Malgré sa petite taille j'ai mis du temps à pouvoir lire ce livre en entier ; la poésie et le romantisme des visions n'enlèvent en rien la dureté du sujet, la souffrance que la justesse des mots fait ressurgir. C'est à l'enfant blessé en nous que font échos ces mots. Mathias Malzieu est un poète extraordinaire, un dompteur de mots fantastique. Il nous offre son cœur abîmé nous permettant de ne plus nous sentir seuls face à ces tragédies de la vie.

Ce livre est magnifique, un plein d'humanité, condensé d'émotions pures. Zweig, humaniste, sait décrire les cœurs humains avec la justesse de l'empathie qui l'a toujours animé, cet homme m'inspire toujours plus à chaque lecture.
Cette histoire est d'une beauté poignante, je sais que je la relirai encore et encore ; elle m'a profondément touchée et marquée.

C'est un livre constitué d'exemples, de cas très divers et ne se limitant pas seulement à quelques aspects récurrents. La courte mais nécessaire introduction nous met parfaitement en connaissance du contenu qui sera proposé et la conclusion est très pertinente autant que humble. Entre les deux, les témoignages permettent une compréhension aisée des hypothèses soulevées ainsi que d'illustrer les techniques mises au point pour répondre aux souffrances des enfants comme des parents. L'écriture est très fluide et les histoires de patients sont fascinantes, ce livre je l'ai dévoré avec un plaisir de curiosité accrue à chaque page que je n'aurais pas soupçonné. Je le conseille vraiment à tous ceux qui se questionnent sur la place de l'héritage «émotionnel» de nos ancêtres proches et moins proches. C'est un document complet, et clair dans ses intentions de rendre accessible cette individualité qui est nôtre mais qui ne se construit pourtant pas à partir de rien.

Ce livre est incroyablement réussi, reprenant si fidèlement tout les éléments du roman original pour mieux se rendre légitime et sérieux dans ce qu'il propose. Il est impossible en le lisant de ne pas, comme Mina, avoir des doutes sur la version de Jonathan.
L'être décrit est d'un romantisme fou, j'entends le romantisme non pas cliché mais profond et empli de désirs comme de douleur.
Les cohérences de langage et de comportement victoriens sont parfaits et les rebondissements sont aussi inattendus que surprenants de perspicacité. Ce livre m'a arraché quelques larmes, tous les personnages m'ont surpris mais Mina, Dracula et Jonathan sont des redécouvertes fantastiques.

Je n'aime pas vraiment le personnage de Michel Onfray mais ce livre fut mon cadeau l'année dernière après l'obtention de mon baccalauréat de la part d'une ancienne professeure de français de collège qui a à cœur la cause féminine.
Mais loin de ne défendre que la place des grandes femmes dans l'Histoire qui fait le trie en fonction du genre, ce livre plutôt qualitatif met l'accent sur l'importance de la raison et de l'influence de la modération dans toutes nos actions. Le fond historique révolutionnaire qui occupe le portrait de ces femmes d'exception met d'autant plus en exergue la modernité de leurs positions toujours d'actualité :
.«Dans cet esprit d'une révolution qui s'adresse à d'intelligence, à l'enterrement et à la raison des gens et non à leurs passions tristes, l'envie, la jalousie, la haine, la vengeance. Manon Roland souhaite 'un bureau de formation de l'esprit public' afin d'éclairer les opinions publics»
.Olympe de Gouges : «Ainsi, elle propose une réforme de la justice afin que le peuple soit jugé par les siens et non par des gens d'une autre classe. Sur le terrain de la Bastille rasée, elle souhaite voir ce qui ressemble à nos assises contemporaines : un tribunal populaire, une défense organisée par le justifiable, une condamnation à la majorité des voix, la possibilité d'un renvoi en appel après un premier jugement et l'indexation du tout sur la pédagogie - il s'agit pour l'accusé de comprendre ce qu'est la loi»

C'est un ouvrage parfait pour tous les étudiants en philosophie, encore plus pour les étudiants qui se spécialisent en philosophie antique. Les annotations de Luc Brisson sont parfaites et les annexes ajoutées sont vraiment pertinentes.
C'est certes, un achat conséquent mais qui vaut le coût (tous les livres séparés coûtent plus chers et ici nous avons des textes apographes). Je conseille, conseil : réserver lui une place importante dans la bibliothèque il est de taille conséquente et si vous l’utilisez beaucoup pour l'étude protégez le avec une couverture car celle d'origine est souple.

