Road. Nous étions en train de travailler la rythmique de "The End" (...) quand les quatre Beatles se ruèrent en régie pour écouter des prises. Yoko resta en arrière, languidement étendue sur son lit et vêtue de son habituelle chemise de nuit vaporeuse et de son diadème.
Tandis que nous écoutions, je remarquais que quelque chose en bas dans le studio avait attiré l'attention de George Harrison. Au bout d'un moment, il se mit à regarder les yeux agrandis par la surprise à travers la vitre de la régie. Intrigué, je jetai un coup d'œil par-dessus son épaule. Yoko était sortie de son lit et progressait lentement sur le sol du studio pour finir par s'immobiliser au pied du cabinet Leslie d'Harrison sur lequel trônait un paquet de sablés McVitie's. Sans se gêner, elle ouvrit le paquet et en sortit un unique biscuit. Au moment où la friandise atteignait sa bouche, Harrison ne put se contenir plus longtemps. "LA SALOPE!!!"

La vision qu'ont la plupart des gens de la collaboration Lennon/McCartney est un peu simpliste: Lennon était le rockeur pur et dur et McCartney le gentil romantique. Même si cela est peut-être partiellement vrai, leur relation était bien plus profonde que ça. Le rôle le plus important que l'autre jouait envers l'autre était sans doute celui de critique objectif. John était à coup sûr la seule personne capable de se tourner vers Paul pour lui dire "cette chanson, c'est de la merde" - et Paul l'acceptait. A l'inverse, Paul était la seule personne capable de regarder John droit dans les yeux et de lui dire "tu es allée trop loin".

La relation entre John et Paul était celle d'égal à égal. Même si Lennon avait un et demi de plus que McCartney, leurs rapport n'étaient pas des rapports grand frère/petit frère (comme il semblait en exister entre John et George). De tous les Beatles, c'était entre eux deux que l'amitié était la plus forte, du moins au début, et pourtant ils n'auraient pu être plus différents. Paul était méticuleux et organisé; il portait toujours sur lui un bloc-notes dans lequel il inscrivait d'une écriture nette, avec méthode, les paroles de chansons et changements d'accords. Par contraste, John paraissait vivre dans le chaos; il passait ton temps à chercher des bouts de papier sur lesquels il griffonnait des idées à la hâte. Paul était un communicateur né, John avait du mal à exprimer ses idées. Paul était le diplomate, John était l'agitateur. Paul parlait d'une voix égale et était presque constamment poli, John pouvait être une sacrée grande gueule et pas mal grossier. Paul était prêt à passer de longues heures à peaufiner tel ou tel passage musical, John était impatient et toujours prêt à passer à la chose suivante. Paul savait généralement ce qu'il voulait et prenait souvent mal les critiques, John avait le cuir plus épais et était ouvert aux opinions des autres. D'ailleurs, sauf quand il était vraiment persuadé de quelque chose, on pouvait le faire changer d'avis.
Il y avait tellement de différences entre eux que je me suis souvent demandé ce qui avait pu en faire de si grands amis, peut-être tout simplement l'attirance des extrêmes. Ce n'est des années plus tard que j'en ai appris plus sur leurs enfances respectives et le fait qu'ils avaient en commun d'avoir perdu leurs mères tout jeunes.

SCORPIUS
No, it's time that time-turning became a thing of past.

ALBUS
You're quite proud of that phrase, aren't you?

SCORPIUS
Been working on it all day.

SCORPIUS
Thank you for being my light in the darkness.

Snape looks at him, every inch a hero, he softly smiles.

SNAPE
Tell Albus -Albus Severus- I'm proud he carries my name. Now go. Go.

SNAPE
One person. All it takes is one person. I couldn't save Harry for Lily. So now I give my allegiance to the cause she believed in. And it's possible that along the way I started believing in it myself.

HERMIONE
They're after me, not any of you.
Ron. I love you and I always have. But the three of you need to run. Go. Now.

RON
What?

SCORPIUS
What?

RON
Can we talk about the love thing first?

SNAPE
Sometimes costs are made to be borne.
[...]
I didn't just quote Dumbledore, did I?

HERMIONE (with a smile)
No, I'm pretty sure that's pure Severus Snape.