C'est un livre si poétique qui répond à tellement de choses par différents points, il est difficile de ne pas être touché par cette douceur, cette tendresse même présente dans la haine, la honte, le rejet. C'est un livre à sa manière universel, le fait que ce soit l'histoire d'une femme si terriblement bien écrite par un homme rajoute à cette universalité.
Une amie a pleuré pour la première devant ce livre, moi j'ai eu le ventre en désordre tout le long.
C'est un petit joyaux, une perle commune, accessible à tous.

C'est un superbe ouvrage pour tous ceux qui veulent reprendre les bases de la mythologie grecque ou tout simplement commencer quelque part. Mr Vernant nous explique avec brio comment tout commence et ce qui s'en suit dans le mythes olympiens et héroïques qui constitueront l'héritage commun des grecs.
Une vue d'ensemble très bien exposée et avec le début de questionnements essentiels sur la symbolique de certaine analogie, certain y voir matière à critiques : il ne va pas au fond de ces questions. Non, en effet, car ici ce n'est pas le but, cet essai est destiné à reprendre les racines des mythes, leur approfondissement peut être retrouvé dans d'autres ouvrages de ce brillant homme.

Antonin Artaud est un homme d'une très grande sensibilité qui se cache derrière des mots parfois incisifs et des paroles tranchantes, mais c'est par cette flamme folle qui brûle en lui qu'il parvient à rendre compte de la turbulence des toiles de Van Gogh, du pourquoi il est impossible de mettre des mots sur l'innommable. Nous ne voyons pas, nous ressentons en lisant Artaud combien le lien liant l'écrivain au peintre est beaucoup plus fort que simplement un échos que procurerait universellement les paysages de Van Gogh aux âmes tourmentées. Non, Van Gogh est décrit comme le peintre parmi les peintres pour Artaud, mais pas sans arguments. Et c'est la forme que prennent ces arguments, peut-être parfois plus que leur fond, qui rend ce témoignage d'un respect immense aussi touchant et… vrai.

C'est un livre aussi incroyable qu'unique en son genre, bien sûr il s'inscrit dans le mouvement du Nouveau Roman, mais il ne se limite pas qu'à cela, loin de là. Il définit par l'idée et l'application ce qu'est un nouveau roman. C'est, je pense, une curiosité de la littérature et des productions artistiques en général que ce roman policier. Il est pour moi la fantastique preuve de la possibilité d'un perpétuel renouveau dans l'esprit et l'écriture.

C'est un livre magnifique, ni roman ni nouvelle ni essai, pas de catégorie jusqu'au bout pour cet écrit de Breton, je me refuse à le mettre dans une catégorie (diamant, or, argent, bronze).
Une romance surréaliste, décrite sous fond de Révolution communiste et surréaliste. La liberté doit être prise en entier et sans concession, ayant seulement conscience que les gens libres nous les mettons en asyle… Soyons fous mais raisonnés, faussement sages pour vire pleinement.

C'est un beau récit de vie, d'une période de vie plus précisément. Évidement pour mieux comprendre des situations présentes l'auteure remonte parfois loin dans son enfance, quelques pages, pour nous emporter dans son tourbillon personnel.
Ce n'est pas une histoire extraordinaire, au contraire, sa force réside justement dans la simplicité de l'écriture et du vécu qui y est décrit. Ce livre est très abordable et permet d'ouvrir la voie et le cœur à plus de courage et d'initiative pour une vie plus vraie, moins superficielle.
La seule chose qui m'est mise mal à l'aise est parfois l'étalage de leur situation financière très confortable qui peut donner la sensation que ce genre de changements n'est accessible qu'aux personnes aisées, ce qui est faux.
Sinon ce fut une lecture agréable, différente de ce dont j'ai l'habitude mais pas dans le mauvais sens.

M Train est un trésor de délicatesse et de sensibilité, contrairement à ce qu'elle avoue, Patti Smith est réceptive aux détails qui font une existence, aux signes qui ouvrent une voix plus qu'une autre. Ses écrits sont aussi légers que sa plume, toute vaporeuse qu'elle est remplie autant de rêves que de réalité. Le café et les livres règlent une vie qui se capture de temps au temps par un polaroid en noir et blanc glissé dans une poche de pantalon ou par un poème glissé dans une veste noire ; Patti Smith reprend alors le chemin une tasse de l’élixir noir en main, son bonnet sur la tête, peut-être avec ses éternelles tresses pour respirer les volutes d'un air qu'elle est la seule à connaître.

Tout m'a emporté dans ce récit autobiographique. C'est un livre décoré avec des violences et des regrets, de l'amour et des rêves. Je ne sais comment en l'espace de seulement 4 petits mois l'on puisse écrire une telle bombe sur sa vie et son passé, sur un homme et sur ses frères, sur le regard des femmes et de la Femme (sa mère). L'amant c'est l'histoire de pertes perpétuelles : de repères et de soi ; l'alternance entre larmes et orgasmes. Tristesse et jouissance. Le tout enveloppé dans un même paquet, dans un même esprit, un même être.

C'est un conte dans sa forme et dans son fond qui se détache des autres, l'auteur reprend les codes du genre avec une aisance de l'écrivain talentueux que James M. Barrie est, et joue avec les manipulations théâtrales du quatrième mur qu'il maîtrise tout autant en étant le dramaturge qu'on lui connaît et reconnaît.
Peter Pan étant une adaptation d'une pièce de théâtre nous avons l'approfondissement d'un véritable conte destiné aux adultes ou éternels enfants. Les profondeurs de ce récit ne se comptent pas, on s'en délecte. Plus sombre que la version disney ? J'ai envie de dire évidemment et aussi... pas tant que ça. C'est plus profond, voilà tout, et dirigé avec génie. A lire et relire sans modérations, chaque lecture offre de nouvelles dimensions à cette œuvre d'exception qui, comme Peter Pan, traverse les âges et les siècles pour toucher plusieurs générations.

J'ai eu du mal sur de nombreux passages au centre du livre que je trouvais être des longueurs à n'en plus finir mais le style réaliste et critique que porte dans sa plume Maupassant m'a permis de ne jamais quitter trop longtemps ce roman qui est extraordinaire dans sa façon d'aborder journalisme et sociétés avec les vices des deux sexes comme les défauts les plus tristes et attendrissants. La peur de la mort de Maupassant est palpable tout au long de l'histoire, que ce soit directement dit par la bouche d'un personnage ou que ce soit plus discret, caché dans des décisions, des positions... Quoi qu'il en soit je reste très marquée par ce livre bien qu'il ne soit pas mon Maupassant préféré.

Un accomplissement, sans aucun doute, pour ce philosophe et écrivain formidable. Les références sont toutes aussi excellentes que pertinentes et l'humour y est aussi savoureux que salvateur au cerveau qui lit un livre aussi complet et donc aussi complexe. Par des questions essentielles et encrées dans les questionnements des plus basiques aux plus poussés l'auteur nous emmène dans un voyage dont il maîtrise la destination comme les inattendus (les «je ne sais pas et lui non plus»).
J'ai mis beaucoup de temps à lire ce livre du fait de toute la réflexion qu'il enclenche à chaque page et l'importance de chaque mot dans cette initiation à la philosophie. Mais je ne le regretterai évidemment jamais et je sais que j'y retournerai souvent.

Rappelant aisément les contes que l'on raconte aux enfants, la plume de Voltaire y ajoute le piquant d'un humour dont lui-seul à la clé pour nous faire passer un agréable moment en la compagnie de personnes qui rentrent dans le contexte d'une vie et d'une époque bien propres à l'auteur.

Des critiques mordantes et subtiles dont nous habitue vite la lecture de Voltaire. Le taureau blanc est rempli de références et dont certaines sont expliquées mais dont les autres sont tout au plaisir d'être découvertes par le lecteur plein de curiosité autant que d'humour.

Une des métaphores filées la plus célèbre du monde, et pour compte! Plus qu'une critique du stalinisme et de l'horreur URSS c'est tous les dogmes et tous les despotes appuyant leur légitimité sur le sang versé que Orwell dépeint avec un réalisme qui se suffit pour comprendre l'importance de la liberté de penser et d'agir qui aboutit toujours à la liberté de choisir de se rebeller pour le bien de soi comme de tous. Ne jamais plus laisser nos esprits et nos corps gouvernés par le totalitarisme et la terreur.

Nous pouvons y trouver une belle et très bien tournée métaphore de la vie et surtout de la vie en dépression. La fin n'en est que plus expressive et emprunt d'espoir.
Ma version est suivie de Negore le lâche qui fut aussi pour moi une leçon de vie et d'abnégation que je compte gardée en moi.

Comment peut-on parler de Brida lorsque Coelho a déjà tout dit ?
Mon cœur fut transporté du début à la fin, je n'ai pas vu les pages défiler ni le temps passer. La délicate évolution du personnage principal est quasi universelle et ses questions comme ses angoisses sont réconfortantes, on se sent moins seuls dans notre façon de faire face à la Vie. D'ailleurs, c'est un approche très universelle volontairement appuyée dans son apprentissage de la Tradition de la Lune lorsqu'elle ne peut s'empêcher de se poser des questions sur les gens qu'elle croise. L'auteur englobe de ses bras généreux tout l'humanité dans la sagesse intemporelle des Maîtres et de sa plume douce et franche.
Je me refuse à en dire plus, c'est un livre dans lequel on doit placer toute sa confiance pour se laisser aller à une grande ouverture du cœur comme de l'esprit.

C'est un livre très beau qui en apprend énormément de choses et qui est pour moi dans cette place qu'il prend dans la peau du personnage face à un cycle de violence conjugale et familial une place importante comme le roman Il était une lettre de Katryn Hughes.
J'aimerais que ce livre soit offert à lire à beaucoup de gens, sa plume est très abordable et les intrigues font glisser les pages très rapidement. Surtout pour que le grand public soit sensibilisé correctement au sujet des violences qui peuvent apparaître au sein d'un couple même quand on s'y attend le moins.

Ce livre est une merveille et je me refuse à le mettre dans une case car il prend tellement de soin à embrasser toutes les courbes des différences et des subtilités. Ce livre est peut-être le livre qui raconte le mieux mon âme mais aussi et surtout l'âme du monde qui nous entoure ; déjà en trois pages introductive Mr. Bobin m'avait conquise, les pages qui suivaient n'ont fait que confirmé ce que je ressentais par mon cœur en petite robe de fête.
Je ne puis exprimer la reconnaissance d'un tel recueil, savoir qu'une telle plume existe sauve ma propre plume d'un grand chagrin.

Je conseille vraiment de lire La Princesse de Montpensier avant de lire la Princesse de Clèves pour les intéressés. Cela permet de se plonger déjà doucement dans l'Univers de Mme de La Fayette et celui du siècle abordé. Aussi, pour ne pas avoir l'impression de relire la même histoire où ce n'est pas du tout le cas!

Mais en dehors de cela, je suis subjuguée, La Princesse de Clèves m'a happé. Je suis restée en haleine du moment que les premières pages qui nous situe dans le temps et le règne étaient passées (car les informations sont très denses).

Je suis restée choquée de la fin qui cache sous les "bienséances" une violence sans pareille (si ce n'est Montpensier). Que de cruautés et d'injustices derrières les beaux mots et les bonnes manières.

Ce livre est un bijoux de reconstitution et de préciosité qui permet une immersion totale dans un autre monde, qui, pourtant fut celui de nos ancêtres sur les mêmes terres.

Toujours l'étrangeté et la vapeur de folie douce de Murakami dans une autre de ses si délicieuses nouvelles. Je ne m'en lasse pas. Les questions n'auront jamais réponses à fournir à leur gouffre gourmant avec ce monsieur... et je dois dire que je trouve cela merveilleux ; la machine à pensée ne s'arrêtera donc jamais !